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Message Publié : 12 Mai 2012 11:28 
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Vous devriez citer celui qui vous a alerté au sujet de cette petite erreur

Je ne comprends pas bien le sens de ce post... :-|
Relire ses messages quelques heures après et se rendre compte qu'on a fait une faute ne vous arrive jamais ?
L'Allemagne de Weimar étant une période que je maîtrise plutôt bien, je n'ai eu besoin de personne pour me rendre compte de la coquille que j'avais écrite, tellement elle était grande. Enfin ! Cela tombe sous le sens un élu du Zentrum de confession juive... :rool:

Edit :
Maintenant que je sais pourquoi vous m'avez fait cette remarque, je vous demande de ne pas poursuivre cette digression aussi inutile que stupide.

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Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 12 Mai 2012 18:14 
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Georges Duby
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Comme l'a indiqué Aigle en citant Jaurès l'ancrage de la République dans la démocratie doit beaucoup à l'évolution du parti socialiste dans les années 1900, parti qui comporte alors des tendances très différentes mais va s'orienter vers le parlementarisme républicain.
Jaurès jouera un rôle essentiel, comme directeur-fondateur de l'Humanité et dirigeant socialiste pour orienter le socialisme vers la démocratie parlementaire.
La CGT est alors un syndicat révolutionnaire qui prêche la grève générale insurrectionnelle et déclenche des grèves dures entre 1906 et 1911 qui seront réprimées par la gauche. En 1911, la CGT renonce à la Révolution par l'insurrection.
Le parti radical autrefois extrêmiste évolue également vers un régime modéré qui au gouvernement contribuera à installer l'ordre républicain et à marginaliser le communisme révolutionnaire.
C'est donc très tôt dans le siècle que la gauche effectue ses choix en faveur de la démocratie parlementaire.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 12 Mai 2012 20:59 
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Jean Mabillon
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C'est vrai que les ligues d'extrême-droite ne représentent pas grand chose sur l'échiquier politique, voire même pratiquement rien.
Par contre, idéologiquement et intellectuellement certains auteurs ont le vent en poupe. Un Maurras est toujours aussi influent, malgré la condamnation de l'Eglise. Une influence qui remonte déjà aux années 1900 dans les groupes estudiantins.


Je peux être d'accord sur cette notion de droite surestimée en France si l'on se borne à compter les sièges à la chambre, mais pas si l'on prend en compte l'influence dans la culture, dans les medias, et le nombre d'adhérents.
Je ne peux vérifier , n'ayant pas ma bibliothèque à disposition, mais le nombre des adhérents des Croix de feu, le seul vrai mouvement/parti de droite de masse, a été très important vers lafin des années 30.
Le régime de Vichy n'est pas idéologiquement sorti du néant, les thèmes de la Révolution nationale sont pour l'essentiel ceux popularisés par l'Action française et les Croix de feu.


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Message Publié : 10 Juin 2012 12:16 
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Vous avez parfaitement raison, même si ces partis ont rapidement pris leurs distances avec le gouvernement du Maréchal, après avoir salué néanmoins la "divine surprise".
Ce qui parait étonnant en observant les fondements idéologiques et la politique de Vichy, c'est l'étrange synthèse réalisée entre des idéaux d'extrême-droite et une politique de collaboration - dans un esprit pacifiste -, propre à des personnes issues de la gauche (Laval ou Déat, voire Doriot)

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Message Publié : 10 Juin 2012 14:49 
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Jean Mabillon
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Vous avez parfaitement raison, même si ces partis ont rapidement pris leurs distances avec le gouvernement du Maréchal, après avoir salué néanmoins la "divine surprise".


On peut dire que les partis collaborationnsistes de Doriot et Déat ont pris leurs distances par rapport au gouvernement de Vichy. On peut dire la même chose des Croix de Feu du colonel de La Rocque, devenues Parti Social Français après les dissolutions des ligues de 36 (à noter que vers le début de la guerre, ce parti était un véritable parti de masse, puisqu'il comptait environ 800 000/1 million d'adhérents selon les différentes sources, du jamais vu en France).
Mais les raisons pour lesquelles le PPF de Doriot et le RNP de Déat ont pris leurs distances par rapport au gouvernement de Vichy ne sont pas les mêmes que celles du PSF.
En fait, elles sont diamétralement opposées: les partis collaborationnistes reprochaient essentiellement à Vichy de ne pas aller assez loin dans la collaboration, d'être trop "droite classique" et nationalistes et de ne pas avancer assez vite dans la voie de l'Europe nouvelle tracée par l'Allemagne.
Le colonel de la Rocque, lui, venait du catholicisme social. Officier et rejeton d'une famille militaire, il était tout naturellement pétainiste convaincu (et bien sûr absolument pas pacifiste :mrgreen: , peu de militaires le sont) .
Par contre, le gouvernement de Vichy lui inspirait de sérieuses réserves, portant en particulier sur la politique de collaboration elle même ("pas de collaboration sous l'occupation") , sur la dictature, sur diverses manifestations de la fascisation progressive du régime,telles que la milice et la LVF.
Loyal à Pétain par principe, quelque peu naif et manquant de sens politique--pour arriver à concilier son pétainisme avec son anti-vychisme, La Rocque adhérait au cliché selon lequel Pétain n'était pas responsable des errements de Vichy, victime qu'il était d'un entourage peu scrupuleux qui l'entrainait de plus en plus sur des chemins douteux.
Vu ces positions de La Rocque, le PSF, d'abord interdit en zone occupée, a été finalement dissous par les Allemands fin 41.
C'est à peu près le moment où son chef contacta la Résistance et y participa. Son aveuglement politique l'amena à la conviction que c'était sa mission d'ouvrir les yeux de Pétain sur les manoeuvres antipatriotiques de son entourage. Il fit des pieds et des mains pour ler encontrer, et finalement obtint trois entrevues avec lui début mars 43.
Selon certains historiens, il aurait alors essayé de convaincre Pétain de rejoindre l'Afrique du Nord. Quoiqu'il en soit, il fut arrêté 48 heures après leur dernière rencontre par la Gestapo, et on peut supposer que ce n'est pas par hasard: déjà soupçonné de faits de résistance, les critiques qu'il a du diriger contre le gouvernement de Vichy durant ces entrevues n'ont pas du tomber dans l'oreille d'un sourd.


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Message Publié : 10 Juin 2012 15:03 
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Mais les raisons pour lesquelles le PPF de Doriot et le RNP de Déat ont pris leurs distances par rapport au gouvernement de Vichy ne sont pas les mêmes que celles du PSF.

Effectivement. C'est bien pour cela qu'il est délicat de faire des ligues l'antichambre de Vichy.
Le PSF demeure foncièrement un parti de la droite traditionnelle et catholique, presque "légitimiste" comme pourrait le qualifier Aron.
Le PPF se veut un parti fascisant prenant exemple sur les partis de masse italien et allemand. Il est certain que pour Doriot, Pétain ne va pas assez loin dans la collaboration et dans un alignement au système politique allemand et italien, alors que pour La Rocque il est allé trop loin.
Laval - même si à l'aube des années 1930 il est passé dans un camp politique plus en phase avec "son portefeuille", comme l'écrirait Kupferman... -, il n'en a pas moins conservé sa politique pacifique, héritée du jeune député de la SFIO qu'il était, défendeur des métallos de la CGT d'Aubervilliers. Lié au fait qu'un moment on a cru - il a cru ? - être le digne de successeur de Briand dans la construction d'une politique européenne de sécurité collective.

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Message Publié : 10 Juin 2012 15:50 
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Jean Mabillon
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Le PSF demeure foncièrement un parti de la droite traditionnelle et catholique, presque "légitimiste" comme pourrait le qualifier Aron.


C'est juste, sauf qu'il faut distinguer entre La Rocque et certaines des "huiles" du PSF d'une part , et la base de ce parti, et certains dirigeants locaux d'autre part.
On a dit et répété que LR n'était pas un antisémite, en tout cas un antisémite biologique style nazi, qu'il n'avait aucun problème avec les juifs assimilés, en particuliers militaires et anciens combattants.
C'est vrai, mais si l'on lit des discours prononcés par tel ou tel dirigeant local, ou si l'on a accès à des commentaires des militants, ce n'est plus vrai: on trouve des diatribes antisémites que n'auraient pas désavouées le bureau du PPF.
La base du parti de LR était beaucoup plus proche du fascisme que sa direction nationale; c'est ce qui donne une certaine validité aux accusations (contestées par une majorité d'historiens français) de certains historiens anglo-saxons (Soucy, Paxton), selon lesquelles les CdF/PSF étaient bel et bien un parti fasciste.


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Message Publié : 10 Juin 2012 16:29 
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Ou bien "crypto-fasciste" pour reprendre Berstein.

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sauf qu'il faut distinguer entre La Rocque et certaines des "huiles" du PSF d'une part , et la base de ce parti, et certains dirigeants locaux d'autre part.

C'est bien pour cela qu'il faut toujours nuancer dans l'analyse des partis politiques - quelle que soit la période au passage...
Des aspects idéologiques peuvent échapper totalement aux militants/adhérents, qui parfois, par un système de vases communicants de certains discours dirigés aux masses, peuvent facilement passer d'un parti à l'autre.

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Message Publié : 11 Juin 2012 9:37 
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Jean Mabillon
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aux militants/adhérents, qui parfois, par un système de vases communicants de certains discours dirigés aux masses, peuvent facilement passer d'un parti à l'autre.


En fait, la porosité entre partis de droite, et même entre partis de droite et de gauche, semble avoir été importante durant l'entre deux guerres.
De nombreux militants de l'Action française, surtout les jeunes des Camelots du roi, sont passés à des partis de droite plus musclés et plus modernes, type PPF, découragés par le manque d'activisme de l'AF, son style trop "droite classique", son royalisme archaique, etc.
Pour des raisons voisines, après une période où il bénéficiait d'un nombre important d'adhérents, le parti de La Rocque a perdu aussi ses militants: la base reprochait à LR de s'être "défilé" le 6 février, et plus généralement de toujours promettre que des actions énergiques voire radicales allaient être lancées , ce qui n'arrivait jamais.
Le légalisme de LR, oui, mais en meeting, il se laissait souvent aller à des tirades inflammatoires, que les militants prenaient au pied de la lettre, alors qu'en réalité, le leader des CdF/PSF n'était absolument pas prêt à employer certaines méthodes.


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Message Publié : 11 Juin 2012 13:46 
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Georges Duby
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La défaite du pays, son effondrement moral, l'occupation et la collaboration ont amené une redistribution politique des opinions et des ancrages.
Dans la vie politique française, il y a eu une cassure en 1940, comme une tabula rasa. Le parti radical a disparu, la gauche socialiste et communiste a bénéficié d'une prime, la droite chrétienne présente dans la résistance également.
Les français n'ont donc plus de repères politiques, ils ne pensent qu'à survivre, pensent que Pétain est une solution provisoire mais déchantent rapidement en constatant qu'il collabore sans état d'âme et que le régime qu'il met en place dit de la " Révolution nationale " a des tendances d' extrême droite, quasi fascistes, dans son contenu (corporatisme, rejet de la démocratie, chasse aux juifs et aux élus de gauche ... ).
Pétain par ses choix politiques et sa collaboration puis la connaissance qu'il existe une autre voie, a donc suscité dans l'opinion un mouvement croissant de résistance qui s'exprimera avec force quand on apprendra notamment sur le plan intérieur que la loi française du 4 septembre 1942 sur le STO " introduit la conscription obligatoire pour tous les hommes de dix-huit à cinquante ans et pour les femmes célibataires âgées de vingt-et-un à trente-cinq ans. " (wiki).
Partout ailleurs, c'est l'occupant qui réquisitionne. Plusieurs ministres de Pétain protestent contre une mesure qui touchera environ 600.000 personnes et heurtera profondément les français d'autant que les réquisitionnés sont parfois envoyés de force, encadrés par des gendarmes.

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