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Message Publié : 25 Mars 2019 10:56 
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Salluste
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Je vous propose une carte mentale qui résume la question.
Dans l'attente de vos observations.
JD
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Message Publié : 25 Mars 2019 11:17 
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Vous oubliez un autre point important. En France "de l'intérieur", l'Allemagne est la puissance occupante. L'administration française reste en place. En Alsace-Moselle, les allemands se considèrent chez eux. Tous les fonctionnaires français, locaux ou pas, ont été expulsés. C'est l'administration allemande qui gère en direct. Les alsaciens-mosellans étant réputés "non-sûrs", ils sont intégrés à cette administration qu'au compte-goutte et après avoir montré patte-blanche. Bref, ceux qui le sont font partie d'un cercle restreint qui avait déjà des contacts avec le NSDAP avant guerre.

Mais, bien entendu, cela ne suffit pas à combler les besoins. Voilà un document qui montre ce que doivent faire les enseignants pour qu'ils puissent exercer en Alsace : http://www.crdp-strasbourg.fr/data/histoire/education_2eGM/legislation.php

Résumons :
- ils prètent un serment à Hitler;
- ils adhèrent à l'association "Reichsbund des Deutschen Beamten";
- ils subissent un stage en Allemagne;
- au retour, adhésion au NS Lehrerbund.

D'ailleurs, tout cela va entrainer une assez forte résistance "morale" en Alsace. En fait, les alsaciens de l'époque sont très attachés à leurs religions, or les valeurs que veulent leur inculquer les nazis sont directement en opposition d'avec ces valeurs religieuses. Ils sont donc très peu à adhérer aux valeurs nazies. C'est aussi ce qui explique la force du rejet de l'influence allemande après-guerre. Elle se manifeste par une génération complète qui ne veut plus parler allemand et qui vont même rejeté les parlers alsaciens, alors que ceux-ci étaient interdits sous les nazis. Ceux-ci y voyaient une forme abatardie du parler germain sous influence de la langue française.

S'il y a une spécificité alsacienne-mosellane, c'est celle-là. Ces terres sont promises à une germanisation. Les locaux doivent s'y plier, de gré ou de force. Les allemands n'ont pas besoin de leur aide pour tenir le pays avec le minimum de moyens nécessaires. Ils administrent la région, comme si elle faisait partie du Reich allemand.


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Message Publié : 25 Mars 2019 11:20 
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Comment appeler les collaborateurs "alsaciens", la justice y a répondu, collaborateurs ou "personnes ayant été en intelligence avec l'ennemi". Je ne comprends pas votre obsession à trouver un nouveau terme. Et quelque part, connaissant la situation alsacienne à ce moment-là, votre obsession est choquante.


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Message Publié : 25 Mars 2019 13:48 
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Léonard59 a écrit :
Je ne comprends pas votre obsession à trouver un nouveau terme. Et quelque part, connaissant la situation alsacienne à ce moment-là, votre obsession est choquante.

Libre à vous de participer ou pas à cet échange ... mais évitez donc ces leçons de morale !

Par contre si un modérateur estime que le débat n'a pas lieu d'être (sur ce forum), c'est tout à fait différent.

Il est bien évident qu'il ne faudra pas aller chercher une innovation lexicale du côté de la justice, par définition non-régionalisable. La définition d'un terme nouveau n'a rien d'une obligation, mais elle facilite la compréhension d'un phénomène complexe. Pensez plutôt à ces "vichysto-résistants" et à l'apparent paradoxe qu'il recouvre.

JD


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Message Publié : 25 Mars 2019 20:10 
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Léonard59 a écrit :
Comment appeler les collaborateurs "alsaciens", la justice y a répondu, collaborateurs ou "personnes ayant été en intelligence avec l'ennemi". Je ne comprends pas votre obsession à trouver un nouveau terme. Et quelque part, connaissant la situation alsacienne à ce moment-là, votre obsession est choquante.

Il me semble que, même pour la qualification de faits de collaboration par la justice, l'Alsace (on devrait dire l'Alsace-Moselle, mais considérons par commodité que c'est implicite) a bénéficié de la prise en compte de son statut particulier de région annexée : est-ce que les collabos jugés ne sont pas essentiellement ceux qui se sont montrés explicitement favorables au nazisme ?

Alors que dans le même temps n'étaient pas poursuivis des Alsaciens qui dans une autre région, pour les mêmes faits, auraient été collés directement au mur.

Cela inclut automatiquement le fait d'avoir combattu pour l'Allemagne, ce qui n'est tout de même pas anodin. (Alors que partout ailleurs les Français qui ont porté l'uniforme allemand relevaient de l'intelligence avec l'ennemi : des traîtres !)

Mais cela va plus loin : la justice (avec des peines légères) puis la représentation nationale (avec une loi d'amnistie) ont ainsi effacé l'ardoise des soldats alsaciens qui ont participé, dans la Waffen-SS, à la tuerie de tous les habitants d'Oradour.

Sur les 13 Alsaciens impliqués, un seul a été condamné à mort, celui qui était engagé volontaire. Mais il a été amnistié comme les autres, parce qu'on savait que la Waffen-SS en mal de recrutement avait "désigné volontaires" des jeunes Alsaciens. (Au passage, il n'est pas exclu que quelques "Alsaciens germanisés" aient été réellement volontaires pour la Waffen-SS, mais allez donc faire le tri !)

j'ai parlé de Guy Sajer, là on a typiquement le cas d'un "Alsacien germanisé", qui est fier de faire partie de la Wehrmacht, dans laquelle il s'est engagé volontairement, mais à qui les circonstances - liées à cette situation particulière des Alsaciens - évitent une condamnation pour collaboration. (il s'en tire avec un engagement dans l'armée française, qu'on lui suggère "pour éviter toute ambiguïté", et où il ne restera que 3 ans, je crois, à cause des séquelles d'une dysenterie restée trop longtemps sans soins sur le front russe.)

Jardin David, je regarde votre carte mentale avec intérêt, mais elle illustre aussi la difficulté d'une catégorisation systématique des collabos alsaciens liée au fait de "se sentir allemand".

Le problème est qu'il y aura toujours des exceptions. Certains ont pu continuer à se sentir français, mais collaborer, comme ailleurs en France, par communauté d'idées, partielle ou totale, avec les nazis.

D'autres ont pu se vivre comme Allemands "traditionnels", c'est à dire en restant opposés au nazisme, notamment pour des raisons religieuses, que les nazis piétinaient joyeusement.

Sans compter avec la remarque faite par un intervenant, que les Alsaciens, en moyenne, se sentent d'abord alsaciens avant toute autre chose, ce qui mènerait à minimiser la question de la nationalité.

En prime, les nazis qui se méfient n'accordent pas facilement la nationalité allemande : pour l'acquérir - en dehors du cas des soldats - il faut adhérer à une organisation nazie. il ne suffit donc pas de "se sentir allemand", il faut encore se vouloir nazi ! (Ce qui par exemple pour un fervent catholique, aussi allemand qu'il se sente, est parfaitement exclu.)

Tout cela m'amènerait à mettre de côté la question du sentiment d'appartenance nationale, et à désigner les "collaborateurs alsaciens" comme des "Alsaciens nazis", ce qui me semble le tamis le plus pertinent pour en ramener la quasi-totalité.

En somme, dans cette Alsace où "tout le monde" est embarqué bon gré mal gré dans la barque allemande, (et le camp de Schirmek est là pour "rééduquer" les très nombreux Alsaciens réticents) où la collaboration administrative ou professionnelle avec les autorités allemandes responsables de ce "Gau" est par la force des choses encore plus courante qu'ailleurs en France, où la plupart des familles ont l'un des leurs dans l'armée allemande, il me semble que ce qui discrimine et désigne les "vrais" collaborateurs est leur adhésion au nazisme.

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 25 Mars 2019 23:11 
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Cette carte souffre d'un postulat initial qui me semble toujours erroné : dans celle-ci les Alsaciens(-Mosellans) sont par définition des "Allemands", ou germanophiles.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 26 Mars 2019 0:20 
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JARDIN DAVID a écrit :
Léonard59 a écrit :
Je ne comprends pas votre obsession à trouver un nouveau terme. Et quelque part, connaissant la situation alsacienne à ce moment-là, votre obsession est choquante.

Libre à vous de participer ou pas à cet échange ... mais évitez donc ces leçons de morale !

Par contre si un modérateur estime que le débat n'a pas lieu d'être (sur ce forum), c'est tout à fait différent.

Il est bien évident qu'il ne faudra pas aller chercher une innovation lexicale du côté de la justice, par définition non-régionalisable. La définition d'un terme nouveau n'a rien d'une obligation, mais elle facilite la compréhension d'un phénomène complexe. Pensez plutôt à ces "vichysto-résistants" et à l'apparent paradoxe qu'il recouvre.

JD


Merci à vous de décider que je suis libre de participer à cette discussion. Pour l'instant, elle me semble conforme à notre charte. Mais, cela n'empêche pas qu'à titre personnel, il y a pas mal de choses dans votre questionnement qui ne gênent. De vos écrits, il me semble que vous n'arrivez pas à prendre en compte les spécificités du statut de l'Alsace pendant cette période. Vous transposez le cas français. Vous cherchez le niveau d'implication ... Avant mi-43, très peu d'alsaciens avaient conscience que leur situation pouvait s'améliorer un jour récent. Ils en étaient à leur 3ème changement de nationalité en 70 ans. Les 2 premiers s'étaient plus ou moins bien passés ... Bon, toute la région avait mis environ 15 ans pour se remettre en ordre de marche, à chaque fois ... Mais bon, on en était sorti. Ce coup-ci ils subissaient une remise au pas d'une extrême-violence. Avez-vous lu les conditions poru devenir citoyen allemand ? Si vous l'avez fait, vous avez sans-doute noté un détail ...
Citer :
Les Alsaciens qui font parti du NSDAP, de la Hitlerjugend, du VDN lorsqu'ils ont atteint l'age de 17 ans.

Savez-vous ce que cela signifie ? Vous n'êtes pas sans savoir que l'adhésion aux associations dépendant de la Hitlerjugend sont obligatoires... Bref, les enfants deviendront citoyens allemands, alors que leurs parents resteront encore dans un statut intermédiaire... des sous-citoyens. Et certains emplois leurs seront interdits à l'avenir.

Bref, les alsaciens autorisés à remplir certains emplois étaient des jeunes adultes. Tomi Ungerer avait 9 ans en 1940, il a été éduqué selon les principes nazis durant 4 ans à l'école et dans les organisations liées à la Hitlerjudeng correspondant à son age. Il déclarera à plusieurs reprises que celui lui a pourri le reste de sa vie et qu'il a dû combattre cela à chaque instant de sa vie... Était-il un collaborateur parce qu'il connaissait par cœur les chants nazis appris durant cette période ? Il a avoué les connaitre encore quelques temps avant son décès.

Dans de nombreux témoignages de Malgré-nous, ou d'alsaciens-mosellans ayant vécu cette période, ils relatent cette germanisation et cette nazification forcée. Les gens qui vivaient dans le reste de la France n'ont pas connu cela. Oublier de saluer un officier croisé dans la rue, pouvait vous valoir un séjour en camp de redressement. Les alsaciens ont vécu 4 ans sous une peur permanente. Un mot de français qui échappait lors d'un dialogue => camp de redressement. Pas automatiquement, mais c'était possible et courant. Un nom qu'un fonctionnaire jugeait trop "français", et voilà que jean-Thomas devenait Hans. Aucun recours possible.

Tomi Ungerer, encore, résume bien la situation par ces quelques mots : "Français à la maison, alsacien dans la rue, allemand à l'école." Les francais ont du mal à comprendre, car eux n'avaient besoin que d'être français tout le temps.

Bref, les alsaciens étaient "chez eux", sauf qu'on leur a imposé de vivre comme le désiraient les nazis.

Sans compter, le reste. Le reste ? Leurs économies furent changées de francs en marks ... avec un taux de change très favorables aux allemands. Ce qui a fait que leurs économies ont fondu d'un coups. Les prix sont imposés, et très favorables aux allemands... Donc, la vie est dure, les vivres rares, et on doit faire sans cesse attention à ce qu'on dit, à ce qu'on fait, et même à ce qu'on ne dit pas...


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Message Publié : 26 Mars 2019 10:42 
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Salluste
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Effectivement, même si cela ne répond pas à mon questionnement (et ne m'apporte pas d'éléments nouveaux), cela ne fait jamais de mal de procéder à quelques rappel, Léonard.
Je vous remercie pour cette sollicitude, mais dois-je vous rappeler que le dossier ne m'est pas inconnu ? Je peux ajouter qu'une partie de ma famille fut directement impactée, mais laissons là ces considérations personnelles.
Léonard59 a écrit :
Tomi Ungerer avait 9 ans en 1940, il a été éduqué selon les principes nazis durant 4 ans à l'école et dans les organisations liées à la Hitlerjudeng correspondant à son age. Il déclarera à plusieurs reprises que celui lui a pourri le reste de sa vie et qu'il a dû combattre cela à chaque instant de sa vie... Était-il un collaborateur parce qu'il connaissait par cœur les chants nazis appris durant cette période ? Il a avoué les connaitre encore quelques temps avant son décès.
Vous avez raison d'évoquer la complexité d'un T UNGERER, une figure très représentative des jeunes embarqués dans une entreprise de bourrage de crane dont ils souffrent jusqu'au bout. Je précise tout de même que ces chants militaires (Marschlieder) allemands étaient rarement "nazis", ainsi que vous l'écrivez. Saviez-vous qu'il a fait chanter lors de ses obsèques "Ich hatt einen Kameraden" ? En la cathédrale de Strasbourg ! Inimaginable il y a 30 ou 40 ans. J'y vois une autre caractéristique, s'il faut en trouver (je n'apprécie pas trop les généralisations), de l'Alsace : le goût de la provocation contrôlée. Mais provocation qu'il serait malvenu de concevoir de la part d'un "Hase" bien entendu !

Duc de Raguse a écrit :
Cette carte souffre d'un postulat initial qui me semble toujours erroné : dans celle-ci les Alsaciens(-Mosellans) sont par définition des "Allemands", ou germanophiles.
Ils ne le sont pas tous ! Effectivement c'est une carte qui ne concerne pas 100% de la population mais une minorité, la galaxie des comportements que je décris.
Je suis preneur de toute amélioration de la carte à la seule condition que le format reste raisonnable .... et sans oublier que mon but ultime est de forger un terme adéquat. C'est une belle aventure ce baptême !
Je n'ose avancer les "Alsaco-labos", manifestement trop JDesque (Pierma comprendra). Sauf que je n'ai pas mieux.
JD


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Message Publié : 26 Mars 2019 11:56 
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JARDIN DAVID a écrit :
Effectivement, même si cela ne répond pas à mon questionnement (et ne m'apporte pas d'éléments nouveaux), cela ne fait jamais de mal de procéder à quelques rappel, Léonard.
Je vous remercie pour cette sollicitude, mais dois-je vous rappeler que le dossier ne m'est pas inconnu ? Je peux ajouter qu'une partie de ma famille fut directement impactée, mais laissons là ces considérations personnelles.
Léonard59 a écrit :
Tomi Ungerer avait 9 ans en 1940, il a été éduqué selon les principes nazis durant 4 ans à l'école et dans les organisations liées à la Hitlerjudeng correspondant à son age. Il déclarera à plusieurs reprises que celui lui a pourri le reste de sa vie et qu'il a dû combattre cela à chaque instant de sa vie... Était-il un collaborateur parce qu'il connaissait par cœur les chants nazis appris durant cette période ? Il a avoué les connaitre encore quelques temps avant son décès.
Vous avez raison d'évoquer la complexité d'un T UNGERER, une figure très représentative des jeunes embarqués dans une entreprise de bourrage de crane dont ils souffrent jusqu'au bout. Je précise tout de même que ces chants militaires (Marschlieder) allemands étaient rarement "nazis", ainsi que vous l'écrivez. Saviez-vous qu'il a fait chanter lors de ses obsèques "Ich hatt einen Kameraden" ? En la cathédrale de Strasbourg ! Inimaginable il y a 30 ou 40 ans. J'y vois une autre caractéristique, s'il faut en trouver (je n'apprécie pas trop les généralisations), de l'Alsace : le goût de la provocation contrôlée. Mais provocation qu'il serait malvenu de concevoir de la part d'un "Hase" bien entendu !
[/quote]

Habitant en Alsace, j'ai lu ce qui concerne son enterrement, et les hommages qui lui ont été rendus. Je me permet de préciser que c'est lui qui évoquait des "chants nazis" et pas de chants militaires

JARDIN DAVID a écrit :
Duc de Raguse a écrit :
Cette carte souffre d'un postulat initial qui me semble toujours erroné : dans celle-ci les Alsaciens(-Mosellans) sont par définition des "Allemands", ou germanophiles.
Ils ne le sont pas tous ! Effectivement c'est une carte qui ne concerne pas 100% de la population mais une minorité, la galaxie des comportements que je décris.
Je suis preneur de toute amélioration de la carte à la seule condition que le format reste raisonnable .... et sans oublier que mon but ultime est de forger un terme adéquat. C'est une belle aventure ce baptême !
Je n'ose avancer les "Alsaco-labos", manifestement trop JDesque (Pierma comprendra). Sauf que je n'ai pas mieux.
JD
[/quote]

Très minoritaires. Les nazis ont été très vigilants sur les gens qu'ils autorisaient exercer des fonctions publiques en Alsace. Ils ne voulaient que de "vrais" nazis. On sait qu'il y eut des gens qui ont occupé des places en affichant un nazisme de façade. Mais, ils risquaient assez gros, car cela était considéré par les nazis comme une trahison.

Dans de nombreux villages, la fonction de chef de village fut dévolue à un notable local. Dans plusieurs cas, ces notables n'avaient pas franchement envie d'être identifiés aux nazis et eurent une tendance à refuser cet honneur. Ils revinrent souvent sur leur décision après que les autres notables, curé et/ou pasteur en tête, leur aient fait comprendre qu'il valait mieux quelqu'un d'honnête à ce poste qu'un nazillon nommé et qui ne servirait pas de filtre aux demandes des allemands. A ma connaisszance, aucun de ces notables ne fut inquiété après-guerre en tant que collaborateur


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Message Publié : 26 Mars 2019 12:39 
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J'attend le jour où on arrêtera d'appeler "chants nazis" des chants qui ont leurs racines dans l'histoire allemande ancienne ou européenne. Une petite liste faite au pied levé :
- "J'avais un camarade", poème de Uhland, mélodie de Silcher ( 19° siècle tous les deux)
- "Horst Wessel Lied", je vous accorde que les paroles sont nazis, mais la mélodie est du Français Méhul , auteur du Chant du départ.
-"Erika", "Drei Lilien", chants romantiques.
- Le fameux "Heili, heilo" chant de Lansquenets du XVII° siècle.
- Le chant de fidélité de la Waffen SS, les paroles sont certes nazis, mais la mélodie est un air de chasse français du 18° siècle.
Je trouve particulièrement primaire de qualifier ces compositions musicales de nazi, parce qu'elles ont été chanté pendant les douze années du III°Reich. Enfin, un autre exemple, la Bundeswehr chante encore les chants du répertoire traditionnel, mais pas ceux avec des paroles nazis, rassurez vous. Et on pouvait entendre les Français ignares s'offusquant d'entendre ces "chants nazis".

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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Message Publié : 27 Mars 2019 0:14 
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Faget a écrit :
J'attend le jour où on arrêtera d'appeler "chants nazis" des chants qui ont leurs racines dans l'histoire allemande ancienne ou européenne. Une petite liste faite au pied levé :
- "J'avais un camarade", poème de Uhland, mélodie de Silcher ( 19° siècle tous les deux)
- "Horst Wessel Lied", je vous accorde que les paroles sont nazis, mais la mélodie est du Français Méhul , auteur du Chant du départ.
-"Erika", "Drei Lilien", chants romantiques.
- Le fameux "Heili, heilo" chant de Lansquenets du XVII° siècle.
- Le chant de fidélité de la Waffen SS, les paroles sont certes nazis, mais la mélodie est un air de chasse français du 18° siècle.
Je trouve particulièrement primaire de qualifier ces compositions musicales de nazi, parce qu'elles ont été chanté pendant les douze années du III°Reich. Enfin, un autre exemple, la Bundeswehr chante encore les chants du répertoire traditionnel, mais pas ceux avec des paroles nazis, rassurez vous. Et on pouvait entendre les Français ignares s'offusquant d'entendre ces "chants nazis".


Bravo! super! Vous savez donc mieux que Tomi Ungerer ce qu'il a nommé des "chants nazis", vous faites comment ? Spiritisme ? Son fantôme vous a visité ? C’est bien de partir bille en tête, sabre au clair. C'est encore mieux de prendre le temps de la reflexion. Vous partez sur une assertion de David Jarsin. On en déduit que grâce à son aide précieuse, vous savez exactement ce que Tomi Ungerer désignait comme des chants nazis.... :rool:


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Message Publié : 27 Mars 2019 1:21 
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On peut s'appeler Tomi Ungerer, être un illustrateur de talent et quand même dire des conneries.
Vous ne m'avez pas démontré que la liste des œuvres musicales que j'ai citées étaient écrites par les Nazis à part le Horst Wessel Lied. Et même par honnêteté intellectuelle après avoir écrit mon post j'ai vérifié pour le Chant de fidélité que je ne connaissais pas et j'ai eu la surprise de voir que le texte est un poème d'un nommé Max von Schenkendorf de 1814. D'ailleurs je me demande si chez Beethoven et Bach il n'y a pas quelque chose que je n'oserai qualifier lol
Vous savez Leonardo quand on veut faire de l'humour il faut avoir un passé et faire le poids :!:

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Message Publié : 27 Mars 2019 1:33 
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Faget a écrit :
On peut s'appeler Tomi Ungerer, être un illustrateur de talent et quand même dire des conneries.
Vous ne m'avez pas démontré que la liste des œuvres musicales que j'ai citées étaient écrites par les Nazis à part le Horst Wessel Lied. Et même par honnêteté intellectuelle après avoir écrit mon post j'ai vérifié pour le Chant de fidélité que je ne connaissais pas et j'ai eu la surprise de voir que le texte est un poème d'un nommé Max von Schenkendorf de 1814. D'ailleurs je me demande si chez Beethoven et Bach il n'y a pas quelque chose que je n'oserai qualifier lol
Vous savez Leonardo quand on veut faire de l'humour il faut avoir un passé et faire le poids :!:


Ne prenez pas le problème à l’envers. C'est moi le premier qui ai cité le fait que Tomi Ungerer a dit qu'au seil de sa vie, il avait encore à l'esprit les chants nazis appris à l'école. Là, David Jardin a embrayé en faisant l'amalgame entre les chants "nazis" et les chants militaires allemands. Là-dessus, tel un chevalier blanc, vous avez déboulé avec toute une liste de chants militaires et en geulant qu'il est indamissibles qu'on les considère comme des chants nazis.

Alors, remettons les choses à l'endroit. Est-ce que vous savez si ce sont bien ces chants-là qu'évoque Tomy Ungerer ? Avez-vous la liste des chants que Tomy Ungerer a appris à l'école ou lors de son enfance en Alsace sous domination nazie ? Qui êtes-vous pour dénier à Tomy Ungerer de rapporter ces souvenirs d'enfance et la manière dont il a vécu cette période ?

C'est la nouvelle mode, nier ce que disent les gens, et cela sans la moindre preuve qui permette de dire queleurs allégations sont fausses ? Avez-vous fait l'effort de rechercher quels chants étaient évoqués par Ungerer ? Non, et vous ne savez que vous enfoncer en persistant dans votre erreur. SI vous désirez blanchir certains chants, amenez la preuve que ce sont bien ceux-là qu'évoque Tomy Ungerer. Parce que ce que vous énoncez, ce sont des banalités.

Dernier point, les chants dont vous faites la liste sont bien des chants bien plus anciens que le NSDAP. Mais, pour de nombreux témoins de l'époque, ils sont indisocianbles de ceux qui les reprennaient avec tellement d'entrain même dans des circonstances sordides. Dire et répéter que ce ne sont pas des chants nazis ne changera pas grand chose, car les nazis les ont pervertis. Le problème, ce n'est pas nous, c'est eux. Je vous invite à e=inventer une machine à remonter dans le temps et d'obtenir des nazis qu'ils ne chantent pas ces chants. Il est impossible de restaurer que que des évènements historiques ont pervertis. L'atténuer, peut-être. Mais on ne peut pas effacer l'histoire.


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Message Publié : 27 Mars 2019 8:22 
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Salluste
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On nage en plein HS mais la personnalité de T UNGERER est intéressante.
Je pense qu'il rirait bien de voir certaines doctes analyses. On peut le caractériser par deux choses : l'humour et la provocation. Ne l'oublions pas.
La cérémonie à la cathédrale est visible sur le site de FR3, y compris la reprise du vieux chant "Ich hatt einen Kameraden" dont il existe de multiples versions enregistrées aussi entre 1933 et 1944. Je ne m'en suis pas offusqué, j'ai juste noté qu'un tel récital n'aurait pas été apprécié il y a 30 ou 40 ans. Mais heureusement les choses évoluent ...
Ceci étant les observations de Faget sont pertinentes.
Ce qui me fait aussi observer que Léonard, en bon Alsacien, réclame un certain monopole de l'alsacitude ... attitude régionale classique. Les "Hase" ne peuvent pas comprendre !
JD


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Message Publié : 27 Mars 2019 9:23 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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La svastika est-elle un symbole nazi ?
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A Tomi Ungerer on peut opposer Philippe Husser. Instituteur né en 1862, il a tenu un journal de 1914 à sa mort en 1951 ultérieurement publié à l'initiative de son petit-fils Frank Ténot sous le titre : Un Instituteur alsacien. Entre la France et l'Allemagne, journal 1914-1951.

Philippe Husser s'est mentalement soumis à tous les régimes ayant gouverné l'Alsace durant sa vie, y compris au régime nazi. La langue dans laquelle il écrivait était la langue officielle, selon les temps soit l'allemand soit le français. Dans son journal l'expression Nos troupes désignait l'armée du pouvoir en place : l'armée française jusqu'à l'armistice de juin 1940, puis la Wehrmacht et enfin de nouveau l'armée française après la Libération.

Collabo Philippe Husser ? Son petit-fils a dit de lui : Mon grand-père était profondément légitimiste.


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