Francky Stan a écrit :
Ce sont des troupes espagnoles, républicaines ET anarchistes, qui entrent les premiers dans Paris, sous le commandement du Capitaine Drone, la veille de l'entrée de Leclerc. Ils constituent la 9e compagnie de la 2e DB (régiment de marche du Tchad).
Arrivés dans le XIIIe arrondissement par la porte d'Italie et remontant notamment la rue Nationale (ou figure une plaque en l'honneur du capitaine), ils sont les premiers à atteindre l'Hotel de Ville, le 24 aout au soir.
Beaucoup poursuivirent les combats jusqu'en Allemagne et certains accompagneront Leclerc en Indochine.
La référence est Evelyn MESQUIDA, La Nueve, 24 aout 1944, Cherche Midi ed., 2011, avec témoignages.
Cela personne ne le conteste. Mais quand on prend l'ensemble des espagnols en France durant cette période, ou l'ensemble des italiens, des maghrébins, des ... on se retrouve dans les cas signalés par Loic. La majorité sont en France pour des raisons économiques et ils vont se comporter comme la majorité des français : ils vont essayer de vivre dans cette période difficile le mieux possible. Et parfois, survivre est un travail à plein temps. Il y a des minorités qui vont s'engager pour la défense de la France, donc dans la Légion Étrangère, dans un premier temps. Il y a ceux qui sont impliqués dans le milieu ouvrier français et qui vont en suivre les vicissitudes. Et il y a ceux qui vont se retrouver, pour diverses raisons du coté des collaborateurs. Mais, il s'agit aussi de minorités.
Après guerre, certain groupes trouveront avantages à héroïser la participation à la Résistance, à la Libéralisation de la France. Oui, la Nueve était composé essentiellement de réfugiés espagnols. La première jeep à arriver devant l’Hôtel de ville est celle du commandant de la Nueve : le capitaine Drone. A son bord, un officier français, le capitaine Drone, ancien administrateur colonial, un officier espagnol ancien journaliste et un chauffeur arménien. Oui, la France doit s'enorgueillir que des gens venus de toute la Terre ont risqué leurs vies pour nous libérer de la Barbarie nazie. Mais, ce n'est pas les rabaisser que de rappeler la réalité des choses. Dans un camp, comme dans l'autre, ceux qui se sont engagés sont une minorité.
Et cela est aussi valable pour les émigrés présents en France. Ceux qui avaient fuit des régimes fascistes eurent naturellement tendance à s'engager dans la lutte du coté opposé à Vichy et aux allemands. Mais, certains restèrent ou cherchèrent à rester en-dehors de tout cela. Tandis que la majorité des émigrés pour des raisons économiques continuèrent à vaquer le plus tranquillement possible à leurs occupations. Et comme pour certains, ils étaient des coupables tout désignés, ils cherchèrent d'autant plus à ne pas se faire remarquer.
Après guerre, comme je l'ai déjà dit, pour diverses raisons, on mis en avant ceux qui avaient participé à toutes les formes de lutte contre les nazis et contre Vichy.