Skipp a écrit :
Alceste a écrit :
Parmi les bourreaux d'Oradour sur Glanne il y avait plusieurs malgré nous alsaciens.
Il me semblait avoir lu que les bourreaux d'Oradour étaient les SS et que... l'on ne pouvait pas trouver de malgré nous parmi les SS.
Il aurait donc s'agit de volontaires. Infos ou intox ?
Intox. Mais, le gauleitner Wagner a décidé en 1943 que 50% des incorporés alsaciens seraient désignés "volontaires" pour combattre dans la
waffen-SS. On peut donc prétendre que "tous" les waffen-SS avaient le statut de "volontaires", même si certains avaient été des volontaires désignés d'office et avaient été sélectionnés sur des critères de tailles, de physique et de couleurs de cheveux. J'avais lu le témoignage d'un malgré-nous qui se félicitait d'avoir été le plus petit de sa classe, c'est grâce à cela qu'il n'avait pas été "volontaire" pour être incorporé dans la
waffen-SS.
Il faut aussi tenir compte que plusieurs des "bourreaux" d'Oradour avaient fait tout leur possible, malgré leur appartenance à une unité où la non-obéissance immédiate à un ordre d'un supérieur était passible du peloton d’exécution a faire tout leur possible pour diminuer le bilan humain. C'est le cas de sentinelles postés aux abords du village et qui avaient reçu l'ordre de tirer à vue sur les civils qui se dirigeaient vers le village et qui, en leur parlant en français, avaient réussi à les dissuader de se rendre à Oradour. Si cet acte avait été rapporté à leurs supérieurs, ils en auraient subi les conséquences.
L'histoire, vue coté alsacien, est nettement plus complexe que ne le prétendent certains. Parmi les alsaciens du procès de Bordeaux, il n'y avait qu'un engagé volontaire, tous les autres l'avaient été suite à leur incorporation. Incorporation de force qui a aussi été reconnue comme étant un crime de guerre. La complexité d'Oradour vient du fait que des gens qui ont été victimes d'un crime de guerre, l’incorporation de force, ont été contraints de participer à un autre crime de guerre, le massacre des habitants d'Oradour Pour certaines personnes, seules les victimes d'Oradour sont des victimes. Mais, essayez de vous mettre à la place d'un jeune de 16/17 ans qui sait que s'il déserte, s'il s'évade, sa famille toute entière, tous les gens de sa famille vivant sous le même toit que lui au moment de son incorporation seront déportés vers l'Est. Tout en sachant qu'il y a de fortes chances pour qu'il soit tué au combat pour un régime qu'il honni. Quand on fait le bilan des victimes, il ne faut pas les mettre dans des plateaux différents de la balance en retranchant les unes aux autres ou en donnant plus d'importances aux une ou aux autres. Les massacrés d'Oradour et les Malgré-nous qui ont été contraints de participer à ce massacre sont autant de victimes d'un régime inique qui broyait des vies sans états d'âmes.