Dans l'introduction de son récit "Y a-t-il ici quelqu’un qui a été violé et qui parle anglais ? le reporter de guerre Edward Behr (né en 1926) rapporte qu'il existait un climat d'anglophobie (sous-entendu en France) avant guerre. Behr ayant été lycéen à Janson de Sailly a cette époque, il est peu probable qu'il ait fait un contresens sur le mot. Mais je suis perplexe. Anglophobie réelle ou xénophobie plus large ?

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"Lisez, éclairez-vous, ce n'est que par la lecture qu'on fortifie son âme." - Voltaire
"Historia vero testis temporum, lux veritatis, vita memoriae, magistra vitae." De oratore - Cicéron

D'expérience personnelle, je peux affirmer qu'il existait encore il y a une vingtaine d'années des restes vivaces d'anglophobie, et non de xénophobie en général, dans la marine. J'en déduis que celle-ci devait être forte avant-guerre.

Euphémisme !

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

Difficile de dire que les choses étaient tranchées : tout dépendait des milieux puisque, par exemple, une grande partie de l'intelligentsia pacifiste était germanophile (ce qui ne veut pas dire pro-Hitler). L'Angleterre souffrait de son superbe isolement insulaire et du pitoyable spectacle de sa monarchie. Mais ce n'était pas de la détestation alors que, par exemple, les Japonais, qui inondaient déjà l'Europe de produits manufacturés ressentis comme "de la pure camelote", étaient des moins que rien, bien que, physiquement, personne n'en ait jamais vu. Racisme aussi..
Les Anglais (et les Américains) étaient par ailleurs perçus comme nos grands rivaux économiques et le danger principal pour notre empire colonial et notre monnaie. Culturellement enfin, l'invasion des films et livres anglo-saxons débutait à peine et la France, catholique et religieuse, restait ancrée à son héritage gréco-romain. L'usage de mots anglais était du domaine des snobs.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Il y avait des rivalités coloniales importantes au Moyen Orient: par tribus interposées on se tirait dans les pattes .L'accord naval germano britannique avait aussi hérissé le poil de la Royale,pour l'est de l'Europe les Britanniques s'étaient sentis exclus des accords bancaires et ils désapprouvaient totalement les accords passés entre les Français et les Soviétiques.C'était un climat de mésentente cordiale dans certains milieux .

Les français n'aiment pas les anglais (rosbifs), en dehors d'une intelligentsia qui admire la GB, mais ils n'aiment pas davantage les allemands (boches), les belges (histoires belges), les suisses (oui-ouin), les espagnols, les italiens (spaghettis), les polonais (polaks).

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

La Grande-Bretagne de l'avant-guerre n'était vraiment pas admirée. Il y avait un mépris profond de la conduite d'Edouard VIII et de ses conséquences.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Mais il y a depuis longtemps une admiration des institutions ainsi que des auteurs et des économistes, comme du système juridique si adaptable. Les juristes de droit public comme de droit privé et les économistes tiennent cette admiration des Lumières. Mais pas de la GB de l'entre-deux guerres, c'est plus général.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

J'aurais tendance à dire la même chose mais Edward VIII a trouvé refuge en France après son abdication : n'est-ce pas significatif de l'existence de grands alliés de la monarchie britannique, au moins dans certains cercles de dirigeants ou de grands aristocrates ?

Je me permets, d'ailleurs, une anecdote lue au propos de ce roi "déchu" : en novembre 1945, à Paris, Edward VIII aurait rencontré un certain nombre d'officiels français et se serait attiré leurs foudres en faisant des recommandations sur la manière de conduire les affaires politiques (Source : http://www.dailymail.co.uk/news/article ... -VIII.html)

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Je ne devais pas vivre dans ces cercles-là et je me souviens bien des discussions que j'ai entendues. L'opinion "populaire" ne se souvenait alors plus guère de l'alliance britannique durant la Grande Guerre et voyait le royaume comme un champ de ruines.
D'ailleurs, ce fut aussi ce qui engendra la défiance de nos gouvernements et de leurs services vis-à-vis des Anglais, de 1937 à 1940.

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Léon Tolstoï.