Jerôme a écrit :
À partir de 1941, l'image de Staline en France va être positivement associée à son rôle dans la lutte contre l'Allemagne. Mais avant ?
Or à partir de 1930 Staline lance une série de mesures (collectivisation, purges) qui vont provoquer des millions d'arrestation et des millions de morts (par fusillade, mauvais traitements en camps ou simple sous alimentation dans les campagnes).
Même si l'URSS n'était pas un État transparent, beau coups de choses devaient se savoir - notamment en été qui concerne les purges qui n'étaient pas secrètes .
Dans quelle mesures l'image de Staline en était elle entachée ? Comment la SFIO qui s'était toujours méfiée du communisme soviétique a t elle pu passer outre et créer le front populaire avec un PC aligné sur Moscou en pleine période de purges ?
Je pense que Staline était bien vu comme un dictateur impitoyable mais cela n'était pas si mal perçu. Je m'explique : il y a à gauche ( et en particulier en France) une certaine sympathie pour la violence politique dans la lignée de la terreur de 1793 et de la commune de Paris. Staline s'inscrivait dans cette tradition : il était vu comme une sorte de Robespierre modernisé. Ce qui était horrible aux yeux d l'Eglise, de la droite et de la gauche républicaine (radicaux et SFIO) mais n'était pas forcément négatif pour des exaltés élevés dans l'admiration des révolutions du XVIII et XIX e siècle .
Face à Hitler vu comme un guillaume II en pire, il était possible de s'entendre avec Staline ....
Notons aussi que le régime politique libéral avec ses élections, ses combines parlementaires, etc ... Ne jouissait plus d'un grand prestige ni chez les ouvriers ni chez les intellectuels. Alors le fait que l'URSS ait pratiqué les élections à candidature unique était bien secondaire ...