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Message Publié : 11 Juil 2014 5:40 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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Localisation : Versailles
Sur un autre fil, nous discutons de la sclérose intellectuelle de l'armée française de 1939.

J'ai posé la question suivante qui devrait faire l'objet d'un traitement séparé :

"Sans avoir le niveau de connaissance de cne503, je note que l'armee française à mal compris l'industrialisation de la guerre à partir de 1914. On oublie complètement l'intérêt du mouvement et de l'initiative pour privilégier l'accumulation des moyens ( hommes, armes, munitions). Par exemple pour percer le front sur une certaine largeur, il fallait une certaine quantité d'hommes, de canons, de chars, d'obus, de balles .... Une préparation d'artillerie qui durait plusieurs heures, etc ...donc on avait remplacé Napoleon par Nnivelle !

Je pense que les Anglais et les belges partageaient notre vision.

Il faudrait examiner en détail par quel " miracle" les idées nouvelles ont pu s'imposer au sein de la Wehrmacht . On dit souvent que vaincus en 1918 par les chars et les avions, les Allemands ont attaché plus d'importance à ces deux armes que les vainqueurs. C'est une explication psychologique plausible mais j'aimerais aller au delà. Qui ? Où ? Quand ? Comment? Grace à qui les idées nouvelles se sont elles cristallisées et se sont elles imposées ?"

On cite toujours le nom de Guderian et son livre " achtung Panzer", mais fut il le seul ? Par quel cheminement les idées nouvelles se sont elles imposées : par des livres ? Des cours en école militaire ? Des " débats" au sein de l'Etat major ?

Et aussi je voudrais savoir si selon les membres de PH le nazisme a eu un impact sur l'évolution doctrinale allemande ? Peut être car Hitler aimait bien les technologies nouvelles et se voulait moderniste et audacieux en tout ...


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Message Publié : 11 Juil 2014 9:34 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

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Je crois que dans le domaine, Rapallo a beaucoup compté pour l'armée allemande.


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Message Publié : 11 Juil 2014 10:26 
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Marc Bloch
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Localisation : Allemagne
Certes Rapallo a donné des facilités d'entrainement à la Reichswehr dans des domaines qui étaient interdits par le traité de Versailles, mais en amont, comme dit Jérôme, il y a bien fallu qu'il y ait une "révolution culturelle".

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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Message Publié : 11 Juil 2014 10:40 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 11 Oct 2012 21:58
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Faget a écrit :
Certes Rapallo a donné des facilités d'entrainement à la Reichswehr dans des domaines qui étaient interdits par le traité de Versailles, mais en amont, comme dit Jérôme, il y a bien fallu qu'il y ait une "révolution culturelle".


le traité de Rapallo ne donne pas seulement des facilités d'entraînement à la Reichswehr, il permet aussi aux militaires allemands de se frotter à quelques uns de leurs collègues soviétiques les plus créatifs de l'époque (Triandafilov par ex). Les Soviétiques sont parmi les premiers (sinon les premiers) a envisager les nouvelles formes de combat et les possibilités que donnent la motorisation et les blindés (constitution de grandes unités, action dans la profondeur...). Rapallo permet aussi de suivre les évolutions de l'aviation militaire... Il s'agit donc d'un peu plus que de champs de manœuvre. A mon avis, si on prend en compte la défaite (qui implique forcément une remise en cause de ce qui a été fait), le renouvellement des cadres (avec des gens plus jeunes mais qui ont vu le feu) et Rapallo, on obtient la future Wehrmacht.


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Message Publié : 11 Juil 2014 13:18 
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A vrai dire l'importance du char et de l'avion était une "découverte" partagée par toutes les armées du monde en 1939. Le nombre de chars dont disposent les français n'est pas inférieur à celui de la Wehrmacht. La différence c'est qu'ils sont dispersés, pour la majorité d'entre eux.

La révolution intellectuelle allemande c'est l'idée de les utiliser groupés en unités cohérentes. Je crois que seuls les Soviétiques étaient arrivés à généraliser ce point de vue, avant que Staline ne liquide ses généraux. (L'idée que Rapallo a favorisé l'échange d'idées me paraît assez évidente.)

En tous cas l'éclosion de cette idée est à rechercher dans la Reichswehr, avant l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Je me demande si les militaires allemands ne se sont pas demandés comment tirer le maximum d'efficacité d'un nombre d'hommes limité par traité. Ce qui mène vite à l'idée d'une armée de métier mécanisée.

A vrai dire le traité de Versailles leur interdisait aussi les chars, mais par rapport à l'opinion internationale, cette entorse aurait moins choqué que le rétablissement de la conscription et donc la réapparition d'une armée allemande à effectifs pleins.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 11 Juil 2014 13:38 
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Localisation : Région Parisienne
Je me demande quelle a pu être l'influence de von Hutier dans la pensée militaire allemande. De toutes façons, celle ci a toujours été tournée vers l'offensive, ce fut le cas en 1870, ainsi qu'en 1914 et à l'autre extrémité de la guerre, en 1918. La guerre allemande a été moins statique que celle des Français, le front russe fut plus fluide que celui de l'ouest, les enseignements de la campagne de Roumanie qui fut rapide aussi ne furent pas oubliés.

Alors, l'adaptation fut de faire coïncider la pensée offensive avec l'évolution du matériel.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 11 Juil 2014 14:28 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 28 Mai 2009 21:52
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Localisation : Belgique
Jerôme a écrit :
"Sans avoir le niveau de connaissance de cne503, je note que l'armee française à mal compris l'industrialisation de la guerre à partir de 1914. On oublie complètement l'intérêt du mouvement et de l'initiative pour privilégier l'accumulation des moyens ( hommes, armes, munitions). Par exemple pour percer le front sur une certaine largeur, il fallait une certaine quantité d'hommes, de canons, de chars, d'obus, de balles .... Une préparation d'artillerie qui durait plusieurs heures, etc ...donc on avait remplacé Napoleon par Nnivelle !

Je pense que les Anglais et les belges partageaient notre vision.

Au niveau de la défense, en Belgique, ce sont surtout les considérations politiques et économiques qui importaient, je crois...
D'un côté, les politiques se sont traditionnellement montré d'une certaine pingrerie, et de l'autre, il était important de ne pas « vexer » le voisin allemand en arborant ouvertement un matériel trop offensif... Ou même trop défensif ! :mrgreen:
La mécanisation semble n'avoir vraiment commencé qu'au début des années 1930 mais, à la veille de la guerre, l'armée belge était quand même équipée d'environ 500 petits engins blindés... Malheureusement dispersés dans toutes les unités et, la plupart du temps, sans même disposer d'équipements radio !

Quant à l'aviation, elle comportait comme appareils modernes :
- 14 Fairey-Batlle
- 12 Hurricane (sur les 95 commandés à la Grande-Bretagne - apparemment la production ne suivait pas :mrgreen: )
- 30 Fiat CR 42 (italiens)
- 13 Gloster Gladiator

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“La barbarie est l'état naturel de l'humanité, [...]. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.” ― Robert E. Howard


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Message Publié : 11 Juil 2014 16:33 
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Georges Duby
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Localisation : Montrouge
La Wehrmacht a beaucoup progressé grâce à la guerre d' Espagne (concept du bombardement), comme à celle en Pologne.
Un autre élément favorisant la mise au point d'armes plus efficaces en Allemagne, le soin apporté par Hitler à favoriser les industriels, alors qu'en France ils sont dénoncés et menacés de nationalisation. Hitler interdit la grève et les syndicats à la demande des grands industriels comme Kupp et IG Farben pour obtenir une coopération active à l'effort de guerre.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 11 Juil 2014 17:33 
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Philippe de Commines
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Inscription : 28 Mai 2009 21:52
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Localisation : Belgique
A la limite, ne peut-on pas considérer que le Traité de Versailles - paradoxalement - est le facteur principal de la « révolution » militaire allemande ?
Par suite du désarmement forcé, l'Allemagne est obligée de faire table rase du passé, et de pratiquement tout reprendre à zéro...
Tout passe à la trappe : le vieux matériel, comme les vieilles conceptions sur la façon de faire la guerre.
N'ayant plus rien, il faut tout ré-inventer, tout-récréer, bref les conditions idéales pour repartir sur des bases tout à fait nouvelles...

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Message Publié : 11 Juil 2014 20:38 
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Localisation : Bourgogne
Je ne suis pas très disponible dans les deux ou trois prochains jours, mais je viendrai sur ce fil parler d'un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Il y a beaucoup beaucoup beaucoup à en dire, avec un rôle majeur de l'institution du corps des officiers d'état-major et donc de Seeckt qui l'a sauvé en 1919-1920 et qui a créé un "Führerheer" déterminant dans l'"Erweiterung" (l'expansion) entamée en 1934 (ou 1932, ou 1928, c'est selon).

Bien sûr, des synthèses plus partielles des enseignements de Hutier ou de Lossberg, c'est-à-dire de la Grande Guerre, ont été réalisées dans les années 1920 à travers les documents doctrinaux en vigueur. Je me pencherais sur le livre de Matthias Strohn pour en dire plus.

Pour l'arme blindée, je pense que Guderian est le principal prometteur, même s'il y en a d'autres dans son sillage, à un moindre niveau (en particulier tous les noms qui apparaissent dans les unités mécanisées à partir de 1934 : Fessmann, Harpe, Breith, Streich, Kühn, Thoma, dont certains seront des noms réputés de la Panzerwaffe à partir de 1939).

CNE503

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Message Publié : 12 Juil 2014 8:32 
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Pour ceux qui seraient tentés de chercher plus par eux-mêmes, quelques noms supplémentaires à la liste que j'ai donnée dans le message ci-dessus :
- Paul Genée, qui commande le premier état-major de grande unité mécanisée (certes embryonnaire : le Kraftfahr-Lehr Stab) jusqu'en 1931 ;
- Johannes Harde, l'un de ses successeurs en 1934 ;
- Karl Zuckertort, qui est à la tête des premiers bataillons blindés en 1934 ;
- Ludwig Ritter von Radlmaier, qui en commande d'autres en 1934-1935.

Ces noms, parfois promis à une notoriété importante (comme Harpe), le plus souvent oubliés, sont ceux qui ont mis sur pied la Panzerwaffe.

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Message Publié : 12 Juil 2014 14:30 
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Par définition (limitation des effectifs) la Reichwehr, obligée de sélectionner, comportait l'élite des officiers d'active. Les individualités brillantes n'y manquaient pas, et avec une revanche à prendre. Contraste avec une armée française qui sombre à la même époque dans le conformisme et la paresse intellectuels.

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Message Publié : 18 Juil 2014 23:33 
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Je prends un peu de temps mais je pense à poursuivre ce fil.
Un autre nom d'importance dans la genèse des troupes mécanisées allemandes dans les années 1920 et au début des années 1930 : Oswald Lutz.
Celui-ci, après avoir servi dans différents services pendant la Première Guerre mondiale (notamment en étant, en tant que simple capitaine, commandant des troupes motorisées de la 6. Armee en 1915-1917, puis en occupant différentes fonctions élevées concernant la régulation ferroviaire militaire), fut placé à des postes-clefs pour l'histoire de la motorisation de l'armée allemande dans les années 1920 puis surtout 1930 :
- chef des troupes motorisées du Reichswehr-Gruppenkommando 4 (le groupement de forces englobant la Bavière) en 1919-1920, puis chef du bataillon de transport motorisé bavarois en 1920-1924 ;
- à une fonction inconnue auprès de l'inspection des armes et du matériel (Inspektion für Waffen und Gerät), puis au bureau de l'armement de l'armée de terre (Heeres-Waffenamt), vraisemblablement au titre de son expertise ès motorisation, en 1924-1927 ;
- chef d'état-major des troupes motorisées au sein de l'"inspection 6" (Inspektion der Verkehrstruppen) en 1928-1931 ;
- chef de l'inspection n°6 et donc des troupes motorisées en 1931-1934 ;
- inspecteur des troupes motorisées (Inspekteur der Kraftfahrtruppen) en 1934-1935 ;
- commandant le Panzerkorps (prédécesseur du XVI. Armeekorps (motorisiert) je suppose, qui administre organiquement toutes les grandes unités blindées du Reich), tout en étant Inspekteur der Kraftfahrtruppen et Chef der Heeresmotorisierung (c'est-à-dire "chef de la motorisation de l'armée de terre) en 1935-1938.

Il prend sa retraite peu après même s'il en est tiré pendant le conflit et occupe des fonctions territoriales.

Il a sous ses ordres, en 1922 puis surtout en tant que chef d'état-major des inspections qu'il commande entre 1931 et 1935, l'Oberstleutnant puis Oberst Heinz Guderian. Et même, quoi que de manière moins directe, plus longtemps, jusqu'en 1938, puisque lorsque le colonel Guderian (puis Generalmajor) prend le commandement de la 2. Panzer Division en 1935, celle-ci est soumise à l'autorité de Lutz en tant qu'inspecteur général et commandant du Panzerkorps.

C'est donc une personnalité très centrale dans la motorisation de l'armée allemande, éclipsée par son bouillant subordonné mais néanmoins décisive, comme le prouve son titre de "Chef der Heeresmotorisierung".

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Message Publié : 19 Juil 2014 21:39 
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Localisation : Bourgogne
Jerôme a écrit :
[...]Il faudrait examiner en détail par quel " miracle" les idées nouvelles ont pu s'imposer au sein de la Wehrmacht . On dit souvent que vaincus en 1918 par les chars et les avions, les Allemands ont attaché plus d'importance à ces deux armes que les vainqueurs. C'est une explication psychologique plausible mais j'aimerais aller au delà. Qui ? Où ? Quand ? Comment? Grace à qui les idées nouvelles se sont elles cristallisées et se sont elles imposées ?"

On cite toujours le nom de Guderian et son livre " achtung Panzer", mais fut il le seul ? Par quel cheminement les idées nouvelles se sont elles imposées : par des livres ? Des cours en école militaire ? Des " débats" au sein de l'Etat major ?

Et aussi je voudrais savoir si selon les membres de PH le nazisme a eu un impact sur l'évolution doctrinale allemande ? Peut être car Hitler aimait bien les technologies nouvelles et se voulait moderniste et audacieux en tout ...


Il y a de nombreuses choses à répondre à ce message. Je vais commencer par deux axes :
1) les éléments structurels qui fondent la révolution militaire allemande - pas seulement intellectuelle, c'est-à-dire théorique, mais également pratique, avec des réalisations organisationnelles ! - des années 1930 ;
2) ses aspects plus conjoncturels ;

1) les éléments structurels qui caractérisent la révolution militaire allemande des années 1930 :

a) l'intériorisation du concept de guerre rapide depuis 1806, et l'intégration de la pensée clausewitzienne au sein d'une culture de l'offensive décisive :
L'armée prussienne, puis allemande, a complètement intériorisé, tout au long du XIXe siècle, l'enseignement de Clausewitz (qui n'est finalement que celui, commenté, de Napoléon Ier), reposant principalement sur son analyse de la campagne de Prusse de 1806. Celle-ci, qui représente une catastrophe militaire tout à fait significative pour "une armée qui a conquis une nation" plutôt qu'"un Etat qui possède une armée" (Mirabeau), est fondatrice. Fondatrice parce qu'elle est à l'origine des "Befreiungskriege" (guerres de libération) de 1813-1815 qui, prolongées par les "Einigungskriege" (guerres d'unification) de 1864-1871, forgeront l'unité allemande et en feront la première puissance continentale en l'espace de cinq décennies ; fondatrice parce qu'elle a motivé une profonde restructuration de l'institution militaire prussienne, qui s'était avérée inefficace et inadaptée au nouveau type de guerre exporté par les Français ; fondatrice enfin parce que les leçons qu'elle contient font évoluer considérablement la pensée militaire prussienne, sclérosée et obsolète.
Cette refonte aux motivations profondément enracinées dans la culture militaire prussienne engendrera une suprématie militaire éclatante dans les années 1860 et 1870, avec à la clef des victoires écrasantes bien dans l'esprit de la campagne-modèle de 1806, en particulier contre la France impériale de Napoléon III. Un des ressorts de ces victoires sera la culture de la subsidiarité du commandement ("Auftragstaktik"), un autre sera la recherche absolue d'une décision militaire rapide, voire éclair, afin de s'assurer au plus tôt de l'effondrement de la volonté de combattre adverse (encore une fois, un enseignement - même s'il est en fait légèrement déformé - de la campagne de 1806).
Sur ces bases théoriques, l'armée du nouvel empire allemand va prospérer et devenir la "machine à vaincre" qui, dans mon analyse, est bien plus efficace, équilibrée et flamboyante que son héritière nazie, en dépit de sa défaite finale de 1918 - après quatre années d'une lutte impitoyable, sur deux voire trois fronts, contre des ennemis aux ressources nettement supérieures et en dépit d'un blocus maritime qui amenuisa décisivement sa capacité à combattre au fur et à mesure que la guerre se poursuivait.
Cette recherche de la victoire la plus rapide possible est d'ailleurs visible en 1914, avec la mise en application du plan "Schlieffen", et se lit encore dans l'intention de Ludendorff lors de ses offensives de mars-juin 1918. La subsidiarité qui en est le corollaire se traduira, à compter de 1917, par l'emploi des Stosstruppen (première occurrence : bataille de la Jugla ou de Riga, septembre 1917).

b) la sauvegarde de l'essentiel : la préservation d'un potentiel militaire embryonnaire distinct du pouvoir politique :
L'armée vaincue en 1918 aurait pu disparaître et son héritage avec elle. C'est d'ailleurs ce qui a bien failli se passer tant l'Allemagne de 1918-1919 est au bord de l'effondrement politique. Mais un point est particulièrement décisif pour expliquer la révolution militaire ultérieure : l'institution militaire allemande est au coeur du processus de stabilisation du nouveau régime, et donc de la capacité allemande à sauver l'essentiel du double naufrage de 1918-1919, celui de la "Novemberrevolution" (dont les effets directs perdurent en fait tout au long de l'année 1919 voire même plus certainement jusqu'en 1920) et celui de la défaite et du passage sous le joug des vainqueurs à Versailles le 28 juin 1919, avec les écrasantes limitations imposées par le "Diktat". Ainsi, l'armée allemande sauvegarde son autonomie par rapport à la sphère politique, voire son indépendance, et représente un ultime recours illustré par la dictature légale de Seeckt en 1923-1924. Et, si elle est contrainte la mort dans l'âme d'obtempérer aux conditions drastiques des vainqueurs, elle maintient avec l'obligation de mettre sur pied une armée professionnelle limitée à 100 000 hommes (en fait 115 000) sans réserve une capacité militaire de haute technicité certes embryonnaire, mais qui s'avèrera déterminante dans l'"Erweiterung" des années 1930.

c) le dynamisme rénovateur né de la défaite de 1918 : le "retour d'expériences" dans les années 1920 et la nécessité absolue d'optimiser des ressources comptées dans le cadre d'une guerre future :
Fort de l'héritage formidable des armes prussiennes et allemandes, et de cette base très réduite mais au final très solide, l'institution militaire prussienne va s'appuyer ensuite sur un dynamisme rénovateur - crucial pour comprendre les réformes des années 1930 - qui est initié et entretenu avec brio par quelques officiers supérieurs d'exception (au premier rang desquels le Generalmajor - puis Generalleutnant, puis General der Infanterie, puis Generaloberst- Hans von Seeckt).
Ce dynamisme s'appuie sur deux opportunités : 1) la réduction du corps des officiers (de l'armée de terre) de 28 000 en 1913 - auxquels il faut retrancher les pertes, lourdes, et rajouter les officiers formés pendant la guerre et surtout les "Feldwebelleutnante" et autres promus au feu, qui compensent et dépassent les pertes - à 5 000 seulement. On notera d'ailleurs que quasiment aucun officier général ne reste en activité au-delà de 1920, ce qui provoque un rajeunissement porteur de dynamisme à la tête même de l'armée allemande ; 2) le maintien du corps des officiers d'état-major (les "Generalstäbler") qui cristallise l'héritage susmentionné et qui regroupe la plus haute qualité, tant dans le recrutement que dans l'instruction, en tant que pépinière des futurs cadres de haut niveau de l'armée. Grâce à cela, la Reichswehr peut se permettre de sélectionner très sévèrement ses officiers sur des critères très variés (incluant les considérations politiques) et se dote d'une élite militaire de tout premier ordre, à même de réaliser une synthèse exhaustive et sans concession sur les combats de la Grande Guerre et d'analyser les causes de la défaite en profondeur et dans le détail.
Ces éléments peuvent être étendus à l'ensemble des militaires allemands des années 1920, sous-officiers et militaires du rang inclus, sélectionnés très durement en raison tant du volontariat important (crises sociétale et économique obliges) que du patriotisme voire du nationalisme d'une partie non négligeable de la population à l'époque qui incite à s'engager pour la défense du Reich. Ils forment donc une ressource de grande qualité qui sera, combinée aux officiers, au coeur du "Führerheer" (l'armée de chefs) souhaité par Seeckt en vue d'une expansion future encore dans les limbes, qui leur permettra d'assumer très rapidement et sans fléchissement notable l'encadrement d'une armée de conscription comptant des millions d'hommes en seulement une poignée d'années.
En cela, les conditions drastiques du traité de Versailles ont été décisives dans l'obtention d'un instrument militaire réduit et incapable de faire face initialement à la puissance française, mais idéalement constitué pour une future expansion. Et pour penser et mettre en place une révolution militaire accessoirement, en encadrant notamment la motorisation à partir de 1934.
Par ailleurs, l'esprit des Stosstruppen et celui des Freikorps (du moins les légalistes dissous en 1919) sont préservés, ainsi que la subsidiarité qui en étaient les piliers, ce qui ne sera pas sans conséquence sur l'état d'esprit et les qualités requises de l'encadrement subalterne.
Ce dynamisme porte en lui les germes d'une rénovation nécessaire. Et le travail est réalisé et bien réalisé, avec la publication d'une documentation tactique remarquable prenant en compte l'expérience du premier conflit mondial (voir le travail de M. Strohn au sujet de la défense du Reich dans les années 1920 et 1930). Simultanément, le Reich weimarien, aux options stratégiques limitées, met en place des procédés périphériques afin de faire face aux menaces multiformes qui l'assaillent (je pense en particulier aux Freikorps qui combattent dans la Ruhr en 1920 et en Haute-Silésie en 1920-1921, mais également à la résistance dite passive - comprenant des volets très actifs plus ou moins officiels dans les faits - dans la Ruhr en 1923-1924) et concentre l'essentiel de ses efforts militaires à la mise en place d'une stratégie défensive efficace, reposant sur des unités en maîtrisant les procédés (même si les limitations matérielles, notamment en artillerie et en nombre de mitrailleuses, rendent cet effort vain dans le cas d'une guerre contre la France - mais les plans allemands, s'ils prévoient le cas le plus défavorable, s'intéressent surtout à un conflit limité contre la seule Pologne). Au final, la nécessité d'optimiser au maximum une ressource militaire comptée et bien comptée par les commissions interalliées de contrôle est au coeur des principes qui guident l'organisation et la stratégie de la Reichswehr à compter de 1921, principes qui sont riches de perspectives futures une fois les limitations suspendues. A défaut d'avoir le nombre, les Allemands auront la qualité.

d) la nécessaire régénération de l'instrument de combat allemand, à reconstruire à partir de peu :
Enfin, le dernier fondement structurel qui permet d'expliquer l'apparition d'une révolution militaire en Allemagne dans les années 1930, c'est qu'il faut réorganiser de fond en comble l'outil militaire du Reich, voire même l'intégralité de l'institution militaire. L'armée allemande qui retourne au sein de l'Heimat à partir de novembre 1918 est affaiblie, désorganisée, rongée par la sédition, mais elle n'est pas brisée. Ce qui la brise, ce sont les conditions alliées de juin 1919, acceptées du bord des lèvres par l'establishment militaire. A partir de là, il faut tout reconstruire et les hommes qui vont présider aux destinées de la Reichswehr sur ses fonts baptismaux vont être capables d'en tirer un instrument militaire limité mais au fort potentiel. Surtout, les propres limites de la Reichswehr vont devenir des qualités, puisque cela laisse de nombreuses opportunités d'expansion ultérieure, pensée et raisonnée, tout en atténuant ou en supprimant un conservatisme qui n'a pas lieu d'être dans un institution nouvelle et qui n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Surtout que dès le début, dès les débats parfois très tendus qui agitent la Generalität concernant l'acceptation du traité de Versailles, il est évident que par tous les moyens l'Allemagne devra chercher à recouvrer sa souveraineté militaire intégrale dès que possible.

2) les aspects conjoncturels qui sont liés à la révolution militaire allemande des années 1930 :

a) l'exemple étranger : l'inspiration née de la modernité soviétique :
Après le traité de Rapallo de 1922, l'URSS permet à l'Allemagne de contourner les clauses les plus restrictives de Versailles, notamment en ce qui concerne l'aviation, les chars et les gaz de combat. Mais la collaboration militaire ne se limitera pas à ça entre les deux puissances. Les Allemands puisent ainsi largement dans le dynamisme doctrinal soviétique de la fin des années 1920 et du début des années 1930. L'Armée rouge met ainsi sur place sa première brigade de chars autonome dès 1930, et ses deux premiers corps mécanisés en 1932. A cette époque, les spécialistes de la guerre mécanique allemands sont encore envoyés en stage à Kazan, et ne peuvent pas ne pas avoir perçu les réformes décisives menées alors par les Soviétiques sous l'impulsion de penseurs éclairés. Guderian n'en fait pas mystère : il s'inspire largement, pour certains points de ses théories en tout cas, de l'exemple soviétique. Celui-ci est donc un élément notable à prendre en compte, qui déborde d'ailleurs la motorisation (c'est le cas également, par exemple, pour les troupes aéroportées).
A ce titre, je trouve toujours amusant de voir que de Gaulle ressort fréquemment, alors que son ouvrage, datant de 1934, ne parle aucunement de l'aspect technique d'une guerre mécanique, mais uniquement, à grands traits, de la question de l'organisation générale de l'armée et notamment de son processus de conscription (sujet ô combien sensible dans la France des années 1930). Si Guderian publie Achtung! Panzer en 1937 seulement, il a déjà oeuvré au profit de ses idées, directement et à un poste clef, depuis 1931. D'autres l'ont même précédé depuis 1928. Quant aux Soviétiques, ils sont infiniment plus avancés dans la réalisation pratique que de Gaulle ne l'est dans l'expression théorique dès 1932 ! Je ne diminue en rien son côté visionnaire, mais n'en déplaise à certains, celui-ci s'illustrera de façon infiniment moins discutable et plus convaincante en juin 1940...

b) le rôle d'individualités exceptionnelles qui portent la révolution militaire sur leurs épaules :
Bien entendu, la révolution militaire allemande dépend étroitement des hommes qui l'ont nourri et l'ont accouché, puis porté à maturité. Au premier rang desquels on trouve Heinz Guderian, mais je répète que l'ensemble des officiers qui développent les Kraftfahrtruppen jusqu'à en faire les Panzertruppen décisives du début de la guerre, à compter de 1934 (mais en fait, dès 1931 ou même 1928), méritent d'être associés à cet éloge.
Afin de l'illustrer, voici quelques éléments que j'ai glanés sur les premières étapes du développement, encore souterrain, de ces troupes mécanisées :
- 1928 : un état-major expérimental, de dimension limitée, est mis sur pied afin de tester de nouveaux matériels et de nouvelles doctrines concernant les troupes motorisées. Il prend le nom de Kraftfahr-Lehr Stab ("état-major d'instruction motorisé"), avec un nom de couverture destiné à en dissimuler l'objectif (Stab F4, c'est-à-dire l'état-major du Fahr-Abteilung 4 de la 4. Division). Simultanément, d'autres divisions profitent de l'écran fourni par leur Fahr-Abteilung - une unité au rôle très flou - pour tester l'artillerie lourde, les gaz de combat, les armes antichars et antiaériennes, etc.
- 1er avril 1934 : début de l'"Erweiterung". Le Kraftfahr-Lehr Stab est divisé en deux parties : l'une est envoyée à Wünsdorf sous le commandement de l'Oberstleutnant Johannes Harde pour mettre sur pied une école (d'abord désignée Kraftfahr-Lehr Stab 2 ou "Wünsdorf", puis de Kraftfahrkampfschule à compter du 1er octobre 1934, puis de Heeres-Kraftfahrschule à compter du 1er octobre 1935) ; l'autre devient le Kraftfahr-Lehr Stab 1 sous les ordres du Generalmajor Ernst Fessmann, avant de devenir Kampfwagen-Brigade 1.
- 1er octobre 1934 : deuxième phase de l'"Erweiterung". Une Schnelle Division (ou Leichte Division, ou 3. Kavallerie Division (motorisiert), ou versuchs Panzer Division) est mise sur pied qui regroupe l'intégralité des moyens mécanisés allemands.
- entre le 1er et le 15 octobre 1935 : troisième phase de l'"Erweiterung". Trois divisions blindées sont créées à partir de la Schnelle Division et d'éléments nouvellement mis sur pied.
Apparaissent ainsi des noms, autres que Guderian (qui est alors chef d'état-major de l'inspection des troupes motorisées, dont le commandant est Oswald Lutz) : Paul Genée, Ernst Fessmann, Johannes Harde. Et dans les unités susmentionnées : Karl Zuckertort et Ludwig Ritter von Radlmaier en tant que chefs respectivement des Kampfwagen Regimenter 1 et 2, avec Josef Harpe, Hermann Breith, Friedrich Kühn et Wilhelm Ritter von Thoma comme chefs de bataillon.
Ces individus, et sans doute bien d'autres que j'oublie (Walter Nehring par exemple), vont être au coeur de la mise sur pied effective puis de l'expansion des troupes motorisées. Sans leur dynamisme et leur foi en la nouvelle arme, rien n'aurait été possible.

c) la conjonction avec la volonté révolutionnaire du nazisme :
Bien entendu, tout cela n'aurait eu que peu d'impact immédiat si le nazisme n'en avait pas démultiplié les effets. En prenant le pouvoir le 30 janvier 1933, Hitler devient le chancelier d'un Reich qui a déjà entamé, sous le couvert, son effort de réarmement. En l'accélérant lourdement à partir d'avril 1934, et en le rendant officiel à partir de mars 1935, puis en l'accentuant encore à partir de mai 1935, il permet aux tenants de cette révolution militaire d'imposer leurs vues, au moins partiellement. Le test grandeur nature n'aura lieu qu'en septembre 1939 (au niveau tactique, celui de la grande unité interarmes) puis en mai 1940 (pour le niveau opératif, avec un groupement dédié à la manoeuvre mécanisée), mais il est certain que sans le nazisme, son attachement déterminé à la "Wehrhoheit" et son rejet adamantin du Diktat de Versailles, ainsi bien sûr que l'ardente nécessité de disposer d'un outil militaire décisif en raison de sa politique extérieure très agressive, jamais cette révolution militaire, de théorique et limitée, n'aurait pu devenir pratique et absolue. En tout cas pas si rapidement...
On peut rajouter que l'envoi d'un détachement d'instruction pendant la Guerre d'Espagne (au sein de la Gruppe "Imker", formée autour des I. et II./Panzer Regiment 6 de la 3. Panzer Division, la Gruppe "Drohne" était tout particulièrement chargée de l'instruction, de l'entraînement et de la supervision au combat des troupes blindées nationalistes - avec ce que cela comporte de retour d'expériences. Sans compter les enseignements liés à la troisième dimension) a déjà fourni une première analyse. Et que si l'Allemagne n'avait pas été nazie, elle n'y aurait sans doute pas eu accès.
Enfin, le fait que le nazisme veuille inféoder l'armée entraîne la promotion de "jeunes loups" au profil bien différent des membres traditionnels de la Generalität, qui sont les tenants des nouvelles théories et vont donc pousser à leur adoption. Guderian en est l'un des premiers bénéficiaires, lui qui n'avait que peu de chance d'atteindre au commandement d'une division dès 1935. Ce n'est pas le moindre effet du nazisme sur l'armée.

Je parlerai - si ça intéresse quelqu'un - des résistances rencontrées par cette révolution militaire dans les rangs de la Generalität. Mais je devrais être plus bref : j'en suis un peu moins familier.

CNE503

PS : désolé d'avoir été si long, d'autant que je suis bien certain qu'il y a pas mal de choses à dire en plus... :oops:

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Message Publié : 20 Juil 2014 11:01 
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On notera d'ailleurs que quasiment aucun officier général ne reste en activité au-delà de 1920, ce qui provoque un rajeunissement porteur de dynamisme à la tête même de l'armée allemande

Je note ce détail, pour le comparer au cas de la France, où les officiers généraux de 1918 vont faire la pluie et le beau temps pendant des années ( voire jusqu'en 39) , en bloquant toute évolution conceptuelle générale.

J'ai une question, à laquelle vous pourrez peut-être répondre rapidement : (je veux dire sans passer un temps fou en recherches particulières, le sujet que vous étudiez est déjà suffisamment copieux)
Au moment de la remilitarisation de la Rhénanie, en 36, alors que le président du conseil braille martialement "qu'il ne laissera pas Strasbourg sous le feu des canons allemands"... et ne fait rien, l'état-major (en la personne de Gamelin) fait savoir qu'il ne peut rien faire sans mobilisation.

Cette affirmation est-elle justifiée, au vu du rapport de forces du moment entre les deux armées d'active ?

(Toutes autres considérations mises à part, puisqu'on a appris plus tard que l'armée allemande avait pour consigne de prévoir un retrait immédiat en cas d'intervention militaire française.)

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