Loïc a écrit :
Anne Frank est devenue l'incarnation et le symbole de la jeunesse broyée par la Shoah
par cette image très parlante où je la convoque en tant que figure emblématique ce n'est rien dire d'autre que seulement 12,5% des enfants et adolescents juifs aux Pays-Bas ont survécu contre 86% en France, que le profil-type d'une jeune fille juive en Europe avait nettement plus de chances de survie en France qu'aux Pays-Bas voila tout
Il faut dire les choses comme elles sont et les français, en ce qui concerne la Shoah se sont effectivement démarqués de pas mal d'autres pays. Sur les juifs vivants en France au premier trimestre 1940, il y a eu globalement 50% de disparus. On estime que 50% des juifs vivants en France en juin 40 étaient des juifs "étrangers", émigrés récents. Tandis que l'autre moitié, c'était des juifs "français" vivants sur le territoire depuis plusieurs générations et parfois depuis plus d'un millénaire.
Environ 80 % des victimes de la Shoah en France sont des juifs adultes et "étrangers". Ils furent victimes du fait qu'ils habitaient dans des quartiers bien déterminés, du fait qu'ils pensaient que la police française respecterait leurs droits d'individus, du faits qu'ils étaient mal intégrés et qu'ils parlaient avec un accent. Les français, des fonctionnaires, mais aussi de simples citoyens ont protégé les juifs "français", ils ont aussi protégé les jeunes et les enfants.
Auraient-ils pu faire plus ? Il est difficile de répondre. Les chiffres auraient été différents si la guerre avait durée 6 mois de plus. Simplement, parce que les services concernés par la chasse aux juifs faisaient preuve d'un certain zèle et le nombre des arrestations n'était pas en diminution.
Les chances de survie d'Anne Franck aurait sûrement été plus élevée si elle avait vécue en France. Mais, à la condition de ne pas rester auprès de ses parents. Si elle était restée auprès de ses parents, son sort n'aurait pas été différent de celui qu'elle a connu aux Pays-Bas.