Etant abonné à l'Histoire, j'ai commencé à lire ce dossier.
Le début est très factuel, sur l'époque du congrès de Tours, et on ne parle pas de ce qu'il est advenu de ce parti 90 ans après. Et c'est bien normal.
Après un préambule personnel ici ...
viewtopic.php?f=59&t=26469... cette remarque m'interpelle :
Citer :
, je vais raconter une anecdote qui, à mes yeux, symbolise ce qu'est le PCF aujourd'hui (le titre du magazine étant "Naissance du PCF", et nous vivons plutôt actuellement la mort du PCF) :
je suis tombé sur une "bande" de "vieux" militants communistes (je mets "vieux" sans connotation péjorative, juste pour signifier qu'ils ont commencé à militer/lutter depuis longtemps) dans le cadre d'un manifestation culturelle (chants d'Aragon, Ferrat, etc.).
J'ai eu l'impression un peu bizarre de me trouver face à des dinosaures, soit les derniers représentants d'une espèce en voie de disparition : il y avait quelque chose de pathétique parce que ces gens se retrouvaient pour, apparemment, retrouver, ressentir quelque chose de (peut-être) définitivement perdu...
Le jour du décès de Jean Ferrat, j'ai vraiment été bouleversé, comme beaucoup je pense. Je ne suis pas et n'ai jamais été communiste, ni de près ni de loin. Mais la radio a passé la chanson (sur un poème d'Aragon) qui dit :
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché
Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute brancheEt alors j'ai pleuré. Pas de nostalgie, mais de désespoir.
Ces quelques vers disent bien le diagnostic que faisaient ceux qui adhéraient au socialisme entre le XIXe et le XXe siècle (ceux qui sont dans notre sujet), et l'espoir qui guidait leur lutte.
Je sais déjà que ces quelques vers vont provoquer, ci-dessous, la "montée au filet" de ceux qui n'ont jamais partagé le diagnostic et l'espoir. Et leur ironie envers le poète qui a écrit ça, stalinien aveugle. C'est leur droit.
Mais bon sang, que ce diagnostic
était (écrit ici au passé seulement pour respecter la charte) juste, et que cet espoir était beau, et qu'il méritait qu'on (eux, pas moi) se les gèle pour vendre l'Humanité à la sortie du métro.
Et puis l'histoire a montré ce qu'elle a montré.
Le totalitarisme était-il inscrit dans "les gènes" de cette utopie, ou bien y a-t-il eu un bug de l'histoire ? Les deux, car on pourra discuter à l'infini de cette question, on n'aura jamais la réponse, si ce n'est celle de nos préjugés.
Mais s'il faut faire le "bilan" (autre chanson de Ferrat sur ce sujet), il convient aussi de se demander à quel point ce régime de l'autre coté du mur, et ces partis de ce coté ci, à quel point ils ont contribué à donner au capitalisme quelques orientations sociales non négligeables.