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Serge Bernstein et Pierre Milza deux professeurs à Sciences Po, spécialistes du 20" siècle
Je n'ai absolument rien contre eux, mais au regard de leurs ouvrages multiples - et prolifiques ! - sur l'époque contemporaine mondiale, ils sont surtout spécialistes de la généralité de cette époque historique et non pas de Weimar.
Les auteurs que je vous citais plus haut sont les spécilialistes incontournables de l'historiographie allemande et française de Weimar. Ce sont eux qui ont d'ailleurs fait évoluer les différentes approches et problématiques de la période. Or, à les lire, on ne peut dresser pareil tableau. A lire correctement Milza et Bernstein non plus d'ailleurs...
Prenons dans l'ordre certaines affirmations pour le moins étranges - je l'ai fait précédemment, mais sans aucune réponse de votre part... Je tente une dernière fois, on ne sait jamais !
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Streiseman par exemple, qui est anti-républicain en temps que leader du parti populaire et donc plus quà droite, malgré son image de pacifiste.
La DVP de Str
esema
nn n'est pas hostile à la République de Weimar à partir de 1922 et n'est pas "plus qu'à droite", puisqu'il s'agit essentiellement de ce qu'on pourrait aujourd'hui appeller le centre-droit (à l'époque aussi d'ailleurs !), de simples libéraux en somme. La politique de Stresemann entre 1923 et 1928 enracine justement le régime républicain. Il pratique aussi une habile diplomatie à la fois révisionniste et réaliste à l'encontre des traités de l'après-guerre. Faut-il rappeller la portée du traité de Locarno pour la frontière occidentale ?
En choisissant Stresemann, qui parvient même à faire de l'oeil au monarchiste DNVP pour soutenir tacitement des coaliations de centre-droit en 1926 ou 1928, vous choisissez vraiment mal l'homme politique pour le faire passer ainsi pour un anti-républicain...
Encore une fois, il nous faudrait quelques références exactes pour que nous puissions juger sur pièces ces étranges qualificatifs et affirmations. Car, encore une fois, elles vont à l'encontre de ce Christian Baechler a pu écrire dans sa
République de Weimar ou son
Gustav Stresemann. Il en est de même pour Detlef Peukert ou Fritz Fischer, voire Bracher.
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En 1925 l'élection d'un Président partisan d'un Reich impérial, qui a hate de mettre fin à la République
Certes oui, mais pendant son premier mandat, il respecte scrupuleusement la
Constitution à la lettre et n'ose à aucun moment remettre en question le régime républicain. Pour quelqu'un qui possède cette "hâte", on ne peut pas dire qu'il fut aussi pressé qu'un Mac Mahon en France et nulle trace d'une "crise du 16 mai" sous Weimar de la part de ce président avant 1933. Mais là, c'est le deuxième mandat, dans un contexte bien différent.
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Et là se produit un tournant de Weimar, le parti nationaliste se radicalise, l'industriel Hugenberg, son président, convainc de grands industriels comme Thyssen, Kirdorf, qu'il faut se rapprocher d' Hitler et mettre fin à la république
Ce "complot industriel" n'a qu'une faible traduction dans les urnes et Hugenberg décrédibilise totalement la DNVP qui tombe à un score misérable en 1932.
Mais, encore une fois c'est après 1928 (le comte Westarp ayant démissionné de la DNVP) et cela n'entre absolument pas dans notre discussion. Vous tentez de nier la stabilisation - relative il est vrai, mais réelle - par des éléments postérieurs au cadre chronologique retenu.
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On voit que l'opposition à la république a été constante, elle était de 42 % en 1924 aux élections, rassemblant: nationalistes, populistes, communistes (KPD) et nazis (3%), et de 43 % en 1930.
Qui qualifiez-vous de "populiste" en 1924 ? La DVP qui a rejoint la coalition de Weimar ?
Je suis désolé, mais non seulement vous utilisez des termes inexacts, mais qui plus est vous ne parvenez pas à saisir l'histoire de cette République dans son intégralité. C'est bien dommage de ne pas parvenir à maîtriser l'évolution des partis, des hommes politiques ou de l'électorat de cette période tout en dressant des portraits aussi proches du cliché.
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On a cru entre 1924 et 1928 à la stabilisation , c'est exact, mais cela n'a pas duré.
Cerise sur le gâteau, un dernier coup de déterminisme...
Personne ne peut affirmer pareille chose et malgré la succession de facteurs qui ranime les démons de 1919-1921 à partir de 1930, on se trouvait bien dans une phase d'enracinement réel entre 1924 et 1928. Le "ça n'a pas duré" n'a donc aucun sens dans une étude historique.
Bon, remarquez, nous avons tout de même progressé, vous n'écrivez plus qu'à ces dates le chômage, les combats de rue et la crise économique paralysaient le pays.
Peut-être parviendrons-nous à franchir un stade supérieur...
Edit : je constate que cette discussion devient une sérieuse digression au sujet intialement posé. Poursuivre ici serait plus opportun :
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