Le film de 1939 est certes un film de propagande nazi,mais ne semble pas antisémite en lui-même.Il l'est surtout parce qu'il se trouve sur les écrans en même temps que des films et des caricatures opposant la "beauté aryenne" à des images caricaturales. Indirectement le film incite à relire Maupassant et son coté "légèrement antisémite".

Le lien suivant permet d'avoir l'intégralité des sous titres en Allemand, et je n'ai rien trouvé en cherchant les mots Jüd...,Isra...

http://www.allsubs.org/sous-titres/tele ... 9/#captcha

Ci-après un lien sur le cinéma de propagande nazi:

http://librairie.immateriel.fr/fr/read_ ... 362602_c03

Il est logique que Goebbels et son ministère de la Propagande aient essayé de tirer un plein profit de la surpuissance politique et militaire allemandes, en tentant de réorganiser le secteur européen du film. Il est tout aussi logique que ceci ait été plus facile à mettre en place dans les pays totalement dominés par l’Allemagne que dans ceux qui possédaient encore un certain niveau d’indépendance. En avril 1941, par exemple, le gouvernement de la France de Vichy retirait de la circulation en Afrique du Nord française des films allemands tels que Jud Süss (Le Juif Süss) et Ohm Krugger (Le Président Kruger). Quand en décembre 1941, Vichy censura aussi Bel Ami (1939) de Willi Forst, les autorités allemandes d’Occupation réagirent en retirant de la zone occupée des films produits sous Vichy (La Fille du puisatier de Marcel Pagnol, et L’Étrange Suzy de Pierre-Jean Ducis)593.




Peu après guerre, en 1947, le film "the private affairs of "Bel Ami" compare Georges Duroy à un guignol...


http://www.cineclubdecaen.com/realisat/lewin/belami.htm

La discussion avait été engagée par une question de Georges à De Varenne qui, lui aussi, apprécie Guignol." Ce spectacle nous donne l'exemple dit-il : Guignol frappe ceux qui s'opposent à lui. Mais cette brutalité lui est extérieure. En s'adonnant ainsi au mal, il n'est plus un homme libre. Il est la marionnette du diable. Celui qui n'a pas la foi n'est qu'une marionnette", conclue de Varenne. Ce sera aussi la phrase off qui conclura le film sur une cabane de Guignol laissée là pour un prochain spectacle.


Un guignol représenté de façon très caricatural et peu conventionnel dans la dernière image du film:

La propagande de Goebbels en croyant diffuser dans l'opinion l'antisémitisme nazi a versé dans l'outrance, comme on le voit ici, et n'a pas été comprise hors du monde germanique.
Partir de Bel Ami dont le héros est un arriviste prêt à tout pour progresser dans la société, parce qu'on peut amplifier le personnage d'un directeur de presse plutot quelconque, afin de dénoncer l'influence des juifs, n' pas de sens. Le directeur de journal ne peut être la cible, son rôle est secondaire.
Les nazis percevaient les juifs comme au Moyen Age, sans voir qu'au 20è siècle ils n'étaient plus les usuriers antipathiques de l'archétype, mais des médecins, des avocats, des banquiers, des commerçants, des gens des médias, ayant réussi grâce à des qualités reconnues par leurs clients.
La propagande nazie a finalement été contreproductive, elle subsiste dans l'opinion comme criminelle et elle a probablement contribué par ses excès, conjuguée avec le génocide, à la création, après-guerre, d'un Etat juif afin de mettre tout un peuple à l'abri des élucubrations ethniques de dirigeants démagogues.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

J'avais lu dans une des premières éditions de "Bel-ami" , folio gallimard préface de Jean-Louis Borry (1973) évoquée plus haut ,une citation étonnante dans la préface en note:

Journal d'Edmond Goncourt du 22 juillet 1891 :

La société juive a été funeste à Maupassant et à Bourget. Elle a fait de ces deux êtres intelligents des gandins des lettres, avec toutes les petitesses de la race.

Je dois avoir le livre au fond d'un placard, mais je ne le retrouve pas.

J'ai acquis depuis d'autres réimpressions de ce livre faisant référence à la même édition de 1973.

Si on retrouve la préface de Jean-Louis Bory à l'identique , je n'ai pas retrouvé la note citant Edmond Goncourt. Je suppose que quelques variantes dans les notes sont possibles, il est d'ailleurs fait référence au musée d'Orsay dans une réimpression des années 1990 , alors que ce musée n'existait pas dans les années 1970 .

La préface est en général très antisémite et accessible avec le lien suivant cité plus haut:

http://www.lelibrepenseur.org/2012/09/0 ... tou-y-est/

Il est a noter que le film Bel ami de Will Forst etait en salle au cinema le Berlitz en avril 1941
https://cronobook.com/pic/aa229dc8-776e ... e9379cab26
Et que l'exposition le juif et la France a eu lieu du 5 septembre 1941 au 15 janvier 1942 au palais Berlitz a la même adresse.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Le_Juif_et_la_France
Le film devait être encore à l'affiche d'autres salles de cinéma à cette période.
Certains parisiens ont pu être séduits par l'image du bel aryen Willu Forst, accentuant les caricatures antisémites de l'exposition le juif et la France.