Faget a écrit :
Il avait eu , à la fin de sa vie, une vision géopolitique qui aurait pu changer le destin de l'Europe. Ayant vu très tôt le danger hitlérien, il s'efforça dès 1934 de créer une Petite entente regroupant des états d'Europe centrale et la Pologne qui aurait ceinturé l'Allemagne. Barthou mourut à Marseille aux côtés du Roi de Yougoslavie qu'il accueillait, lors de sa visite en France, le 9 octobre 1934. L'attentat visait le roi qui fut abattu, des travaux récents montrent que Barthou a succombé à une blessure venant d'un tir de riposte des forces de l'ordre.
Barthou attendait de cette rencontre marseillaise une solution aux problèmes diplomatiques posés par son idée d'un rapprochement franco-italien (différends yougoslave et tunisien). En effet, la Yougoslavie apparaît, alors, comme un allié français mais aussi comme un espace d'intérêts italien. L'assassinat du roi Alexandre de Yougoslavie, en octobre 1934, est le fait d'un indépendantiste croate.
Barthou avait, dès avril 1934, fait preuve d'un certain indépendantisme quant à la ligne de conduite diplomatique du Royaume-Uni, souhaitant que la France assure seule sa propre sécurité. Cette politique doit s'apprécier comme un tout avec le renouveau du projet d'union balkanique, le voyage en Tchécoslovaquie et en Pologne, etc. A l'été, la France prend la parole pour soutenir l'entrée de la Russie soviétique au sein de la Société des Nations.
J'ajoute que Louis Barthou, conscient d'une évolution prochaine du statut de la Sarre, avait beaucoup fait pour négocier des compensations économiques ; ce que Pierre Laval ruina en acceptant la restitution sarroise sans contrepartie.
calade a écrit :
D'après lui, Barthou est le seul locataire du quai d d'Orsay à avoir pris la mesure du danger hitlérien, ne serait-ce parcequ'il avait lu Mein Kampf.
D'ailleurs, c'est sur le fondement de la lecture de cet ouvrage que Barthou accusa Ribbentrop, lors de leur première rencontre à Paris, de vouloir tromper la France et l'équilibre européen.