Aetius1 a écrit :
Je ne suis pas de cet avis ; les nazis ont toujours su louvoyer avec l'Eglise .
L’Église française en particulier a été assez "tolérante" pour ne pas dire plus ...
Vous connaissez
Monseigneur Piguet évêque de Clermont ? C'est le seul évêque français déporté, mais il n'aurait pas du être le seul, sauf que les nazis ont reculé. SI vous lisez la page Wikipedia qui lui est consacrée, vous lirez ceci :
Citer :
Le 9 septembre, Gabriel Piguet arrive au camp de Dachau où il reçoit le matricule 103.001. Après un séjour de deux semaines au Revier, il est dirigé sur ce qu'on appelle la « baraque des prêtres », en fait un ensemble de quatre baraques hébergeant quelque 1500 prêtres provenant de toute l'Europe, mais surtout polonais ou allemands. Il passe trois jours au bloc no 28 avec les Polonais avant d'être transféré au bloc no 26, avec des prêtres allemands, ce qui est alors ressenti très douloureusement par les prêtres français. Les conditions de vie au bloc no 26 n'étaient pas aussi dures que dans les autres baraques, et a fortiori, que dans l'ensemble du camp.
Or, il y avait au bloc no 26 un séminariste allemand du nom de Karl Leisner, dont l'état de santé était très faible et qui avait fait part de sa volonté d'être ordonné prêtre avant de mourir. Ses camarades avaient fait toutes les formalités en demandant les autorisations nécessaires à l'évêque de son diocèse d'origine, von Galen, et de celui du diocèse de Dachau (Munich), le cardinal von Faulhaber. Il ne manquait que la présence d'un évêque à l'intérieur du camp pour pouvoir procéder à l'ordination. Une telle cérémonie ne peut avoir lieu qu'à l'insu des Allemands. Gabriel Piguet se laisse finalement convaincre de procéder à une action illégale. L'ordination de Karl Leisner qui a lieu le 17 décembre 1944 est un moment d'intense émotion pour tous les prêtres qui participent à la cérémonie. Karl Leisner dit sa première messe le 26 décembre 1944. Il réussit à survivre jusqu'à la Libération du camp, mais s'éteint le 12 août 1945. Il a été béatifié en 1996 par le pape Jean-Paul II.
Citer :
Tout ceci me fait dire,que si le Pape avait clairement dit "non",
Ca aurait clairement retiré d'une part des argumentaires ambigus et fort utiles aux nazis,
et ça aurait d'autre part forcé les croyants "hésitants" à choisir leurs camps .
Ca n'aurait certainement pas causé une explosion,mais une faille.
Et avec le temps,une faille devient une brèche ...
Une des erreurs que l'on peut reprocher à l’Église, mais aussi aux Églises protestantes, c'est d'avoir voulu maintenir le dialogue en espérant qu'ils pourraient influer dans le bon sens plus que s'ils rompaient tous liens. Effectivement, ils ont pu avoir une influence modératrice, mais somme toute assez faible. Et pas mal de couvents, abbayes, monastères, églises, ... purent cacher les juifs en nombre assez conséquents pour qu'un nombre assez importants d’ecclésiastiques soient nommés Justes parmi les Nations. A notre époque de communication, on a tendance à leur reprocher de ne pas avoir faits de gestes symboliques, mais forts qui aux mieux n'aurait rien changé et au pire auraient retiré à un tas de personnes un abri qui s'est relevé sûr puisqu'il leur a permis de fuir.
Ah oui, le pape en grand habit lançant l'Interdit sur l'Allemagne nazie ou excommuniant Hitler et ses séides, çà aurait eu de la gueule. Pour quelle efficacité ? Presque nulle sûrement. Mais, de nos jours, ce n'est pas l'efficacité qui est prise en compte, mais le buzz médiatique que l'on suscite.