Je vous remercie Tonnerre, c'est bien ce qu'il me semblait...
Cette période demeure tout de même très obscure et ce qui a été publié après 1933 demeure toujours suspect et soumis à la critique.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

En effet, et il y a des périodes pendant lesquelles Hitler disparait littéralement du radar, et on ne sait pas avec certitude où il habitait, qui il fréquentait, ce qu'il faisait ou de quoi il vivait. On en est réduit à des spéculations et des hypothèses, exprimant souvent des obsessions personnelles d'ailleurs.
Par exemple, à partir du 16 sepembre 1909, il quitte le 56 Sachshauserstr. à Vienne, pour une adresse inconnue. On ne sait pas où il habite pendant les 5 mois suivants, on suppose sans en avoir la preuve qu'il aurait pu être hébergé dans un asile de nuit sur la Meldemanstr. jusqu'en février 1910. Comme le dit Kubizek: "Dieu sait où il a erré, où il a dormi et s'il a mangé à sa faim" pendant cette période où le futur demi-dieu de l'Allemagne est peut être tombé dans la clochardisation.
Plus tard, il s'est fixé dans un foyer pour hommes, et s'est associé avec Reinhold Hanisch, qui s'est chargé de vendre les petits tableaux qu'il peignait, lui procurant ainsi une (petite) source de revenus, et un domicile fixe jusqu'à son départ pour Munich peu avant la guerre. Hanisch était un petit voleur et trafiquant, condamné plusieurs fois, et Hitler a rompu avec lui parce qu'il a empoché le montant des ventes sans lui reverser sa part, le dossier de cette affaire a été conservé par la police viennoise.
Il y a aussi le fait que les foyers pour hommes étaient notoirement, à Vienne et ailleurs, des hauts lieux de la prostitution masculine.

Chacun sait qu'Hitler a eu une période de clochardisation.
Mais suite à des échanges de plus en plus fréquents et à des prises de paroles de moins en moins timides, il se sent soudain animé d'un destin "messianique" avec de fortes poussées mystiques. Il s'est trouvé, il est l'Allemagne et d'ailleurs l'Allemagne le reconnait...
C'est dans ce délire ambiant que va se forger une personnalité non manipulable car le socle tient d'une relation fusionnelle avec toute une population. Du jamais vu !
Ce psychisme va devoir aussi avoir son revers. Hitler ne peut s'attacher, ne peut fonder une famille... L'Allemagne qu'il forge est son enfant.
La fin est très proche du thème de Médée : puisque je suis trahi par ceux que j'ai aimés, que ce qu'ils ont de plus cher périsse...(les enfants).

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)