Léonard59 a écrit :
Jerôme a écrit :
Ne faisait on pas alors aussi une confusion avec le régime fasciste italien, dictature finalement relativement paisible, malgré quelques traits cocasses, plus ridicules que vraiment dangereux ?
On voit que vous n'avez pas vécu sous un tel régime ...
Des témoignages que j'ai pu en lire, ce n'est pas pour rien si certains ont préféré abandonner de belles situations pour venir faire n'importe quel travail en France ou aux USA. Et quand on abandonne un pays contraint et forcé, car on craint pour sa vie et celle de ses proches ... Pour ceux-là, la dictature ne fut pas "paisible". Les traits cocasses et ridicules, vu de maintenant, signent simplement l'échec de certains programmes. Échec inhérent à de tels régimes (et ils existent aussi en ce qui concerne l'Allemagne nazie).
Il n'est pas question dans ce fil de ce qui se passait réellement en Italie mais et la façon dont la presse française pouvait le percevoir en 1933 ! Mussolini était qualifié de "César de carnaval". Il était ridicule mais pas dangereux pour les Français.
Relisons Milza " Le premier cliché - celui qui peut-être nous est le plus familier - met l’accent sur certains traits grotesques du personnage, tel qu’il apparaît sur les bandes cinématographiques des cinegiornali Luce, durant ses péroraisons ou lors des parades du régime, le corps cambré, les mains sur les hanches, le menton projeté en avant, inaugurant un style qui nous semble aujourd’hui d’autant plus ridicule que nous ne percevons de l’éloquence et de la gesticulation mussoliniennes qu’un reflet déformé, à partir de montages réunissant les séquences les plus caricaturales.
L’image toutefois n’est pas neuve : dès l’entre-deux-guerres, elle a nourri, notamment en France, toute une thématique reliant le fascisme et son chef aux stéréotypes traditionnels, stigmatisant avec condescendance une Italie de carte postale, peuplée de funambules, de bonimenteurs et de joueurs de mandoline. Joseph Paul-Boncour n’a-t-il pas donné le la en qualifiant dès les années vingt Mussolini de « César de Carnaval » ?"