Quelques éléments de réponses dans cet article de 1920:

http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 9_161_9075

La plaie est toujours ouverte, et je comprends maintenant le résultat des nationalistes hongrois aux dernières européennes.

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Merci pour le lien.

C'est vrai que je n'avais pas pensé qu'un découpage territorial incluant touts les Magyars (sauf ceux trop isolés de Transylvanie) pourrait couper certaines voies de communication et fragiliser la frontière magyaro-slovaque. Donc cette frontière de Trianon est bien justifiée, ou alors sinon il aurait fallu que toute la Slovaquie reste magyare, ce qui n'était évidemment pas possible. Autant revenir à la situation de 1914, que le Jobbik revendique justement.

Quelle plaie ? Celle de 1918 ou celle de 2008 ? On oublie souvent que sans la crise de 1929, la révision du Diktat de Versailles (ou du Trianon d'ailleurs) ne serait resté que la lubie de quelques illuminés.

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"Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite." Joseph de Maistre
"Les faits sont têtus." Lénine

Mmoui, je ne suis pas convaincu de la responsabilité essentielle de la crise de 29.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Mais s'il n'y avait pas eu la crise ni l'incapacité d'un gouvernement de Weimar (qui était également trop récent et trop fragile) à la résoudre, les extrêmes n'aurait pas eu un tel score en 32. Après, pour le NSDAP en particulier, il y a effectivement autre chose.
Et pourquoi Weimar a échoué à résoudre cette crise ? C'est parce qu'elle et les autres gouvernements se sont tournés vers le protectionnisme en croyant protéger ses industries, mais cela a empiré les choses car elle ne pouvait plus avoir de débouchés sur l'extérieur. D'où l'idée d'agrandir le territoire allemand ou hongrois comme l'ont fait les territoires français et anglais en Afrique et en Asie au siècle précédent, sans parler du prestige de son leader en cas de succès.

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"Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite." Joseph de Maistre
"Les faits sont têtus." Lénine

C'est là un autre débat que le sujet initial.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Oui.

Pour en revenir au sujet, il est effectivement impossible de tracer une frontière politique qui recouvre exactement les frontières ethniques : il y aurait alors trop d'enclaves. Et puis surtout, jamais les populations concernées n'ont été consultées (à part à Sopron) et . Même les délégués hongrois ne sont venus au Trianon que pour signer le "diktat" qui leur a été imposé. Ce n'est pas très fair-play de la part des Alliés, mais même si des négociations étaient possibles, tout retour à la situation de 14 serait impensable. Je comprends que les Hongrois payent les conséquences de la politique des Habsbourg, donc que ce ne sont pas forcément eux qui en sont à l'origine, mais puisque l'Europe nouvelle devait être bâtie sur le principe des vainqueurs (oups pardon des nationalités), il fallait bien accorder leur indépendance aux minorités de l'Empire, et puis aussi récompenser les alliés roumains et serbes, et enfin vae victis.

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Et encore, je crois bien qu'à Sopron (Ödenburg) le référendum a été organisé par la population de facto, sans consulter qui que soit, pour contester la paix signée. Rien n'obligeait les vainqueurs a en accepter le résultat.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Je crois que c'est après le traité de Trianon que ce référendum eut lieu. Le résultat fut contesté, mais Sopron est une ville très commerçante depuis la chute du communisme, véritable interface entre l'Autriche et la Hongrie. J'avais lu dans un journal autrichien que son vrai nom était "Shop-run", qui ressemble beaucoup au nom de la ville prononcé à la hongroise.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

J'ai visité Sopron (prononcer: Choprone) il y a peu. La ville est en effet la Mecque des emplettes autrichiennes du week-end et le paradis des Autrichiens fauchés qui souhaitent se faire soigner les dents ou les yeux à moindre coût. J'ai même aperçu des publicités signalant un forfait dentaire spécial avantageux pour les Autrichiens. Mais nous sortons du sujet, si ce n'est pour dire que depuis la chute de l'empire soviétique, le Danube retrouve son rôle d'interface au coeur de l'Europe centrale.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Oui, c'est comme pour le Vorarlberg : lors d'un référendum organisé en 1919, près de 80% des habitants du Vorarlberg souhaitèrent leur rattachement à la Suisse, mais les Helvètes ne voulaient pas changer l'équilibre précaire entre catholiques et protestants et entre libéraux et conservateurs (il y a même eu une guerre civile à cause de ça en 1847), et il aurait alors fallu peut-être tout recommencer. C'est pourquoi le Vorarlberg, malgré le vœu de sa population, est resté autrichien avec l'accord des rédacteurs du Traité de Saint-Germain-en-Laye.

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"Les faits sont têtus." Lénine

J'ignorais cet intéressant cas du Vorarlberg, merci de ces précisions Fab. Dans cet hypothèse, le minuscule Liechtenstein se serait alors retrouvé entièrement enchassé au sein de la Suisse...

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Page d'histoire que j'ignorais absolument !

En tout cas,


... même dans une guerre civile religieuse, ils restent très raisonnables, nos voisins Suisses !

Pour revenir au thème de la "grande Hongrie" : le supplément au n°978-979-980 de Courrier International nous apprend qu'il existe aujourd'hui en Hongrie un parti politique loufoque dont les militants placardent dans les rues de Budapest des affiches avec le slogan "Une plus petite Hongrie", justifié ainsi : "Les dialectes idiots vous embrouillent ? Vous en avez marre de devoir voyager des heures pour arriver à l'autre bout de votre propre pays ? Vous ne voulez pas retenir inutilement les chefs-lieux de tant de départements ? (...) Détachons les territoires frontaliers inutiles !"

Bien évidemment, ce n'est guère du goût de certains nationalistes magyars...

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« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »

Ce serait également intéressant de savoir ce qu'en pensent les habitants des "territoires frontaliers inutiles"

C'est une loufoquerie, comme Ferdinand Lop en son temps à Paris. Voici quelques points du programme de Lop:

-Aménagement de trottoirs roulants pour faciliter le labeur des péripatéticiennes
- Construction sur la Seine d'un pont de 300 mètres de large pour abriter tous les clochards
- Installation d'un toboggan place de la Sorbonne pour le délassement des troupes estudiantines
- Installation de Paris à la campagne pour que les habitants profitent de l'air pur

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