Edgar Snow et Mao.
En 1937, Edgar Snow publie sont livre : Red star over China. Le livre nous montre un portrait plutôt favorable de Mao. Le bouquin a permit à Mao de publier son autobiographie. L’autobiographie de Mao est essentiellement conçue avec les entrevues faites par Edgar Snow. Snow a rencontré Mao durant l’été 1936. Selon Jung et Halliday : «
Snow also produced his own book, Red star over China, which relied overwhelmingly on interviews with Mao and other Communists, and laid the foundation for the rehabilitation of the Reds, not least by brushing out their blood-soaked past » (page 191).
Il ne s’agit de pas remettre en question le livre Red star over China, qui reste un classique, mais plutôt de se demander en quoi il a servi Mao. En fait, au printemps de 1936, Mao a fait une demande au réseau secret (du Parti communiste chinois) de Shanghai de trouver un journaliste étranger et un médecin. Mao a donc invité Snow parce qu’il a toutes les qualités nécessaires : il est un Américain, il écrit pour des médias très influents : le Saturday Evening Post et le New York Herald-Tribute. Snow arrive dans la zone des Rouges en Juillet avec un médecin américain d’origine Libanaise, George Hatem qui apporte des documents tops secrets de la par de la 3ième Internationale. Snow reste 3 mois alors que Hatem restera toute sa vie avec les Rouges et sera un des médecins de Mao. Hatem va aussi travailler au Parti communiste chinois.
Mao ne prendra aucune chance dans la façon d’agir avec Snow : sécurité, secret, être chaleureux et le tapis rouge. Le Politburo va prendre soin de coordonner les réponses aux questions de Snow. En fait, selon Jung et Halliday, Mao a offert un mélange de vérités et de mensonges à Snow que celui-ci a absorbé sans aucunes méfiance, qualifiant Mao et les dirigeants du Parti communiste chinois de : franc, direct, simple et non-déviant (page 192). Mao a en fait caché toutes les tortures qu’il a encouragées, les purges dont il est responsable et s’est même permis d’inventer des bagarres et de l’héroïsme comme la fictive bagarre de la river Tatu. Naturellement, Mao a pris soin de cacher tout liens avec Moscou.
Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Selon Jung et Halliday, Mao a pris la précaution de relire tout ce que Snow a écrit par après, il a même amender et réécrit certains passages. Dans une lettre à sa femme Helen, Snow affirme : «
Don’t send me any more notes about people reneging on their stories to me… As it is, with so many things cut out it begins to read like Childe Harold » (page 192). Toutefois, comme le souligne aussi Jung et Halliday, Snow a oublié de mentionner ceci dans son livre Red star over China. De plus, Snow affirme dans son livre que Mao n’a jamais imposé de censure, et l’édition chinoise affirme que Snow a trouvé que les mots de Mao étaient « honnêtes et vrais ».
Mao a donc réussi à avoir ce qu’il voulait d’Edgar Snow. Le livre fût publié en 1937 en Angleterre et il a joué un grand rôle pour présenter une belle image de Mao dans l’opinion de l’Ouest. De plus, ce livre semble avoir profondément influencer la jeunesse radical chinoise. Selon Jung et Halliday affirment que beaucoup de jeunes communistes ont rejoint de groupe de Mao après avoir lu ce livre. Mao et les Rouges ont réussi à purifier leur image! D’ailleurs Mao lui-même affirmait que ce livre n’avait pas moins de mérite que le Grand Yu qui contrôlait les inondations et permis les débuts de la civilisation chinoise.
Bibliographie :
Jung, Chang and Jon Halliday. The unknown story. Mao. Toronto, Knopf, 2005.