Caesar Scipio a écrit :
On ne peut pas nier le caractère démocratique et légitimement démocratique de l'arrivée d'Hitler au pouvoir le 30 janvier 1933 compte tenu de ce qu'était alors la constitution allemande : celle d'un régime parlementaire. La "combinazione" qui conduit à ce qu'Hitler soit appelé à la chancellerie est une combinazione parfaitement démocratique pour un régime parlementaire.
Le parti nazi était de très loin le premier parti politique d'Allemagne. Il y avait bel et bien une forte adhésion de l'opinion allemande à ce qu'incarnait Hitler. Et même après le coup d'Etat, malgré les méthodes plébiscitaires du régime, l'adhésion d'une large majorité de l'opinion à de nombreux pans du programme politique de Hitler est incontestable.
C'est vrai sans l"ombre d'un doute. Reste à expliquer les étapes qui ont conduit à une telle situation.
L'historien allemand Detlev PEUKERT est l'auteur d'un ouvrage : La République de Weimar, trad. fr. Paris, 1995 (éd. orig. 1987).
Alfred Wahl, professeur à l'université de Metz, a écrit dans l'un de ses manuels :
Citer :
Detlev Peukert distingue trois étapes dans le processus de désintégration de la République de Weimar : d'abord la désaffection populaire progressive du peuple après 1919, qui suit la radicalisation de la droite autoritaire ; ensuite la destruction du parlementarisme par Hidenburg et ses deux chanceliers après 1930 ; enfin l'ultime et fatal pari de von Papen à partir de janvier 1933. Cette désintégration a été favorisée par la crise économique à partir de 1930.