5 ans après la fin de la guerre,
l'occupation Franco-Belge de la Rhur commence .

Episode très mal connu .

Quelques questions :

a) qui payait l'occupation ?
Y a-t-il eu un nouvel acte d'imposition sur les allemands ?

b) les troupes franco-belges étaient "coordonnées" ou elles agissaient simplement de concert mais en parfaite autonomie l'une de l'autre ?

c) Y a t'il eu 1 ou 2 secteurs distincts d'occupation ?

d) Y a t'il eu dans les 2 secteurs une barrière douanière ou seulement dans le secteur français ( je sais qu'il y a eu une barrière douanière,mais comme on ne définit jamais si c'est le secteur français,ou franco-belge ...) ?

e) l'affaire des poteaux de télégraphe était un prétexte pour justifier l'occupation,
ou faut-il y voir une idée sous jacente (soit de l'armée,soit des milieux politiques,soit des milieux financier,parce q'il me semble difficile de croire que l'Allemagne pouvait réelement payer ...) ?

f) Sans l'occupation et les grèves qui ont suivis,est ce que le Marck se serait effondré aussi vite et aussi fort (en d'autres termes sans l'occupation,est ce que le Marck aurait pu s'en sortir ?

Etc,etc ...

Merci .

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A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !

Le mark s'est effondré car le gouvernement allemand l'a voulu !
Sa stratégie était simple : il suffisait de montrer qu'il était dans l'incapacité de payer les réparations de guerre (raison de l'intervention franco-belge) pour que la France perde la face.
C'est une des conséquences de la la "résistance passive" de Cuno.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Episode si mal connu qu'on oublie l'orthographe de cette région allemande: Ruhr...

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Mmoui, je ne suis pas trop convaincu de ce fait là. En plus, les remboursements étaient en mark-or.

Mais bon, je n'ai pas mes sources auprès de moi.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Je vous assure Jean-Marc, les historiens de la République de Weimar vous le confirmeront, Cuno a laissé volontairement le mark s'envoler.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Je vous crois, cher duc, un doute du à un défaut de ma mémoire, rien de plus

Cuno démissionne en aout, et l'inflation atteint son maximum en décembre. Et l'occupation de la Ruhr me parait être suffisante pour déstabiliser une monnaie.

Que Cuno ait rien fait pour arranger les choses, c'est sûr, mais de là à la provoquer, je n'en suis pas sûr.

Et je ne vois pas le rapport entre la dévaluation de la monnaie papier, alors que les remboursements doivent être faits en or, ou en nature.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Voici une courbe de l'inflation allemande de 1923. Cuno est au pouvoir de novembre 22 à août 23. L'occupation de la Ruhr est de janvier 23.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Ca ne veut pas encore "tout dire" ; dans ce genre de chose,
il est très possible d'avoir installer "les ingrédients" et le "mécanisme",
et que l'affaire n'éclate qu'après son départ des affaires,
tout comme une bombe à retardement .

Par contre effectivement la question reste pertinente pour la dette qui devait se rembourser en or .

A moins d'avoir voulu délibérément rendre l'Allemagne insolvable par une cessation totale des échanges économique .
Mais c'est l'équivalent monnétaire de la "terre brûlée" alors ...

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A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !

Pour faire le point sur cette question, je vous propose de nous plonger dans les ouvrages d' A.Wahl et d'E. Kolb.
Pour eux : "Cuno se servit de la perspective de banqueroute pour démontrer qu'il ne pouvait à la fois résoudre le problème de la dette intérieure et assumer les réparations".
Alors, bien entendu, il n'est pas responsable de l'inflation, puisque celle-ci existe depuis 1914 en Allemagne et qu'elle a même été favorisée en 1918, car elle a permis jusqu'à la fin de l'année 1921 le plein emploi, ainsi qu'une hausse des salaires et ce n'est qu'à la fin de l'année 1922 qu'elle ne pose réellement problème au gouvernement de la jeune République.

Quoiqu'il en soit, si Cuno, qui échoua sur tous les points (hyperinflation et négociations probantes avec la Repko) dû céder la place à Stresemann, qui lui, arriva à persuader la Repko que l'Allemagne ne pouvait payer les réparations dans de telles conditions. Deux comités furent alors nommés pour réxaminer son paiement, en octobre 1923, dont l'un sous la présidence de Dawes ; on connaît la suite...

Même si ce point ne fait pas l'unanimité chez les historiens et les économistes, force est de constater qu'à la fin de l'année 1923, les Allemands avaient gagné dans leur "résistance passive" : les Français évacuaient la Ruhr, sous les insultes internationales et les Allemands avaient réussi à minorer les réparations et à les repousser dans le temps.

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Alphonse de Lamartine

.Il y a eu le plein emploi malgré la démobilisation brutale ?
.Il y a eu une augmentation "réelle" du pouvoir d'achat ?

Question ,pas polémique ...

Merci .

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A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !

Le point le plus grave de l'occupation de la Ruhr n'est pas économique mais politique, car cette occupation permit "d'appuyer" une opération de dénigrement de la France auprès de ses alliés de la part de groupes politiques nationalistes allemands...

Cette action née en 1920 et dénommée la "honte noire" ( Die Schwartze Schmache ) fut basé sur le fait que la France qui occupait la rive gauche du Rhin conformément à l'application du Traité de Versailles avait utilisé les troupes coloniales dont la présence de troupes africaines ( sénagalaises et marocaines ) qui furent jugées "honteuses" par certains allemands qui par le même coup les accusèrent des pires exactions ( viols, meutres, pillages etc... totalement imaginaire ) - Cette campagne n'eut pas le résultat escompté à l'étranger mais elle impressiona fortement la Population allemande...non occupée....

L'occupation de la Ruhr relança la polémique et l'amplifia ( même si les africains ne participèrent pratiquement pas à l'occupation de la Ruhr et qu'aucun sénégalais n'y figurait ) Cela servit les intérêts des nazis pour appuyer leurs revendications belliqueuses... Et ce qui devait arriver, arriva !!

Corlin de Coubron

-Poincarré occupe la Ruhr pour avoir un gage solide correspondant aux réparations allemandes qui ne sont pas titrisées.
-En effet, à la place d'indemnités versées selon leur bon vouloir, les français veulent que les allemands émettent de la dette pour payer immédiatement. Cette dette serait achetée par les épargnants du monde entier (surtout américains mais aussi français). C'est ce que fait partiellemnt les plan Dawes et Young.
- Pour payer les 5 milliards de l'indemnité de 1871, l'Etat Français a émis de la dette et les versements correspondaient au retraits progressifs de l'occupation allemande. D'où l'idée d'occupation du territoire.

- L'Allemagne n'a probablement pas véritablement cherché à payer profitant de l'aubaine du succès de Keynes. C’est notamment la thèse d’Etienne Mantoux qui réfute, longtemps après, les thèses de Keynes dans son ouvrage "La Paix calomniée, ou les conséquences économiques de M. Keynes", publié à titre posthume en 1952. Il s’opposait vivement à l’importance donnée dans le Traité de Versailles aux clauses économiques et financières au détriment des aspects politiques et territoriaux ; Keynes disait-il n’est pas un prophète.

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L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème.

?


Il y a eu des gens pour souscrire à l'emprunt allemand pour la dette ?

A l' Allemagne des années "20" ?

Sur quelles garanties reposait cette souscription ?

Quel était le taux d'intérêt pour cette opération on ne peut plus risquée (alors que des opportunités de placement bien plus "tranquilles" existaient "partout") ?

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A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !

Oui l'Allemagne a pu émettre de la dette dans ses années là malgré un très fort endettement grâce à un cadre international. Les épargnants ont en fait tout perdu.

Le plan Dawes d’avril 1924 ne reprend pas les exigences françaises de commercialisation de la dette allemande (qui vendrait des obligations aux épargnants américains) pour indemniser les victimes et rembourserait réellement que lors des amortissements ou que les réparations allemandes soient au moins fondées sur la garantie d’actifs industriels tels que les chemins de fer ou des obligations de sociétés. Le plan Dawes prévoit un calendrier de réparations commençant par un milliard de mark-or la première année puis 2,5 la cinquième année. Dans le long terme, le montant total à payer n’était pas spécifié.

Ce plan s’accompagne de la création du Reichsmark qui devait posséder au moins 40 % des exigibilités émises à hauteur de 75 % en or et 25 % en devises étrangères. Une première opération de recyclage fut décidée sous la forme d’un emprunt de 800 millions de Reichsmark qui serait émis sur plusieurs marchés. L’Angleterre fit observer que les banques ne pourraient placer l’argent que si la France et la Belgique évacuaient la Ruhr ; ce qui fut fait. Le représentant de Morgan estimait que les épargnants français devaient souscrire une part de l’emprunt afin de donner confiance aux souscripteurs américains. L’opinion française trouva injuste de devoir prêter à l’Allemagne les ressources nécessaires au paiement des réparations. Les premiers ministres français et belges durent insister auprès des banques pour qu’elles proposent l’emprunt Dawes à leurs guichets. Mais cet emprunt n’était pas conçu comme le souhaitait la France pour financer la totalité des réparations mais uniquement pour amorcer la pompe.

L’emprunt Dawes de 1924 révèle aux investisseurs américains les charmes des prêts à l’étranger (il fut souscrit 11 fois) avant qu’ils ne s’en désintéresse moins de cinq ans plus tard.

Ce recyclage permis à l’Allemagne de payer le début des réparations à verser à la France et à l’Angleterre. Ces emprunts n’ayant jamais été remboursés l’Allemagne n’a jamais payé.

La plan Young est une révision de l’accord afin de supprimer l’Agence de Berlin qui gère les réparations afin de rendre sa liberté budgétaire au gouvernement allemand. Après des difficultés entre les partenaires, il entra en application en avril 1930.

Il diffère du plan Dawes sur plusieurs points. Le paiement des réparations passait de 1 650 millions de marks-or à 2 500 au bout de cinq ans et se maintenait à ce chiffre pendant 59 ans ce qui représentait un total de 121 milliards de marks-or ou 37 milliards en valeurs actualisée. Un emprunt Young de 300 millions de dollars est émis dont les deux tiers des souscriptions sont versées aux créanciers et un tiers au gouvernement allemand. Un nouvelle institutions fut créé pour faciliter le transfert des reichsmarks : la BRI installée à Bâle, noeud ferroviaire important en Europe. Ce transfert était purement notionnel : le paiement allemand serait placé placé par la banque en Allemagne et les pays créanciers recevaient des soldes créditeurs sur leurs livres de la BRI qu’ils étaient invité à considérer comme des réserves sans les dépenser ni les encaisser. Mais lorsque l’emprunt fut émis, l’enthousiasme avait disparu et la tranche new-yorkaise fut à peine couverte. Quatorze mois après la signature du plan Young, le 19 juin 1931, le moratoire Hoover bloqua pour un an les réparations et les dettes interalliés ; les premières furent en fait effacées pour toujours. La conférence de Lausanne de l’été 1932 organisa leur liquidation l’Allemagne accepte de verser pour ses créanciers auprès de la BRI, la contrevaleur de 3 milliards de reichsmarks dont la valeur nominale était de 715 millions de dollars. La BRI ne pouvait les vendre –et seulement au-dessus de 90- durant trois années. Ces obligations portaient intérêt à 5 % plus 1 % consacré à un fonds d’amortissement. Toute obligation encore entre les mains de la BRI au boût de 15 ans devait être annulée. Aucune obligation ne fut vendue, en 1939, leur valeur était quasi nulle.

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L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème.

Pour contextualiser le débat sur la dette, le tableau ci-dessous est particulièrement pertinent. Il classe les pays selon la hausse de leur dette. L'Allemagne a la dette la plus élevée et qui a le plus augmenté (et ça ne comprend pas les réparations).

La France était hyper-endettée avant 1914 (déjà), la guerre l'a remise "à niveau" avec ses voisins.


DETTE
1913 1921 Hausse
Allemagne 6 368 242 105 3702%
Etats-Unis 5 328 125 558 2257%
Australie 441 8 827 1902%
Grande-Bretagne 17 800 198 799 1017%
Canada 1 483 14 599 884%
Luxembourg 25 179 616%
France 33 637 219 388 552%
Italie 15 281 78 107 411%
Belgique 4 626 19 591 323%
Norvège 500 1 412 182%
Grèce 1 216 3 326 174%
Portugal 3 693 9 753 164%
Danemark 501 1 284 156%
Suède 900 2 176 142%
Hollande 2 419 5 758 138%
Nouvelle-Zélande 2 269 5 072 124%
Suisse 1 710 3 700 116%
Indes 9 780 14 640 50%
Afrique du Sud 3 318 4 383 32%
Japon 14 956 19 398 30%
Espagne 9 562 12 013 26%
Argentine 247 255 3%
Chiffres en millions de francs suisses au pair

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