Jerôme a écrit :
Ce débat est inscrit dans la section "Entre deux guerres". Il ne peut donc concerner l'Alsace qui n'était pas rattachée à l'Allemagne avant 1940.
On devrait scinder le débat ? Concrètement, on fait comment ? On parle des mêmes choses, à quelques années d'intervalle sur des populations quasi similaires.
Jerôme a écrit :
Quant à prétendre que la formation donnée était mauvaise, est ce une idée fondée sur des exemple précis ? Il me semble que le comportement au combat des jeunes allemands témoignait au contraire de la qualité de La formation reçue...et on pourrait ajouter que l'efficacité de l'industrie allemande à partir de 1950 ne conduit pas à penser que les jeunes allemands aient été gravement inadaptés à l'économie moderne de l’après guerre !
Vous mélangez pas mal de choses ...
Reprenons un peu tout cela. La première a ce plaindre de la qualité au combat des
waffen-SS, ce fut l'armée allemande. Si pour vous, bien se conduire au combat, cela veut dire attaquer à outrance malgré des pertes énormes et pour des gains territoriaux dérisoires, alors oui, les
waffen-SS se conduisaient bien au combat ... A-contrario on s'est rendu compte qu'en défense, quand il s'agissait de tenir une position envers et contre tout, comme ils ne reculaient pas, ils étaient très efficace. L'armée allemande finit par obtenir le droit d'envoyer des instructeurs, ce qui améliora le comportement au feu des unités de la
waffen-SS ... Enfin de certaines, parce que d'autres n'étaient réputées seulement capables d'assurer des tâches de maintien de l'ordre.
Ensuite, il me semble que vous faites un mélange entre ce que j'ai écrit en ce qui concerne l'école des cadres et le reste de l'enseignement. Ce que j'ai rapporté, ce sont les témoignages de ceux qui avaient suivi cet enseignement. Ou plutôt, des survivants. A la fin de la guerre, des classes entières furent versées dans des unités combattantes en tant qu'officiers de premières lignes et bien peu en revinrent. Ceux qui en revinrent déclarent, maintenant, que leur apprentissage n'était pas du tout adapté à ce qui aurait du les attendre. Comme je l'ai dit, ils ont dans les 70 ans, je leur laisse la responsabilité des bilans qu'ils tirent de leur vie à la lumière des quelques années passées dans ces écoles de futurs cadres.
Et ceux qui réussirent l'industrialisation de l'Allemagne après guerre furent, soit les dirigeants restés en place (et certains historiens ont noté que la démocratisation de l'Allemagne avait été menée en grande partie par d'anciens fonctionnaires qui avaient prêté serment à Hitler ...), soit de jeunes qui avaient été éduqué dans le système éducatif normal allemand, avec ce passage obligé dans les HJ. Mais, les HJ ne prenaient pas la place de l'enseignement "normal", ils venaient en sus. C'étaient des activités qui étaient faites les jours de repos scolaire ou en dehors des heures de classe. Il faut reconnaitre qu'avant guerre, en France, il y avait aussi beaucoup d'enfants inscrits dans des mouvements de jeunesse qui étaient de presque toutes les couleurs politiques ou religieuses selon l’orientation des parents. Alors qu'en Allemagne, tous les mouvements avaient été interdits, le seul autorisé, c'était les HJ.
Jerôme a écrit :
On peut penser néanmoins qu'il y a eu des reconstitutions intellectuelles ex post. Les allemands ayant intérêt à cacher leur allégeance au régime hitlérien, les témoignage anti HJ devraient être vérifiés en détail . En revanche les témoignage en faveur des HJ sont crédibles car allant à contre courant de l’adhésion au système démocratique libéral de la RFA.
La vraie dénazification a eu lieu sous l'égide des américains entre 1945 et 1949. Mais, ils n'ont eu le temps que de s'intéresser au haut du panier. Devant l'ampleur de la tâche et face aux besoins de la guerre froide, ils finirent par déléguer cela au gouvernement allemand. Ce qui mit fin à la dénazification dans les faits. Bref, personne n'a rien vérifié en détail, mais surtout, on était dans un système où l'adhésion et le serment étaient obligatoires pour accéder à certains postes de responsabilité. Donc, personne n'ignorait que si vous étiez à ce poste, vous aviez du prêter serment. Et que pour obtenir tel autre, il fallait être membre du parti ... Dans une société où tous les fonctionnaires durent prêter serment sous peine de renvoi, les fonctionnaires restés en poste après 1945 n'avaient pas besoin de dire ou de nier qu'ils avaient prêté serment. Le seul doute était sur la vérité de leurs sentiments et il était hors de question de passer tout le monde à la question ... Enfin, les américains avaient dressé des formulaires à choix multiples et tous les fonctionnaires, pour garder leurs places, avaient du y répondre. J'ai jamais retrouvé les chiffres du pourcentage de ceux qui avaient été exclus suite à cela. Mais, il y avait un pays à faire tourner et c'étaient eux qui le connaissaient le mieux.