c'est tout simplement qu'ils n'ont pas eu le temps...le régime des Khmers (1975-1979) est peut être le plus extrème des régimes totalitaire qui ont vu le jour au XXeme siècle et si leur "boulot" n'avait pas été intérrompu par les vietnamiens on aurait probablement vu aussi le culte du chef et des manifestation de masse.
De toute façon il est évident que le point principal reste le n.1, les autres découlent d'un façon logique et progressive et il n'est pas necessaire qu'ils soient tous présents tout de suite dès le départ...je crois qu'il faut faire preuve d'un minimum de souplesse, si non on risque de s'embourber dans des discussions stériles et sans intérêt (et Carlo68 risque d'avoir raison...).

On voit qu'à chercher à définir le mot totalitarisme sur des exemples historiques, on ne s'en sort pas vraiment. Pourquoi ne pas prendre le mot pour ce qu'il est: un concept. Un concept développé à un moment précis dans un contexte particulier. Pour "utiliser" ce concept, il faudrait sans doute quelques préalables.
-Le "neutraliser", c-a-d lui retirer sa charge idéologique. A mon avis des éléments essentiels de ce qui nous paraît être le totalitarisme sont typiques de l'émergence d'une société de masse (développement des médias, implication plus large de la population dans la décision politique...). En recadrant le phénomène et en ne cherchant pas à toute force à le limiter à l'un ou l'autre repoussoir politique, il gagnerait en compréhension.
-Admettre qu'il s'agit d'une hypothèse de travail et que 1984 n'a jamais existé nulle part. Et en corollaire étudier comment les sociétés ont résisté aux tentations totalitaires des États, processus d'ailleurs, à mon avis, plus complexe qu'une simple résistance de la "base".
-Étudier comment certains États où le "totalitarisme" s'est plus spécialement développé, ont eux-mêmes envisagé et expliqué les éléments totalitaires de leur pouvoir. Comprendre comment ils se situaient par rapport aux marqueurs du concept totalitaire. Un exemple de cela, c'est la manière dont Staline envisage son propre culte de la personnalité, c'est un phénomène qu'il accepte par tactique, mais qu'il considère comme une dérive "petite-bourgeoise" (il dit S.R. si je me souviens bien).

Recadrer le "totalitarisme" deviendrait essentiellement l'étude historique des aspirations totalitaires, c-a-d des aspirations des États a embrasser tout le réel, à contrôler les aspects les plus divers de la vie sociale et les moyens, plus ou moins subtiles, mis en œuvre pour cela. Le mot ne serait plus alors un fourre-tout idéologique plus ou moins synonyme de nazi ou de communiste, mais un moyen de compréhension des changements sociétaux introduit par e.a. la révolution industrielle.

Je me permets quand même de rappeler que le contrôle est un moyen, et que le but et la motivation (des dirigeants comme des masses) relèvent d'une idéologie qui doit s'imposer par la force... ou alors je ne vois plus du tout l'intérêt du concept.

Il y a des gradations dans le "totalitarisme". Le parti communiste chinois, aujourd'hui, a accepté un pouvoir économique autonome, qui de fait, le concurrence. De plus, aujourd'hui, internet, les technologies nomades ne permettent plus à ces pouvoirs, de contrôler l'information. La Vérité que produit la parti Unique est désormais sous les fourches caudines du net, ce qui, "de facto", affaiblit le pouvoir politique, comme nous l'avons vu lors des révolutions arabes.
Donc le parti Unique, dépositaire de la Vérité, conjuguée avec le nécessaire contrôle des informations, qui va de pair à la production de cette "Vérité" ou "parole officielle", restent les deux traits distinctifs du "totalitarisme".
Le net, aujourd'hui, rend le projet d'un état totalitaire fort incertain. Il n'en reste qu'un sur la planète, la Corée du Nord.

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Dieu ne joue pas aux dés !

Si je vous comprends bien, serait totalitaire un régime qui doit imposer son idéologie par la force?

Ca demande à être précisé, il n'y a pas que le "régime" mais aussi les "masses" et l'interaction entre les deux, etc. mais enfin ça me parait une base plus pertinente qu'un régime qui veut tout contrôler, comme ça, par vice.