Je n'ai pas dit qu'il n'y en avait pas, j'ai dit que je ne la ressentais pas, c'est tout. Maintenant, vous dites qu'il y en a parce que vous l'avez ressenti ou que vous l'avez lu, c'est fort bien. Je m'en tiendrai donc là sur ce film, je ne vais pas polémiquer inutilement sur quelque chose que je ne comprends pas.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Soit JM, et je ne veux pas polémiquer non plus. Mais d'une part, ce ne sont pas mes impressions subjectives que j'exprime au sujet d'Olympia mais celles de tous ceux qui ont analysé ce film dans les divers textes que j'ai lus sur LN et son oeuvre.
D'autre part, vous semblez avoir une conception assez restrictive de l'expression idéologique; sur la base de cette définition restrictive, je suppose que vous ne voyez aucune intention idéologique dans les constructions de Speer et les statues de Breker, juste des bâtiments et des statues ordinaires?
Ou est ce qu'au contraire cette dimension idéologique vous y est perceptible?
Ce n'est pas de la polémique, c'est juste de la curiosité.

C'est exact, je ne vois pas plus d'idéologie dans les constructions de Speer (sauf quand il y a un gros aigle à svastika) que dans le métro de Moscou dont on dit qu'il est d'idéologie stalinienne.

En fait, le problème vient peut-être que ma culture cinématrographique et télévisuelle est proche du zéro absolu . Je vis sans télévision depuis plus de trente ans, et je n'ai pas été au cinéma depuis quinze. Vous percevez peut-être des choses que je ne vois pas. Il en va de même pour l'art, d'ailleurs, un tableau ne me "parle" pas. Ce n'est pas du tout pareil pour l'écrit, où j'ai l'odorat hypersensible.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Ah d'accord, je comprends mieux
Une petite citation d'Albert Speer" , qui précise bien les intentions nazies par rapport à l'architecture officielle (et à l'art et à la culture en général).
C'est extrait d'un texte que Speer a écrit sur l'architecture dont le titre est "Les bâtiments du Führer" (cité dans "Albert Speer, the End of a Myth" (traduction anglaise de l'ouvrage de Matthias Schmidt "Das Ende eines Mythos"):
"Ses (de Hitler NDLR) vastes bâtiments, qui sont actuellement construits en de nombreux endroits du Reich, sont destinés à être une expression intrinsèque du mouvement (nazi évidemment NDLR) pour les millénaires à venir et sont donc en soi une partie de ce mouvement. C'est le Führer qui a créé ce mouvement, est arrivé au pouvoir par sa force, et qui le contrôle et l'informe dans ses moindres détails. Et il bâtit en tant que national socialiste."

Les bâtiments des nazis sont grandioses mais je ne les trouve pas beaux. C'est sec et sans harmonie, mal fichu!. De même pour le projet Germania vu récemment à la TV, où l'on voit bien que Speer copie beaucoup Paris, Rome ....
Le grand dôme (Rome) est affreux, disproportionné par rapport au reste du bâtiment, tout comme l'arc de troimphe (imité de Paris)! Mussolini a été bien plus heureux dans ses choix. Hitler est un inculte, celà se voit à son oeuvre d'architecte manqué. Et dire qu'il voulait détruire Paris!
Staline qui voulait aussi faire tabula rasa du passé, s'est bien gardé de vouloir détruire, sauf quelques bâtiments religieux , les chefs d'oeuvres des Tsars. Il jouissait du Kremlin et de ses ors.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Une autre citation sur Speer cette-fois-ci (tirée du même livre): "Il y a des preuves que Speer, conduit par l'ambition, conçut des projets qui en fait surpassaient les projets monumentaux de Hitler. Quand Gerdy Troost (la femme de l'architecte "officiel " des nazis avant Speer) assista à un diner de la Chancellerie du Reich après la mort de son mari, Goebbels lu demanda en présence de Hitler ce qu'elle pensait de Speer.
Elle caractérisa le jeune et ambitieux architecte par une comparaison avec son défunt mari: quand Hitler demandait à son mari de concevoir un bâtiment de cent mètres de long, Troost y réfléchissait et le lendemain informait le Führer que pour des raisons structurales et esthétiques, le bâtiment ne pouvait avoir que 96 mètres de long.
Mais, se tournant vers Hitler, cette femme courageuse ajouta: "mais si vous demandiez à Speer "je veux un bâtiment de 100 mètres de long", il disait immédiatement: "mon Führer, 200 mètres!"; et vous lui répondiez: "c'est mon homme!"

Le thème des canons de beauté germaniques est omniprésent chez les penseurs völkisch puis chez les nazis. Bien évidemment, un film de ce genre ne peut pas contenir toute la doctrine nazie. Mais il en met en valeur un élément qui est ensuite repris dans un contexte bien précis.
En googlant, je suis tombé sur l'affiche.



J'aurais du mal à croire celui qui me dirait que la similitude entre cette silhouette de plongeur et celle d'un bombardier en piqué est fortuite.

Contrairement à l'approche de "Triomphe de la volonté", c'est de la propagande soft: on est dans le suggéré, le registre "noble" de l'art et de la beauté, pas dans le matraquage ouvertement politique.
Mais c'est d'autant plus efficace; et c'est vrai que les figures des athlètes sont souvent empreintes d'un tel dynamisme, ou prennent des poses telles qu'elles évoquent le guerrier plus que le sportif (quoiqu'il y ait un lien entre les deux domaines).

La peinture au service de la propagande:

http://www.dhm.de/gifs/sammlungen/grafik/gr93_55.jpg

"Reichparteitag in Nürnberg" (défilé du NSDAP et des SA) par le peintre Ernst Vollbehr (1876-1960), gouache 39x 57 cm.

Le grand aigle noir fait frissonner, on dirait que la mort préside la cérémonie dans ce tableau!
D'une manière plus générale, le propre de toute cette propagande nazie est qu'elle fait corps avec la monstruosité du régime. Elle symbolise aussi sa folie. Toutes les dictatures récentes ont mis en oeuvre un esthétisme de la grandeur.
Hitler n'a fait que reprendre Mussolini, inventeur du fascisme, des grands défilés, du maniement des foules et du retour à la grandeur de Rome. Il est passé un cran au dessus avec beaucoup plus de moyens.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Réflexion faite, je crois que je n'aimerais pas avoir ce tableau dans mon living.

Voici la route conduisant au stade olympique où eurent lieu les JO 1936; comme vous le voyez, cette route était ornée d'un alignement de statues et de stèles:
http://fcit.usf.edu/Holocaust/GALLFR2/FOLSC01.htm

Et voici quelques-unes de ces (vraiment étranges) statues vues de près, oeuvres du sculpteur Karl Abiker (sans feuille de vigne et avec dimension homoérotique):

"les lanceurs de disque":
http://fcit.usf.edu/Holocaust/GALLFR2/FOLSC03.htm

"les coureurs de relais:
http://fcit.usf.edu/Holocaust/GALLFR2/FOLSC04.htm

et la stèle commémorative des JO de 36:
http://fcit.usf.edu/Holocaust/GALLFR2/FOLSC10.htm

le tout avec pénis garantis sans feuille de vigne.

Décidément, je n'aime pas la production nazie, autant je vois bien l'esthétique des grands rassemblements qui me parle, surtout avec la musique, autant je suis déçu par la statuaire, comme je l'ai été par les bâtiments. Les statues sont sans vie, mortes, on croirait voir des extra-terrestres ou des robots. Le style russe me parait meilleur, il y a un élan!

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Mon post précédent, mal relu, comporte des redites.
Sans parler de leur côté un brin exhibitionniste, je trouve ces statues extrêmement lourdes, épaisses, sans grâce, et elles produisent une sensation de malaise si on les regarde un peu longtemps.

Un peu périphérique au sujet mais très visuel et fascinant: des images extraites de livres de propagande antisémite nazie pour enfants; oui, ces livres, publiés par la maison d'édition de Julius Streicher, étaient utilisés dans les écoles.
Un exemple: "Der Gifpilz", en français "Le champignon vénéneux".

http://www.calvin.edu/academic/cas/gpa/ ... /scan2.jpg
La légende de cette image résume le propos du livre: "Tout comme il est souvent difficile de reconnaître un champignon vénéneux d'un champignon comestible, il est souvent difficile de reconnaître les juifs comme voleurs et criminels".

Comment reconnaître un juif : "leur nez est courbe et en forme de 6" :
http://www.calvin.edu/academic/cas/gpa/ ... /scan3.jpg

Le juif comme pervers pédophile: "l'expérience de Hans et Else avec un homme bizarre": "venez les enfants, j'ai des bonbons pour vous. Mais vous devez venir tous les deux avec moi"
http://www.calvin.edu/academic/cas/gpa/ ... /scan9.jpg

L'argent est le Dieu des juifs;
http://www.calvin.edu/academic/cas/gpa/ ... scan15.jpg:

Le texte intégral de ce "livre" est là. C'est assez abominable dans l'accumulation de poncifs.

http://www.zdj.se/der_giftpilz_ernst_hi ... ed_zdd.pdf

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