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Message Publié : 17 Juin 2013 11:24 
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Jean Mabillon
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Il est curieux de voir pour certains une régression par rapport à ce qui était prévu pour l'offensive Pétain vers la Ruhr et décommandée par Foch :une masse de 800 chars accompagnant l'infanterie,il est vrai ,mais les Renault ne faisaient que du 8km/h.,le tout étant précédé par l'aviation intervenant directement sur le champ de bataille en opérant en rase-motte ......


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Message Publié : 17 Juin 2013 13:02 
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Sir Peter a écrit :
Il est curieux de voir pour certains une régression par rapport à ce qui était prévu pour l'offensive Pétain vers la Ruhr et décommandée par Foch :une masse de 800 chars accompagnant l'infanterie,il est vrai ,mais les Renault ne faisaient que du 8km/h.,le tout étant précédé par l'aviation intervenant directement sur le champ de bataille en opérant en rase-motte ......


Exact. EN 1918, Pétain est l'un des promoteurs de la force mécanique, détail effacé depuis par pas mal d'historiens. Dans les années 30, les militaires comprennent que les idées pacifiques ont la faveur de la population française. De plus, la démographie est en défaveur de la France par rapport à l'Allemagne. Donc, les militaires conçoivent cette idée d'une armée à 3 vitesses : un fer de lance blindé et fortement armé devant occuper les forces d'invasions, une ligne fortifiée devant empêcher l'invasion de la partie "utile" de la France. Et au milieu des troupes devant occuper l'espace. Les militaires français sont conscient qu'ainsi ils ne peuvent pas gagner la guerre, mais dans leur esprit, il est impossible à la France des années 40 de gagner une quelconque guerre en Europe. Et dans leur esprits, c'est la faute aux français et à leurs idées pacifistes, à leur envies de congés payés, de 40 heures, de ... Or, ils sont convaincus que l'Allemagne de Hitler attaquera la France tôt ou tard.

Le salut ? Ils pensent que les américains arriveront tôt ou tard à la rescousse, comme la cavalerie dans les western des années 50. Il faut donc tenir jusqu'à l'arrivée et la montée en puissance des américains. Ils taillent leur armée pour cette stratégie en tenant compte des leçons de 1918. La ligne Maginot ? C'est des tranchées de luxe faites pour dorloter le peuple pendant que les vrais militaires vont aller guerroyer dans la zone de manœuvres délimitée au nord-ouest du pays. Ce n'est ni la stratégie qui avait cours en 1914, ni celle de 1918. Ils ont donc bien tenus compte des enseignements de la guerre précédente en refusant le combat dans des systèmes de tranchées improvisées à la hâte.

L'EM a donc demandé, et obtenu, des moyens mécaniques correspondant à cette vision. Il est vrai que quelques détails pêchaient. Comme les transmissions entre les blindés, ou l'interaction entre les unités de blindés et l'aviation. Ce qui comptera beaucoup.
Ils auront aussi quelques problèmes logistiques, ce qui est aberrant quand on pense qu'ils avaient conçu de mener une guerre qui devait les entraîner à moins de 200 km de leurs bases et qu'ils ne seront pas en capacité de fournir des munitions ou des armes à des unités sur leur propre territoire national.

Plus l'aventurisme des hommes politiques qui leur demanderont d'aller à l'encontre des allemands sur la frontière néerlando-allemande, alors qu'ils ont une armée qui n'est pas taillée pour cela. Une des grosses erreurs est d'avoir accepter la proposition des politiques, alors qu'ils savaient que l'armée n'avait pas été conçue pour cela.

Bref, ils mettent en place une certaine stratégie qui peut sembler cohérente et ils en appliquent une autre. Et justement, pour appliquer cette autre stratégie, il aurait fallu des armées taillées sur le modèle promu par de Gaulle ou par le général d'Estienne. Là, ce sont des armées conçues pour conquérir du terrain. Or, je le répète, la stratégie mise en place est une stratégie défensive et d'attente.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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Message Publié : 17 Juin 2013 15:45 
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Eginhard
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Si la France a été précurseur dans l'arme blindée, notamment par le biais des généraux D'Estienne et Fayolle, mais dès 1920, l'artillerie d'assaut est rattachée à l'infanterie. D'Estienne, inspecteur des chars de combat jusqu'en 1923 ne pourra faire accepter un corps de 100 000 hommes équipé de 4 000 chars de combats et de 8 000 autres véhicules. De Gaulle reprendra son idée dans "Vers l'armée de métier", en 1934. Un Weygand, chef d'état-major en 1930-31 fut à l'origine de la constitution d'une Division Légère Mécanisée, un Gamelin s'interrogea sur la pertinence des crédits alloués aux fortifications, en 1936. Si les généraux ne sont pas hostiles à toute modernisation, ils restent cramponnés sur les leçons de la Grande Guerre, avec l'infanterie comme reine de la bataille. D'ailleurs les instructions sur l'emploi tactique des unités (IGU) sont révélatrices de l'inertie de la pensée militaire. L'IGU21 et, 15 ans plus tard, l'IGU36, indiquent que "l'infanterie est chargée de la mission principale au combat", alors que la première panzerdivision vient d'être créée un an auparavant. Le char, dans cette perspective, demeure toujours un moyen d'appui au service de l'infanterie. Philippe Naud parle d'une période de sclérose de la pensée militaire française, entre 1920 et 1936. A partir de 1936, la motorisation s'accélère, avec la création de la deuxième DLM, en 1937 et de la 3eme, en 1939. Les divisions cuirassés seront constituées en janvier 40, mais ça sera bien trop tard.
En conclusion, la pensée militaire française "officielle" a toujours consacré l'infanterie comme la reine des batailles, les chars n'étant vus que comme des forces d'appui à son action.
(Source: Les blindés français, de Philippe Naud, in Vae Victis n°62, mai-juin 2005, pp20-29.)

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Message Publié : 17 Juil 2013 4:38 
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Une polémique entre Annie Lacroix-Riz et Jean-Jacques Marie, un historien trotskyste, auteur d'un Staline assez féroce pour le géorgien.

http://reveilcommuniste.over-blog.fr/article-annie-lacroix-riz-repond-a-l-historien-trotskyste-jean-jacques-marie-biographe-de-staline-55479078.html

Par son positionnement idéologique, ALR milite au PRCF, scission du PCF, qui veut réhabiliter le personnage de Staline. Ici, ALR se frite avec Marie car elle cautionne les accusations de complot désignant les accusés des procès de Moscou. D'ailleurs, comme je suis en train de lire une bio du facétieux Vychinski, accusateur public lors des procès de Moscou, j'ai trouvé cette phrase assez incongrue, dite lors du procès contre le Centre terroriste Trotsko-zinovieviste, en août 1936, qui allait envoyer dans l'autre monde Zinoviev et Kamenev. Après avoir traité les accusés de "chiens enragés", de "crapules" et autres joyeusetés, Vychinski se fit un peu poète en traitant les accusés de" méprisables aventuriers qui tentent d'écraser, sous leurs pieds sales, les fleurs odorantes de notre jardin socialiste" ! :mrgreen:

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Message Publié : 20 Juil 2013 9:11 
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Annie Lacroix-Riz pense qu'il y avait un vrai complot des maréchaux contre Staline dont les agents auraient été August Kork, commandant de la garnison de Leningrad et l'attaché militaire à Londres, un certain Putna Pages.395-401 , Annie Lacroix-Riz constate que les archives diplomatiques françaises et anglaises parlent de la culpabilité de Toukhachevstki (donc si les deux convergent dans leur analyse, c'est qu'il y a anguille sous roche .... Il ne viendrait pas à l'idée, à l'historienne, que, peut-être, les services secrets soviétiques ont mené une opération d'intoxication pour justifier l'élimination du maréchal !) et elle ajoute que le compte-rendu du procès du Maréchal et de ses acolytes de 1937-1938, par leur cohérence rend improbable le "par coeur" ... et elle ajoute que les éventuelles tortures infligées aux accusés n'infirment pas les recoupements qui impressionnèrent les diplomates contemporains !
Arcadi Vacksberg dans Vychinski, le procureur de Staline, Albin Michel, 1991,évoque ce procès dont l'instruction a été bouclée dans un temps record. Le procès n'a duré qu'un jour (sic !) ce 11 juin 1937, à huis-clos et les accusés ont été exécutés sur le champ. Sur les 8 maréchaux du jury, 5 furent fusillés, par la suite. En 1956, l'ex-chef de prison de Lefortovo , un certain Zimine fit une déposition concernant la préparation des accusés. Il témoigna que Beria, Merkoulov et Koboulov torturèrent les accusés et que l'oeil du Maréchal Blücher fut crevé (page 118).
Outre le fait que l'on sache que la torture fut monnaie courante dans les pratiques du NKVD, pour extorquer des aveux imaginaires, le procès des maréchaux n'a pas donné lieu, comme dans ceux de Kamenev/Zinoviev, Piatakov/Radek ou Boukharine/Rykov, à un procès spectacle. Le procès ne dura qu'un jour, ce qui est extrêmement court pour une accusation de trahison et d'intelligence avec l'ennemi concernant des officiers supérieurs et eut lieu à huis-clos, peut-être parce que l'état physique des accusés ne pouvait être présenté en public. Certains affirmèrent même que le procès n'eut jamais lieu et fut une reconstruction à posteriori du régime pour donner un semblant de légalité à ces exécutions.

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Message Publié : 26 Avr 2014 12:16 
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Thucydide
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Bonjour,


J'espère qu'on ne m'en voudra pas de remonter un vieux topic… Je n'ai pas lu le livre et je cherchais une critique un peu poussée pour savoir si il fallait ou non perdre son temps à le lire. J'apporte une petite contribution concernant la citation qui accuse Huntziger d'avoir laissé passé les Allemands.

Citer :
« "d'après un député français alors officier de l'Etat-major du général X : le 20 mai, à deux heures du ma tin, le général X réunit ses officiers et leur dit : « Nous tenons. Nous n'avons pas cédé un pouce de terrain. Mais les allemands ont percé à côté de nous. Le front est rompu, nous pouvons le retourner. Changez immédiatement le dispositif du corps d'armée. Je vous donne quatre heures pour faire face non plus au Nord mais au Nord-Ouest ».
Pendant deux ou trois jours il ne se passe rien de notable. Mais le général X fut limogé par Huntziger et remplacé par le général Paul-André Doyen. Nous n'y comprenons rien. On limogeait le seul chef qui avait tenu. Au contraire, dans le secteur voisin, c'était la retraite anticipée. Nous nous étions étonnés de voir pendant toute la drôle de guerre on n'avait rien fait pour mettre le secteur le secteur Y en état de défense. Au contraire (p.548) dans notre secteur, celui du général X, on avait prolongé la Ligne Maginot, etc.

Après le 20 mai, nous restâmes sans nouvelle de Huntziger. Nous supposions qu'il avait quitté ses troupes, que peut-être il avait fait l'objet d'une sanction. Aussi bien derrière Huntziger, il n'y avait rien, les allemands pouvaient passer ils voulaient. Huntziger avait dans son état-major l'écrivain Henri Massis, qui par la suite fut un des conseillers de Pétain à Vichy. Il était considéré comme un grand homme par les éléments cagoulards. »


Accusation extrêmement grave ! Ça mérite de s'y attarder… Et de prendre des pincettes, vu que c'est le témoignage d'un anonyme ! Annie Lacroix-Riz a t-elle fait un minimum de vérifications ? Comme remarqué précédemment il n'est pas difficile de trouver le nom du général X : c'est le général Rochard qui commandait le XVIIIe CA. Même sans internet, il y a le SHD à Vincennes c'est pas très loin de là où elle enseigne(ait ?).

Même sans avoir le nom, il y a la date des événements cités : 20 mai 1940 (ce qui est bien la date vers laquelle Rochard a été relevé). La percée de Sedan touche Huntziger le 13 au 15 mai. Après son secteur n'est plus que secondaire. S'il a sciemment laissé passer les Allemands, ça n'a pas eu d'incidence sur le cours des opérations qui est déjà sérieusement compromis. Alors si c'est sous-entendu que c'est Huntziger qui aurait permis à la conspiration d'atteindre son but, faire perdre la bataille, c'est un peu raté. :rool:

En plus, le corps du général Rochard (aile droite de Huntziger) n'est pas touché par la percée de Sedan qui touche la gauche du corps de Grandsart (aile gauche de Huntziger). Un peu normal qu'il ait moins souffert que son voisin.

Ensuite, le général Rochard tenait-il si bien que cela, ne cédant « pas un pouce » ? Et bien non, il perd l'ouvrage de La Ferté le 19 mai, premier ouvrage de la ligne Maginot à tomber. Un fait plutôt spectaculaire, qui pourrait au passage expliquer le fait que Rochard ait été relevé de son commandement…

Encore un autre point, Huntziger aurait disparu… Il est pourtant bien connu qu'il a été promu au commandement d'un groupe d'armées !

Dernier chose, ce n'est sûrement pas Rochard qui a dû décider du prolongement de la ligne Maginot, qui a été décidé pendant la seconde moitié des années 30, c'est le genre de décision qui a dû être fait au sommet de l'armée, par le conseil supérieur de la guerre par exemple. Il s'agissait de barrer le débouché d'Arlon, une trouée à travers les Ardennes… Alors que Sedan était considéré protégé par la forêt des Ardennes.

Je trouve ça quand même assez scandaleux qu'un tel témoignage semble avoir été pris au sérieux par une historienne, témoignage diffamatoire totalement gratuit (anonyme d'un homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui…) et dont on montre pourtant facilement que ses éléments sont faux… >:(

Concernant la prétendue rencontre Pétain-Weygand avec les Allemands… Je crois que tout est dit :rool: Coté allemand, pas de traces… Rien ne vient corroborer ce témoignage anonyme, même plutôt le discréditer, pas grave on le prend ! Comment s'étonner qu'elle ne soit pas jugée crédible par ses pairs :rool:

Autre chose, Weygand aurait fait planter le plan de contre-attaque de Gamelin après la percée de Sedan… Vu que l'historienne ne semble avoir aucune compétence sur les opérations militaires, ce qui en soit n'est pas reprochable, on peut se demander où elle a vu ça ? On a pu dire ci et là (Karl-Heinz Frieser p.ex.) que la nomination de Weygand avait retardé cette contre-attaque, mais ça ne s'appuie que sur des on-dit et un regard simpliste des événements. Le plan de Gamelin est classique (attaque sur les flancs de la percée) et a naturellement été repris par Weygand. Cependant, pour attaquer il faut des moyens… Ces moyens n'étaient pas disponibles immédiatement : engagés en Hollande, en plaine belge, sur la ligne Maginot… Ce qui est la faute de la planification initiale, donc en grande partie celle de Gamelin. Il faut des jours pour dégager et faire parvenir ces moyens sur les flancs allemands — surtout que le trafic ferroviaire est saturé pour faire déplacer tout ça — temps qui n'était pas disponible, et alors l'infanterie allemande a sécurisé les flancs de la percée. Weygand n'a rien retardé du tout, ça serait même plutôt le contraire en insufflant une énergie nouvelle et en supprimant la dualité de commandement avec Georges désormais relégué à l'exécution des ordres.

En tout cas je me demande ce qui aurait permis à un complot de défaire la France. Car pour qui étudie dans le détail les événements, ceux-ci s'expliquent bien sans avoir besoin d'apporter une théorie du complot. Un complot pourrait très bien avoir existé, admettons, en tout cas il n'a pas eu d'influence sur les événements.

Enfin bref, sur cette partie ça ne semble rassembler que des éléments à charges sans le moindre, le moindre, sens critique sur ces éléments. C'est honteux je trouve.

C'est bien d'avoir mis le nez dans les archives, c'est bien de les citer… Mais c'est bien aussi d'avoir un œil critique sur elles ! Parce que là c'est grave ce qui est fait, c'est donner le crédit d'un historien à des rumeurs qui n'aurait pas mérité de sortir des archives tellement elles sont dépourvues de fondement ! Honteux.

Si tout le livre est du même acabit, ce qui semble être le cas à la lecture du topic et d'articles comme ceux ci :
Robert Paxton sur Libé et interview d'Olivier Dard sur Consiracywatch, pas étonnant qu'il ne soit pas pris au sérieux. Je cite Olivier Dard notamment :

« La faible diversité des sources utilisées par Annie Lacroix-Riz est la principale critique qui a été formulée à l’endroit de ses ouvrages. L’historienne entend faire parler pour l’essentiel des archives de police ouvertes au cours de la dernière décennie. Archives dont il est pourtant notoire qu’elles regorgent de rumeurs et d’informations non vérifiées. Pour se faire une idée des impasses auxquelles peut conduire une telle méthodologie, il suffit d’imaginer à quoi pourrait ressembler un livre sur "l’affaire de Tarnac" rédigé à partir des seules archives des renseignements généraux. »

Paxton reconnaît quand même le travail d'Annie Lacroix-Riz sur la collaboration des industriels, mais ne partage pas son analyse des faits :

« De surcroît, Madame Lacroix-Riz semble plus portée à blâmer qu'à analyser. Elle est visiblement attirée par la thèse du complot. Elle revient au vieil épouvantail de la «Synarchie», contredisant par ces histoires de sociétés secrètes ses propres remarques très pertinentes sur la logique marchande à court terme. »


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Message Publié : 26 Avr 2014 15:44 
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Georges Duby
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Aucun historien n'a pris au sérieux le livre purement polémique de Mme Lacroix-Riz qui n'a pas de connaissances suffisantes du sujet qu'elle traite. On sait tout maintenant des raisons qui expliquent le manque de réactivité des troupes françaises face à la percée massive allemande, sans avoir besoin de créer un complot du choix de la défaite. Frieser explque l'essentiel.

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Message Publié : 26 Avr 2014 16:34 
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Thucydide
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Frieser n'est pas toujours très bon non plus… Il reprend beaucoup de choses d'autres auteurs(*), y adjoint parfois quelques notes d'archives, et parmi les auteurs le problème c'est que c'est pas du sérieux. On trouve ainsi des trucs douteux du genre Liddell Hart, Guderian, Manstein… Au moins ALR avait le mérite d'aller faire un peu de recherche.

(*)Ce qui est assez comique quand il commence en avant propos par écrire « Les quelques 1500 livres et essais […] ont confirmé, presque sans exception, la thèse courante. Ce fut donc une surprise pour moi de voir que c'était l'inverse qui ressortait des documents d'archives. »

Disons que Frieser est un bon livre pour accrocher le lecteur, pour qu'il s'intéresse aux événements de 1940. Il y a de belles cartes en plus. Mais il donne une vision un peu déformée des événements.

J'étais en train de faire un post fleuve où j'en parlais justement. Et au moment de poster j'ai eu un message comme quoi j'étais plus connecté et j'ai perdu mon message. :'( P'têt parce que je suis un tit nouveau et que c'est le bizutage ? :'( Bim. Ça m'apprendra à trop parler. :mrgreen:

Enfin c'est un peu le problème, pour faire s'intéresser les gens à l'Histoire, il faut la travestir quelque peu ou en donner un vision romancée, exagérer certains événements (je veux dire par là : mettre en lumière plus que leur importance n'en mériterait) et en romancer d'autres… Moi même je me suis intéressé aux événements de 1940 à partir de choses dont je me rends compte dont j'avais une vision romancée, idéalisée… Mais même si j'ai eu le fin mot de l'histoire depuis, maintenant j'ai le virus de l'Histoire. Ce virus ne m'aurait pas contaminé si on me l'avait présenté brut de décoffrage. :wink: Les choses techniques sont assez gonflantes de premier abord, alors s'il n'y a pas de découverte sensationnelle à faire…

Disons que dans le cas de Frieser c'est pas très grave, c'est déformé. Les grandes lignes restent. Encore que. Bref, mais là avec Lacroix-Riz c'est plus grave. Les histoires de complots ont un fort pouvoir attracteur et stimulant. Cette histoire de complot va intéresser des gens qui n'ont que des connaissances partielles des faits et Lacroix-Riz les comble mais avec sa vision des faits. Le lecteur ne peut résister à une argumentation techniquement soignée et qui tient debout quand on manque de matière pour en avoir une vision critique. Résultat pour ces lecteurs ces faits vont devenir vérité vraie et aborde l'Histoire avec un sacré biais.


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Message Publié : 26 Avr 2014 20:25 
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Georges Duby
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Frieser est un membre du bureau de recherche historique de l'armée allemande, le MGFA. Il a eu accès à toutes les archives des unités combattantes et des Etat-Majors. Son ouvrage intervient avec recul et l'auteur a pu parcourir de nombreux ouvrages. Il a apporté des informations nouvelles et beaucouip de précisions du côté allemand.
On doit lire aussi Sedan 1940 de Vincent Arbarétier qui montre que la guerre a été perdue rien que du fait du système de commandement et de transmission de l'armée française. Il fallait le feu vert de l'EM général pour le moindre mouvement de troupes et attendre plusieurs jours pour l'obtenir. Toute ligne devait être complétée avant de contre-attaquer.
Lacroix-Riz ne sait rien de tout celà.

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Message Publié : 26 Avr 2014 21:39 
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Thucydide
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Alain.g a écrit :
Frieser est un membre du bureau de recherche historique de l'armée allemande, le MGFA. Il a eu accès à toutes les archives des unités combattantes et des Etat-Majors. Son ouvrage intervient avec recul et l'auteur a pu parcourir de nombreux ouvrages. Il a apporté des informations nouvelles et beaucouip de précisions du côté allemand.

Je n'ignore pas qui est Frieser, la citation que j'ai donné est extrait du moment où il explique tout cela. Pourtant il ne semble pas avoir pleinement exploité les archives ou tiré les conclusions qu'il aurait dû.

Parcourez les références de ses livres. Il fait beaucoup trop confiance aux témoignages des acteurs et ne tient pas compte des archives qui en contre-disent certains points. Les mémoires des généraux allemande carburent aux mensonges ou omissions. Celles de Manstein en sont remplis. Les témoignages que Liddell Hart donnent pareillement, avec lui même qui en rajoute une couche par-dessus. Pourtant Frieser semble les prendre pour argent comptant. Quand ça semble confirmé par les archives il met une note d'archive. Et sinon…

Par exemple quand il écrit « l'offensive à l'ouest, une offensive arbitraire de Guderian », ce qui s'inscrit dans sa thèse où le haut commandement allemand aurait était surpris de leurs propres succès et trop frileux pour les exploiter. Sauf que s'il avait vraiment lu les archives, il saurait que Guderian a bien reçu des ordres. D'ailleurs quand on y réfléchit le contraire n'aurait aucun sens. C'est là que je me demande si Frieser a bien réfléchi. Car plus surprenant, il trouve une citation du général Halder avant l'offensive et l'interprète comme une preuve de la frilosité, alors qu'en y regardant bien tout c'est passé exactement comme la citation le disait…

Frieser reste bien pour commencer, mais il ne faut pas s'attacher à ce qu'il dit.

Ce n'est pas le seul exemple, mais je tape dans le hors sujet là j'ai peur :wink:


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Message Publié : 27 Avr 2014 7:06 
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Eginhard
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Chevalier a écrit :
Bonjour,

Si tout le livre est du même acabit, ce qui semble être le cas à la lecture du topic et d'articles comme ceux ci :
Robert Paxton sur Libé et interview d'Olivier Dard sur Consiracywatch, pas étonnant qu'il ne soit pas pris au sérieux. Je cite Olivier Dard notamment :

« La faible diversité des sources utilisées par Annie Lacroix-Riz est la principale critique qui a été formulée à l’endroit de ses ouvrages. L’historienne entend faire parler pour l’essentiel des archives de police ouvertes au cours de la dernière décennie. Archives dont il est pourtant notoire qu’elles regorgent de rumeurs et d’informations non vérifiées. Pour se faire une idée des impasses auxquelles peut conduire une telle méthodologie, il suffit d’imaginer à quoi pourrait ressembler un livre sur "l’affaire de Tarnac" rédigé à partir des seules archives des renseignements généraux. »



Et Lacroix-Riz s'abreuve de ces rumeurs et de ces informations d'anonymes. Travailler dans les archives, c'est bien, mais faut-il encore avoir un regard critique sur les documents qu'on y trouve.

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Message Publié : 27 Avr 2014 11:17 
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Georges Duby
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Chevalier a écrit :
Par exemple quand il écrit « l'offensive à l'ouest, une offensive arbitraire de Guderian », ce qui s'inscrit dans sa thèse où le haut commandement allemand aurait était surpris de leurs propres succès et trop frileux pour les exploiter. Sauf que s'il avait vraiment lu les archives, il saurait que Guderian a bien reçu des ordres. D'ailleurs quand on y réfléchit le contraire n'aurait aucun sens. C'est là que je me demande si Frieser a bien réfléchi. Car plus surprenant, il trouve une citation du général Halder avant l'offensive et l'interprète comme une preuve de la frilosité, alors qu'en y regardant bien tout c'est passé exactement comme la citation le disait…
Frieser reste bien pour commencer, mais il ne faut pas s'attacher à ce qu'il dit.
Le colone Frieser s'appuye sur les archives des unités allemandes qu'il a à sa disposition comme instrument de travail dans ses fonctions. Et vous quelles sont vos sources ?
Si je prends La SGM de Beevor, je lis :
"Quand il fut informé de l'arrivée des renforts français, le général van Kleist ordonna à Gudérian de faire halte le temps que des forces supplémentaires viennent protéger le flanc." Plus loin:
"Gudérian avait reçu l'ordre de ne pas avancer tant qu'un nombre suffisant de divisions d'infanterie n'aurait pas traversé la Meuse. Tous ses supérieurs, Van Kleist, Rundstedt et Halder, étaient très nerveux à l'idée que l'avant-garde des panzers était trop étirée, soit exposée à une vaste offensive. française depuis le sud. ....Ce que l'on a décrit comme une stratégie de la guerre-éclair fut en grande partiele résultats d'improvisations sur le terrain."
Votre jugement sur Frieser est étonnant !

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Message Publié : 27 Avr 2014 15:38 
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Thucydide
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Beevor l'a sûrement repris de Frieser. Voilà le problème, les auteurs sur le sujet reprennent les histoires des uns et des autres, vérifient dans d'autres ouvrages qui ont eux-mêmes repris l'histoire de quelqu'un d'autre… et tout semble remonter à Liddell Hart et aux mémoires des généraux allemands.

Éric van den Bergh, Victoire éclair, 2009. Voir les ouvrages de Hans-Adolf Jacobsen (datant des années 50, 60) à la BNF ou au SHD si vous êtes à Paris (dur de les trouver dans le commerce à moins de vendre son corps, et encore j'ai rien pu en tirer :'( :mrgreen: ). Il y a aussi Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers, 2009. Mary a fait un travail véritablement colossal en recoupant KTB / JMO, témoignages et publications sur le sujet. C'est ma sainte bible (dommage que comme le titre l'indique son sujet ne couvre pas l'ensemble de la campagne), bénie soit-elle.

Kleist a bien donné l'ordre à Guderian le 13 au soir d'attaquer vers l'ouest pour le lendemain. Le lendemain matin Guderian fait savoir qu'il souhaite d'abord attaquer vers le sud (Stonne !), pour y installer le front défensif protégeant le flanc sud (*). Il obtient en partie raison et finalement les deux seront fait parallèlement.

Frieser semble penser que seul Guderian avait « l'idée d'une « offensive interrompue » », mais a-t-il lu attentivement les directives de l'OKH ? Il y est écrit des trucs du genre « sans attendre », « rapidement »… À aucun moment on ne parle de pause. Ni même dans la citation qu'il donne de Halder…

Remarquez qu'on a pas entendu de telles choses à propos de la tête de pont de Dinant. Pourtant celle-ci était secondaire. Pareil pour Monthermé.

(*) Ce que Frieser explique, entre autres, par le fait que Guderian cherchait à appliquer le « plan Manstein » d'une défense offensive du flanc sud… Il mélange tout. Il y a beaucoup de choses que raconte Frieser qui ne tiennent pas debout, on pourrait faire un topic comme ici. Je répète encore que Frieser reste un bon ouvrage pour commencer car l'histoire est bien racontée, c'est agréable à lire, c'est certains détails auxquels il ne faut pas s'attacher.


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Message Publié : 27 Avr 2014 22:01 
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Georges Duby
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Chevalier a écrit :
Beevor l'a sûrement repris de Frieser. Voilà le problème, les auteurs sur le sujet reprennent les histoires des uns et des autres, vérifient dans d'autres ouvrages qui ont eux-mêmes repris l'histoire de quelqu'un d'autre… et tout semble remonter à Liddell Hart et aux mémoires des généraux allemands.
Frieser a les meilleures sources par rapport à d'autres auteurs pour connaitre les instructions des uns et des autres au sein de l'armée allemande, il en est l'historien. Il voit tous les documents de guerre et les autres auteurs n'ont pas cette chance. Je ne crois pas qu'un ouvrage aussi général que celui de Liddell Hart, datant de 1948, ait influencé Frieser quand il évoque en 1995 un point précis comme le comportement de Gudérian et les instructions de ses supérieurs, à la sortie de la percée de Sedan.
Keegan dans Guerre mondiale de 1989, fait également état, avant Frieser, des inquiétudes de Hitler sur l'après Sedan quand il écrit:
"D'après Halder, le Fuhrer était terriblement nerveux. Il est tracassé par ses propres succès, ne veut rien risquer et insiste pour nous retenir. Halder lui-même était soucieux de doubler les murs du corridor panzer avec son infanterie qui trainait derrière. Brauchitsch soutenait son point de vue. ... Le 17 mai le haut commandement allemand, pressé par les inquiétudes du Fuhrer, ordonna à ses troupes d'arrêter leur avance."
Les deux auteurs sont précis et Keegan écrit bien avant l'ouvrage de Friezer.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 28 Avr 2014 10:34 
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Thucydide
Thucydide

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Alain.g a écrit :
Frieser a les meilleures sources par rapport à d'autres auteurs pour connaitre les instructions des uns et des autres au sein de l'armée allemande, il en est l'historien. Il voit tous les documents de guerre et les autres auteurs n'ont pas cette chance. Je ne crois pas qu'un ouvrage aussi général que celui de Liddell Hart, datant de 1948, ait influencé Frieser quand il évoque en 1995 un point précis comme le comportement de Gudérian et les instructions de ses supérieurs, à la sortie de la percée de Sedan.

C'est ce qu'on pourrait penser. Mais je maintien que non. Je crois vraiment qu'il va falloir faire un post consacré, une « Lecture critique du Mythe de la guerre éclair ». Car là je le re-parcours un peu du coup et il y a de quoi dire.
Citer :
Keegan dans Guerre mondiale de 1989, fait également état, avant Frieser, des inquiétudes de Hitler sur l'après Sedan quand il écrit:
"D'après Halder, le Fuhrer était terriblement nerveux. Il est tracassé par ses propres succès, ne veut rien risquer et insiste pour nous retenir. Halder lui-même était soucieux de doubler les murs du corridor panzer avec son infanterie qui trainait derrière. Brauchitsch soutenait son point de vue. ... Le 17 mai le haut commandement allemand, pressé par les inquiétudes du Fuhrer, ordonna à ses troupes d'arrêter leur avance."
Les deux auteurs sont précis et Keegan écrit bien avant l'ouvrage de Friezer.

Oui, sans doute parce qu'ils reprent ça de Guderian.

Mes précédents post parlaient du 14 mai, mais parlons donc du 17 mai. Dire que Halder est soucieux est exagéré. Il est au contraire très confiant, s'emballe même. Il lorgne sur la basse-Seine, sur Paris, simultanément au nord ! Keegan parle de son journal, on peut justement y lire qu'il ne s'inquiète pas, car il pense à juste titre que le trafic ferroviaire français est saturé. Qu'il surveille la mise en place du front défensif par l'infanterie sur le sud est parfaitement normal, cette mise en place rapide est un bel exploit de marche de l'infanterie allemande et contribue, dans l'ombre, au succès du plan en tuant dans l'œuf toute contre-offensive française ici. Il n'y a pas eu de Marne 1940. Que ce serait-il passé si l'infanterie n'avait pas suivie ? Notons que De Gaulle attaque le 17 mai et tape sur des colonnes sans protection. Il n'avait lui-même pas d'infanterie pour tenir le terrain donc c'était sans lendemain. Le 19, deux DCr dont celle de De Gaulle repassent à l'attaque. Fiasco car la défense est plus concentrée. Notons aussi que l'attaque du 19 s'effectue pourtant plus à l'ouest, justement parce que devant Moncornet, ça s'est renforcé.

Bien sûr, ces considérations de flancs à l'arrière ne concernent pas directement Guderian qui a beau jeu de se plaindre… Surtout qu'elle ne s'est jamais concrétisée véritablement, ce qui lui a donné raison mais pas nécessairement parce qu'il avait raison. Mais ce n'est en tout cas pas Halder qui donne cet ordre. C'est la Heeresgruppe A (Rundstedt), à laquelle d'ailleurs Halder téléphonera pour lui dire de poursuivre. Frieser ne parle pas de la hiérarchie… Il dit juste que c'est Kleist qui a donné l'ordre à Guderian de stopper, évidemment Guderian ne sait pas ce qui se passe au-dessus. Kleist est mort en captivité en URSS et sa version est peu connue. Liddell Hart qui l'a apparemment rencontré (avant qu'il ne parte en URSS ?) donne sa version, qui est confirmée par les archives. Jean-Yves Mary suppose que Guderian a une réaction personnelle car l'ordre ne le touche que lui et pas son "concurrent" à la course vers la mer, Rheinhardt.


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