Concernant un vieux debat (encore un), peu goûté à l'époque: encore un "what if"...

J'avais avancé que Vichy avait préparé un plan d'attaque de la zone occupée, principalement au sud de la Loire (ce qui nous remettait dans la situation du 16 juin 40).

J'avais cité Amouroux, sans pouvoir en dire plus.

Voici:

"Le colonel Revers préparera, en mars-avril 1941, un plan de libération du port de La Pallice, près de La Rochelle; plan qui devait être exécuté par les divisions de Clermont, Chateauroux, Limoges et Toulouse, dans la perspective d'un débarquement allié, auquel on tendrait la main."

Henri Amouroux, "Quarante millions de Pétainistes", Robert Laffont.

Ce plan, sans l'aide des Alliés, n'avait aucune chance de réussir et la France aurait été entièrement envahie.

En Mars-Avril 1941, l'Allemagne était encore en pleine expansion, et un débarquement Allié aurait conduit à un désastre.

Cela ne fait que montrer la tendance du gouvernement de Vichy sous Pétain : Pétain n'étant pas tellement pro-Allemand, à la différence de Laval.
Bref, élaborer un tel plan lorsque l'avenir de l'Angleterre est encore compromis est un peu osé.
C'est à se demander si les Français sous-estimaient leurs envahisseurs.

Par la suite, sous Laval, leur tendance aura totalement changée. Les batteries côtières de Toulon avaient ordre de tirer sur les Alliés si ceux-ci se présentaient. (Avant le plan Attila.)

Précisément. Il ne pouvait être appliqué qu'en fonction d'un débarquement américain. Mais, en étant optimistes, certains au sein de l'armée d'armistice croyaient peut-être au débarquement d'une dizaine de divisions britanniques...


Absolument: c'est un "kriegspiel", tout au plus...


C'est une réponse. Ce qui explique pourquoi on passe ce fait sous silence...


Je ne pense pas: ceci prouve qu'il existait -chez une majorité d'officiers- une volonté de revanche !


Oui, malheureusement. Ou du moins, Vichy aurait appliqué l'adage de Weygand: "si les Alliés se présentent avec moins de dix divisions, je les jette à la mer; s'ils arrivent avec vingt divisions, je les accueille à bras ouvert...

Ceux-là avaient peut-être oublié un peu trop vite Dunkerque. (Neuf mois plus tôt.)

Au sein de l'armée aussi il y avait les pro-collaborations et les pro-Alliés. (Pour parler du même exemple : Darlan et Laborde, le premier étant Ministre de la Marine passé à "l'ennemi" alors que le second -chef de la Flotte de haute-mer- ne daigna pas rejoindre les Alliés bien au contraire ; et préféra saborder sa Flotte.)
On peut citer Auphan qui remplaça Darlan et continuera à s'entretenir avec ce dernier par câble secret lorsque Darlan passa outre-méditerranée.

Avez-vous lu Les plus grandes batailles navales de la Seconde Guerre Mondiale, de Jean-Jacques Antier ? (Recueil en deux tomes de ses précédents livres.)

Hum... Je ne pense pas qu'ils attendaient un possible débarquement en 1941, mais plutôt pour 1942. Cela dit, je pense que les services secrets de Vichy avaient des infos sur une probable offensive allemande contre l'URSS et que le "GQG" de l'époque envisageait seulement de tirer les marrons du feu, "au cas où"!


En fait, je pense que la tendance "pro-alliés" était largement majoritaire, y compris au sommet de la pyramide, du moins à compter d'octobre 1940 quand tout le monde comprit que la guerre allait durer... Et cela jusqu'à avril 42, quand Laval reprit le pouvoir !

Je suis de votre avis.

Ce n'est plus de la prospective, c'est une fadaise énorme...
Avec quoi messieurs vouliez-vous ce type d'opération en 1941 ? Avec l'armée d'armistice qui n'avait ni chars, ni avions ? Avec des Anglais se remettant à peine de ses blessures ? Avec une Wermacht qui venait de verrouiller toute l'Europe centrale et orientale et qui taillait en pièces la ridicule VIIIème armée en Lybie ?
Par ailleurs j'observe que ceci reste tenace :


Parce que sous Darlan et Weygand, quand on proposa les aérodromes de Syrie et des soldats français à Hitler, ainsi que des convois maritimes, on faisait quoi ?
Une réelle politique d'alliance... c'est vrai que pour un débarquement allié, on n'y aurait un peu moins cru !
Si vous voulez être objctifs et corrects rendez à César ce qui est à César !

duc de Raguse.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

La suite se trouve ici :
http://passion-histoire.net/viewtopic.php?t=2247

Je vous propose de continuer le débat sur le plan du Colonel Revers à partir d'ici.