le lecteur a écrit :
Oui - comment ai-je pu ne pas l'avoir en tête -, le traité est à l'avantage des USA par rapport à l'Angleterre. C'est tout à fait clair.
Le traité est à l'avantage des Etats-Unis (contre le Royaume-Uni, la France, l'Italie
et le Japon). En ce qui concerne la supériorité américaine sur le Japon, instaurée par ce traité naval, vous pouvez vous référer à mon dernier message.
Jadis a écrit :
Premièrement, ce sont les Américains qui organisent l'ordre pacifique, à la suite des Britanniques, en prenant la décision d'organiser la conférence. Les Etats-Unis obtiennent le statut de puissance tutélaire de l'espace pacifique.
Secondement, les Etats-Unis imposent leur vision économique de la politique de la Porte ouverte en Chine.
Troisièmement, les Etats-Unis se hissent au premier rang mondial en déclassant la flotte britannique et en limitant la puissance des anciens alliés (France, Italie, Japon).
La prééminence américaine se fait au détriment des Britanniques, déclassés et remisés, mais aussi au détriment des Japonais.
le lecteur a écrit :
Mais par rapport au Japon...? En quoi le traité est-il au désavantage du Japon ? Je ne lis rien qui soit - concrètement - défavorable au Japon. Encore une fois, certains peuvent avoir la perception qu'ils ont été défavorisés. Mais en pratique, est-ce vrai? Les conséquences réelles du traité sont-elles plus mauvaise que si le traité n'existait pas?
Je commence à me fatiguer de me répéter.
Quels désavantages : (1) Le Japon est sous la tutelle des Etats-Unis pour l'espace pacifique ; (2) La flotte japonaise est limitée à un pourcentage du tonnage de la flotte américaine ; (3) Le Japon est sous le coup de la menace d'une alliance des nations occidentales dans le Pacifique en cas de politique trop expansionniste (et l'alliance des flottes américaine et britannique est suffisante pour surpasser la flotte japonaise).
En pratique, l'alliance n'eut jamais lieu parce que des désaccords demeuraient entre les Alliés occidentaux, mais en théorie, la menace pesait sur le Japon, désavantagé par ce traité. De plus, symboliquement, ce traité signifiait un recul militaire et une place de second rang parmi les Alliés et le concert des grandes nations. En conclusion, le traité était désavantageux mais, en raison de mises en pratique difficiles, il n'a jamais vraiment menacé l'expansion japonaise dans le Pacifique durant les années 1920.
le lecteur a écrit :
Et je ne comprends pas cette histoire de "pré-éminence d'une diplomatie terrestre", qui me semble n'avoir rien de concret, n'être que mots. Je ne comprends pas non plus pourquoi le Japon est défavorisé par la politique de la porte ouverte en Chine - si tant est que cela soit plus qu'un concept creux -, puisqu'en 1922, il est bien moins présent en Chine que les occidentaux.
Cela devient agaçant de vous voir perpétuellement tout remettre en cause (sources, concepts, théories).
Le Japon a négocié une diminution de son tonnage en échange de la promesse anglo-américaine de ne plus fortifier les îles du Pacifique. Concrètement, le Japon a misé sur une diplomatie d'expansion terrestre (reprendre les îles non-fortifiées) contre une diplomatie d'expansion maritime (dominer les mers). En outre, la politique de la Porte ouverte, voulue par les Américains, faisait intervenir de nouveaux acteurs internationaux en Chine, une situation que ne voulait pas les impérialistes nippons pour qui la Chine appartenait à la sphère d'expansion japonaise.
le lecteur a écrit :
(Sinon le "schisme au sein de la caste des officiers nippons", ici entendus entre marine et armée... Mais à quel moment de l'histoire du Japon ces deux entités ont-elles été regroupées...? Ja-mais ! Ni avant ni après le traité de Washington).
Schisme dans leur rapport à la politique gouvernementale et, il faut bien que cela revienne sur le tapis, au respect des décisions impériales. Le schisme n'est pas entre les groupes d'officiers mais plutôt dans leur rapport à l'autorité et à la décision politique.