Bonjour,

Je m'interroge sur les rares cas de juifs protégé par les nazis.

1-Le médecin de la famille d'Hitler
Par faveur spéciale du Führer, le Dr Bloch ne fut pas déporté avec les autres Juifs autrichiens.
En 1942, il obtint son visa pour l'étranger, gagna les Etats-Unis.

2-Les juifs du Reich
Dans La chute de Berlin, Anthony Beevor parle de quelque chose comme "les juifs du Reich" (je n'ai malheureusement pas noté le passage). Ce serait des juifs qui ont aidé le Reich (Beevor cite les jeux olympiques) et qui pour cela ont été protégé.
De mémoire, c'est la première et unique fois où j'entends parler de ces juifs du Reich. Et je n'ai rien trouvé sur le net. Si vous en savez plus...

3-Erhard Milch
N°2 de la Luftwaffe, maréchal, Erhard Milch aurait un père juif. Des rumeurs circulaient, ce qui amena sa famille à subir une enquête de la Gestapo. Göring trouva la solution en persuadant la mère de Milch de signer une déclaration sous serment déclarant que son mari n'était pas le vrai père de Erhard.
Sait-on si le père de Milch était effectivement juif ?
Peut-on imaginer que Hitler ne soit pas au courant de la solution de Goering (difficile à croire, mais si peu de gens au courant...) ?

Hitler s'est-il déjà exprimé sur l'exception du Dr Bloch ? Sur d'autres cas ?
Milch a-t-il été considéré -une fois la solution de Goering mise en place- par tous comme un bon aryen ou bien trainait-il son ascendance derrière lui ?

Mon questionnement se porte essentiellement autour de la cohérence nazie, de leur cohérence selon eux. Pour cela, je suis preneur d'informations et de point de vue.

Vous le savez peut être déjà mais Goering aurait dit un jour "C'est moi qui décide qui est juif"

Cela correspond peut être avec la notion d'Ehrenarier, aryen d'honneur. Il faut que je creuse un peu plus cette notion qui me parait floue.

J'ai trouvé une autre personne qui été "aryanisée" par Hitler lui-même il s'agit de Stéphanie zu Hohenlohe-Waldenburg-Schillingsfürst .

J'ai trouvé ceci, à tout hasard.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Aryen_d%27honneur

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Il y a quelques données dans le lien wikipédia, mais il est dit que Milch était aryen d'honneur, ce qui parait contradictoire avec la "solution de Goering".
La biblio de l'article ne comporte que des titres en allemand, ce n'est pas pour moi...
En tout cas si Milch était aryen d'honneur alors beaucoup de monde savais. Donc Hitler.

Je n'arrive pas à comprendre ce comportement de la part de Hitler qui a mené sa folie au bout de sa logique. Il a choisi son idéologie plutôt qu'un certain pragmatisme (fuite ou extermination de cerveaux, moyens ferroviaires pour les déportations, ...). Comment a-t-il supporté de fréquenter Milch ? (et de le nommer maréchal). Il y a un truc que je ne comprends pas.

De la part de Goering, pas de surprise, cela correspond plutôt au personnage comme le rappelle la phrase cité par Théodare. Il parait qu'à Carinhall (grande propriété de Goering), il n'y avait pas de salut nazi (il me semble que c'est dans la biographie de Kersaudy). Mais Hitler ?

Le salut militaire traditionnel a été remplacé par le salut nazi dans toute l'armée après l'attentat du 20 juillet 1944.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Sauf erreur de ma part, Heydrich détenait des informations généalogiques propres à déstabiliser quiconque de la sphère au pouvoir
je n'ose évoquer le Führer lui-même

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

Et Canaris, chef de l'Abwehr, le service secret de la Wehrmacht, en possédait sur Heydrich, ce qui aurait pu lui éviter bien des ennuis si Heydrich n'avait pas été victime d'un attentat à Prague en 42.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

il y a aussi le pianiste Arthur Schnabel . Hitler possédait et adorait ses interprétations de beethoven il était pourtant juif mais il l’a grâcié !

Je crois que c'est Himmler qui s'était plaint que "chaque bon Allemand avait son bon Juif" : OK pour haïr les Juifs en globalité, mais chacun connaissait une "exception" qu'il ne fallait pas embêter parce que "lui c'est quelqu'un de bien"
C'était un problème pour Himmler car à écouter tout le monde, on finissait par laisser tous les Juifs en paix, ce qui n'était pas le but recherché.

Donc globalement, les dirigeants nazis étaient comme tous les Allemands tels que s'en plaignait Himmler : les Juifs sont tous de la vermine, mais mon vieil ami ou celui que j'admire personnellement, on va dire qu'il n'est pas "vraiment" Juif
J'imagine qu'il y a aussi une simple question de pouvoir et de privilège personnel : moi, dignitaire nazi, je suis suffisamment important pour protéger des individus contre les persécutions. Chaque dignitaire a protégé des Juifs, Hitler le premier. Goering était plus pragmatique, surtout attaché à son confort personnel, probablement plus "ouvert" que les autres (son cercle de relations ne se limitait pas à une poignée de nazis, il avait vécu en Suède par exemple), pas étonnant qu'il sorte son fameux "C'est moi qui décide qui est Juif". Après tout, il adorait "l'art dégénéré"

Pour les dossiers que chaque dignitaire possédait sur des origines juives de leurs collègues, voire de Hitler lui-même, cela faisait partie des rivalités soigneusement entretenues par Hitler au nom du "diviser pour régner". Mais j'avais lu que, au moins pour Hitler, le dossier que Himmler avait sur lui (il me semble que c'était bien lui) était très largement bidon, ne reposant que sur des rumeurs, sans la moindre preuve. Un truc inexploitable.
Précisons que le dossier d'Himmler n'était pas pour menacer le Führer mais pour connaître les potentielles menaces (je ne vois pas qui parmi les principaux dignitaires nazis aurait eu l'idée de menacer Hitler)

Toujours sur Hitler, dès avant son arrivée au pouvoir, ses opposants l'ont "accusé" d'avoir des origines juives, histoire de le discréditer. Une rumeur sans fondement lié à l'identité inconnue de son grand-père paternel, qui aurait pu être Juif (ou Papou, si on va par là). Apparemment, Hitler lui-même n'a jamais eu la moindre interrogation là-dessus, contrairement à Heydrich qui a personnellement souffert de "l'accusation" d'avoir un grand-parent juif (d'après Wiki, c'était faux, mais la rumeur existait notamment parmi ses rivaux)

Bref, en résumé : les dirigeants nazis étaient comme tous les racistes, ils distinguaient les "mauvais" étrangers et les "bons" qu'ils connaissaient personnellement. Parce qu'en fait, tout est toujours une question de privilège personnel...

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Le secret de la tactique, c'est dix contre un, et par derrière ! Tout le reste n'est que littérature.
(un professeur de l'Ecole Supérieure de Guerre, années 30)

Bonjour.

Il semble, d'après wiki, que Fritz Bayerlein bénéficia d'une dispense de Hitler quoique "mishling".

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fritz_Bayerlein

Bonjour,

La très bonne bio de David Cesarani sur l'itinéraire d'Adolf Eichmann est très éclairante sur ce sujet.
Lorsque que l'immigration forcée était envisageable en dehors des territoires occupés, les Nazis ont utilisé les membres influents au sein des différentes communautés juive dès le début.
D'ailleurs Eichmann fit ses premières armes au sein de la SD en territoire Autrichien rattaché au Reich, en libérant les juifs qui lui étaient utile, pour déclarer plusieurs années après lors de son procès, qu'il a œuvré pour la cause sioniste.
Ces relais tel que l'avocat josef Lowenherz subirent une impitoyable pression de sa part.
Eichmann réédita le même modus operandi en Tchécoslovaquie.
Les exceptions juives faites par les Nazis ont donc été majoritairement opportunistes.

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> Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel.
( Jean Jaurès )

Et Himmler n'a pas été le dernier à jouer ce jeu-là quand sa petite personne était en cause. Son thérapeuthe Felix Kersten a obtenu de lui des dizaines de milliers de vie sauvées. Kersten marchandait en lui disant que c'était plus fort que lui: ses massages n'étaient pas efficaces quand il y avait de tels désaccords entre eux.

Bonjour,

Je suis en train de lire le roman "La liste de Kersten" sur le médecin d'Himmler, Félix Kersten.

Il a réussi à faire libérer des milliers de prisonniers juifs des camps de la mort grâce à ses relations avec Himmler et d'autres dignitaires nazis.

Excellent roman,je vous le recommande vivement.

Vous nous direz si c'est mieux que le célèbre "les mains du miracle" de Kessel.

J'espère que le mot "roman" n'induira personne en erreur: il s'agit de faits réels!!!