persephone66 a écrit :
Ou pour reposer ma dernière question à l'envers : y avait-il avant la bolchévisation, l'existence de sensibilités communistes "autres", devant par exemple plus à la tradition syndicalisme révolutionnaire (et à l'anarcho-communiste qui y était associé) qu'au léninisme ou du moins formant un mélange un peu hybride et non dépourvu de contradictions entre les deux ?
Annie Kriegel, dans
Le Parti communiste français et la question du pouvoir (1920-1939) (in Annales, Economies, Sociétés, Civilisations, Vol. XXI, Numéro 6, 1966, pp. 1245-1258), évoque une "élimination progressive [...] des adhérents d'avant-guerre formés sur d'autres modèles [que celui du bolchévisme]" (Kriegel, op. cit., p. 1251). Sur internet, et cela suppose de reprendre ces éléments à l'éclairage de correspondances ou de documents historiques, il est fait mention de trois tendances communistes (issues d'autres modèles que le bolchévisme) : un courant individualiste philo-trotskiste (Souvarine, Renoult), peut-être formé autour des dernières figures du CRRI, un courant social-démocrate (Dunois, Loriot) et un courant anarcho-syndicaliste (Monatte, Rosmer). Il est possible de faire une lecture du Congrès de Strasbourg (1920) et des interventions selon le schéma des quatre courants présentés ci-dessus ; celle-ci demande, cependant, de fermer les yeux sur certaines "incohérences" (oscillation politique des personnalités, mélange des courants, etc).
Les recherches sont, en conséquence, à approfondir.