Sondage sans grand intérêt. Il aurait été utile de proposer également la solution "ni l'une, ni l'autre".
Il y a d'ailleurs déjà eu un sujet de ce genre récemment. Et puis comme expliqué précedemment, il est clair qu'en décembre 44 la situation est tellement deséspérée que quelque soit la réaction allemande, elle ne sera pas la bonne.
Rester sur la défensive pourquoi faire ? On ne gagne pas une guerre en subissant constamment et ralentir les Alliés à l'ouest ne ferait qu'aggrandir la zone d'influence soviétique, ennemi n°1 du Reich, en Europe Centrale en cas de capitulation. Puis, il apparaît clairement fin juin 44 que l'avance alliée à l'Ouest est irrésistible et que les Allemands ne parviennent ni à fixer, ni à ralentir sérieusement les Anglo-saxons, même après de violentes et sanglantes batailles telles que celles qui eurent lieu en Hollande (septembre 44) ou dans la forêt de Huertgen (novembre 44).
Et le temps gagné pour la construction d'armes "miracles" n'aurait, à mon avis, pas changé grand chose.
Les premiers sous-marins de type XXI sont entrés en service lorsque les USA et le Canada avaient déjà acheminé suffisament d'hommes, de matériels et de carburant en Angleterre pour mener la guerre en Europe jusqu'à son terme.
Concernant les V-1 et V-2, si les Anglais n'ont pas capitulé sous le blitz en 1940 alors que leur pays se trouvait menacé d'invasion allemande, je doute qu'ils soient plus intimidés 4 ans plus tard, même par des V-2, alors que leur armée a franchi la frontière allemande.
Quant aux chasseurs à réaction tel que le Messerschmidt 262, ils furent souvent mal employés, sans réel espoir d'être un jour construits en nombre suffisants et les Britanniques, très avancés dans le domaine depuis 1943, auraient été capables de lancer la production d'un chasseur à réaction allié en cas de prolongement du conflit.
La contre-attaque semble alors le choix le plus judicieux, ou le moins fataliste, sauf que là aussi les obstacles sont de taille. Le moment, le lieu et l'objectif sont pourtant plutôt bien choisi, compte tenu des circonstances : Par un temps calamiteux clouant la surpuissante aviation alliée au sol, contre-attaquer dans les Ardennes, secteur considéré comme étant sans danger (comme en 1870 et 1940 !) défendu par des troupes US peu nombreuses et de second ordre, et donc enfoncer le point le plus faible de la ligne alliée pour remonter rapidement vers la Mer du Nord jusqu'à Anvers (trajet assez court) et couper les Britanniques du reste de l'Armée alliée. D'ailleurs pour cette opération, Hitler compte plus sur les SS que sur la Wehrmacht et ses généraux qui ne pensent qu'à rester sur la défensive et qui seront également opposés à l'opération Wacht am Rhein, préférant une offensive plus limitée sur la Meuse.
Mais si Hitler s'inspire du coup de faux de 1940, le rapport de force n'est plus du tout le même en 1944. Et même si durant les premiers jours, les Allemands sont avantagés par le très mauvais temps (pas toujours un avantage, d'ailleurs), la surprise et les opérations d'intox provoquant une pagaille monumentale dans les lignes alliées jusqu'au 19 décembre, les Alliés se rendent vite compte de la situation et savent aussi que les Allemands n'ont pas assez de carburant pour se permettre de traîner. Puis, Patton qui n'est pas très loin au sud ne tarde pas à menacer l'aile gauche des Allemands. Les Panzerdivisionnen ne sont désormais plus assez nombreuses ni assez puissantes pour contrer les Armored Division américaines, et les Volksgrenadiers ne valent pas l'infanterie allemande qui était autrefois réputée la meilleure du monde.
Enfin, dès le 26 décembre, les choses sont claires : pendant 10 jours, les Allemands ont lancé leurs meilleures unités dans l'assaut et ça n'a pas suffit pour briser définitivement une défense alliée pourtant sous le choc et privée de renforts pendant plusieurs jours.
Et le fait que des unités d'élite US (101st Airborne) obligent des formations d'assaut allemandes à se fixer autour de Bastogne précipite l'échec de la contre-attaque. Patton arrive par le sud en même temps que la météo s'améliore et la faiblesse de la Luftwaffe se fait cruellement ressentir. La contre-attaque dans les Ardennes avait donc très peu de chances de réussir, pour ne pas dire aucune. Autre chose à savoir, les capacités de "remise sur pied" des unités : si les Américains reconstituent à 100% leurs effectifs engagés en quelques semaines après la bataille, les Allemands ne parviendront jamais à compenser convenablement les pertes subies en décembre 44/janvier 45. Pour le reste, les meilleures unités SS sont défigurées et de ce fait, l'avancée soviétique à l'Est s'accélère.
Ceci étant dit, une grande contre-attaque allemande à l'est était encore moins envisageable étant donné la géographie (vastes plaines), la taille du front de l'est et la puissance du Rouleau compresseur Rouge.
D'ailleurs, là n'était pas l'objectif militaire et politique de Hitler qui tenait à profiter des dissensions présentes dans le camp des occidentaux pour les amener à discuter d'une armistice et pourquoi pas de s'allier contre les Soviétiques... c'est en tout cas ce que le Führer espérait.
_________________ "Nous chantons pour le loup, qui la peur sent et le couard occit. Nous chantons pour l'homme, qui l'or sent et son frère occit."
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