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Comment la République de Weimar s'est-elle effondrée ?
Les Allemands avaient un désir de revanche militaire. 10%  10%  [ 5 ]
Le pays était secoué par une crise économique et sociale. 48%  48%  [ 24 ]
Les Allemands ont eu peur des communistes. 8%  8%  [ 4 ]
Il y a une tradition du pouvoir autoritaire en Allemagne. 8%  8%  [ 4 ]
Il n' y avait que des faibles face à Hitler. 16%  16%  [ 8 ]
Autres ( à préciser ) 10%  10%  [ 5 ]
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Message Publié : 24 Déc 2004 13:23 
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La crise alimentaire date de la première guerre et perdura ... On ne réflichi bien que le ventre plein !

Je ne peux vous laisser écrire cela. Si de 1918 à 1923 l'économie allemande devait entreprendre des réformes douloureuses pour passer d'une économie de guerre à une économie de paix, engendrant par là une hyperinflation vers l'année 1923. Celle-ci n'étant pas jugulée exprès par les gouvernements afin de prouver à la France et à la Belgique qu'elle ne pouvait pas payer les réparations après l'occupation de la Ruhr. On ne peut prétendre que la famine se développait comme vous le dites. Entre 1923 et 1930, l'économie allemande et une des plus prospères d'Europe - notament grâce aux capitaux américains - et connait des taux de croissance record. Il faut attendre les années 1930-1935 pour observer une désorganisation totale de l'économie allemande, du fait surtout du retrait des capitaux américains et du vieillissement des structures industrielles.

Citer :
je crois savoir que l'histoire de la republique de Weimar fut entachée de putsch, émeutes , rivalités plus que sanglantes !

A nouveau c'est une erreur : si le régime semble instable entre 1919 et 1923, il n'en est plus rien après. Plus de putsch, plus de révoltes. Et encore celles qui ont eu lieu à ces dates n'étaient pas aussi sanglantes que cela : le putsch de la brasserie à Munich d'Hitler fait une dizaine de morts parmis ses partisans et celui de Ludwig-Kapp aucun ! Il faut relativiser un peu et ne pas inventer des faits inexistants. :wink:

Citer :
Ne soyez donc pas vexé , ce n'en était pas l'intention .

N'ayez crainte, je ne le suis pas ! :D

Citer :
les groupes de pressions les plus imposants voulaient la fin de Weimar , des communistes aux nazis ( sans oublier les grandes industries )

Cette vision tronquée de la réalité et "généralisante" est dû à l'enseignement secondaire, qui ne sait pas mettre en valeur une autre solution qu'une opposition blanc-noir et le reste. Saviez-vous que le chancelier qui est resté le plus longtemps au pouvoir était le SPD (socialiste) Marx ? Il n'y avait donc pas que les communistes et les nazis : jusqu'en 1930, ils représentent à peine 8% des députés du Reichstag. Ce n'est qu'en 1932-1933 que les choses changent, mais ils ne sont encore que 35%-40% des élus de la nation allemande.

duc de Raguse.

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Message Publié : 24 Déc 2004 13:40 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 23 Déc 2004 6:42
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Hé bien décidemment rien ne sera donc simple en Histoire ! Je dois vous avouez n'avoir jamais réellemnt aprofondi cette période ; j'en avait cette vision réductrice que vous m'avez otée et qui expliquait si bien l'ascenion de Hilter .

Je vous remercie .


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Message Publié : 24 Déc 2004 14:16 
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Heureux d'avoir pu vous être utile... :wink:
Si vous avez d'autres questions, n'hésitez-pas. Concernant cette période si riche et si complexe de l'Histoire allemande, je vous renvoie aux livres que d'autres utilisateurs et moi-même ont conseillé plus haut.
Vous savez, l'enseignement de l'Histoire au lycée et plus encore au collège se veut globale et simpliste : un minimum commum accessible à la plus large majorité possible.
Bien à vous,

duc de Raguse.

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Message Publié : 24 Déc 2004 14:32 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 23 Déc 2004 6:42
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Je ne jette pas la pierre de ma méconnaissance à l'instruction publique rassurez-vous ! Je m'intérresse plutôt à l'histoire militaire , j'ai donc négligé ce passage .


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Message Publié : 28 Jan 2009 16:40 
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Je relance cette ancienne discussion, car j'ai été surpris de lire ici et là l'affirmation que le nazisme n'a été possible que par le fait d'un régime démocratique, c'est-à-dire de la République de Weimar. Ce postulat cherchant en fait à décrédibiliser le régime démocratique au sens large.
Mais, si on regarde de près le fonctionnement des institutions, la pratique politique du régime de Weimar et les manifestations de la société civile allemande, on est en droit de se demander si ce régime était encore une démocratie en 1933 - voire même à partir de 1930 - et que le NSDAP n'a pas tout simplement bénéficié d'une série de circonstances favorables.
Car, comment qualifier encore de démocratique un régime qui substitue le Président du Reich au Parlement, des élections qui se déroulent dans un climat de peur sous les coups des divers groupes paramilitaires qui s'affrontent ouvertement, voire encore des cadres administratif du Reich wilhelmien, restés au pouvoir après 1918, ne souhaitant absolument pas garantir la pérénité d'un régime forgé sur un compromis minimaliste et temporaire ?

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Message Publié : 15 Fév 2009 7:57 
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Hérodote
Hérodote

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Les historiens sont d'accords pour dire que la montée du nazisme et par conséquence la fin de la République de Weimar sont le fruit d'une conjonction de facteurs biens connus aujourd'hui. La Première Guerre mondiale tient un rôle particulier. La défaite fait naître un sentiment de revanche lié au "Diktat" de Versailles qu'Hitler capitalise très vite. La crise de 29 serait finalement l'élément déclencheur, les partis traditionnels ne trouvent pas de solutions et sont totalement divisés sur la question. Le mécontentement populaire grandit relayé par les attaques du NSDAP. Bien entendu la société allemande des années 20 était déjà imprégnée d'une méfiance à l'égard de cette République, régime né de la défaite, d'autant plus que les militaires ne se sont pas gênés de mettre la responsabilité de la signature de l'armistice et de la défaite sur le compte des parlementaires socialistes. Quant à la tradition autoritaire, elle me semble valable, l'unification allemande s'est faite par le fer et toutes les mesures du XIXe siècle, même sociales sont venues d'en haut.


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Message Publié : 19 Fév 2009 9:34 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

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Il ne faut pas oublier que les mouvements völkisch dont le nazisme est largement un descendant (voire un représentant qui a "réussi") prennent leur essor dès avant 1914.


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Message Publié : 19 Fév 2009 19:20 
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Polybe
Polybe

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"Quant à la tradition autoritaire, elle me semble valable, "

s'agit il de parler de "mentalité prussienne": une sorte de sentiment national répandu et spécifique à ce pays, d'une vision de l'Etat fort qui s'accomode peu de la démocratie?


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Message Publié : 19 Fév 2009 22:50 
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Absolument Cartapus. Généralement on parle même de "militarisme prussien". :wink:

Citer :
Il ne faut pas oublier que les mouvements völkisch dont le nazisme est largement un descendant (voire un représentant qui a "réussi") prennent leur essor dès avant 1914.

Ces mouvements ont des racines lointaines et profondes, c'est vrai. Mais, électoralement ils ne représentent rien ou pas grand chose avant la poussée de la NSDAP en 1930.
C'est pour cela que les résultats sociaux de la crise semblent bien être le catalyseur de mouvements confus et parfois contradictoire, auxquels Hitler a su donner un sens. L'incapacité des partis politiques traditionnels à trouver des compromis et à mener une politique à long terme de défense du régime explique grandement pourquoi Hitler a pu balayer toute tentative de résistance parlementaire.

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Message Publié : 20 Fév 2009 6:27 
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Duc de Raguse a écrit :
Je suppose que lorsque vous parlez de la grande inflation, vous faites allusion à celle de 1923 ?!?! ( là Hitler n'est encore qu'un marginal )

Il ne sera pas marginal longtemps. En quelle année, la tentative de putsch à Munich ?

On est toujours frappé par la mansuétude du tribunal qui condamne Hitler à un an de prison pour une tentative de putsch para-militaire où il y a eu des morts. Et qui plus est, en compagnie de Lüdendorff, le "General Quartermeister" qui a gouverné l'Allemagne au nom des militaires en 1917 et 1918. Une république qui n'ose pas condamner (ou ne le souhaite pas) dans un cas pareil est déjà très mal partie. Au fait, les Allemands avaient-ils demandé à vivre en République ?

A se demander si, dès cette époque, l'idée d'une restauration d'un régime militariste, au détriment de la République, n'est pas déjà dans tous les esprits.

Lorsque le signataire civil de l'armistice (von Rathenau ?) est assassiné, quel est le verdict ?

Dans cette Allemagne très agitée, il est frappant de remarquer à quel point les militaires gardent le contrôle des choses. En 1918 ils forcent l'empereur à l'abdication, envoient des civils chrétiens-démocrates signer l'armistice à leur place (un comble !) l'armée allemande "rentre invaincue dans ses foyers", défile à Berlin, écrase la "Commune" spartakiste... et les services secrets lancent la légende du "coup de poignard dans le dos," une invention qui rendra bien des services. Weimar, c'est une république en carton-pâte.

Je crois que la base de la réussite d'Hitler, c'est de faire croire aux militaires que ses objectifs sont identiques. Et dans l'allemagne de cette époque, rien ne se fait contre les militaires.

Il ne faut pas s'éxagérer la volonté populaire de revanche. L'Allemagne de cette époque rêve sans doute d'une revanche, mais pas au point de vouloir rejouer la saignée de 1914-18. La publication des mémoires de Falkenhayn, qui écrit en 1921 que son plan n'était pas de prendre Verdun, mais de "saigner l'armée française", provoque un scandale épouvantable chez les anciens combattants : la saignée de l'armée, on a vu ! Le prince impérial est surnommé "l'assassin souriant de Verdun"... bref, ce sentiment que la guerre est pire que tout existe aussi en Allemagne. Il faudra les victoires gratuites de Hitler (Rhénanie, Autriche, Tchécoslovaquie) pour que les Allemands commencent à se dire qu'une revanche - la vraie, celle contre la France - est peut-être jouable.

En tous cas, dans cette république allemande, les militaires sont aux manettes, directement ou grace à leur influence. Ils vont se faire doubler par Hitler, qui est assez astucieux pour jouer sur les deux ressorts les plus sensibles aux Allemands : la crise sociale (il se dit socialiste) et la fierté nationale. Les militaires n'ont pas pris la mesure du caractère démentiel de la vision nazie. Ils vont lui laisser la main et ne pourront plus la reprendre.

Au passage, rien de plus détestable que cette prétendue "résistance" des généraux allemands, qui obéiront aux ordres les plus criminels jusqu'au moment où ils se rendront compte qu'ils peuvent perdre la guerre. Mis à part 3 ou 4 officiers généraux dont l'opposition à Hitler a été constante et active, personne !

Pour moi la cause de la victoire d'Hitler réside dans ce que Mangin désignait en 1918 comme l'ennemi qui n'avait pas été abattu : le militarisme prussien. La république, pour eux, c'est la devanture. On peut appeler ça une tradition d'autorité, mais le militarisme est un phénomène plus... général, et plus complexe.

Une question : j'aimerais savoir enfin si, oui ou non, l'idée qu'Hitler a été légalement élu est exacte ? Etait-il majoritaire en sièges, ou a-t-il fallu qu'il incendie le Reichstag et invalide les députés communistes pour avoir cette majorité ?

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Message Publié : 20 Fév 2009 8:58 
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Localisation : Provinces illyriennes
Citer :
En quelle année, la tentative de putsch à Munich ?

Les effets de ce putsch ont surtout été montés en épingle par la propagande nazie par la suite. Car, si on regarde les faits de près, on peut vraiment dire qu'il ne s'agit que de gesticulations désordonnées de la part d'un groupe d'illuminés, qui se disperse bien vite lorsque la police approche.
C'est la réaction des politiques bavarois qui est plus délicate et qui explique cette tentative avortée. Ils étaient eux-mêmes opposés à ce moment au gouvernement régulier berlinois et ont "laissé faire" Hitler un moment, celui-ci sentant une "brèche" potentielle. Mais, ce dernier ne disposait d'aucune assise politique ni populaire capable de faire réussir son coup de force plus que quelques heures. Et nous ne sommes pas à Berlin, mais bien à Munich...
Donc, oui il demeure très marginal à cette date et peu d'Allemands, hors de Munich, le connaissent.

Citer :
Une république qui n'ose pas condamner (ou ne le souhaite pas) dans un cas pareil est déjà très mal partie.

Comme dans tout régime démocratique, la justice était indépendante. La mansuétude des juges à l'égard de l'extrême-droite (essentiellement des assassinats politiques des années 1920 organisés par l'organisation Consul, composée par d'anciens membres de corps francs) sera toujours d'actualité tout au long de la République de Weimar. Cela est dû en partie au fait que la plupart des magistrats soient des nostalgiques du Reich wilhelmien et adhèrent souvent à la légende du "coup de poignard dans le dos", ôtant une grande partie de la légitimité à la jeune République.

Citer :
l'idée d'une restauration d'un régime militariste, au détriment de la République, n'est pas déjà dans tous les esprits.

Oui et non, puisque lors de nombreux putsch - comme celui de Lüttwitz-Kapp - l'armée ne bouge pas et ne soutient pas et les mouvements s'effondrent aussi vite qu'ils avaient commencé. Mais d'un autre côté, l'armée ne soutient pas non plus le gouvernement, suivant l'adage de von Seeckt : "La Reichswehr ne tire pas sur la Reichswehr !"

Citer :
Lorsque le signataire civil de l'armistice (von Rathenau ?) est assassiné, quel est le verdict ?

Vous devez confondre avec le député et ministre Zentrum Erzberger, qui signe l'armistice sous les pressions des militaires (Hindenburg et Luddendorff), qui refusent d'assumer leur large défaite. Il me semble que ses assassins écopent d'une faible peine de prison, voire sont relâchés lorsque ce "criminel de novembre" meurt.
A vérifier donc...

Citer :
Weimar, c'est une république en carton-pâte.

Je ne crois pas. Cette République n'est absolument pas un Etat fantoche qui n'attend que sa fin ou un simple écran de fumée derrière lequel une armée hostile se cache (von Seekt, par exemple, adhère tout de même au régime, puisqu'il est élu député DVP au Reichstag en 1930). Bien au contraire, elle pose des jalons précieux et profonds pour l'avenir dans la société allemande, qui l'accepte majoritairement dans les années 1920.
Même Hindenburg, alors élu en 1925 comme président et monarchiste de coeur accepte de jouer le jeu institutionnel et incite le DNVP (parti de droite traditionnaliste et monarchiste) d'entrer dans les gouvernements.

Citer :
Une question : j'aimerais savoir enfin si, oui ou non, l'idée qu'Hitler a été légalement élu est exacte ? Etait-il majoritaire en sièges, ou a-t-il fallu qu'il incendie le Reichstag et invalide les députés communistes pour avoir cette majorité ?

Il a fallut que le Reichstag soit incendié et que la KPD soit interdite pourqu'il deviennent majoritaire.

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Message Publié : 24 Fév 2009 3:58 
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Thucydide
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Quelques informations concernant les dernières élections libres sous la république de Weimar (6 novembre 1932) et l'arrivée de Hitler au poste de chancelier (30 janvier 1933).

Dans son livre sur les 30 jours précédents l'accession au pouvoir de Hitler (Hitler's Thirty Days to Power: January 1933), Henry Turner évoque à plusieurs reprises des élections locales fin novembre et en décembre à Brème, Lubeck, ainsi qu'en Thuringe et en Saxe. D'après ce que j'ai pu trouver, toutes mettent en évidence un net déclin du NSDAP.

Ainsi, en Thuringe, le NSDAP, après être passé de 43,9% en juillet 1932 à 37,8% en novembre, passe sous la barre des 35% lors des élections locales du 4 décembre.

En fait, il semble que le NSDAP était en déclin tout au long de l'année 1932. Déjà, lors des élections locales à Oldenburg en juin, les nazis obtenaient plus de 50% des voix, pour tomber légèrement au-dessus de 40% aux législatives de juillet.

Cela va dans le sens de l'idée que la politique de Brüning aidait les nazis, alors que la politique de la terre brûlée de von Papen, nommé le 1 juin 1932, fonctionnait. Dans ces conditions, une des raisons qui peut avoir poussé Hindenburg à appeler Hitler au pouvoir est la crainte qu'une chute des Nazis profite aux communistes et aux sociaux-démocrates.


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Message Publié : 24 Fév 2009 10:31 
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Dans ces conditions, une des raisons qui peut avoir poussé Hindenburg à appeler Hitler au pouvoir est la crainte qu'une chute des Nazis profite aux communistes et aux sociaux-démocrates.

J'en doute. La chute relative du NSDAP aux élections de novembre 1932 n'est pas encore clairement ressentie par les contemporains, d'autant plus que le parti bénéficie toujours d'une médiatisation intense (presse d'Hugenberg) et ses milices sont toujours aussi visibles dans les rues.
Par contre, on comprend mal pourquoi Papen oeuvra tant - à part pour revenir au gouvernement et obtenir le poste de vice-chancelier ! - pour forcer la main à Hindenburg afin de prendre Hitler comme chancelier.

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Message Publié : 24 Fév 2009 11:31 
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Jean-Pierre Vernant
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Fin 1932, c'est Schleicher le chancelier, non ? Papen souhaitait peut-être reprendre la main aux militaires en remettant un pied dans la porte grâce à la vice-chancellerie. A l'époque, il est comme les autres : persuadé qu'Hitler sera une marionnette. La chancellerie n'arrête pas de changer de mains à ce moment-là : personne n'a imaginé qu'Hitler, lui, y entrerait de manière définitive. On pousse un pion, puis on dégage sa tour, on fait tomber le pion, et en avant marche. Mais Hitler n'était pas un pion.


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Message Publié : 24 Fév 2009 19:23 
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C'est vrai. On a aujourd'hui bien du mal à considérer qu'Hitler n'était pas un pion potentiel... :rool:

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