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Message Publié : 04 Fév 2004 21:56 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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La Rochejaquelein a écrit :
[...]
Pour revenir, au sujet initial, je suis en train de lire:" les collines inspirées" de Barrés, belle oeuvre, spirituellement il est comme dans la politique, il ne rejette pas les deux traditions française: le pagananisme et le christianisme. et mon coeur de lorrain en est ému!

Pas "Les collines inspirées, La Rochejaquelein, mais "La Colline Inspirée" ! Il n'y qu'une "Colline Inspirée" : celle de Sion-Vaudémont, en Lorraine !

Mon coeur de Lorrain peut aussi s'émouvoir à cette lecture, mais quel dommage que Maurice Barrès ait aussi écrit dit des choses comme celles-là :

En 1898, après le premier procès Dreyfus, et après le "J'accuse" de Zola, réponse de Barrès à ses amis qui voulaient le persuader de l'innocence de Dreyfus : "L'âme française, l'intégrité française est aujourd'hui insultée et compromise, au profit d'étrangers, par l'infâme machination d'autres étrangers, grâce à la complicité de demi-intellectuels, dénationalisés par une demi-culture".

D'Emile Zola : "Il pense tout naturellement en Vénitien déraciné"

En 1899, au moment du procès de Rennes, c'est-à-dire après que la machination ourdie par l'armée ait été révélée : "Nous exigeons de cet enfant de Sem les beaux traits de la race indo-européenne. Il n'est point perméable à toutes les excitations dont nous affecte notre terre, nos ancêtres, notre drapeau, le mot "honneur".

Et de lâcher : "Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race."

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Message Publié : 05 Fév 2004 20:49 
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Grégoire de Tours
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Autres temps autres moeurs! Barrés eut comme fana de Gaulle et Blum!

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Message Publié : 05 Fév 2004 21:20 
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Philippe de Commines
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La Rochejaquelein a écrit :

Autres temps autres moeurs! Barrés eut comme fana de Gaulle et Blum!

Le Barrès écrivain ou le Barrès militant politique ?

En ce qui concerne l'amitié de Blum pour Barrès, il y a eu un "avant" et un "après" : c'est Blum qui a été chargé d'aller trouver Barrès pour le convaincre de se ranger dans le camp dreyfusard. Barrès déclina poliment l'invitation, puis commença à prendre ses distances avec le cercle dreyfusard, et finit par le combattre.

Pour ce qui est de De Gaulle, il était un peu jeune au moment de l'affaire Dreyfus, non ?

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Message Publié : 06 Fév 2004 16:39 
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Grégoire de Tours
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Non, je parlais pour Blum et de Gaulle l'influence literraire et pour de Gaulle politique, il y une influence sur le nationalisme.

A noter que pendant l'affaire Dreyffus le père de de Gaulle il fut royaliste et dreyffusard.

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Message Publié : 06 Fév 2004 17:43 
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Hérodote
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La phrase "Que Dreyfus est trahi, je le conclut de sa race", n'est pas de Barrès, mais de Maurras.

À noter que, si Barrès eut à quelques reprises des exclamations antisémites, son antisémistisme fut bien moins grand que celui de Maurras.

Que De Gaulle est été influencé par les écrits de Barrès, dont il connaîssait bien le fils, me semble indiscutable. Car Barrès est un représentant de la droite Catholique-Conservatrice, et non pas, notons-le, un "fondateur du fascisme", comme l'a prétendu Zeev Sthernell.

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À bientôt,
Benoît


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Message Publié : 06 Fév 2004 22:13 
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Philippe de Commines
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Benoît a écrit :
La phrase "Que Dreyfus est trahi, je le conclut de sa race", n'est pas de Barrès, mais de Maurras.

Pardon, mais cette phrase est bien de Barrès.
Il l'a écrite dans "Le Journal" (ou peut-être l'Echo de Paris ?) au moment du second conseil de guerre, qui s'est tenu à Rennes en août 1899. Barrès tenait alors la chronique du procès pour ce journal.

Citer :
À noter que, si Barrès eut à quelques reprises des exclamations antisémites, son antisémistisme fut bien moins grand que celui de Maurras.

Que voulez-vous dire par "un antisémitisme bien moins grand" ?
Je trouve que l'antisémitisme qu'exprime Barrès dans cette phrase est un antisémitisme on ne peut plus net. Un antisémitisme raciste : Barrès dit que les juifs ont une propension naturelle à trahir.

Antisémitisme bien moins grand que celui de Maurras, dites-vous ? Eh bien, qu'est-ce que ça devait être, alors, l'antisémitisme de Maurras !!!

Citer :
Que De Gaulle est été influencé par les écrits de Barrès, dont il connaîssait bien le fils, me semble indiscutable.

Je ne le discute pas. Mais de Gaulle n'était pas antisémitisme, ni raciste.

Citer :
Car Barrès est un représentant de la droite Catholique-Conservatrice, et non pas, notons-le, un "fondateur du fascisme", comme l'a prétendu Zeev Sthernell.

"Fondateur du fascisme" est sans doute abusif, mais "de Droite catholique-Conservatrice" me paraît un peu faible.

Zeev Sternhell faisait peut-être allusion au fait que Barrès était le fondateur de la "Ligue de la Patrie Française", antidreyfusarde, créée par opposition à la "Ligue des droits de l'Homme", dreyfusarde. Aujourd'hui qualifierait le noyau dur de la Ligue de la Patrie Française de "fachos".

Barrès se disait républicain (contrairement à Maurras). Il a écrit ceci : "J'aime la République, mais une République armée, glorieuse, organisée".

Mais il n'est pas abhérent d'envisager la possibilité que Barrès aurait -comme Maurras- appuyé le régime fascisant de Vichy. L'idéologie qui sous-tendait par exemple la Révolution Nationale de pétain était très "barrésienne : la France menacée par la décadence, lutte contre l'individualisme, antisémitisme...

C'est pourquoi "Droite catholique-Conservatrice" me paraît un peu faible. La pensée de Barrès était de type conservatrice dure. Elle a davantage contribué au développement du nationalisme radical qu'au conservatisme modéré. Et le catholicisme lui importait seulement parce qu'il était convaincu de son caractère éminemment français. Les questions théologiques ne l'intéressaient pas. Barrès n'était pas vraiment croyant.

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Message Publié : 07 Fév 2004 13:00 
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Grégoire de Tours
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- l'antisémite de Maurras ne fut pas de peaux, il ne voulait pas que les 4 états confédérés influencent le pouvoir!

- le régime de régime ne fut pas fascisant, ce fut un régime d'extreme droite autoritaire et réactionnaire opposé au fascisme. Et les plus antivichystes furent les collabo fasciste à Paris: Déat, Doriot, Laval...

- De plus en plus, les historiens voient dans le régime de fascisme non les idées de l'Action Française, mais celles de la jeune droite non conformistes des années 30.

Cette droite fut entre la droite autoritaire et libérale. Certains ont soutenu Vichy d'autres on rejoind de gaulle, certains furent antisémites d'autres non?

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Message Publié : 22 Fév 2004 23:56 
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Concernant Maurras j'avais lu de lui cette "sentence" (je cite de mémoire...): "Si Dreyfus est innocent il faut alors le nommer Maréchal mais ensuite fusiller tous ses défenseurs". Même si cette phrase est plus une boutade que le fruit d'une reflexion poussée elle a le mérite d'insister sur les excés qui ont suivi une fois reconnu la vérité sur cette "Affaire". Il est vrai qu'être pro-Dreyfus et anti-dreyfusards devait être un exercice difficile...


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Message Publié : 23 Fév 2004 20:42 
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Philippe de Commines
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Crillon a écrit :
Concernant Maurras j'avais lu de lui cette "sentence" (je cite de mémoire...): "Si Dreyfus est innocent il faut alors le nommer Maréchal mais ensuite fusiller tous ses défenseurs". Même si cette phrase est plus une boutade que le fruit d'une reflexion poussée

Il est fort probable que dans la bouche de Maurras, cette phrase n'était pas une boutade.

En tous cas, elle résume fort bien la position qui était aussi celle de Barrès dans cette affaire Dreyfus. Au fond, que Dreyfus soit innocent ou coupable n'est pas le problèème. Ce qui est important, c'est que l'honneur de l'armée reste sauf. Car à l'époque, pour 90% des gens, l'armée est la France, ce qui justifie TOUT : sacrifier Dreyfus si l'honneur de l'armée l'exige ou le nommer maréchal si le même honneur de l'armée exige le contraire.


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Message Publié : 23 Fév 2004 23:58 
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Grégoire de Tours
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duc de Raguse a écrit :
En tout cas, je ne suis pas entièrement d'accord avec votre affirmation - ni au soutien de Lamy qui n'est pas objectif. Vous n'êtes pas sans savoir que comme tout homme emblématique, on a prêté à de Gaulle des propos fantaisistes - et même des "amis". D'ailleurs, une foule d' "historiens" - comme Tournoux par exemple - a fait d' inventions et de fantasmes divers une vérité.

Ne connaissant pas personnellement Lamy j'avoue n'avoir aucune raison particulière de douter de son objectivité ! Tiens, je m'aperçois d'ailleurs que je ne vous connais pas personnellement non plus ... :wink:

Plus sérieusement Peyrefitte par ses contacts prolongées avec De Gaulle me parait être un témoin important qu'il est difficile de rayer d'un coup de clavier...

Quant à la citation de Maurras que je rapportai je suis d'accord avec Karolvs sur son interprétation si l'on n'oublie pas bien sur le prétexte que sera pour beaucoup de partisans de Dreyfus l'utilisation et l'exploitation de l'Affaire pour mener leurs propre combats et carrières politiques...

Amicalement


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Message Publié : 24 Fév 2004 14:08 
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Maurras était moin contre Dreyfus que contre l'affaire Dreyfus, en tout cas c'est le senns de cette phrase set le sens de toutes les phrases qu'il a dites a l'époque.
A propos de Maurras et du nationalisme du début du XXeme siècle, Maurras étant une figure emblématique on lui prete des phrases et des idées qu'il n'avait pas.
Ce n'est pas en classant certaines personnes dans un grand sac (poubelle comme certains le voudraient) qu'on simplifiera leur pensée qui n'était pas si débile que ca, un peu d'humilité avec des idées qui vous dépassent peut-etre.
Je ne dit pas ca par méchanceté ou ironie, je dis juste que Maurras est un personnage tres honnete et complexe, ses textes sont nombreux et parfois difficile a lire, Je pens donc qu'il est plus facile de l'éliminer comme certains le font en un phrase assassine, que de le lire et de le juger en profondeur...

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"Le droit du Prince nait du besoin du peuple." (Pierre BOUTANG)


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Message Publié : 24 Fév 2004 18:30 
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Cher Crillon,
Concernant Peyrefitte, il semble clair que sa proximité avec de Gaulle soit un plus, mais je demandais aussi les autres sources à "notre" invité. Par ailleurs, de très bons amis - souvent pour des motifs bien nobles ou pour faire continuer à parler le mort ( c'est de la récupération mal placée...) vers des idées plus proches des siennes - peuvent se tromper.
Il ne faut pas oublier que de Gaulle fut quelqu'un de très discrêt, en dehors de ses fonctions publiques.

duc de Raguse.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 18 Août 2013 10:26 
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Sébastien d. a écrit :
Pourtant, Barrès, ce ne fut pas que le pourfendeur de Dreyfus.

C'est vrai, si Maurice Barrès fut un fervent anti-dreyfusard, il fut aussi bien d'autres choses, et en premier lieu lors de l'Affaire Dreyfus. On se souvient souvent de ces propos sur la nécessité de sacrifier Dreyfus, on oublie souvent qu'il fut le premier à introduire le terme d'intellectuel en politique. Critique de cette présence intellectuelle dans le débat politique, accusant la présence des valets de Zola, il se montre véhément à l'égard des jeunes soutiens du dreyfusisme et "les amis personnels de Zola", les jeunes intellectuels "pâles et parfumés" (Barrès, Impressions d'audience, in Le Figaro, février 1898).

Sébastien d. a écrit :
Cet homme exceptionnel, dans la tradition d'un Saint-Simon, d'un Hugo ou d'un Lamartine, met tout son verbe en combat, et jusqu'à sa mort, bien après la mort du général Boulanger et la désintégration du parti révisionniste, il garda son poste de député.

Discutable. Dans la tradition d'un Saint-Simon, sûrement pas, car Barrès est avant tout un homme de traditions, attaché à la terre et aux morts, quand Saint-Simon prônait la suprématie de la science. Dans la tradition d'un Hugo, peut-être, à la fois homme de lettres et engagé politique, peut-être encore par la proximité de leur style. Dans la traduction d'un Lamartine, là encore, peut-être mais avec une hésitation dans la comparaison.
Après l'éclatement du mouvement boulangiste (1893), Barrès eut le génie de se rapprocher du socialisme pour conserver sa position de parlementaire. Intellectuellement, ses idées restaient quasi-identiques puisqu'il se classait lui-même parmi les boulangistes de gauche. Cependant, ce qu'il qualifiait en 1894 de "révolte socialiste" n'était plus qu'une "plaisanterie de jeunesse" dans les années 1920, et Zeev Sternhell a bien montré l'évolution de son rapport au boulangisme dès 1894-1900.

Sébastien d. a écrit :
Je pense que le Barrès de la revanche bascula totalement dans le nationalisme antisémite lors de l'affaire Dreyfus.

Je le pense aussi, très sincèrement. Barrès montra, très tôt, un antisémitisme social mais l'Affaire Dreyfus opéra une mutation de sa haine en un antisémitisme racial (accusant Dreyfus sur le seul fait de judaïté, comme vous le mentionniez).

Sébastien d. a écrit :
Effectivement, Barrès vit, dans la défense de Dreyfus, l'attaque de l'armée, la critique de l'institution qui servirait à la revanche, et il ne pouvait, dans cette vision des choses, qu'utiliser tout son verbe et mobiliser toute sa haine contre l'auteur de ces injures.

Je suis entièrement d'accord. Le discours de Barrès se basait sur la sauvegarde de la crédibilité de l'armée, le rempart contre le menaçant voisin allemand et, surtout, le bras armé de la revanche prônée par Boulanger en son temps.

Sébastien d. a écrit :
Je n'ai malheureusement pas lu assez sur la vie de Barrès pour pouvoir rapporter de ses probables opinions sur la prise de pouvoir de Mussolini, cependant, même si la nationalisme proné par Barrès avait des racines communes avec les pensées nationales-socialistes comme le wagnerisme et le darwinisme, je ne pense pas qu'une réelle filiation puisse se faire avec les pensées fascistes, qui pronaient aussi la servitude du citoyen à l'Etat, ce que réfute la Barrès de L'ennemi des lois.

Encore une fois, oui à cette excellente analyse. Barrès est parfois qualifié de proto-fasciste, ou père des fascismes avec d'autres comme Sorel, car sa pensée fut celle de nombreux mouvements fascistes des années 1930 mais lui-même n'imagina pas le fascisme et n'en fit pas un de ses buts d'existence.

Durallo a écrit :
A ce propos,a ton des témoignages de lui sur la prise de pouvoir de Mussolini.

Pas à ma connaissance mais vous trouverez peut-être votre bonheur dans les travaux de Didier Musiedlak.

Karolvs a écrit :
Idem en ce qui concerne les intellectuels (mot nouveau à l'époque) : Zola par exemple. Pour Barrès, Zola "pense tout naturellement en Vénitien déraciné". Pour Barrès, Zola est antinational parce qu'il s'imagine que la société doit se construire sur la logique et ignore ce qu'est l'instinct, la tradition...

Barrès est un des premiers anti-intellectuel de son temps et le premier à définir la notion d'intellectuel en politique. En mars 1908, son opposition à la panthéonisation de Zola est plutôt coriace.

Karolvs a écrit :
Pour Barrès (et pour Maurras), tout ce qui n'est pas relié à "notre terre, nos ancêtres..." est antinational : les juifs, mais aussi les protestants. Ce sont là deux éléments fondamentaux du nationalisme de Barrès comme de celui de Maurras.

Oui, mais deux petites précisions : (1) la doctrine de La terre et les morts est de Barrès et apparaît vers 1898-1899, la seconde date étant celle d'un discours du même nom donné à la Ligue des patriotes en mars 1899 ; (2) L'anti-judaïsme de Barrès est personnel et mute d'un antisémitisme social à un antisémitisme racial (voir plus haut), mais l'anti-protestantisme de Barrès copie la doctrine maurrassienne des Quatre Etats Confédérés.

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Message Publié : 17 Fév 2014 17:27 
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Localisation : Paris
Pour compléter le débat, un très bref retour (3 min) sur La colline inspirée (1913) de Maurice Barrès par Yves Saint-Geours sur France Culture : http://www.franceculture.fr/player/reec ... ay=4669666

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