Je suis tombé par hasard sur cet article récent d'un journal espagnol ( El-Païs ) ,intitulé "Quand la France voulut envahir l'Espagne " ; malheureusement je ne lis pas l'espagnol : si quelqu'un pouvait m'éclairer :
http://site.voila.fr/espana36/articles/blum1938.html
et l'article issu du site des archives d'El- paîs :
http://www.elpais.com/articulo/reportaj ... grep_9/Tes

C'est un texte facile mais dense et le résumé que je vous fournis est bien imparfait.
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Le 15 mars 1938, il y a eu une réunion en urgence du comité de défense nationale présidé par Léon Blum. Y assistaient : Daladier (Défense), Boncourt (A.E.) et les chefs d'état-major des différentes armées. Le sujet était d'envisager une intervention possible en Espagne. Cela signifiait l'invasion de la Catalogne par un nombre significatif de divisions avec leur appui aérien. Le but est de créer une zone de sécurité au sud de la frontière de façon à ce que les forces allemandes et italiennes n'y stationnent pas.
La France est inquiète : Hitler vient d'annexer l'Autriche. C'est l'échec de la politique franco-anglaise d'apaisement face à Hitler.Par ailleurs, la France craint de ne pas avoir l'appui de l'Angleterre en cas de conflit avec l'Allemagne si elle intervient en solitaire.
Les cadres de l'armée française , parmi lesquels on compte beaucoup
de partisans de l'Action Française, sont en général favorables à Franco. Une exception : l'Amiral Darlan qui est favorable à l'intervention , car inquiet de la présence des forces de l'Axe aux Baléares.
En outre une intoxication de presse , laisse entrevoir un soulèvement des tribus au Maroc espagnol suscité par les républicains pour affaiblir Franco.
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Ce n'est vraiment qu'un premier jet, pour vous donner les grandes lignes de la problématique.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Merci beaucoup Faget pour ce résumé .
Je vais essayer de consulter les archives de la presse française des jours suivants cette réunion ( au cas où s'y trouveraient quelques échos )

En d'autres termes, il y a eu un projet qui n'a jamais dépassé le stade de proposition car écarté par l'Armée et jamais présenté au Parlement ( au demeurant, merci pour cette info, Faget, nous devons être nombreux à ne pas en avoir connaissance).

J'ai trouvé quelques éléments concernant cette réunion du 15 mars 1938 du comité de défense nationale ici :
http://books.google.com/books?id=Cqhy3P ... #PPA131,M1
Même si on sort un peu du sujet , mais en restant toujours dans les rapports entre la France et l'Espagne , on peut lire (page 131 de ce même document ) des informations sur la "normalisation" des relations entre le gouvernement français et les nationalistes espagnols , à partir de 1939.

Bonjour,

Pourquoi le gouvernement français a-t'il refusé de s'engager en Espagne? est-ce parcequ'il voulait absolument éviter une guerre?ou y-a-til d'autres raisons?
merci de me transmettre des sources qui pourraient répondre à ma question.

Cordialement

On en a déjà parlé ici:

http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=48&t=22440&p=299930&hilit=blum+espagne#p299930

http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=48&t=15436&hilit=blum+espagne

http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=48&t=2576&hilit=blum+espagne

merci

Fondamentalement Blum homme de paix redoutait que la France en intervenant ne se retrouve dans une guerre internationale et à la merci d'un Hitler déterminé, supérieurement et récemment armé.
La GB lui a indiqué son opposition à toute intervention, ce qui laisserait la France seule devant l'Allemagne en cas d'affrontement en Espagne puis en France. La messe était dite.
In petto, Blum déjà anti-communiste, ne devait pas être faché de ne pas aider le PC espagnol. Les communistes ne lui pardonneront pas cette "dérobade" espagnole.
Assez vite, par ailleurs, on devine que le gouvernement de Burgos va gagner sa guerre.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Bonsoir.

Assez vite?
Vous pouvez develloper cette affirmation?

Aux touts débuts du conflit, avant même que l'URSS n'y entre, que "Blum ne soit pas fâché de ne pas aider le PC espagnol" ne veut rien dire. A cette époque, le PCE est très faible, et s'il devient fort par la suite c'est par le soutien que lui apporte l'URSS. Il ne représente rien avant. Par conséquent, ce n'est probablement pas le PCE qui pose vraiment problème à Blum.

Certes, mais je suis parti pour exprimer une intuition, de l'inquiétude réelle qu'a ressenti Blum quand il a vu aux élections de 1936 le PCF faire un bond à la Chambre (72 députés au lieu de 12 en 1932) puis quand il a constaté que ce parti tout en entrant en 1934 dans le concept de front populaire, faisait en réalité monter la pression en poussant à la grève générale puis tout au long de son ministère auquel il mettra fin.

Sur la situation espagnole en 1936, elle inquiète certainement Blum le pacifiste.
Wiki: " En tentant ce coup d'État, les militaires ont déclenché la révolution dans le pays. Voyant les travailleurs armés, bien des patrons s'enfuient ou rejoignent le camp des nationalistes. En réaction, la population ouvrière saisit les entreprises, 70 % d'entre elles en Catalogne, 50 % dans la région de Valence, et instaure un contrôle sur les autres. Les paysans collectivisent les trois quarts des terres. L'ensemble des biens de l'Église est également saisi, les couvents deviennent des réfectoires pour les miliciens, des écoles, des salles de bal, etc. "
Le PC est certes encore faible au début mais les anarchistes et des syndicats politisés créent vite un climat insurrectionnel, qui a du refroidir Blum tel qu'on le connait

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Oui effectivement, il y a un vent insurrectionnel, mais comme il est bien précisé en fin de message on le doit bien plus à la CNT ou encore au POUM et à l'UGT. Je suis d'accord sur la conclusion.

Blum craignait une guerre civile en France

Oui, tout comme il craignait que le conflit espagnol soit internationalisé. Sa principale justification de n'avoir rien fait, ou peu, repose sur cet argument.
Ce qui me gêne le plus, c'est moins que Blum n'ait pas vraiment agi, qui est compréhensible en réalpolitik, que le mal qu'il s'est donné pour justifier sa position notamment, quand il évoquait la règle française qu'on ne peut que reconnaitre un gouvernement de fait.
Le Blum du coeur sur la main avec des trémolos dans la voix quand il évoque le sujet, ne convainc pas.
Léon Blum aurait pu en effet intervenir sous une forme atténuée, proportionnée, en se calquant sur Hitler, afin de montrer sa détermination de soutenir les Républicains.
Son offre d'ouvrir la voie à un accord général de non-intervention fait sourire. Hitler, Mussolini et Staline ont continué à soutenir leur camp évidemment.
La vérité est que Blum a eu peur d' Hitler comme Chamberlain et Daladier à Munich et qu'en le laissant faire en Espagne, il a préparé toute une politique de fuite en avant, en habillant son refus d'intervention renforçant ainsi la détermination du dictateur.
Constater la faiblesse de notre aviation lors d'un test espagnol aurait pu peut-être réveiller le pays et lui permettre de voir en face des réalités qui éclateront en 1940.

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