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 Sujet du message : Re: On se relit, on modifie...
Message Publié : 25 Nov 2008 15:52 
Alain.g a écrit :
ubik a écrit :
Il me parait difficile d'écrire sur une époque horrible sans livrer un récit horrible. A vous lire.
OK, on va donc avoir des nazis dont on verra bien par le texte le côté anormal, horrible , des jeunes HJ fanatisés par la propagande, qui sera bien montrée, des dénonciations que le lecteur, à la différence du héros, percevra comme révoltantes, tout ce qui montre bien une "époque horrible" comme vous dites, même si certains ne le voient pas encore et que d'autres admirent le régime. Comme cela l'auteur ne sera pas dans le récit et il montrera qu'il ne le cautionne pas. Tout est là! C'est ainsi qu'ont fait vos collègues traitant ce sujet. Et à la fin, les idiots utiles comprennent et les excités sont punis comme dans Lucien Lacombe, si ma mémoire ne me trahit pas. La fin sera aussi horrible, comme elle l'a d'ailleurs été dans la réalité.

?
Pourriez-vous clarifier un peu, Alain ?
Ubik est en train de nous pondre un roman noir de chez noir, dont il a la specialite (avez vous pris la peine d'aller lire sa litterature precedente ?) et prend le soin de nous interroger pour que son recit tienne la route sur le plan historique.
Ou est votre probleme ?


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 Sujet du message : Re: Ambiance années 25 - 30
Message Publié : 25 Nov 2008 16:30 
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Polybe
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Bonjour,

Je ne voudrais pas que mes écrits fassent polémique. Ce n'est pas l'objectif. Mais je comprends qu'ils déclenchent des réactions.

J'ai modifié mon passage, comme vous l'avez sans doute remarqué. Cela ne semble pas vous suffire.

Effectivement, si certaines époques abominables n'avaient pas existé, si certains actes répréhensibles n'avaient pas eu lieu, on ne se retrouverait pas à écrire à leur sujet. Maintenant, qui lit quoi, pourquoi ? Je me suis souvent posé la question lorsque je produisais des histoires dans la veine du polar noir procédural, et j'avoue que je n'avais pas toujours la réponse. Certes j'avais des retours par les revues de polar, où les amateurs venaient chercher le suspense, la cohérence du récit, le style, la construction des personnages, la façon dont l'enquête avançait, les éléments de nature procédurale et policière, etc. Mais il est tout à fait possible que d'autres lecteurs aient lu ces livres par esprit de voyeurisme, pour y assouvir des pulsions à la violence ou que sais-je. J'écris sur ce qui me choque, mais il est possible que ce qui me choque ne choque pas tout le monde, et même apporte à d'autres je ne sais quelle obscure satisfaction. Mon éditeur me le disait : la différence doit se voir, on doit savoir où se situe l'auteur, ce qu'il en pense.

Il est évident que l'auteur ne peut pas montrer à toutes pages quelle est sa position. En général, plus on approche du dénouement, plus cela apparaît au lecteur. Ainsi, dans mon roman où je mettais en scène des groupuscules néo nazis, mon enquêteur principal disait clairement la position de l'auteur et à la fin, ils étaient mis en déroute. Je pense que l'auteur doit montrer sa position, mais sans exagérer, sinon ça devient manichéen et ça ne fonctionne pas, ça tombe à plat. Il faut sans doute se méfier de l'effet inverse, éviter de trop rester en retrait. Doser, comme souvent dans la vie.

Cela dit, je ne vois pas qui vous désignez par "idiots utiles" ? Et je ne pense pas que les "excités" s'excitent tellement là-dessus. En tous cas pas les excités dangereux. Les vrais néo nazis ne sont pas dans les bouquins, ils ne doivent pas lire tellement, ils sont trop occupés à faire des vrais dégâts, bien concrets, dans les cimetières ou ailleurs. Ils ne lisent pas des histoires de violence, ils sont trop occupés à être violents. Enfin, je les vois mal en train de bouquiner outre mesure. Ils doivent avoir leurs propres sites, leurs propres publications ( j'ai étudié le sujet avant mon roman, afin de savoir un peu comment ça fonctionnait - eh oui, faut bien se documenter même sur les gens qu'on n'apprécie pas et dont on trouve les actions regrettables, sinon on ne connait du sujet que des clichés et on ne fait pas un boulot sérieux ), mais de là à ouvrir des romans... M'étonnerait.

Evidemment que le lecteur percevra des choses révoltantes, que le héros ne comprendra que trop tard. C'est le but de l'histoire. C'est montrer comment le héros s'enferre, fait les mauvais choix, etc. Comme souvent dans la vie. Par exemple, en choisissant d'écrire cette histoire, ai-je fait le bon choix ? Je n'en sais rien. Des bribes me sont venues et j'ai pour principe de toujours essayer de saisir l'inspiration au vol, elle est déjà si fugace... Mais je suis en train de me dire que le sujet est tellement délicat... je vois que même en modifiant le passage incriminé, qui n'est qu'un passage parmi tant d'autres où on ne parle pas ni ne voit des Juifs, la polémique semble se nourrir d'elle-même... Cela donne à réfléchir.

Dans la réalité, la guerre s'est terminée comme on sait, Hitler s'est suicidé dans son bunker ( enfin, c'est ce qui parait le plus probable ), le régime nazi a été défait, etc. Je ne veux pas révéler la fin de mon roman, mais le personnage principal finira de façon pitoyable, et il aura compris, mais trop tard. Il s'éveillera de cette histoire comme d'une transe, d'un mauvais rêve, comme lorsque on a été contraint sous la drogue ou par hypnose de faire des choses qu'on n'approuve pas. Il sera très amer je pense et sombrera dans la folie peu à peu.

Enfin, si tant est que je persiste dans ce projet. Il y a tant de choses qui peuvent m'empêcher de continuer... l'impression que le projet n'est pas louable n'en est qu'une parmi tant d'autres... Mener une telle entreprise de front suppose un souffle, une constance dans les efforts, une maîtrise... je suis resté plus de dix ans sans écrire alors je ne sais pas, d'autant que ce que je faisais avant se situait dans un tout autre créneau... Donc je ne sais pas, je m'interroge.

Il est possible effectivement que malgré mes intentions, on puisse s'y tromper. Pourtant, j'essaie de tenir compte des observations qui me sont faites.

Je veux montrer la croissance du mal à l'intérieur de mon personnage, ça c'est vrai. Lui s'imagine qu'il grandit, qu'il devient autonome, ça coïncide avec son adolescence, avec un tas de choses. Mais en réalité, il se fait piéger sans le voir.

C'est vrai que tout livre intelligent fait un pari sur l'intelligence du lecteur. Mais je crois aussi qu'il y a une sélection : si ce roman est épais comme je pense qu'il le sera, s'il prend son temps pour se développer, les gens avides de sensations fortes, les "excités", quelle que soit leur catégorie, iront chercher ailleurs des plaisirs plus immédiats. Non ? En général, un roman intelligemment construit vise un certain public. Moi, à l'époque des romans noirs, alors que je me trouvais sur des stands fréquentés par ce public précis, déjà on me disait : "ah, votre bouquin, je ne l'achète pas, il est trop épais, je préfère les petits polars marseillais". Ben ne vous gênez pas. Donc je suis habitué. La sélection du lectorat se fait d'elle-même et je ne m'adresse pas aux excités.

Maintenant, je ne demande qu'à être détrompé...

A vous lire,

Ubik.


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 Sujet du message : Re: Ambiance années 25 - 30
Message Publié : 25 Nov 2008 17:58 
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Votre passage ne me gêne pas. Il ne faut pas oublier que l'antisémitisme était très répandu en Europe à cette date et particulièrement dans les mondes germaniques, slaves et français.
Votre description, même si elle peut correspondre à un cliché élaboré par la propagande nazie a posteriori, cadre bien avec ce que certains pouvaient penser à ce moment.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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 Sujet du message : Deutschland Uber Alles
Message Publié : 15 Déc 2008 15:53 
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Un mardi matin, Fräulein Strücke reçut livraison d’un colis, un rouleau en carton. Nous fûmes chargés de le déballer, moi et un élève qui s’appelait Grauber ( je ne me souviens plus de son prénom ).

C’était une carte de l’Allemagne, qu’elle avait commandée à la rentrée des classes et qui n’arrivait qu’à présent. La maîtresse se mit en tête de l’installer au fond de la salle. De son bureau, elle sortit des punaises. Puis elle me chargea de surveiller la classe et s’en alla quérir un escabeau.

Dès qu’elle fut partie, Dietrich Kupfer en profita pour grimper sur sa table et faire l’imbécile. C’était le comique de service, toujours prêt à n’importe quelle facétie, juste pour la joie de nous entendre rire. Je l’aimais bien parce qu’il trouvait souvent la phrase juste, le mot drôle qui résume la situation sous un éclairage burlesque et fait apparaître brusquement l’absurdité de ce qu’on considérait avec sérieux l’instant d’avant. Kupfer avait un don pour le trait d’esprit, la grimace, la contorsion, la dérision.

J’ignore pourquoi Fräulein Strücke m’avait choisi, moi, pour veiller à la discipline en son absence. J’aurais pu dénoncer mon camarade, qui s’était lancé dans une imitation des singes du zoo, avec mimiques, poses, cris et regards éberlués. J’ai préféré me poster dans l’embrasure de la porte, prêt à les avertir quand la maîtresse reviendrait. Les élèves applaudissaient, sifflaient… Un autre, Probst, faisait la roue entre les rangées de bancs… Certains, effarés, restaient cois, se préparant déjà à la punition qui ne manquerait pas de sanctionner ces instants de loufoquerie.

J’entendis la porte claquer : c’était elle. Je fis signe. En un instant, Kupfer se rassit, Probst bondit à sa place et le chahut cessa.

Elle installa l’engin, grimpa au sommet, devant la grande armoire. Et là, elle nous chargea à la fois de lui passer les fixations, et de lui dire si la carte était droite.

Ce qui, normalement, n’aurait du prendre que quelques instants, se prolongea. Une fois l’affiche tenue par en haut, c’étaient les punaises du bas qui lâchaient. Ou alors, l’inverse. Tout dégringolait. Les élèves recommençaient à s’agiter, à ricaner. On dut même tirer le meuble, parce que le papier s’était coincé derrière en tombant.

Et puis Fräulein Strücke descendait de son perchoir, s’éloignait, faisait la grimace : non, ça n’était pas droit. Elle n’allait pas pouvoir supporter ce triste spectacle des journées entières. Non, rien à faire, il fallait décrocher et remonter un petit peu le côté gauche. Alors elle recommençait son manège. Grauber lui tendait les punaises et prenait un malin plaisir à en semer au passage, que les camarades ramassaient. Moi, j’avais le nez à la hauteur du plateau ; sous mes yeux, les vilaines chaussures de la maitresse, avec leurs talons carrés et leur forme vieillotte, leur cuir craquelé, me paraissaient un bon condensé du personnage : comme elle, usées, obsolètes, vouées à l’oubli, sentant mauvais.

La maîtresse décida alors de mesurer avec la règle en bois et de tracer un trait à la bonne hauteur. En même temps, je suppose qu’elle désirait joindre un peu de géométrie à l’intermède. Elle a donc posé la carte sur son bureau et, en équilibre instable sur son perchoir, elle s’escrimait à déterminer la longueur idéale. Elle expliquait comment procéder, énumérait les dizaines, comptait les unités… personne ne l’écoutait ; à vrai dire, tout le monde profitait qu’elle était là haut, dans les toiles d’araignées, pour plus ou moins faire le pitre. Pendant ce temps, elle s’escrimait en pure perte, le plafond ne rejoignant pas les murs à angle droit, mais avec un arrondi qui empêchait de plaquer le décimètre précisément. Elle était là, à se creuser la cervelle pour résoudre cette question, quand tout à coup on entendit nettement la voix de Franz s’élever dans la classe :

- Cette carte est fausse !

Interloquée, Fräulein Strücke tourna vers lui un regard peu amène :

- Que dites-vous, Willerts ? Restez à vos places, vous autres !

Malgré son injonction, mes camarades s’étaient rapprochés du bureau où s’étalait l’image. La maitresse, voyant cela, s’empressa de redescendre. Grauber, comme par hasard, fit tomber la boite contenant les punaises, qui s’éparpillèrent en tintant.

Franz se tenait devant l’objet coupable, les sourcils froncés. J’avais cru au début qu’il cherchait à rajouter un peu de confusion, qu’il était animé par un esprit frondeur. Mais non, il semblait réellement indigné. Fräulein Strücke se fraya un passage parmi l’attroupement :

- Qu’est-ce qui vous prend ? Il n’y a aucun défaut, voyons ! C’est le Ministère qui nous l’a envoyée !

Brusquement, Franz trempa son doigt dans l’encrier. Puis, de son index souillé, il entoura la région de Strasbourg :

- Et ça, vous ne le voyez pas ? L’Alsace et la Lorraine ne nous appartiennent plus ! On a perdu ce territoire, il n’est plus Allemand !

La maitresse le fixait, ouvrait la bouche, mais aucun mot n’en sortait. Il rajouta un barbouillage à côté :

- Quand à la Sarre, elle est occupée par les Français et les Belges ! Votre ministère a une guerre de retard, Fräulein !

Cette dernière phrase était quasiment un cri. C’en était trop. Elle le poussa brutalement, le raccompagna sans ménagements jusqu’à son pupitre en vociférant :

- Elève Willerts, retournez vous asseoir ! Si ça continue je punis toute la classe ! Vous resterez pendant la récréation pour nettoyer les taches que vous venez de faire !

Franz s’était assis. Les bras croisés, il la toisa :

- Rien ne pourra jamais nettoyer ça. Nous avons perdu notre honneur.

Alors que Fräulein Strücke restait à le regarder, ne sachant quelle attitude adopter, il se leva et, dans le silence de mort qui s’était abattu, se mit à chanter :

- Deutschland deutschland uber alles…

J’étais resté debout près de l’estrade. Je fus très ému de l’entendre. Sans même m’en rendre compte, impulsivement, je me mis à l’imiter. Puis un autre nous rejoignit. En quelques secondes, tout le monde était là, raide et solennel, à entonner l’hymne national. Fräulein Strücke, décontenancée, hésitait. Puis, vaincue, elle se mêla, de sa voix de crécelle, à notre chœur patriotique. A ce moment-là nous entendîmes, venant d’à côté, les élèves de Herr Schnitz qui, sans doute encouragés par leur maître, avaient décidé de nous soutenir. J’en avais les larmes aux yeux. Devant nous s’étalait la salissure, la honte que mon ami avait matérialisée en la maculant d’encre.

Quand le dernier couplet fut achevé, nous nous tînmes ainsi, droits, solennels, tous unis par le même sentiment de révolte et de blessure.

La cloche sonna. Fräulein Strücke, se reprenant, nous ordonna de nous mettre en rangs.



Franz resta dans la salle, avec une éponge et un baquet d’eau. Quand nous revînmes à la fin de la récréation, il avait tellement frotté que le papier s’était décollé partiellement. Il n’y avait plus de tache, mais une déchirure, une vilaine pelade à l’endroit incriminé, une surface pelucheuse qui ne demandait qu’à se transformer en trou béant. Je soupçonnai Franz de l’avoir fait exprès et Fräulein Strücke ne fut pas dupe elle non plus. Elle se mit en colère, l’avertit qu’on obligerait ses parents à rembourser les dégâts. Franz lui répondit avec effronterie qu’avec ce qu’ils gagnaient, ils arrivaient à peine à survivre, et qu’en conséquence ils ne risquaient pas de dédommager quoi que ce fût. Elle finit par l’envoyer chez le directeur, qui le mit dans le couloir, à genoux sur la règle carrée.

Pour une fois, Heinrich Hammel dut partager ses prérogatives. Ce jour-là, il ne contempla pas seul les fissures dans l’enduit, les taches de moisi le long des plinthes ou la course des cafards dans les recoins d’ombre. Franz Willerts était là lui aussi, témoin muet de la lente décrépitude des lieux.


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 Sujet du message : Re: Ambiance années 25 - 30
Message Publié : 16 Déc 2008 11:16 
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Inscription : 18 Juil 2007 16:02
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J'ai pris du plaisir à lire ce passage. Bravo!

Seulement, des petits détails m'interpellent. Si j'étais à la place d'un de ces élèves, ce qui me choquerait le plus sur la carte, c'est toutes ces régions de l'est perdues au profit de la Pologne, et qui coupe l'Alemagne en 2 (La Prusse Orientale), plutôt qu'une petite partie comme l'Alsace-Lorraine.

Et puis, je ne sais pas si une classe de garçons pouvait avoir une maîtresse. Comme dans le film "L'Ange Bleu", c'est un vieux maître pour une classe de garçons.

Enfin, (en France en tout cas), les cartes ne s'attachent pas aux murs avec des punaises, mais on les accroche à 2 crochets fixés aux murs. La carte a en effet 2 trous sur son coté supérieur.

Bonne continuation!


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 Sujet du message : Merci bien...
Message Publié : 16 Déc 2008 15:54 
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Inscription : 21 Août 2008 21:57
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Bonjour,

Tant mieux si c'était sympa de lire mon petit morceau...

Je vais modifier concernant la Prusse orientale. L'idéal serait que j'aie une carte de cette époque, parce que la géo et moi, ça fait deux ! Et puis je me rendrais mieux compte, sinon tout ça reste très abstrait pour moi ( je suis pire que certains élèves, faut croire. Quel cancre ) !

Par contre je vais garder ma maîtresse : j'ai déjà trop commencé à lui faire le portrait, je me suis habitué à elle, c'est comme les vieille chaussures, je m'y sens à l'aise. Par contre il est prévu qu'elle parte en cours de route, et je la remplacerai, c'est promis, par un cousin de Herr Professor Unrat.

Quand à la fixation de la carte, bah, comme dit mon personnage Franz : "on s'en fout, camarade". Mettons qu'on lui ait refilée une carte au rabais, ou un fond de stock. Et puis vu la façon dont l'établissement est délabré, ça cadre bien. J'aime bien la façon dont la scène évolue, grâce à ces punaises défaillantes : d'abord presque comique, puis à la fin grave et pleine de tensions... J'ai été témoin récemment, dans un établissement, d'un essai d'accrochage de carte assez chaotique et je peux témoigner que toutes les cartes ne sont pas super équipées. Il y a celles en toile costaud avec les œillets au bout, mais il y a aussi d'autres plus rudimentaires, en simple papier. De plus, la carte dont je parle était bien munie d'œillets, mais ça n'a pas empêché le collègue de galérer tant et plus, simplement parce que les crochets, eux, n'étaient pas prévus au départ... Il a planté des clous mais qui tenaient à peine, le truc se mettait de guingois... Et les enfants étaient ravis et mettaient le boxon.

En tous cas, à suivre et merci de ces petits conseils. Je vais tâcher d'en faire bon usage.

Ubik.


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 Sujet du message : Re: Ambiance années 25 - 30
Message Publié : 17 Déc 2008 13:08 
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Inscription : 18 Juil 2007 16:02
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Bonjour,

Vous trouverez une carte de l'Allemagne d'après-guerre très complète à cette adresse: http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/34/Deutsches_Reich2.png
Vous verrez qu'à l'est du pays, le fameux corridor de Dantzig sépare la Prusse Orientale du reste de l'Allemagne. La nouvelle Pologne est en fait constituée d'une grande partie de l'Allemagne et de l'Empire russe (plus la Galicie autrichienne). Et puis, si vous regardez à toutes les frontières allemandes, vous verrez que presque partout elles ont reculé. Il y a aussi les différentes zones d'occupation des années 1920, si ça peut vous aider.

Bonne continuation!


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 Sujet du message : Re: Ambiance années 25 - 30
Message Publié : 18 Déc 2008 12:56 
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Inscription : 28 Déc 2006 20:25
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Localisation : Paris
Puisque vous cherchez des références, il faut absolument lire ce roman de Hans Fallada "Seul dans Berlin" qui traite plus de la résistance pendant la guerre, mais bon ça me semble utile. Et surtout vu votre objectif, lisez Browning "des hommes ordinaires" sur la façon dont des hommes comme tt le monde, bourgeois, bons pères de famille, et autres sont devenus des tueurs, sous l'effet du groupe.

J'ai lu votre scène dans la boutique, la première description ne me gêne pas, à condition de mentionner les références culturelles qui forment le regard déjà antisémite de votre personnage : une lecture d'Hitler ou d'un autre antisémite, pour que l'on saisisse bien que le regard d'un individu est formé par ses lectures, ce qu'il entend dire.

Sinon, à propos de la scène des souvenirs, il y a bcp de très bonnes idées, mais je trouve le style très lourd, alors que dans les autres scènes, ça file tout seul.

Pardonnez ma sévérité, je me demande moi-même, pour ce que je scribouille, à partir de quel moment, un texte n'est plus médiocre mais devient vraiment bon, la frontière est difficile à atteindre. Aussi je vous donne de façon brutale mon ressenti.

_________________
Le satanique ennemi de la véritable histoire : la manie du jugement (Marc Bloch)


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Message Publié : 18 Déc 2008 14:54 
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Marie Laetitia a écrit :
Puisque vous cherchez des références, il faut absolument lire ce roman de Hans Fallada "Seul dans Berlin" qui traite plus de la résistance pendant la guerre, mais bon ça me semble utile. Et surtout vu votre objectif, lisez Browning "des hommes ordinaires" sur la façon dont des hommes comme tt le monde, bourgeois, bons pères de famille, et autres sont devenus des tueurs, sous l'effet du groupe.

J'ai lu votre scène dans la boutique, la première description ne me gêne pas, à condition de mentionner les références culturelles qui forment le regard déjà antisémite de votre personnage : une lecture d'Hitler ou d'un autre antisémite, pour que l'on saisisse bien que le regard d'un individu est formé par ses lectures, ce qu'il entend dire.

Sinon, à propos de la scène des souvenirs, il y a bcp de très bonnes idées, mais je trouve le style très lourd, alors que dans les autres scènes, ça file tout seul.

Pardonnez ma sévérité, je me demande moi-même, pour ce que je scribouille, à partir de quel moment, un texte n'est plus médiocre mais devient vraiment bon, la frontière est difficile à atteindre. Aussi je vous donne de façon brutale mon ressenti.


Bonjour,

J'ai prévu de relire Fallada, quand j'en serai plus avancé, puisque pour l'instant, à ce stade de mon récit, on n'en est pas encore au 3° Reich mais dans les derniers feux de Weimar. Quand à Browning, il fait partie de ceux que j'ai de côté mais pas encore ouverts, pour des raisons identiques.

J'ai modifié ma scène chez le marchand de couleurs et m'en tiendrai à la seconde version. Mon personnage est essentiellement influencé non pas par des lectures, mais par son milieu familial ( notamment son père qui est au parti Nazi ) et par son ami Franz, qui est radicalement antisémite et anticommuniste. Disons qu'autour de ces deux enfants gravite tout un petit monde qui est déjà acquis à la cause Nazie, exception faite de la mère de Wolfgang, ce qui va d'ailleurs occasionner des heurts assez violents avec le père.

Quelle est donc la scène avec les souvenirs ? Celle de la carte ? Et en quoi le style parait-il lourd ? Je ne demande qu'à améliorer mais il me faudrait des exemples concrets. Je pourrais éventuellement, si on me montre où ça coince, voir et proposer autre chose, suivant les cas - bien évidemment, tout ça étant subjectif...

A suivre...

Ubik.


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 Sujet du message : Merci bien.
Message Publié : 18 Déc 2008 14:57 
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Inscription : 21 Août 2008 21:57
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David885 a écrit :
Bonne continuation!



Merci d'avoir pris la peine de me trouver cette carte. Je vais m'efforcer d'intégrer ces paramètres dans mon récit.
A suivre,

Ubik.


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 Sujet du message : Re: Ambiance années 25 - 30
Message Publié : 18 Déc 2008 15:07 
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Salluste
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Inscription : 28 Déc 2006 20:25
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ubik a écrit :
Je viens de terminer l'extrait qui parle d'un ours que j'ai nommé comme ça, et qui se passe à la même période. Incroyable. Et l'album en question, je ne l'avais jamais vu ! ! ! Incroyable coïncidence.

Tiens, je te mets l'extrait ici :

Je ne me souviens plus très bien comment se sont passés mes premiers Noëls. Etais-je heureux ? Tout semble noyé de brume. Il m’en reste des bribes mais rien ne les relie, comme les pièces d’un puzzle chancelant, dont on aurait perdu des morceaux

Quelques impressions surnagent [/b]néanmoins : c’est à cette période que, tous les matins à l’école, l’un d’entre nous allait au tableau, ouvrir la petite fenêtre dans le calendrier de l’avent. Souvent s’y cachait un chocolat, un bonbon… Il me revient encore l’image d’un sapin, grossièrement stylisé, découpé dans du carton, que la maîtresse m’avait fait peindre en vert. Mes doigts tenant le pinceau, tartinant approximativement la surface… Le tablier, qui était en fait une vieille chemise enfilée à l’envers, et dans laquelle les mouvements étaient si malaisés… Le col qui m’irritait le menton, les manches souvent trop longues… oui, il me reste des fragments, des scories, de toute cette agitation pseudo créatrice. L’affreux conifère en carton, quand j’y repense ! Je suis sûr que si je remettais la main dessus maintenant, je le trouverais odieux, hideux, innommable.

Chez moi aussi, la période des fêtes se traduisait par une certaine fièvre. Mutti passait alors son temps aux fourneaux. La grande affaire, le point culminant, c’était la fameuse maison en pain d’épices, mais il y avait plein d’autres gâteaux dont je raffolais, comme le Christollen, sensé représenter l’enfant Jésus dans ses langes. Et puis les Butterbredlen, bien sûr. Pendant plusieurs jours, avec les emporte-pièces en métal, Ida et moi aidions à les découper, en forme d'étoiles, de petits lutins ou de traineaux… Ils exhalaient des parfums de cannelle, d'anis, de cardamome, de clous de girofle ou de vanille. Je crois que je pourrais, si je me concentrais assez, sentir à nouveau l’odeur, évoquer la sensation de mes doigts englués de cette pâte, que je suçais lorsque Mutti ne me voyait pas.

Je participais volontiers à la décoration de la crèche. C’était moi qui décidais où devaient se placer les différents personnages. Pour l’arbre, c’était tout un cérémonial. Perché sur un tabouret, j’interdisais à Ida le haut, qui m’était réservé. Elle avait le droit, à la rigueur, de mettre des éléments sur les banches les plus basses. Mais son rôle essentiel était de m’assister. Ida, passe-moi la grosse boule bleue. Et là, le bonhomme assis sur la lune. Et ainsi de suite.

Il y avait aussi les cadeaux. Ils n’étaient pas nombreux, à cette époque. Mais j’en ai eu quand même, je suppose. Quels souvenirs m’en reste-t-il ? Le seul qui émerge, c’est mon ours Otto, que j’avais dû recevoir alors que j’avais trois ou quatre ans. J’ignore totalement ce qu’il est devenu. Je sais que plus tard, Otto a eu la patte brûlée à cause du poêle, parce que je m’étais endormi sur le divan et qu’il avait glissé de mes bras. Encore heureux qu’il n’ait pas mis le feu partout dans la maison ! Mon père avait piqué une colère, parce que ce jouet venait de chez Opa et Oma, et qu’il coûtait cher. Le pauvre Otto était resté comme ça plusieurs jours, avec la bourre qui lui sortait par cette ouverture ; Mutti avait fini par y coudre un morceau de tissu brun, afin de stopper l’hémorragie. Mais ensuite, que s’est-il passé, qu’a-t-on fait de lui ? L’histoire d’Otto se perd dans les limbes.

L’approche de Noël, cyclique, inévitable. J’ai dû sans doute, comme les enfants à cet âge, me sentir tout excité, attendre le jour J avec impatience. Mais, est-ce un effet de contamination ? Dans mon souvenir, la fête est toujours ratée. Peut-être ai-je tendance à généraliser ? La seule réminiscence nette qui se détache de ce flou un peu écœurant, répétitif, correspond à ce réveillon particulier de l’année 1926, où des tournants majeurs furent pris.

L’échéance mettait Ida en effervescence. Elle ne cessait de rédiger, de sa grosse écriture encore mal formée, d’interminables lettres à Santa Klaus que ma mère était sensée poster, pour qu’au ciel l’intéressé ou je ne sais qui en tînt compte. Moi, je m’étais contenté de dire à Mutti que je voulais un uniforme de pompier. Pourquoi celui-là, et pas un autre ? Je l’ignore. Je me souviens seulement que même ça, je n’en étais pas convaincu. En fait, je n’avais envie de rien. Pas d’un objet matériel qu’on aurait pu m’offrir, en tous cas. Pressé par Mutti qui s’étonnait de mon peu d’enthousiasme, j’avais fini par lui lâcher cette histoire de déguisement, comme on aurait lancé un os à un chien, pour avoir la paix.

Je crois que le seul présent que je désirais, c’était Franz qui pouvait me le donner, et je n’aurais su dire encore de quoi il s’agissait. J’avais seulement l’intuition que ça passerait par lui, qu’il en était porteur. Je le voyais bien : ma vie n’était que stagnation. Mon ami, mon mentor, symbolisait le mouvement, la nouveauté.

Si, il y avait bien une chose que j’aurais voulue : que la relation entre mes parents redevînt meilleure. Mais ça, même Franz n’y pouvait rien.


en gras les répétitions de thème qui, moi me semblent lourdes, à force. Mais ce n'est que mon avis.

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Le satanique ennemi de la véritable histoire : la manie du jugement (Marc Bloch)


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Message Publié : 18 Déc 2008 15:12 
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ubik a écrit :
J'ai modifié ma scène chez le marchand de couleurs et m'en tiendrai à la seconde version. Mon personnage est essentiellement influencé non pas par des lectures, mais par son milieu familial ( notamment son père qui est au parti Nazi ) et par son ami Franz, qui est radicalement antisémite et anticommuniste. Disons qu'autour de ces deux enfants gravite tout un petit monde qui est déjà acquis à la cause Nazie, exception faite de la mère de Wolfgang, ce qui va d'ailleurs occasionner des heurts assez violents avec le père.



peu importe que ce soit par le milieu affectif plutôt que par des lectures. Soit vous choisissez un personnage qui est une éponge à ce qui se dit et se pense autour de lui, dans la société où il vit, soit un salaud assumé - mais j'ai tendance à croire que les personnages de salauds sont très complexe, on est salaud pour de multiples raisons, dont le caractère "éponge".

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 Sujet du message : Re: Ambiance années 25 - 30
Message Publié : 18 Déc 2008 15:33 
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Inscription : 21 Août 2008 21:57
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Marie Laetitia a écrit :

en gras les répétitions de thème qui, moi me semblent lourdes, à force. Mais ce n'est que mon avis.



Coucou,

Oui, il y a répétition de thème car j'insiste sur le caractère brumeux et lointain des réminiscences, sur le fait que sa mémoire est défaillante, précise sur des points, floue sur d'autres. Mais il n'y a pas répétition sur le plan du style, j'évite de réemployer constamment les mêmes mots, donc pour moi ça n'est pas grave. L'art de l'écrivain est de tourner autour de sa pensée, la polir, l'approfondir peu à peu, dire les choses sous des formes diverses, en variant, par touches successives, sans pour autant se répéter dans l'emploi des mêmes substantifs. Je relis toujours mon texte et, de ce point de vue, je n'ai rien à lui reprocher. Maintenant, quand ce sera fini, il est possible que mon éditeur me demande de faire plus court, plus ramassé, et là, j'aviserai.

Maintenant, il est clair que ça donne un style qui peut ne pas plaire à tout le monde et j'en suis conscient.

A vous lire,

Ubik.


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 Sujet du message : Influence et sujétion.
Message Publié : 18 Déc 2008 15:39 
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Inscription : 21 Août 2008 21:57
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Marie Laetitia a écrit :
peu importe que ce soit par le milieu affectif plutôt que par des lectures. Soit vous choisissez un personnage qui est une éponge à ce qui se dit et se pense autour de lui, dans la société où il vit, soit un salaud assumé - mais j'ai tendance à croire que les personnages de salauds sont très complexe, on est salaud pour de multiples raisons, dont le caractère "éponge".


En fait il est difficile de juger à partir d'extraits isolés de leur contexte. Le propos du roman est de montrer comment Wolfgang devient peu à peu un autre, simplement parce qu'il suit son ami Franz partout et se place sous sa domination. Il est sans doute influençable, mais dans le sens qu'il a choisi de se laisser entraîner par son ami, le suivre partout, faire ce qu'il fait, penser comme il pense. De temps en temps, quand ça va trop loin, il se révolte un peu mais Franz a vite fait de le convaincre, ou de le placer devant le fait accompli. Et puis, passé un certain stade, il y a le processus d'escalade d'engagement, trop tard pour reculer.

Ce n'est pas un salaud, mais à un moment donné, il sera grisé dans un premier temps par les nouveaux pouvoirs que lui confère son évolution. Puis il comprendra, mais sera pris dans un processus qu'il ne maitrise plus.

Evidemment, c'est un sujet difficile. Je ne sais pas si je serai à la hauteur. Mais ça me passionne.

Au plaisir,

Ubik.


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 Sujet du message : Mariembourg.
Message Publié : 17 Mars 2009 23:55 
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Bonjour,

C'est re-moi...

J'ai avancé dans mon roman. J'en suis rendu maintenant à mon chapitre 8 et à près de 200 pages.

A présent, mes deux loustics vont se rendre à la forteresse de Mariembourg, près de Dantzig, pour prononcer leur serment d'adhésion au Jungvolk. Le 20 avril, ou le 20 mai, quelque chose comme ça.

C'est là que je bute sur une difficulté : je vois, globalement, le décorum et l'ambiance. Je sais plus ou moins en quoi consiste l'apparat des festivités nazies, si l'on peut dire. Mais je crois savoir que ça durait à peu près 2 jours. Et je me dis, ok, ils vont prêter serment d'allégeance. Ils vont sans doute pousser un ou deux chants nazis, saluer le drapeau, écouter le discours des orateurs de service, patati, patata.

Bon, il n'y a pas de quoi occuper 2 jours, à mon avis. Ils faisaient quoi, à part ça ?

Et globalement, ils étaient accueillis comment ? Etaient-ils constamment encadrés, ou laissés à eux-mêmes pendant les temps morts ?

Enfin, j'aimerais me représenter un peu plus concrètement comment ça pouvait se passer. Toujours mon souci d'exactitude. Et cela ne date pas d'hier : quand j'ai commis mes romans noirs, j'avais en gros 2 fois plus de documentation que de corpus écrit, au final. J'ai toujours éprouvé le besoin d'avoir de la marge : souvent, je n'exploitais qu'une partie de ce que j'avais trouvé, mais ça me donnait le sentiment de maitriser complètement mon sujet. Alors dans un roman historique, je ne suis pas rendu. Enfin, roman historique, si on veut bien m'accorder le droit de prétendre à un tel titre.

Donc si quelqu'un a des infos sur Mariembourg et les cérémonies qu'y organisaient les nazis...

Avant Von Schirach, qui dirigeait tout ça ? Et était-ce cette personne qui "officiait" pendant ces cérémonies ? Et avait-elles lieu, ou est-ce Von Schirach qui les a initiées ?

Je m'appuie sur le documentaire de Guido Knopp sur "les complices d'Hitler / Schirach, le meneur de la jeunesse". Mais hélas il en dit très peu sur Mariembourg. Assez pour saisir l'ambiance et le décor, pas suffisamment pour savoir comment ça pouvait se dérouler concrètement. j'ai aussi des bouquins, mais soit ils traitent des nazis une fois qu'ils ont pris le pouvoir, soit ils traitent de Weimar sans référence aux nazis. Disons que Mariembourg, dans tout ça, n'est pas traité.

Je pourrais imaginer, certes, mais ça me tranquiliserait d'avoir plus de sources, si possible.

Précision : les scènes que je décris sont sensées se passer avant 1931, donc Von Schirach n'est pas encore chef de la jeunesse du reich, et les nazis n'ont pas encore pris le pouvoir.

A part ça, je bute aussi sur une gestion interne du temps du roman, à savoir qu'avant 1933 il y a des périodes où ça bouge moins sur le plan politique, je compense en racontant des choses plus personnelles de la vie de mon personnage, mais je pense qu'il va falloir que je prévoie un saut dans le temps, et c'est toujours délicat à introduire, sans que ça crée chez le lecteur un sentiment de cassure, de rupture du récit.

Mais bon, ça, c'est ma petite cuisine personnelle.

Enfin voilà, si un bon samaritain dispose de quelque chose sur ce sujet, ce serait bienvenu.

Quoi qu'il en soit, sachez que le truc avance. Et que j'aurai toujours plaisir à venir en causer avec vous.

Merci à ceux qui m'aident et prennent la peine de me répondre.

A bientôt...

Ubik.


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