Le roi, sur ordre du Reich, avait demandé à la population de vivre comme si de rien n’était. Mais, une opposition coriace se mit rapidement en place et un réseau de résistance se créa dès 1940. Le roi lui même en était le chef.

Le 25 novembre 1941, les allemands forcèrent le gouvernement danois et le roi à accepter le pacte Antikomintern, les plaçant au rang d’alliés de l’Axe et les forçant à créer un corps armé qu’ils devraient envoyer contre l’URSS. C’est alors que la résistance se déclara sous toutes ses formes. La population danoise toute entière, forte de l’appui du roi se mit en grève et fit des manifestations. Les attentats et les sabotages contre l’occupant prirent une ampleur toute nouvelle et l’armée danoise qui était restée en place se mit à saborder tous les navires et à détruire toutes les armes dont les allemands auraient pu prendre le contrôle.

La situation commença alors à dégénérer et à devenir intenable pour les allemands. Le 26 septembre 1942, Hitler envoya un télégramme au roi, lui demandant d’abdiquer immédiatement. Sa Majesté, sans peur, lui rétorqua sèchement et le gouvernement lui-même en fut surpris. Le 28 août 1943, le Reich, à bout de nerfs, lança un ultimatum au Danemark, lui demandant de supprimer les droits de grève, de manifestation, de réunion et de proclamer la loi martiale. Le roi, toujours aussi téméraire, rejeta l’ultimatum, sans avoir consulté le gouvernement. La Wehrmacht prit alors le contrôle pur et simple du pays et de toutes ses organisations. L’armée fut dispersée et le gouvernement fut démis. Le roi était devenu prisonnier des allemands dans son propre palais à Sorgenfri, puis à Amalienborg.

Le gouvernement nazi, pensant avoir calmé les troubles, en profita pour mettre en place des lois antisémites et fit intervenir les SS dans le pays. Mais, par ces actes, il contribua encore plus à sa débâcle. Les généraux SS eux-mêmes, connaissant la réaction de la population, refusèrent d’obéir aux directives de Berlin.

Berlin envoya alors un de ses meilleurs éléments, Rolf Gunther, au Danemark. La rafle de la communauté juive du pays, forte de 7 800 personnes, devait avoir lieu dans la nuit du 1er au 2 octobre. Les navires de Copenhague étaient près à partir pour l’Allemagne et disposaient de 5000 places. La SS se déployait alors dans tout le pays et attendait l’ordre d’intervention.

Malheureusement pour les allemands, un dignitaire nazi, Georg F. Duckwitz, informa les autorités danoises quelques jours avant, et la résistance danoise se mit alors au niveau maximum d’activité. Par un communiqué largement diffusé par la police danoise, l’église catholique danoise et le roi invitaient tous les habitants à accueillir les juifs et à trouver un moyen de les envoyer en Suède, pays qui avait accepté d’accueillir les communautés juives de toute la Scandinavie. Le roi, âgé de 73 ans, fit alors la plus grande action de sa vie, qui contribua à le transformer en héros national : après avoir menacé les autorités allemandes de diverses manières, il porta lui-même l’étoile jaune, en signe de soutien à la population juive. Les allemands ne pouvaient tenter quelque chose contre lui, car il était devenu l’emblème de la nation et le toucher aurait provoqué une révolte nationale de très grande ampleur. A la suite de cette action, le peuple entier suivit le roi et se mit à porter publiquement des étoiles jaunes et des badges rouges et blanc, couleurs de la monarchie danoise. Les hôpitaux se mirent à accueillir des familles juives en parfaite santé puis à les diriger vers des réseaux de résistance ; les mairies changèrent les noms de toutes les familles juives, afin de brouiller les pistes ; des associations diverses et des familles leurs offirent tout leur argent, les hébergèrent, les nourrirent puis les envoyèrent en Suède ; … De plus, la police danoise informa les autorités allemandes que les nazis qui tenteraient de rentrer de force chez des juifs seraient abattus sur place.

Lorsque le plan d’arrestation des juifs fut mis en œuvre par l’armée allemande, celui-ci se révéla totalement infructueux. Sur les 7 800 juifs que contait la communauté juive danoise, grâce à la population, et surtout grâce au roi, à peine 425 furent arrêtés et sur ces 425, seuls 48 moururent.

La suite de la politique nazie au Danemark fut de plus en plus molle, de telle sorte que le roi prit à nouveau une part active dans la politique intérieure de son pays et que, dès 1944, les allemands ne refusèrent plus aucune somation de Sa Majesté.

3 LE SYMBOLE DE L’UNITÉ NATIONALE SOUS L’OCCUPATION ALLEMANDE

Après le début de la Seconde Guerre mondiale, l’occupation allemande du Danemark commence le 9 avril 1940. Christian X, par son attitude empreinte de dignité, est le symbole de l’unité nationale. Bien qu’il n’ait jamais arboré l’étoile jaune en signe de solidarité comme on l’a prétendu par la suite, il manifeste son soutien aux citoyens juifs et s’oppose aux mesures discriminatoires. Christian X, détenu en résidence surveillée au château de Sorgenfri, cesse de régner sur l’Islande après la proclamation de la République islandaise en 1944. Au lendemain de la capitulation allemande, il rouvre le Parlement danois, le 9 mai 1945, incarnant l’honneur et la liberté de la nation danoise. À sa mort, son fils Frédéric IX lui succède comme roi de Danemark.

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Peut-être le Centre d'histoire de la résistance et de la déportation de Lyon pourrait-il donner la réponse.

Ils avaient, il y a quelques années, consacré une exposition au sauvetage des Juifs danois décrit dans le premier post. A cette occasion, ils ont sans aucun doute réuni assez de documentation pour trancher l'affaire.

Il serait surprenant qu'aucune photo du roi portant l'étoile ne soit parvenue jusqu'à nous !

Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation
14 Avenue Berthelot
69007 Lyon
Tel : 04 78 72 23 11

Dans le meme genre on dit qu'Ernst Junger a salué militairement de manière ostensible un juif qui portait l'étoile à Paris alors qu'il était en uniforme d'officier.