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Message Publié : 12 Juin 2014 8:33 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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J'avais posé cette question sur le forum " air defense".

Elle vaut peut être la peine d'être débattue ici.


Au risque de choquer et de passer pour un original, je dois avouer que j'ai de plus en plus de mal à croire dans la thèse commune aux gaullistes et à Vichy de la nullité des dirigeants de la IIIè République et de l'incohérence de leur stratégie diplomatique et militaire. Je crois que nous sous-estimons la finesse d'analyse des dirigeants politiques et administratifs (chefs militaires et hauts diplomates) des années 1930 (surtout en 1938/39) car nous sommes obsédés par l'effondrement de mai 1940 dont nous les rendons seuls responsables sans réflexion suffisante. Je crois pourtant que la vision des dirigeants français des années 1930 était relativement raisonnable.

Tout d'abord, ils partaient du principe que l'URSS et le Reich étaient opposés par un antagonisme irréductible qui rendait toute alliance entre eux impossible et conduisait nécessairement Staline à assister les démocraties (même sans traité d'alliance). Reconnaissez qu'il aurait fallu une exceptionnelle prescience de la roublardise et de l'anormalité des deux chefs totalitaires pour anticiper le pacte du 23 août 1939.

Notons au passage que la Grande Bretagne qui disposait de services de renseignements bien meilleurs que les nôtres (et bien plus écoutés), s'appuie sur un corps diplomatique au moins égal au nôtre et peut compter sur la haute culture des Lords (en matière diplomatique, navale et militaire mais aussi industrielle et financière) poursuit une politique aussi prudente que nos bons instituteurs rad socs. Bref l'aristocratie ne fut pas plus vigilante que la démocratie. Pourquoi des milieux sociaux aussi différents auraient ils eu les mêmes préjugés ? Comment auraient ils pu croire que l'armée allemande vaincue en 1918 mais restée commandée par des généraux qui étaient capitaines en 1918 ait pu effectuer un renouvellement complet de ses méthodes de combat tout en conservant une structure psychologique et sociologique presqu'inchangée ? comment croire que les divisions de chars n'étaient pas des gadgets inventés par la propagande de Goebbels ?

Enfin, l'analyse du rapport de forces économiques (trait très moderne) conduit incontestablement à la conclusion que le Reich ne peut gagner dans la longue durée contre les Occidentaux alliés aux Etats Unis. La leçon de 14/18 est bien apprise. L'appel du 18 juin le répètera.

Et aussi ces dirigeants connaissent, comprennent et partagent la pacifisme foncier des populations. ils n'ont pas envie de sacrifier un million de jeunes hommes.

Et aussi, les liens (pas seulement officiels mais aussi familiaux, amicaux voire mondains) entre diplomates et officiers restent forts et peuvent à mon avis avoir assurer une bonne circulation de l'information entre élites militaires et diplomatiques (ce qui est moins vrai de nos jours d'ailleurs).

Bref c'est tout à fait sciemment que les dirigeants de la IIIè République et du Royaume Uni ont conduit une diplomatie d'"intimidation" à l'égard du Reich en voulant le dissuader d'attaquer nos alliés non pas sous la menace d'une offensive napoléonienne en Rhénanie mais sous celle plus intellectuelle et plus raisonnable d'une sorte de siège. Cette stratégie n'avait évidemment de sens que si Staline n'ouvrait pas un canal de ravitaillement protégé des alliés ...

En revanche, les Allemands ont parfaitement compris la stratégie alliée et ont su trouver son point faible. Ceci démontre au passage que Hitler et Ribbentropp n'étaient ni fous ni idiots (ils étaient certainement criminels mais c'est une autre affaire) et que les dirigeants alliés étaient des gens raisonnables mais qui manquaient d'imagination et n'avaient pu prévoir l'imprévisible (le pacte Hitler Staline).


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Message Publié : 12 Juin 2014 9:18 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 11 Oct 2012 21:58
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Je vous trouve quand même bien indulgent avec nos élites des années 30...
Pour l'URSS, un anticommunisme virulent et un traumatisme lié à "l'abandon" de 1917 font qu'il n'y a aucune recherche sérieuse d'alliance avec ce pays.
L'Angleterre fidèle à sa politique d'équilibre continental préfère affaiblir la France que la voir s'élever comme puissance dominante.
Mise à l'index de l'Italie (sous des prétextes "humanitaires", mais par les deux puissances coloniales!!)...
"Neutralité" durant la guerre d'Espagne...
Diplomatiquement, ces années sont une suite d'erreurs et de bourdes et ne peuvent qu'aboutir à la catastrophe...


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Message Publié : 12 Juin 2014 9:28 
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Plutôt d'accord avec l'analyse d'Aigle. Le défi posé par Hitler a été une réelle nouveauté, inconcevable quinze à vingt ans après la fin de la Grande Guerre, et qui a pris de court l'ensemble des classes politiques occidentales.

L'avantage de cette analyse, c'est qu'elle n'est pas exclusive des erreurs nombreuses qui ont été commises tout au long des années 1930. Elles ont été commises parce que les dirigeants avaient pour souci principal la recherche permanente du maintien d'un équilibre diplomatique reposant sur les alliances de 1919, du refus de l'escalade guerrière. Forcément, face à quelqu'un qui refuse l'équilibre, les alliances et recherche l'escalade, les dés sont pipés...

CNE503

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Message Publié : 12 Juin 2014 9:43 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 27 Août 2012 15:49
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Aigle a écrit :
Tout d'abord, ils partaient du principe que l'URSS et le Reich étaient opposés par un antagonisme irréductible qui rendait toute alliance entre eux impossible et conduisait nécessairement Staline à assister les démocraties (même sans traité d'alliance). Reconnaissez qu'il aurait fallu une exceptionnelle prescience de la roublardise et de l'anormalité des deux chefs totalitaires pour anticiper le pacte du 23 août 1939.


Mouais le pacte est pas une alliance militaire non plus. Croire que l'URSS interviendrait en faveurs des occidentaux est dès plus hasardeux surtout que pour certain l'ennemie est plus communiste que nazi.

Aigle a écrit :
Enfin, l'analyse du rapport de forces économiques (trait très moderne) conduit incontestablement à la conclusion que le Reich ne peut gagner dans la longue durée contre les Occidentaux alliés aux Etats Unis. La leçon de 14/18 est bien apprise. L'appel du 18 juin le répètera.


La France est seule dans les années 30, très tôt apres la première guerre mondiale nos alliés se désengagent massivement. Je trouve que tabler sur une guerre longue est déjà une erreur, il aurait fallut tout simplement faire respecter le traité de Versailles.

Aigle a écrit :
Bref c'est tout à fait sciemment que les dirigeants de la IIIè République et du Royaume Uni ont conduit une diplomatie d'"intimidation" à l'égard du Reich en voulant le dissuader d'attaquer nos alliés non pas sous la menace d'une offensive napoléonienne en Rhénanie mais sous celle plus intellectuelle et plus raisonnable d'une sorte de siège. Cette stratégie n'avait évidemment de sens que si Staline n'ouvrait pas un canal de ravitaillement protégé des alliés ...


Je pense que la menace d'une offensive type napoléonnienne aurait bien mieux marché :)


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Message Publié : 12 Juin 2014 10:20 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 11 Oct 2012 21:58
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Il y a à mon avis deux erreurs fondamentales commises par les vainqueurs de 1918:
- ne pas avoir fait de choix clair en 1918: démembrement de l'Allemagne et retour à une situation ante Bismarck ou relèvement et soutient appuyé à une république naissante (cette deuxième solution aurait ouvert bien des perspectives!)
- n'avoir pas su discerner dans les années 30 la véritable nature du nazisme


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Message Publié : 12 Juin 2014 11:28 
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Pour moi il n'y a pas de "stratégie française des années 30." C'est un pays constamment surpris par les initiatives nazies et incapable de s'y opposer.

Dites-moi quelle était la "stratégie" d'un Albert Sarraut qui tonne "je ne laisserai pas Strasbourg sous le feu des canons allemands !"... et ne fait rien !

L'état-major, pas en reste, prétendait d'ailleurs ne rien pouvoir faire sans mobilisation. (Ce qui en bonne logique conduisait à virer le chef d'état-major, puis à mobiliser tout en commençant le mouvement des corps d'active disponibles. )

On parle là de TROIS bataillons allemands entrés en Rhénanie.

La "stratégie française" consistait à attendre l'accord de la Grande-Bretagne - Hitler aura le temps d'avaler 2 pays avant que ça se produise - pays qui n'avait pas d'armée.

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Message Publié : 12 Juin 2014 19:52 
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Salluste
Salluste

Inscription : 27 Fév 2012 23:10
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Citer :
Dites-moi quelle était la "stratégie" d'un Albert Sarraut qui tonne "je ne laisserai pas Strasbourg sous le feu des canons allemands !"... et ne fait rien !
Quand on l'ouvre, on assume. Quand on fait le traité de Versailles, on l'assume. Quand on prend le pouvoir sur d'autres, on fait ce qu'on dit.
Je suis désolé du parallèle, mais je vous garantie que tomatecerise (5 ans) sait trés bien que ce qu'énonce son papa sera réalisé. Il est le roi, je suis le chef!

Sans dire si le traité de Versailles est bon ou non, sans dire si le pacifisme est bon ou non, j'affirme que dire quelque chose et ne pas le (faire) respecter c'est choisir de se faire botter les fesses. Quand on a des responsabilité sur des millions de gens, le minimum c'est la cohérence.


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Message Publié : 12 Juin 2014 22:17 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 16 Jan 2010 19:18
Message(s) : 2953
Avant 1914 la diplomatie française avait su nouer et développer un réseau d'alliances solides.Après 1919ces alliances sont mortes et remplacées par un système assez incohérent et dangereux car pour des raisons d' intérêt financier de certaines banques la France s'engage seule en Europe orientale.Or,elle ne fait pas le poids et ce d'autant moins que certains pays qui sont nos"alliés" ne peuvent se supporter entre eux et,à partir de 1931 les ressources nationales sont financièrement catastrophiques;le pays deviendra incapable de verser les subsides promis à certains de nos petits"alliés"


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Message Publié : 13 Juin 2014 6:46 
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Marc Bloch
Marc Bloch

Inscription : 10 Fév 2014 7:38
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Localisation : Versailles
L'exposé d'aigle est intéressant et comme le note CNE503 est compatible avec d'utres hypothèses complémentaires.

Je souligne pour ma part que dans la France de l'entre deux guerres, la volonté de protéger la paix par le droit faisait la quasi unanimité et la population comme des dirigeants. Ceci impliquait notamment de croire que la SDN organiserait la défense de l'ordre issu de Versailles et protègerait la France de toute agression.

Et je voudrais ajouter un point laissé de côté par aigle : Paris quand il imaginait agir sans la SDN se plaçait systématiquement dans la recherche d'un accord avec Londres. Or de 1919 à mars 1939, Londres a constamment sous estimé le danger allemand et privilégié la recherche d'un équilibre du continent qui passait par un appui discret à Berlin. Il faut le coup de Prague en mars 1939 pour que Londres comprenne.

Un point bien vu par aigle : Hitler et ses fidèles n'étaient pas des idiots et n'étaient pas si fous (on pourrait en discuter sur le plan médical mais disons en tout que leur stratégie n'était ni absurde ni irrationnelle). Peut être des fanatiques et des idéologues qui poursuivaient un but criminel et inaccessible mais certainement des gens plus rusés que les parlementaires français ou anglais et implacablement décidés à vaincre.


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Message Publié : 13 Juin 2014 6:56 
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Inscription : 20 Déc 2008 14:01
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Localisation : Bourgogne
Pour revenir au message initial d'Aigle, je pense que nos politiques et diplomates des années 1920 et 1930 se sont leurrés sur un point qui me semble décisif : la "Muraille de France" donne à partir de 1935 un sentiment de sécurité pernicieux. Si son apport à la défense du pays est réel (et le prouvera en septembre 1939 en orientant l'effort offensif allemand sur la Pologne tout en procurant huit mois de tranquillité à la France), son coût exorbitant n'a pu être assumé qu'au détriment de l'armée de campagne, et surtout elle génère une protection qui est bien moins efficace stratégiquement que ce qu'on a perdu entre 1930 et 1936 : le gage du Rhin et la zone-tampon démilitarisée de la Rhénanie (perte d'autant plus grave compte tenu du résultat du plébiscite en Sarre en 1935 et surtout du fait qu'Hitler ait rétabli la "Wehrhoheit" et notamment la conscription au printemps 1935). Bref, on a perdu un glacis stratégique qui aurait pu être une zone de manoeuvre offensive ou défensive ainsi que trois des portes d'entrée de l'Allemagne occidentale, ce qui rendait celle-ci très vulnérable, on a accepté sans broncher que l'Allemagne puisse réarmer sans restriction et à un rythme accéléré et on a compensé en verrouillant nos propres voies d'accès. La perte est nette mais elle est souvent totalement occultée pour se concentrer sur ce qui a suivi, en 1938-1939 et notamment Munich.
Et il s'agit bel et bien d'erreurs politiques et diplomatiques : le gage du Rhin ne devait pas être évacué avant 1935, l'Allemagne ne devait pas être dotée d'une armée construite sur un schéma similaire à celle de 1914, et la Rhénanie n'aurait pas dû être remilitarisée... Les faux espoirs d'un système équilibré où l'Allemagne tiendrait la place qu'on attendait qu'elle tienne coûteront cher à la France quand Hitler viendra fausser le jeu.

CNE503

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Message Publié : 13 Juin 2014 7:47 
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Philippe de Commines
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Inscription : 11 Oct 2012 21:58
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Mais la France avait besoin (ou pensait avoir besoin) de l'appui de Londres pour revenir sur les avancées de Berlin. Si je ne m'abuse, Londres a toujours été aux abonnés absents...


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Message Publié : 13 Juin 2014 8:12 
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Salluste
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Est-ce que tout cela n'avait pas été soulevé en son temps par De Gaulle ?
Mais il y a eu un terrible contresens : par "armée de métier" , beaucoup ont cru comprendre armée putchiste , comme celle de Franco , alos que la Marine et l'Armée de l'Air sont déjà des armées de métier


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Message Publié : 13 Juin 2014 12:37 
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Marc Bloch
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taloslecyborg a écrit :
Est-ce que tout cela n'avait pas été soulevé en son temps par De Gaulle ?
Mais il y a eu un terrible contresens : par "armée de métier" , beaucoup ont cru comprendre armée putchiste , comme celle de Franco , alos que la Marine et l'Armée de l'Air sont déjà des armées de métier

Faux :mrgreen: : l'armée de métier du livre ne supprimait pas la conscription, mais constituait une force immédiatement disponible sans attendre les délais de la mobilisation. Par ailleurs l'armée de l'air et la marine recevaient, à l'époque, de nombreuses recrues issues de la conscription.

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Message Publié : 13 Juin 2014 13:37 
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Faget a écrit :
taloslecyborg a écrit :
Est-ce que tout cela n'avait pas été soulevé en son temps par De Gaulle ?
Mais il y a eu un terrible contresens : par "armée de métier" , beaucoup ont cru comprendre armée putchiste , comme celle de Franco , alos que la Marine et l'Armée de l'Air sont déjà des armées de métier

Faux :mrgreen: : l'armée de métier du livre ne supprimait pas la conscription, mais constituait une force immédiatement disponible sans attendre les délais de la mobilisation. Par ailleurs l'armée de l'air et la marine recevaient, à l'époque, de nombreuses recrues issues de la conscription.


Là dessus il faut être honnête : je pense que De Gaulle a fait une grosse erreur en mettant les divisions blindées sous le signe de l'armée de métier. C'était exactement ce qu'il fallait pour hérisser la gauche, qui se méfiait, non sans raisons, d'une élite armée professionnelle, et par ailleurs l'avenir a prouvé qu'il était parfaitement possible d'utiliser des appelés dans des divisions blindées.

Intituler son ouvrage "vers l'armée de métier" plutôt que "vers l'armée motorisée" c'était vraiment, de sa part, se tirer une balle dans le pied, alors que le débat à l'Assemblée a montré que certains députés de gauche avaient été convaincus par ses idées. Mais Blum est resté fidèle au dogme de "la Nation en armes" selon Jaurès, et le gros des députés de gauche ont rejeté le projet. Un cruel rendez-vous manqué.

Et pourtant il avait besoin de l'appui de la gauche. Une bonne partie des députés de droite s'en tenaient à la vision de l'état-major, hostile à De Gaulle.

Par ailleurs je ne sais pas ce que Talos entend par "tout cela", mais De Gaulle à cette époque n'a fait aucune incursion (en public) dans le domaine de la politique et de l'opposition nécessaire à la politique d'Hitler. Son propos, d'ailleurs vital, est uniquement militaire. (Et c'est déjà beaucoup, si on songe que ce commandant, puis colonel, a entrepris de contester la vision de toute la haute hiérarchie militaire. Seul le fait qu'il ait autant de relations politiques lui a évité de se faire virer.)

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Message Publié : 13 Juin 2014 13:58 
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Salluste
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Inscription : 01 Oct 2012 10:48
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Tout cela , c'est l'incohérence entre une politique étrangère active et une politique militaire défensive ; en cela , il a réussi à convaincre meme à gauche des gens comme Viénot ( qui le rejoindra en 1940 )


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