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D'ailleurs, la France n'est pas tant une exception dans le monde occidental des années 30. La Grande-Bretagne comme les Etats-Unis ont échappé à toute dérive fasciste. Or, justement, ces pays ont une tradition démocratique bien ancrée, contrairemet aux pays qui ont sombré dans le fascisme : Italie, Allemagne, Espagne.
Certes, mais en France et surtout aux Etats-Unis, il y a eu des mouvement proto-fascistes très puissants dont on aurait pu penser qu'ils accèdent au pouvoir. En revanche, j'avoue que je ne vois pas de leader du type Dorgères, Huey Long, ou docteur Townsed en Grande-Bretagne. Mais peut-être y en a-t-il eu? Si non, il faudrait aussi s'interroger sur cette exception britannique.
Quant aux thèses de Sternell, le problème est qu'elles me semblent un peu anachroniques: il voit un fascisme français dès la fin du XIXe siècle, ce qui me paraît difficille. Surtout, il range sous cette bannière Barrès ou Pétain, ce qui me semble encore plus faux pour les raisons évoquées plus haut: le fascisme naît toujours à gauche et on ne peut pas dire que Barrès et Pétain soient des gauchistes. Après, un certain nombre de ses analyses sont pertinentes, notamment le concept de "droite révolutionnaire", qui me paraît plus juste que celui de "fascisme", précisément parce que c'est une idéologie de droite dont il est question dans ses livres.
Pour ma part, et pour revenir à la question initiale, je crois qu'il faut aussi mesurer combien la France disposait au lendemain de la Première guerre mondiale d'un Etat beaucoup plus fort que tous ses voisins, ce qui est à mon avis pour beaucoup dans l'échec du fascisme en France.