Aigle a écrit :
Dès lors je me demande pourquoi Salazar n'a pas rétabli la monarchie - pas même sous la forme de succession (comme Franco l'a fait en Espagne) ?
Il semble que Salazar ait voulu transcender la question du régime politique pour traiter de la question du régime sociétal. La nuance est, certes, infime, mais elle prend une importance particulière dans la politique de Salazar (avec la mise en place de l’État corporatiste, entre autres). Il s'agit, par ailleurs, d'un professeur d'économie politique, ce qui peut expliquer sa vision de la chose politique. L'article de l'encyclopédie
Larousse, présenté ci-dessous, propose une origine à cette volonté de dépasser le dualisme monarchie-république, à savoir la participation du personnage au centre académique de démocratie chrétienne.
Larousse a écrit :
Il rejoint en 1912 le centre académique de démocratie chrétienne. Étudiants et professeurs qui se réunissent dans ce cercle prétendent dépasser le dualisme monarchie-république que pose l'évolution récente du pays. Pour eux, le cadre politique est secondaire ; ce qu'ils veulent, c'est promouvoir une société catholique fondée sur les enseignements des encycliques pontificales, et tout particulièrement l'encyclique Rerum novarum de Léon XIII.
Source : Article Antonio de Oliverira Salazar, Encyclopédie Larousse (
http://www.larousse.fr/encyclopedie/per ... zar/142794).
Aigle a écrit :
De plus Salazar n'a jamais été chef d'Etat mais simple premier ministre. Dans ces conditions, il aurait pu envisager de rétablir un Roi symbolique. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?
Manuel II de Portugal meurt en 1932 et, comme le savez sûrement, sa succession fut pour le moins complexe.
Salazar a, peut être, souhaité attendre qu'une réponse définitive apparaisse avant de se positionner sur le sujet.