Bonjour,
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Gardavous: Les américains avaient-ils une 3 ième bombe opérationnelle
Oui, une deuxième Fat Man était en cours de montage à Tinian et aurait pu être lancée avant la fin août si la guerre avait continué. Le rythme de production de plutonium permettait de réaliser à peu près deux bombes par mois (il a été drastiquement réduit dès la fin de la guerre, puis a repris en 1946, guerre froide oblige).
De son côté, la production d'uranium 235 avait pris beaucoup de retard début 1945 (en août il n'y en avait que pour une seule Little Boy, celle d'Hiroshima), mais elle augmentait rapidement et Oppenheimer avait déjà proposer d'utiliser plutôt cet uranium dans une bombe à implosion, augmentant le rythme de production d'un bon facteur 2.
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Gardavous: et qu'auraient-ils fait si les japonais n'avaient pas cédé ?
II ne restait plus beaucoup de cibles (Kokura et Niigata, et sinon?). Les Américains avaient donc envisagé de stocker les bombes et de les employer lors de l'opération Downfall pour un usage tactique: on "atomise" les défenseurs de la tête de pont et les marines débarquent dans la foulée (radioactivité, connais pas!).
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Narduccio: Ce qui m'embête n'est pas tellement que la discussion tourne en rond, mais c'est qu'on remette à l'honneur quelque chose dont on a démontré à plusieurs reprise que ce n'est qu'une légende urbaine mise en avant à une certaine période pour lutter contre les bombes atomiques.
Ayant lu les pages précédentes de ce fil, je ne suis pas surpris de votre réponse, même si je suis pas
entièrement d'accord avec le terme de "légende urbaine". Par ailleurs soutenir que les bombes n'ont joué qu'un rôle mineur dans la capitulation du Japon (ce que je ne pense pas) est un argument qui se retourne comme un gant: si les armes nucléaires n'ont pas beaucoup d'importance, on peut les utiliser sans beaucoup de restriction.
Pour être plus clair, je pense que l'emploi des armes nucléaires contre les pays de l'Axe était, de fait,
irrévocablement acquis depuis le 6 décembre 1941. À ma connaissance,
aucun responsable politique ou militaire américain n'a jamais remis en question l'idée que ces bombes seraient employées dès qu'elles seraient prêtes. La machine était lancée et je ne suis pas sûr que quiconque aurait pu l'arrêter,
à supposer que quelqu'un l'ait voulu. Sauf erreur, Truman n'a même pas eu à donner l'ordre de larguer les bombes, cela était du ressort des chefs militaires (mais il a stoppé la troisième).
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Alain.g: Truman ne mentionne pas le maintien de l'empereur, à Postdam, parce que son opinion publique y était très hostile et susceptible de réagir.
Il est parfaitement vrai que l'opinion américaine était très hostile à l'empereur, en particulier, et aux Japonais, en général. Il est non moins vrai qu'elle a manifesté une parfaite indifférence à son maintien lorsqu'il fut annoncé quelques jours après.
Nombre de responsables politiques et militaires américains de haut rang avaient fait pression sur Truman en juin et en juillet pour que l'exigence de reddition "sans condition" soit modifiée pour laisser explicitement aux Japonais le choix de leur futur régime politique (ce qui à ce moment là signifiait maintenir le régime impérial et donc Hiro-Hito, ou un membre de sa famille). Le veto vint de Truman (ou plus exactement de son Secrétaire d'État Byrnes, Truman étant un parfait novice en matière de politique étrangère), et il fut implicitement levé dès la déclaration de capitulation de Hiro-Hito.
Bien à vous