Narduccio a écrit :
A Omaha, il y a un sacré cumul :
- On n'accoste pas exactement là où c'est prévu (il y a quelques kilomètres de différence).
- Le bombardement aérien largue trop à l'intérieur des terres.
- Les tanks amphibie sont lâchés trop loin. Quelques spécialistes pensent que s'il y avait eu des marins à la barre les tanks n'auraient pas coulé. D'après leurs calculs, les vagues venaient de travers parce qu'ils naviguaient droit vers les objectifs. S'ils s'étaient mis dos à la houle, ils n'auraient pas embarqué tant de paquets d'eau.
C'est cette somme de "petites" erreurs qui aura les conséquences morbides que l'on sait. Au point que le commandement a pensé à un moment donner l'ordre de repli. Puis, les marins ont "pris les choses en main" et les canons des croiseurs ont obligé les allemands à se mettre à l'abri tout en détruisant leurs casemates. Il me semble aussi que certains mitrailleurs se sont retrouvés à court de munitions et se sont rendus.
Je ne pense pas qu'il y ait eu d'erreur dans l'atterrissage des barges à Omaha, c'est à Utah qu'il y a effectivement eu une erreur de quelques km, erreur bienvenue d'ailleurs puisqu'il n'y avait pas grand chose à l'endroit où les barges ont "beaché" alors que la plage prévue était assez bien défendue. Le Gl Roosevelt (rien à voir avec F.D. mais de la famille de Théodore), alors qu'on lui faisait part de cette erreur aurait d'ailleurs dit "et bien nous commençons la guerre à partir d'ici" - on voit cet épisode dans "Le jour le plus long".
Quand on parle d'Omaha, il ne faut pas oublier que la plage était défendue par une unité de la 352eme ID qui revenait de Russie (et était au repos!), autrement plus coriace et motivée que le ramassis de troupes diverses rassemblées pour tenir le mur de l'Atlantique. Lorsqu'on parle des bombardements du Jour J, il faut préciser qu'une bonne part de l'efficacité a été psychologique. Les défenseurs, pour la plupart des hommes plutôt âgés, des pères de famille, des Ukrainiens, des Russes, des Volksdeutsche... ont été quasiment "sonnés" par le bombardement mais les casemates sont restées intactes... Chez moi, une batterie de 122 (un seul canon installé il est vrai), très peu endommagée par les bombardements navals et aériens a été prise sans difficulté et quasiment sans combat:
"Le Company Sergeant-Major (CSM) Stan Hollis, l'un des chefs de section de la D Company commandée par le Major Lofthouse, s'empare à lui seul du point fortifié, armé d'un pistolet-mitrailleur Sten et de plusieurs grenades : il traverse le découvert et tire plusieurs rafales à l'intérieur d'une des casemates avant de lancer des grenades qui tuent deux soldats allemands et en blessent d'autres. Les autres soldats de la batterie se rendent lorsqu'il commence à se diriger vers la deuxième casemate (pour cette action, ainsi que celle qui livre quelques instants plus tard dans le village de Crépon, le CSM Stan Hollis est décoré de la plus prestigieuse décoration militaire britannique, la fameuse Victoria Cross)."