Voici quelques informations pour Sherman :
Le 28 mars 1945, Eisenhower déclare à Staline qu'il n'a plus l'intention de marcher sur Berlin et à l'ouest, la progression des Anglo-américains se ralentit. L'Armée Rouge se prépare alors à avancer sur Berlin mais les Allemands ont eu le temps de préparer leurs défenses.
La ligne d'attaque soviétique en Allemagne comprend le Ie front ukrainien de Koniev, le Ie front biélorusse de Joukov et le IIe front biélorusse de Rokossovski qui réunissent 2 000 000 d'hommes, 6 250 chars, 41 600 canons ou mortiers et 7 500 avions déployés sur l'est de l'Oder.
Les défenses allemandes : pour défendre l'Allemagne, il reste le Groupe d'Armées Vistule (Weichsel) de Heinrici et le Groupe d'Armées Centre de Schoerner qui réunissent 600 000 hommes, 920 chars ou Panzerjäger et 2 500 canons. Concernant la Luftwaffe, son potentiel n'est pas vraiment connu à cause du manque de carburant.
Les Allemands avaient constitué deux grandes lignes de défense principale face aux Soviétiques, s'étendant de Swinemünde sur la Baltique jusqu'à l'est de Kamenz.
A l'est de Berlin se trouvent 3 armées allemandes, la IX. Armee, les III. et IV. Panzer-Armee composées de 33 divisions amoindries. A l'ouest de Berlin, le général Wenck, encore blessé suite à son récent accident de voiture, se retrouve à la tête de la XIIe armée avec 12 (pseudo)divisions pour tenir face aux Anglo-américains sur la ligne de l'Elbe.
Après une bref bombardement aérien et d'artillerie, Joukov ayant pour objectif de prendre Berlin et d'atteindre l'Elbe, avance avec la lumière des projecteurs se reflétant sur la couche nuageuse censée aveugler les Allemands, et franchit l'Oder à l'aube du 16 avril sans réussir à prendre les hauteurs de Seelow à cause de la résistance allemande.
Koniev, qui doit franchir l'Oder et atteindre Dresde, progresse plus rapidement et réussit à percer les défenses allemandes. Puisqu'il fait mieux que Joukov, Staline donne l'autorisation à Koniev d'avancer jusqu'à Berlin. Ce qui fait enrager Joukov.
Au nord, Rokossovski qui doit traverser l'Elbe et atteindre la Baltique, attaque le 18 avril mais voit sa progression sérieusement ralentie en rencontrant un sol marécageux durant les deux premiers jours. Il parvient quand même à empêcher la III. Panzer-Armee de rejoindre Berlin.
Le 20 avril, jour de son anniversaire, Hitler sort du Führerbunker pour encourager des jeunes soldats de la Hitlersjugend. Il décide de rester à Berlin jusqu'au bout mais autorise les organismes gouvernementaux et les services administratifs à quitter la capitale.
La défense de la périphérie de Berlin est formée avec le groupement Steiner qui comprend diverses unités de marche de la Luftwaffe, de la Kriegsmarine, du Volksturm et de la police, et la XII. Armee de Wenck qui doivent tenir une ligne défensive de 200 km.
Sans grandes illusions, le général Weidling chargé de défendre Berlin même, organise la défense et renforce la FLAK, rassemble tout le matériel disponible (y compris du matériel français et italien), répartit les munitions entre ses effectifs qui regroupent environ 55 000 soldats.
A cette date, la ville connaît de grands problèmes de circulation, les rues sont encombrées de réfugiés, des barricades élevées sur les rues principales. Berlin ne compte plus que 3 millions d'habitants (4 millions en 1939), 600 000 personnes y travaillent encore tandis que 98 000 défenseurs, en majorité des vieillards, des adolescents et même des femmes, se préparent à l'arrivée de l'Armée Rouge. Si des soldats de la Wehrmacht qui ont tenté de déserter sont rattrapés par les SS, ils sont pendus aux réverbères pour dissuader les autres d'en faire autant.
La ville est divisée en plusieurs secteurs :
Les secteurs A et B à l'est de Berlin sont tenus par Münchenberg avec une vingtaine de blindés et de véhicules de transports.
Le secteur C au sud-est est défendu par les débris de la division "Nordland".
Le secteur D au sud est est défendu par le général de l'air Sydow et ses élèments de la Luftwaffe.
Le secteur E au sud-ouest et comprenant l'aéroport de Gatow, est tenu par le général Scholtz.
Le secteur F à l'ouest est défendu par le colonel Eder.
Le secteur Z (Citadell) est tenu par le colonel Siefert et ses élèments de la Luftwaffe.
Le 21 avril 1945, Koniev atteint l'anneau d'autoroutes autour de Berlin.
Le 24 avril, la division "Charlemagne" arrive à Berlin.
Le 25 avril, les forces de Joukov font la connexion avec celles de Koniev, Berlin est encerclé. Les Soviétiques arrivent sur Berlin de tous les cotés mais lentement et à un prix très cher en raison de la résistance acharnée des Allemands.
Les combats sont très durs et les Soviétiques souvent forcés d'avancer immeuble par immeuble. Mais selon les secteurs, la résistance est variable : L'hôtel de ville de Schöneberg est pris sans combat alors que la station de Schmargendorf du métro aérien ou la place Fehrbellin sont les lieux d'intenses et horribles combats de rues. Les Waffen-SS, les Hitlerjugend et les Panzergrenadier se battent sans relâche alors que les unités du Volksturm sont d'une efficacité médiocre. Afin de freiner l'avancée soviétique, Hitler ordonne l'innondation des sous-terrains du métro. Mais de nombreux civils qui y avaient trouvé refuge sont noyés.
Le 28 avril, tous les secteurs de Berlin sont enfoncés.
Le 29, l'Armée Rouge atteint le secteur de la Chancellerie et du Reichstag.
Le 30, Hitler se suicide avec sa femme Eva Braun.
Le 2 mai, le général Weidling, gouverneur militaire de Berlin, annonce la reddition de la capitale.
Durant l'ensemble de l'offensive finale, les 3 fronts soviétiques ont enregistré des pertes s'élevant à plus de 350 000 hommes. Durant la Bataille de Berlin, les Soviétiques ont perdu 30 000 hommes. On dit même que certaines unités ont connu des pertes comparables à celles de Verdun.
Durant cette période, de nombreux soldats soviétiques blessés furent abandonnés sur le chemin par leurs camarades pressés d'arriver sur Berlin. Arrivé au contact de la population, il y a eu de nombreux cas de viols, de massacres et de pillages, rarement commis par les unités soviétiques de première ligne, professionelles, disciplinées et ne cherchant qu'à avancer vers l'ennemi, mais plutôt par des troupes de seconde vague bien moins motivées et plus interressées par le ramassage et le viol.
_________________ "Nous chantons pour le loup, qui la peur sent et le couard occit. Nous chantons pour l'homme, qui l'or sent et son frère occit."
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