Christian27 a écrit :
A partir de ce genre de remarque toute discussion devient inutile, je termine ici mes contributions et lectures sur ce forum.
Sauf erreur de ma part, l'objet de cette discussion est le rôle de la finance internationale et de Wall Street dans :
- la montée au pouvoir d'Hitler et du NSDAP;
- la prise du pouvoir en 1933 par les nazis;
- le ré-armement et le financement de la guerre.
Vous vous êtes peut-être mal exprimé, mais à un moment, on peut avoir l'impression que vous dénoncez une fuite des capitaux juifs allemands lors de la crise de 1929 qui aurait coulé la finance allemande et qui aurait permit la montée au pouvoir des nazis. C'est ce qu'on pourrait percevoir au jeux des citations entre vous et Tietie006. Vous avez décidé de prendre la mouche ... Drôle de réaction. Surtout que je ne vous ai accusé de rien, j'ai juste dit qu'il faut faire attention aux raccourcis et c'est le cas pour de nombreuses personnes dans de nombreuses discussions. C'était une invitation à clarifier votre intervention.
Si on résume ce que l'on sait par diverses sources et qui a été rapporté par plusieurs historiens.
Avant 1929, le parti nazi vivote, malgré le soutien d'une partie de l'armée et du charisme de son chef. Il reçoit de l'aide de certains industriels ou financiers nationalistes. Il perçoit aussi des "rémunérations" pour les services que sa milice privée apporte à certains industriels qui s'en servent pour briser des grèves ou pour faire disparaitre des syndicalistes trop virulents. Mais, plusieurs partis nationalistes sont dans ce cas. Pour ce qu'on en sait, à cette période, aucun industriel étranger (sauf certains qui ont des filiales en Allemagne) n'apportent des sommes au NSDAP. Quand on cherche des soutiens dans un pays, on a tendance à financer les pontes régionaux et les gens des partis en vue.
Malgré cela, depuis des décennies, dans les milieux qu'on nomme actuellement altermondialistes, il y a un reproche récurrent qui vise les financiers américains. A la fin de la guerre, ils avaient des sommes considérables à disposition, ils ont fait le choix de les placer dans divers pays et l'Allemagne fut un des pays les plus disposés à les accueillir. En fait, c'était gagnant-gagnant. En Allemagne, il y avait des compétences, les usines étaient débout, mais suite aux dépenses de guerre, il n'y avait plus de capitaux disponibles pour relancer l'activité industrielle et commerciale. En France, ou en Belgique, du fait des destructions, il fallait d'abord reconstruire l'outil industriel, donc le retour sur investissement était plus éloigné.
Lors de la crise, il y a un réflexe e la part des financiers américains. Pour regonfler leurs comptes, mais aussi pour profiter de certaines opportunités, ils rapatrient leurs capitaux placés à l'étranger. C'est ce qui explique que certains pays européens seront plus vite touchés par la crise et plus profondément. Plus d'argent entraine ne plus pouvoir produire => chômage. Quand je parle d'opportunités, du faite de la chute de l'économie américaine, il y avait énormément de biens bradés. En rapatriant leurs capitaux, les financiers américains purent augmenter leurs avoirs sur le sol américain.
Jusque là, les capitaux "juifs" allemands n'ont joué aucun rôle.
Lors de la seconde phase : montée en puissance et prise du pouvoir, les capitaux étrangers ne jouent aucun rôle. Enfin, sauf le rôle déstructurant sur l'économie allemande évoqué plus haut. Les allemands se retrouvent avec un outil industriel qui fonctionne, mais il n'y a plus de capitaux pour le faire tourner. Donc, ils se trouvent dans l'obligation de licencier les gens et c'est la crise économique en Allemagne. C'est une crise qui parait très injuste, puisque les gens ne comprennent pas pourquoi du jour au lendemain leurs usines cessent de fonctionner. Mais, il y a aussi le souvenir de la crise du début des années 20. La société allemande se polarise et le NSDAP rafle la mise.
Mais, dans la plupart des pays européens, pour empêcher la fuite des capitaux avaient été mises en place des lois qui interdisaient la sortie de sommes d'argent trop importantes. Je ne me souviens plus la date exacte où une telle loi a été promulguée en Allemagne, mais il me semble que ça doit même être
avant l'arrivée des nazis au pouvoir. Les nazis renforceront les lois et empêcheront que ceux qui veulent fuir le pays le fassent en emportant leur richesse. C'est ce qui explique les sommes qui se trouvent dans les coffres suisses. Des agents travaillant pour les banques suisses sillonnaient les pays européens en proposant des assurances-vies, ou des placements divers. Il s'agissait de faire sortir des divers pays des sommes inférieures aux limitations ou en échange d'un produit : l'assurance-vie. Bref, une manière comme une autre de contourner les lois.
Ce sont les lois qui interdisaient les sorties des capitaux qui bloquèrent en Allemagne l'argent des juifs riches qui cherchaient à fuir le pays. Certains réussirent à contourner les réglementations en sortant des meubles ou des objets d'arts, dans le cadre d'un déménagement, mais très vite, il y eût des lois pour limiter la valeur de ce qu'on pouvait emporter.
Les financiers internationaux, donc essentiellement, dans le contexte de l'époque, les financiers américains avaient peu d'argent à placer et ils le plaçaient en priorité chez eux où les besoins étaient assez grands. De plus, ils répugnaient à le placer dans des pays qui interdisaient la sortie des capitaux. Si j'ai bien compris ce que j'ai lu à divers endroits, la plupart des capitaux étrangers en Europe étaient des sommes placées durant les années 20 qui n'avaient pas pu être rapatriées lors de la crise et qui restaient bloquées dans les divers pays. Par exemple, GM avait investi dans des usines en Allemagne en rachetant Opel. Or, quand la crise est survenue, ils ont rapatrié une partie des liquidités. Le foncier était resté sur place, on peut difficilement rapatrié des machines ou des usines. Quand à les vendre, la réponse est simple : à qui ? Donc, les financiers américains se sont retrouvés avec des capitaux bloqués sur place. Par la suite, les lois interdisait de sortir les liquidités. Donc, les bénéfices des années 1935 et suivantes restèrent en Allemagne puisqu'ils ne pouvaient être rapatriés. ce sont ces bénéfices qui servent aujourd'hui à culpabiliser certains groupes internationaux. Ils avaient bien des capitaux en Allemagne à la déclaration de guerre.