Comme l'a dit Mécène, le pacifisme durant l'entre-deux-guerres transcende les clivages politiques, notamment en réaction aux événements des années 1930.
Pendant longtemps les différences entre Français avaient paru simples : -> la gauche, soit par pacifisme, soit par attachement à la sécurité collective et à la SdN, soit enfin par « anti-impérialisme », dénonçait la guerre ainsi que toute politique nationaliste qui pouvait conduire justement à la guerre ; -> la droite, quant à elle, s'opposait farouchement au pacifisme et prônait une attitude de fermeté à l'égard de l'Allemagne, l'ennemi héréditaire.
L'avènement de Hitler, puis l'ensemble des échecs des années 1930 (l'Anschluss, la guerre menée par l'Italie contre l'Ethiopie ; la guerre d'Espagne), bouleversent ces clivages traditionnels : -> une partie de la gauche abandonne son pacifisme pour un antifascisme actif contre l'Allemagne & l'Italie. -> une partie de la droite, au contraire, voit dans ces deux pays un rempart contre le bolchévisme, et cet anticommunisme crée un nouveau pacifisme de droite.
Presque toutes les formations politiques sont déchirées, par exemple au sein de la SFIO deux tendances se distinguent fin 1938, à l'heure des accords de Munich. D'un côté, ceux qui restent fidèles à son héritage pacifiste, ils refusent la guerre à tout prix : ils sont regroupés derrière le secrétaire général Paul Faure. Face à eux, Léon Blum et ses proches qui ont fini par préconiser une politique de fermeté à l'égard de Hitler. D'ailleurs ce fut Blum -de gauche et pacifiste- qui, lorsqu'il fut président du Conseil lors du Front Populaire à partir de 1936, fut celui qui donna le plus de financement à la politique de réarmement.
_________________ "Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l'Histoire est la leçon la plus importante que l'Histoire nous enseigne." Aldous Huxley
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