Il n'y a pas de paradoxe entre l'idée de nation et le fascisme. La deuxième notion est d'ailleurs un terme nouveau qui nait avec la création du Parti national fasciste créé en 1921 par Mussolini.
Est-ce que le fascisme est une radicalisation du nationalisme, un chemin parallèle plus violent et entier ? Je ne sais trop...
Ce qui est certain c'est qu'à cette époque il n'est pas péjoratif et constitue une nouvelle réponse - tout comme le communisme - à l'arrivée des masses dans la vie politique de l'après 1914-1918. N'oubliez pas qu'un monde s'écroule en 1918 ( les fameux quatre empires millénaires...) !
Par ailleurs, des hommes qui ont donné leur sang dans les tranchés veulent être entendus et ne font pas confiance aux partis politiques traditionnels, composés encore de notables du XIXème siècle ( exception faite du parti socialiste ).
C'est toute cette foule, cette masse qu'il faut convaincre, séduire et les partis traditionnels n'en sont plus capables.
Or, en Italie, tout comme en Allemagne, cette foule est humiliée, déçue.
Hitler et Mussolini vont s'en servir dans leurs premiers programmes. Mais si vous faites attention à ceux-ci, vous vous rendrez compte qu'il s'agit d'une compilation de thèmes démagogiques et populistes où sont mêlées des théories d'extrême-gauche ( nationalisations, taxation des capitalistes...) et d'extrême-droite ( exaltation de la nation humiliée, critique de ce qui divise la nation, comme la lutte des classes...).
En tout cas, le nazisme n'est pas réellement un fascisme au sens ou la doctrine est placée sur un plan racial, ce que n'est pas le fascisme italien.
Mussolini ne parle pas d' "espace vital", d'une hiérarchie des races...
Par contre les moyens de mise en place du régime et du contrôle des esprits sont les mêmes ( propagande, parti unique, associations structurant toute les catégories sociales, police politique, camp de concentration, volonté de bâtir une société nouvelle et un homme nouveau...)
Le nazisme est sans doute un fascisme détourné, plus radical et meurtrier.
En tout cas, tachez de bien définir votre problématique et le terme de nation et de fascisme. Un conseil : nuancez en bornant le sujet.
D'autre part, il faut parler de la situation de 1918 qui est capitale.
Dernière chose - et je me répète - consultez les ouvrages de Serge Berstein qui est un spécialiste de la question "fasciste" .
Un bon ouvrage en l'occurence :
Démocraties, régimes autoritaires et totalitarismes au XXème siècle, Paris, 1999.
Avec son "compère" Pierre Milza il a aussi écrit :
Le fascisme italien 1919-1945, Paris, 1980 et
Dictionnaire des fascismes et du nazisme, Bruxelles, 1992.
Bon courage encore...
duc de Raguse.