Dans son Doriot (Balland, 1986) dans son chapitre 3, sur le colonialisme français, Jean-Paul Brunet évoque le PCF et la guerre du Rif. En effet, depuis la fin des espoirs d'une révolution en Europe et notamment en Allemagne, les problèmes coloniaux reviennent au premier plan. Le 10 septembre 1924, Pierre Sémard et Jacques Doriot envoyèrent un télégramme de félicitations à Abd el-Krim pour ses succès contre l'impérialisme espagnol, ce qui fit scandale en France, les 2 hommes flirtant avec la haute-trahison. Dès janvier 1925, à la Chambre des députés, Doriot fit un discours fracassant sur les liens supposés entre l'Etat français et les puissances d'argent, notamment la banque Paribas, Etat qui dépensait beaucoup d'argent au Maroc par une présence militaire censée défendre des intérêts privés. Le 27 mai 1925, alors qu'Abd el-Krim avait ouvert les hostilités contre la France, il prononça à la Chambre un nouveau discours, incitant les soldats français à la désertion, ce qui entraîna une suspension de séance. En juillet 1925, le PCF décida l'envoi d'une Commission d'enquête dans le Rif, pour envoyer un témoignage de solidarité et de paix des ouvriers français à Abd el-Krim, Doriot et Henri Barbé faisaient partie de cette délégation. Le 29 août 1925, ils embarquèrent à Marseille pour Oran. En Algérie, Doriot disparut pendant 19 jours, et L'Humanité, claironna le 25 septembre 1925, que la mission avait réussi, ce qui, d'après Brunet, est bien peu probable. Au congrès de Lille, en 1926, Doriot parla de désertion des soldats français, information reprise et amplifiée par l'Internationale Communiste, en février 1926, qui parlait de désertion en masse des soldats français dans le Rif, ce qui relevait du fantasme.
_________________ Dieu ne joue pas aux dés !
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