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Message Publié : 21 Sep 2015 12:06 
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Plutarque
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la politique que Staline à accomplit peut 'on parler d'une continuité ou d'une rupture par rapport à la politique de Lénine ?


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Message Publié : 22 Sep 2015 20:47 
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Hérodote
Hérodote

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Même si Staline s'est présenté comme un successeur de Lénine, cela ne l'a pas empêché de rompre avec la nouvelle politique économique de 1921 engagée par Lénine. "Industrialisation, planification, collectivisation" sont les grands mots d'ordre lancés par Staline en 1928. Là où la NEP proposait une certaine détente du communisme de guerre, les plans quinquennaux (donc de la pure et dure planification d'état) de Staline enclenchent la dékhoulakisation et la reconstruction industrielle.

D'un point de vue économique, je pense que l'on peut en effet parler de rupture. Néanmoins, sur un plan politique, Staline se réclame ouvertement comme étant le successeur de Lénine. Avait-il cependant les mêmes ambitions que Lénine pour le communisme, à savoir son expansion à travers le monde comme le préconisait Trostky ? A court terme, non. Officiellement il y'a continuité, mais dans les faits, j'estime que l'on peut dénoter une certaine rupture.


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Message Publié : 26 Sep 2015 16:23 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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La rupture me semble l'emporter notamment parce que Staline me paraît essentiellement irréaliste, n'hésitant pas à infliger à son peuple et à son parti d'énormes souffrances sans vraies justifications. Sa conduite de l'industrialisation puis de la guerre est effrayante et assez peu rationnelle.

Lénine certes a aussi commis de grands crimes mais pour sa défense on pourrait dire u'il était acculé comme la convention en 1793 ! Et nombres de ses idées économiques étaient évidemment ridicules ou odieuses mais avaient au moins la légitimité d'être plus ou moins issues de la doxa marxiste, et donc de s'inscrire dans une perspective idéaliste.

Lénine me semble comparable à Hitler : un homme fondamentalement idéaliste (d'un idéalisme répugnant certes ) mais prêt à toutes les bassesses pour réaliser ses rêves. Alors que Staline ne semble n'avoir aucun autre rêve que l'accumulation du plus grand pouvoir personnel possible !


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Message Publié : 15 Mai 2016 18:42 
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Eginhard
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Il y une totale continuité entre Lénine et Staline pour plusieurs raisons :
- le parti unique était l'alpha et l'oméga du léninisme et son unité était essentielle, voir l'exergue dans Que Faire ?, écrit par Lénine, en 1902. L'interdiction des fractions prises en mars 1921, lors du 10eme Congrès du Parti, aboutira à la fin des discussions dans le parti et, bientôt, à la criminalisation de toute opposition. A noter que si Lénine, dans ses thèses d'Avril et dans L'Etat et la Révolution, deux écrits assez opportunistes puisqu'Illitch visait le pouvoir, affirma qu'il donnerait tout le pouvoir aux soviets et dissoudrait l'armée, dans les faits, c'est le contraire qui s'est passé.

- la police politique a été créée sous Lénine, en décembre 1917, sous le nom de Tcheka. Si on pouvait comprendre les immenses pouvoirs de cette police, durant la guerre civile, on peut difficilement comprendre qu'elle possède encore des pouvoirs extra-judicaires après la guerre civile. De provisoire, elle s'institutionnalisa en OGPU, en 1922, sous Lénine.

- l'hyper-centralisation du parti commença sous Lénine, avec notamment la création du Politburo, qui coiffait le Comité Central, composé de 3 à 5 personnes, en 1919, toujours sous Lénine.

- le contrôle ouvrier dans les usines, défendu par l'Opposition Ouvrière, fut battu en brèche dès Lénine, qui privilégia une centralisation des décisions pour la production.

Bref, Staline n'a fait que se servir des outils déjà crées par Lénine, en y ajoutant sa paranoïa et sa cruauté.

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Message Publié : 15 Mai 2016 23:54 
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Grégoire de Tours
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Bonsoir,

Une rupture incontestable qu'il fera passer pour une continuité, Lénine lui-même n'avait-il pas parfois cédé devant l'évidence d'erreurs et fait marche arrière ?
Dans les derniers temps, il est quasiment le seul à visiter Lénine, les disciples sont effarés ou bien encore effondrés. J'ai en mémoire -en cherchant je devrais trouver qui, les mots exacts et le destinataire- une lettre envoyée à un ami par un proche de Lénine. Il avoue que sa visite sera la dernière car il ne peut se résoudre à voir Lénine réduit à se faire laver etc. Il montre dans sa missive une sorte de blocage total quant à être témoin de la fin d'un ami parfois combattu mais toujours retrouvé. Le destinataire évoque lui aussi cet état de fait et conclut que lui non plus -à la lecture de l'état empiré- ne se présentera à la porte de Lénine.
Staline a réussi à ce que son épouse Nadejda F. Allilouïeva aide Krouspkaïa pour le secrétariat de Lénine. Chaque fin de journée apporte donc à son époux son lot d'informations.
De plus, plus Lénine s'affaiblit et plus Staline se montre brutal face à Kroupskaïa : on verra d'ailleurs le bristol envoyé à la veuve de Lénine qui peut se lire à plusieurs degrés. Dès le décès de Lénine, il se montre carrément menaçant.
Quelque part, il est donc le seul détenteur officiellement et en sous-main des derniers mots du "grand homme" ; il se plait d'ailleurs à se faire photographier empathique et souriant près d'un Lénine finissant. Ils sont toujours tous deux, nul autre invité et l'on sent un Staline très à l'aise, comme l'ami de toujours, toujours présent, souriant et bon enfant.
Une chose va aussi aider le futur vojd : il s'aligne sur Lénine contre la vision de Trotski. Il saura optimiser ce choix qui tenait plus du "personnel" que de "l'analyse" : Lénine/Staline, même vision, même combat.

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Message Publié : 16 Mai 2016 0:19 
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Grégoire de Tours
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Jerôme a écrit :
La rupture me semble l'emporter notamment parce que Staline me paraît essentiellement irréaliste

Par exemple ?
J'aurais tendance à le trouver d'un pragmatisme hors du commun, ses anciens amis d'ailleurs raillaient son manque d'analyse politique et idéologique.
Citer :
, n'hésitant pas à infliger à son peuple et à son parti d'énormes souffrances sans vraies justifications. Sa conduite de l'industrialisation puis de la guerre est effrayante et assez peu rationnelle.

Pour les "infligeations au peuple", ceci n'est pas un argument historique et tient de l'éternelle larmichette à l'oeil. Il montre justement là son pragmatisme et en deux décennies d'insdustrialisation à marche forcée réduit tout de même un retard même si les objectifs initiaux n'ont en réalité jamais été atteints, des chantiers inachevés, le nombre à défaut de la qualité, la désorganisation politique et sociale avec les purges des cadres et la mainmise d'une bureaucratie envahissante. Ceci montre que la Russie est prête à n'importe quel effort aussi ahurissant soit-il et ceci fera aussi la force et la résilience de ce pays face au conflit : "qui peut le plus... peut plus encore".
Citer :
Lénine certes a aussi commis de grands crimes mais pour sa défense on pourrait dire u'il était acculé comme la convention en 1793 !

Ceci est un parallèle qui ne tient en rien l'analyse. :rool: Qui mettre dans le rôle de Lénine en 93 ? Où loger Staline ?
Citer :
Et nombres de ses idées économiques étaient évidemment ridicules ou odieuses mais avaient au moins la légitimité d'être plus ou moins issues de la doxa marxiste, et donc de s'inscrire dans une perspective idéaliste.

La légitimité ? 8-| Alors Staline l'avait aussi, après tout de qui tenait-il sa place ?
Parce-que l'on est idéaliste, alors tout est justifié, il suffit de placer ça et là les qualificatifs "affreux, méchant et odieux". Dans la même veine de parallèle ahurissant sur des critères tout autant hallucinant, Hitler se trouverait absous. 8-|
Citer :
Lénine me semble comparable à Hitler

CQFD . :mrgreen:

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Dernière édition par ezio-auditore le 16 Mai 2016 0:27, édité 1 fois.

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Message Publié : 16 Mai 2016 0:24 
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Nathan.B a écrit :
Avait-il cependant les mêmes ambitions que Lénine pour le communisme, à savoir son expansion à travers le monde comme le préconisait Trostky ?.

J'avais cru comprendre que justement ce qui frittait entre Lénine et Trotski était la vision d'une révolution universelle de ce dernier.
Cette vision, en tout cas n'est pas partagée par Staline : c'est une chose certaine.

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Message Publié : 16 Mai 2016 9:17 
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ezio-auditore a écrit :
Bonsoir,

Une rupture incontestable qu'il fera passer pour une continuité.


Je ne vois pas où il y a rupture puisque toutes les institutions (police politique, parti unique hyper-centralisé) du temps de Staline existait déjà avec Lénine, et que l'interdiction des fractions, criminalisant les possibles oppositions sont du fait de Lénine. La dynamique du léninisme ne peut que déboucher sur un régime de type stalinien.

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Message Publié : 16 Mai 2016 12:27 
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Grégoire de Tours
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Tietie006 a écrit :
La dynamique du léninisme ne peut que déboucher sur un régime de type stalinien.

Les institutions sont plantées certes mais pas dans les mains d'un seul homme, au service d'un seul homme, obéissant à une ligne choisie par un seul homme.
Je ne pense pas que la dynamique etc. et qui peut le dire ? En voyant la conclusion (stalinisme) on peut abonder avec cette vision des choses. C'est un peu comme avoir une intuition et faire coïncider -dans une enquête- les faits scientifiques avec cette intuition en lui laissant une marge qui laisse toute latitude à la différene ; faire non seulement le travail à l'envers mais se permettre ces marges qui tiennent de notre simple vision en l'abondant.
On ne peut attribuer -quelque part, c'est bien ceci- le régime stalinien à Lénine comme une évidente continuation. Lénine même avait soulevé le problème du choix de son successeur en concluant que trop de pouvoirs dans une main aussi brutale ne pouvait qu'aboutir à des choix brutaux etc. bref -à terme- le fossoiement des idées et des idéaux. N'était-ce pas déjà à Koba que l'on demandait ce qui était estimé peu ragoûtant à faire mais dont la réussite profitait à la cause ?
L'Armée rouge de Trotski sera purgée de ses cadres, Trotski l'a eu en main, est-il pour autant coupable des purges ? Mauvais choix des hommes qui ont fait de l'ombre au nouveau maître du Kremlin etc. ? Pouvait-il anticiper ceci ?

J'ai même du mal à comprendre "un régime de type stalinien" : c'est un régime stalinien ou autre. Il y a -dans l'adjectif stalinien- à prendre en compte le profil de l'homme. On ne parle pas de "régime léninien", c'est un détail certes mais en ce qui me concerne il est parlant. Ajoutez-y le mot "régime" avec ce qu'il comporte de "lourd" et de "dégraissage" : c'est tout de même autre chose. S'il en existe les grandes lignes, il existe aussi toujours des détails qui font la différence. Peut être d'ailleurs parce-que Staline n'a rien conceptualisé, il a repris les idées avancées, discutées, dépassées parce-que des leçons avaient été tirées d'échecs. Avec Staline, les cadavres ne sont pas des échecs mais des preuves que sa politique va passer et il va même au devant en exigeant son quota qu'il nomme comme bon lui semble : traitres, opposants etc. Son rapport au pouvoir est unique, son rapport à l'idéologie est unique, son passage sera unique même s'il laisse quelque regret ou si on peut voir chez d'aucun une récupération partielle mais "politiquement correcte" devant le jugement d'un monde devenu indulgent ou blasé.

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Message Publié : 16 Mai 2016 12:32 
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Tietie006 a écrit :
Bref, Staline n'a fait que se servir des outils déjà crées par Lénine, en y ajoutant sa paranoïa et sa cruauté.

A défaut d'être en accord sur le fond et la forme, nous le sommes sur l'illusion et l'évolution. :wink:

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Message Publié : 16 Mai 2016 14:41 
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ezio-auditore a écrit :
Tietie006 a écrit :
La dynamique du léninisme ne peut que déboucher sur un régime de type stalinien.

Les institutions sont plantées certes mais pas dans les mains d'un seul homme, au service d'un seul homme, obéissant à une ligne choisie par un seul homme.


Le parti léniniste a suivi la voie d'une hyper-centralisation, avec la création du Bureau Politique ou Politburo, en 1919, sous Lénine, Bureau qui peut contenir de 3 à 5 individus. Une direction collégiale de 3 individus peut vite se transformer en une dictature d'un individu dominant les 2 autres. Sans compter que la fonction de secrétaire générale du Parti, mineure au début, a pris une place prépondérante dans un contexte de bureaucratisation galopante du parti et de l'état soviétique. Or, c'est bien Staline qui est nommé à ce poste, à l'époque de Lénine. En fait Staline n'a rien inventé, il s'est juste servis des outils mis en place par Illitch, que ça l'OGPU en 1922 ou l'interdiction des fractions lors du 10eme Congrès du Parti, en mars 1921.

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Message Publié : 16 Mai 2016 17:26 
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Vous vous répétez, c'est dommage car je ne mets en aucun cas vos connaissances du sujet en cause et je n'ai rien à prouver.
Vous avez cette vision bien occidentale que sur trois, il n'en restera qu'un. En l'occurrence, là il se trouve que vous aurez raison avec l'épisode de la troïka, un épisode parmi d'autres. Pas même un épisode, une vague stratégie d'élimination qui fait qu'avec une pierre on touche trois fois : Boukharine puis Zinoviev et Kamenev.
Vous surfez toujours sur votre idée de tordre les choses afin qu'elles servent non pas votre vision mais ce qui a été.
- Bureau qui peut contenir 3 à 5 individus : on est loin d'un seul
- puis c'est 3 individus dont un qui balaie les deux autres (il faut se méfier des C/C et bien avoir en tête le profil des individus qui ne seraient plus que 3) ; à ce moment, je ne vois aucune troïka possible c'est contre l'esprit de Lénine
- la fonction de secrétaire général : mineure elle le serait restée mais des impondérables vont faire que... L'erreur de Lénine est une erreur commune à tous ceux qui "penseront" la révolution : sous-estimer Koba et son potentiel qui tient plus de l'instinct que de l'analyse. Bien sûr, ce n'était pas l'intellectuel aux vues profondes mais il a su se rendre incontournable commme il saura faire rendre gorge à ceux qui ne voyait en lui qu'un vague groupie de Lénine, près à tout pour satisfaire les maîtres du moment. Il se tait, il observe, il ignore encore pourquoi mais il sent avec cet instinct animal qu'à un moment son tour viendra. Comment ? Peu importe ! A chaque jour suffit sa peine et chaque jour le rapproche du pouvoir face à un Lénine anesthésié
- Lorsque Staline est nommé à ce poste, ceci fait déjà un bout de temps qu'il se rapproche de Lénine, efface son côté mal dégrossi et roublard pour s'attacher aux thèses et fait de ses silences une sorte de longues méditations, de ses hochements de tête, une profonde analyse pour -au final- s'aligner. Une chance, pour des raisons diverses, Trotski va être au creux de la vague. Staline n'applaudit pas mais se range aux côtés du "Maître" et pour cause, on commence à faire le boulot pour lui...
A ce moment encore, Staline n'a rien inventé bien sûr. Disons qu'il n'a rien théorisé, la théorie c'est pour les poètes lorsqu'il va se mettre à inventer c'est à dire exiger que ses directives soient suivies, plus d'un regrettera le bon temps où Koba ne se distinguait pas.
Croyez-vous vraiment en sachant les derniers écrits de Lénine et soudain sa découverte de la vraie personne qu'est Staline, il n'aurait pas tout fait pour l'évincer ? Mais la santé et la pensée n'ont plus autant d'acuité et Staline n'est pas du genre à lâcher à quelques mètres du drapeau à damiers ; il sera garde-malade puis garde tout court, il sera la passerelle entre Lénine et les autres et c'est bien tard que Lénine fera l'amère constatation que Staline est loin d'être un toutou bienveillant. Trop tard et quelque part, un homme tel Lénine n'aurait pas pu porter le fardeau du pouvoir lors du conflit à venir. Quant à le porter collégialement, la Russie n'aurait pas compris, il suffit de se retourner sur son Histoire.

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Message Publié : 16 Mai 2016 17:43 
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Nathan.B a écrit :
Même si Staline s'est présenté comme un successeur de Lénine, cela ne l'a pas empêché de rompre avec la nouvelle politique économique de 1921 engagée par Lénine.

Avant de s'opposer à un échec évident, il a fait le tour des popotes et pris l'avis de chacun. Il ne fera que dire tout haut, ce que beaucoup dans l'entourage de Lénine pensent tout bas, Lénine même commence à s'interroger.
Pour ceci, Lénine lui sera reconnaissant : enfin autre chose qu'un courtisan ! Etrangement le duo se forme dans ces moments. Staline ne soulèvera pas le mot "échec" mais évoquera le timing -ce n'est pas s'avancer beaucoup, qui sait de quoi demain sera fait-, Lénine ressent l'échec et se remet en cause car déjà affaibli. Est-il toujours aussi perspicace ? Il semble que non. Ses décisions ne sont plus contestées en groupe, dans des échanges mais il faudra désormais décrypter les silences, parce-que Staline, lui, il parle. C'est rassurant pour un homme diminué et malade.
Staline remettra au goût du jour ce qu'il a pour un moment écarté, il attendra d'être aux manettes et les demandes seront revues à la hausse quand aux silences, désormais ils sont fossoyés. Il ne va pas gâcher ses nuits avec les discours d'idéalistes lorgnant leur nombril, fossoyés aussi ceux qui ont tendance à émettre un doute quant aux objectifs.

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Message Publié : 16 Mai 2016 17:52 
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grossmann a écrit :
la politique que Staline à accomplit peut 'on parler d'une continuité ou d'une rupture par rapport à la politique de Lénine ?


La continuité se trouve (ok avec TITIE) dans le fait que les institutions (et l'idéologie officielle) du régime bolchevik sont créées par Lénine (y compris la police politique et les camps de concentration)

Mais il y a rupture en ce que Staline supprime les derniers espaces de libre discussion - au sein du PCUS en particulier où l'opposition et la critique deviennent des crimes, ce qui n'était pas le cas sous lénine

Et rupture aussi en ce que Staline mène une politique économique de collectivisation (en fait d'étatisation) à outrance sans jamais ralentir son rythme malgré les conséquences catastrophiques vécues par les soviétiques. A tel point que certains pensent que la famine ukrainienne de 1932 n'aurait pas été une conséquence involontaire de la collectivisation mais bien la cause de celle-ci


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Message Publié : 16 Mai 2016 19:00 
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marc30 a écrit :
grossmann a écrit :
la politique que Staline à accomplit peut 'on parler d'une continuité ou d'une rupture par rapport à la politique de Lénine ?




Mais il y a rupture en ce que Staline supprime les derniers espaces de libre discussion - au sein du PCUS en particulier où l'opposition et la critique deviennent des crimes, ce qui n'était pas le cas sous lénine

Et rupture aussi en ce que Staline mène une politique économique de collectivisation (en fait d'étatisation) à outrance sans jamais ralentir son rythme malgré les conséquences catastrophiques vécues par les soviétiques. A tel point que certains pensent que la famine ukrainienne de 1932 n'aurait pas été une conséquence involontaire de la collectivisation mais bien la cause de celle-ci


L'interdiction des fractions sera votée sous Lénine, par le 10eme congrès du Parti, en mars 1921 et aboutit, comme le précise l'historien marxiste Charles Bettelheim, à la fin des discussions dans le parti. Staline se servit simplement de cette disposition votée à l'époque d'Illitch.
Lénine initia une collectivisation, via la création d'assemblées, les Konbedy, chargée de traquer les koulaks, le 11 juin 1918, et de réunir les paysans dans des fermes collectives, ce qui alimenta la guerre civile. Fin 1918, à cause de la guerre civile, Lénine arrêta ce processus, qu'il aurait continuer en temps de paix. Le tournant de la NEP en 1921 est juste une mesure opportuniste pour que le pays ne sombre pas dans le chaos et la famine. La collectivisation des terres était dans le programme léniniste, mais il n'eut pas vraiment le temps de l'imposer. C'est Staline qui le fit.

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