Jadis a écrit :
communisme allemand la période 1918-1923
Un merci pour les bornes dans le temps. Il y a en effet beaucoup plus de choix de documents.
pierma a écrit :
En fait le parti communiste allemand va rester longtemps un des plus puissants d'Europe. En 1933 encore ses groupes de choc osent encore se montrer au coin des rues, il faudra que la Gestapo monte la provocation de l'incendie du Reichstag pour pouvoir lancer une campagne d'interdiction et d'arrestations massives.
J'ai du mal à souscrire à ce style d'analyse dans la mesure où deux sortes de brutalités s'affrontent, tous les coups sont permis. Il y a là une sorte du fameux "mieux vaut X que Y".
"...Goering est inculpé des crimes visés par les quatre chefs de l'Acte d'accusation. Les preuves versées au débat, montrent qu'il était la seconde personnalité du régime nazi. Placé immédiatement au-dessous du Chancelier du Reich [...] Il a déclaré, dans sa déposition, que Hitler le tenait au courant de toutes les questions d'ordre militaire et politique importantes.
Crimes contre la PaixDepuis le moment où il devint membre du Parti en 1922, et où il prit la tête des SA, organisation destinée à la guerre des rues, Goering fut le conseiller, l'agent actif de Hitler et l'un des principaux chefs du mouvement nazi. Comme représentant politique de Hitler, il contribua, pour une large part, à amener les Nationaux-Socialistes au pouvoir en 1933..."
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http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire?iddictionnaire=16591933 est l'année de l'incendie du Reichstag et les communistes montrés comme acteurs ne furent pas seuls dans la répression, c'est le début je crois de lois qui suspendent les libertés individuelles. Et le "processus" s'enclenche...
A partir de ceci, toutes les raisons d'être "anticommuniste" sont compréhensibles chez Hitler : cet incendie est le début de son ascension. Imputé à tort ou raison à un "communiste", il reste que l'homme sera 12 années au pouvoir avec l'ouverture que l'on connait. Pourquoi était-il communiste ? Peut être parce-que ce fut la première marche d'une ascension vers le pouvoir dans la mesure où tout un chacun était las d'une violence sans but semble-t-il, alors on propose un but -arrêter le chaos- et on substitue une violence qui aurait pu durer le temps de trouver un équilibre mais manifestement, ce n'est pas le but ni l'envie.
Ce qui est ennuyeux, c'est que l'on peut faire là encore des raccourcis en pensant que si le "communisme allemand" avait été moins "pugnace ou violent", Hitler n'aurait pas fait son chemin. La propagande se chargera de la confusion. Un pouvoir confisqué, un conflit mondial dont on pourrait dire que le commencement fut une "révolution communiste" puisque c'est ainsi que l'on présentera l'incendie du Reichstag...
C'est une autre théorie de complot, enfin la même que celle explicitée par Vlad mais prise sous un autre angle : on oublie le "judéo" et le "bolchevik" pour y mettre les faits, il est vrai : "la violence communiste" ; on reprendra les mots ad-hoc lorsque le moment sera venu.
Citer :
Le parti communiste des années 1930 n'est nullement une chimère : c'est une réalité avec un ancrage dans un passé révolutionnaire violent !
On ne peut qu'acter maintenant le passé est relativement récent et il est rare de constater des révolutions sans violence.
Au final on arrive avec un certain malaise à devoir "comprendre" l'anticommunisme d'Hitler et la stabilité que son arrivée au pouvoir amène. Ses troupes de choc font barrages et il répond à la terreur par la terreur : seule solution qu'il explicite dans son livre. Pour l'incendie du Reichstag, on substitue au rapport aux valeurs, le jugement de valeur. Difficile encore de nos jours de rester dans la neutralité axiale et on se retrouve à refaire le procès du communisme allemand parce-que la question initiale permet de s'ancrer sur ce terrain.