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Message Publié : 24 Fév 2010 6:14 
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Panier de crabes

Vous dites cela souvent, et comme si cela représentait une sorte de marque de fabrique des régimes autoritaires.
Je veux bien que le régime de 1933 à 1945 ait été particulièrement perclu de népotisme, de guerre d'influence, etc. En fait on aurait dit que les Allemands se comportaient comme en temps de paix...
Pour autant croyez vous vraiment que les pays alliés n'aient pas été soumis à ce genre de soucis. Je ne le crois pas, bien que je ne puisse documenter cet avis (voyez par exemple les problèmes avec les réseaux de résistants...). Les bataille internes, entre services, entre ministères, entre personnes... tout cela a eut lieu également chez les Alliés. Peut-être dans une moindre mesure. Sans doute...


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Message Publié : 24 Fév 2010 9:04 
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Certes dans les pays alliés il y a pu avoir ce genre de dérives, mais il ne faut pas oublier que ces personnes sont quand même contrôlées par des organismes, qu'on les appelle parlements ou congrès. Et que même en temps de guerre, des élections peuvent avoir lieu. En outre, dans les pays anglo-saxonts les parlements ou congrès sont particulièrement vigilants sur ce genre d'attitude. Dans les pays totalitaires, par contre il n'y a pas ce genre de contre-pouvoir.

_________________
C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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Message Publié : 26 Fév 2010 22:57 
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Hérodote
Hérodote

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Pour ceux qui aimeraient réviser la 2nde Guerre mondiale de façon ludique, je les invite à deviner qui se cache derrière ces "carricatures" de l'histoire :wink: Image


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Message Publié : 26 Fév 2010 23:08 
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Grégoire de Tours
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Panzermeister a écrit :
tout cela a eut lieu également chez les Alliés. Peut-être dans une moindre mesure. Sans doute...

Pour le peu que j'en sais, la particularité des régimes nazi et fasciste est d'avoir érigé un 2ème appareil d'Etat (le Parti) qui ne s'est pas complètement substitué aux structures existantes (l'Etat). La rivalité et les "frictions" qui existent dans n'importe quel régime ont été multipliées du fait de cette coexistence et aussi en raison du flou volontairement entretenu par Hitler pour préserver le "Führerprinzip"


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Message Publié : 26 Fév 2010 23:20 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

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Panzermeister a écrit :
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Panier de crabes

Vous dites cela souvent, et comme si cela représentait une sorte de marque de fabrique des régimes autoritaires.


C'est surtout - dans les proportions et les formes que cela prend - une marque de fabrique du IIIe Reich parmi les régimes autoritaires.
Le problème n'est pas de savoir si cela existe sous les autres types de régime mais de ne pas oublier que le IIIe Reich était tout le contraire de la mécanique tournant comme une horloge sous la direction impeccable du Führer, alors que c'est l'image qu'il a encore souvent à cause des poncifs sur l'amour des Allemands pour l'ordre.
Par ailleurs, je ne sache pas qu'aux USA ou en Grande-Bretagne, à la même époque, les différents ministères s'amusent à monter chacun leur police, leur milice et leur armée, qu'on ait vu Leigh-Mallory mettre sur pied des divisions blindées pour voir la RAF damer le pion à l'Army ou autres calembredaines. Il y a toujours des paniers de crabes mais les organismes de contrôle qui ont cours dans un Etat de droit limitent, avec et sans jeu de mots, les possibilités pour les crabes d'aller bien loin dans leur marche de travers. Rien de tel sous les pieds d'Hitler. Les luttes d'influence pouvaient s'étaler tout à loisir.


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Message Publié : 27 Fév 2010 9:49 
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Tite-Live
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Cuchlainn a écrit :
C'est surtout - dans les proportions et les formes que cela prend - une marque de fabrique du IIIe Reich parmi les régimes autoritaires.


Je ne me rappelle plus le nom de l'historien qui avait parlé à ce titre "d'anarchie totalitaire" pour désigner l'Allemagne nazie car en effet, loin d'être cette image d'ordre et de discipline, le IIIe Reich est un vaste bazar avec Hitler au sommet l'entretenant. Surtout que la structure est double : celle du parti et celle de l'Etat, le premier ayant calqué le second.
Prenons un exemple : le renseignement. Secteur stratégique pour ce genre de régime. Et bien le IIIe Reich connaissait trois services qui officiellement ne font pas le même job mais qui en réalité se marchent dessus : l'Abwehr (service de renseignements militaires), le SD et la gestapo. Ces services maintenaient ainsi une compétition, une rivalité vers le toujours "plus" (férocité, rapidité, efficacité dans l'enquête) pour se mettre en avant auprès d'Hitler. Si vous ajoutez à cela le fait que les trois personnes à leur tête ne s'aimaient guère (Canaris pour l'Abwehr, Heydrich pour le SD et son chef au sein de la SS Himmler pour la Gestapo), vous comprenez que le IIIe Reich n'est pas un Etat d'ordre (du moins dans son fonctionnement).

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"Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables" A. Allais


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Message Publié : 27 Fév 2010 9:58 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

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Oui, on a une prolifération d'appareils qui, au lieu de rester dans ce qui devrait être leur place, ne cessent d'étendre leurs activités sur les plates-bandes des autres dans le cadre du combat des sous-chefs. Le tout sans aucun contrôle supérieur. Difficile de vraiment cerner ce qu'en pensait Hitler. Il savait tout cela, sans aucun doute. Il devait s'en servir, quand ça l'arrangeait, et le mépriser, le reste du temps.


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Message Publié : 05 Mars 2010 23:18 
Car Hitler souhaitait sinon l'alliance, du moins un gentleman agreement avec les Britanniques (d'où l'escapade de Hess), si conciliants du temps de Chamberlain.

Une fois la France abattue et occupée à bon compte grâce à la trahison de Pétain, le Royaume-Uni s'est trouvé totalement isolé et sans allié.

L'erreur de Hitler fut d'attaquer à l'Est avant de trouver une solution à l'Ouest, sans prendre en compte l'immense arrière des Anglais, colonies et surtout Etats-Unis, pour lesquels il n'avait que mépris ("nation dégénérée").

S'il faut une date, c'est le 11 décembre 1941 : déclaration de guerre de l'Allemagne aux USA.


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Message Publié : 15 Mars 2010 10:04 
Polycrate de Samos a écrit :
(...) le IIIe Reich n'est pas un Etat d'ordre (du moins dans son fonctionnement).
Est-il possible que l'Histoire puisse participer de l'explication d'un tel chaos?
Le fait par exemple que l'Allemagne soit une fédération, issue assez récement du Saint Empire. Cela pourrait expliquer pourquoi de tels parallélismes d'appareils peuvent exister sans que l'on s'en inquiète.


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Message Publié : 15 Mars 2010 11:50 
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Eginhard
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Je ne crois pas Hitler était un "fédérateur" Il a constituè autours de lui des mouvements des personnalitès diversses et opposées pour gouverner cet ensemble Il devait laisser la bride sur le sou de certain quitte à changer régulièrement de monture


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Message Publié : 17 Mars 2010 11:38 
:?: Ce que je veux dire c'est qu'étant une fédération, l'Allemagne a par nature plusieur couches administratives, et une culture de l'autonomie "régionale" depuis son origine.
%1 Cela explique peut-être l'absence d'inquiétude par rapport au doublement, voire au triplement de certains appareils.
:?: Il suffirait par exemple que l'un se base sur une administration Bavaroise, tandis que l'autre serait berlinois pour que personne ne voit rien venir. Les landers sont plutôt anciens ce me semble...


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Message Publié : 17 Mars 2010 13:11 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

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Le réseau de Göring s'est développé à partir de son poste de dirigeant "local" de Prusse, mais c'est le seul cas que je voie. On a plus eu des superpositions du genre : l'Etat (civil), l'armée, le Parti. Exemple type avec la SS, milice du Parti qui devient quasiment un appareil d'Etat parallèle avec sa police et son armée.


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Message Publié : 17 Mars 2010 14:53 
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Panzermeister a écrit :
:?: Ce que je veux dire c'est qu'étant une fédération, l'Allemagne a par nature plusieur couches administratives, et une culture de l'autonomie "régionale" depuis son origine.


L'Empire était un morcellement de centaines de principautés, du gros royaume de Bavière au petit comté tel un confetti. Mais s'il y avait une autorité au sommet (l'empereur), les régions conservaient un particularisme et une autonomie. Avec le IIIe Reich, c'est plutôt le doublement voire le triplement d'un pouvoir qui a un avis sur tout et veut être partout. Il y a d'incessantes interférences entre l'Etat et le Parti ce qui rend le fonctionnement chaotique et gourmand en fonctionnaires et en paperasses. Le fédéralisme ne me semble pas une explication. Cuchlainn cite la SS et avec son livre (L'Etat SS), Eugen Kogon montre comment ce qui est au départ la garde personnelle d'Hitler prend des proportions telles qu'elle devient un Etat dans l'Etat, une structure rigide dans un Reich qui commence à vasciller. Mirabeau disait : "la Prusse n'est pas un Etat possédant une armée mais une armée ayant conquit une nation". Ici nous avons une armée idéologique voulant s'emparer de l'Etat pour se substituer à lui.

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Message Publié : 24 Mars 2010 8:49 
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Eginhard
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Et si l'on croit Speer la SS était d'une rare incapacitè pour produire quoique ce soit dans son empire concentrationaire
Prix , délais , quantitè, qualitè rien de ce qui était promis n'était au rendez-vous Autant dire une série de baronnies jalouses les unes des aiutres et d'autant plus rivè à ses fiefs que la guerre à l'Est devenait un sanglant échec
Une place bien au chaud dans un bureau ou la boue et la neige de l'Est le choix était simple .


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Message Publié : 16 Nov 2014 0:11 
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Grégoire de Tours
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Localisation : Andalousie
"Vascodegama"
On dit souvent que Hitler a commis des erreurs stratégiques majeures durant la guerre. Quoique ces assertions soient sans doute vraies en partie, je crois que le pari stratégique de Hitler, d'envahir l'URSS en juin 1941, n'était pas un pari insensé et aurait pu aboutir à une victoire allemande et finalement changer le cours de la guerre.

En effet, quel était au fond l'enjeu de la conquête de l'URSS par l'Allemagne? Conquérir un espace vital, mais en poussant plus loin le raisonnement, donner les moyens à l'Allemagne de devenir une superpuissance.
Ce faisant, l'Allemagne se serait donné les moyens humains, matériels ainsi que les ressources naturelles afin de se constituer un glacis imprenable. Et qui sait si, vu l'avance technologique de l'Allemagne à l'époque, l'Allemagne n'aurait pas été une menace beaucoup plus grande pour les USA que ne le fut l'URSS par la suite et durant la guerre froide.

On a souvent critiqué Hitler de ne pas avoir saisi l'opportunité à la fin de 1940, 1941 ou 1942 de balayer les britanniques d'Afrique du Nord et de prendre tout le Moyen-orient. Je crois qu'effectivement, l'Allemagne avait amplement les moyens d'une telle percée, Et que le principal intérêt stratégique et avantage à en tirer aurait été de mettre la main sur le pétrole de l'Iraq.

Mais le véritable enjeu pour l'Allemagne se situait en effet à l'Est. En y concentrant ces forces, Hitler a fait le pari d'étendre et par la suite consolider la puissance allemande en lui procurant l'espace stratégique qui lui faisait défaut en Europe. Pari risqué qu'il a finalement perdu.
Avait-il des chances de gagner son pari ? Je crois que oui. Des années après les événements, ont a souvent tendance à croire que les choses étaient "écrites dans le ciel". Or, il n'en est rien.
Plusieurs erreurs stratégiques (le nombre de soldats initialement dédiés à l'invasion, la quasi démobilisation de l'industrie allemande à la fin de 1941, les mesures absurdes de répression des peuples envahis) et tactiques (le fait d'empêcher la prise de Leningrad à l'automne 1941 par exemple) ont été commises par les Allemands. Des erreurs encore plus grandes le furent par les Soviétiques, et notamment par Staline, lors des premiers mois de la guerre à l'Est.
Un succès militaire total (le destruction de l'armée soviétique) et ensuite politique (la chute du régime soviétique et l'occupation de toute la Russie jusqu'à l'Oural) à l'Est aurait permis aux Allemands de concentrer une partie de leurs forces sur le Moyen-Orient et ensuite sur la défense de l'Ouest européen.
N'oublions pas que l'Allemagne avait sur les alliés une avance technologique dans presque tous les domaines militaires (exceptés ceux de l'atome et de l'aviation stratégique).
Les erreurs stratégiques d'Hitler ont commencé à devenir catastrophiques pour les Allemands à partir de la fin 1942 / début 1943. Et même encore à ce moment là, le Grand État-major a eu part de responsabilité. Par exemple, ce sont les militaires qui ont poussé Hitler à lancer l'opération Citadelle en 1943 (opération qui devait aboutir au désastre de Koursk...pire que Stalingrad!! ). Les Allemands ont alors perdu toute initiative stratégique et l'on peut ainsi dire que, dès lors, à moins d'un revirement politique majeur (paix séparé) le sort était définitivement jeté,

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"Cuchlainn"
C'est un peu paradoxal tout ça: est-ce parce qu'il ne possédait pas le pétrole du Moyen-Orient mais seulement celui de Roumanie, qu'Hitler aurait donné la priorité à la guerre contre l'URSS et non au front qui lui aurait ôté cette épée de Damoclès énergétique ? et bien que ce ne soit pas en repoussant le front vers l'est qu'il "couvrait" ses champs de pétrole roumains d'un bombardement (ils ont d'ailleurs été bombardés par des escadres américaines...)
Faut-il alors voir dans la priorité absolue donnée au front de l'Est une nouvelle "folie" de Hitler, préférant le front "idéologique" à celui de l'annexion de ressources, selon le même schéma qui faisait donner la priorité aux trains de déportés sur les transports militaires ?

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"Kevin_Scaevola"
Justement, il possédait une armée très puissante, possédant des moyens militaires encore inégalés sur le terrain, ce qui explique l'empressement d'Hitler à s'en servir vers l'Est avant que son adversaire ne puisse moderniser la sienne et rivaliser en puissance. Seule la phobie d'une guerre sur 2 fronts, comme en 14-18, et qui est supposée avoir causé la défaite allemande, dont l'armée était pourtant bien supérieure à celle des Alliés, l'obligea à pactiser avec son ennemi (Pacte de non-agression germano-soviétique, 23 août 1939), pour avoir le temps d'achever ses adversaires à l'Ouest (campagne de France, bataille d'Angleterre) et les mains libres avant de se retourner contre la Russie.
Il faut reconnaitre qu'Hitler n'était pas quelqu'un qui préméditait toutes ses actions, mais qui agissait plutôt parfois sur des pulsions. Et pour lui, la perspective de posséder les mines de pétrole d'Arabie et d'Iraq n'était qu'une chimère, un rêve irréalisable... tout en donnant l'ordre d'attaquer le plus grand pays du monde afin d'acculer l'armée rouge à l'Oural !

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"Cuchlainn"
Pour en revenir à la question précédente : peut-on dire qu'Hitler a continué de privilégier le front de l'Est aux dépens du front africain, mettons pendant l'année 1942,
- parce qu'il pensait rapidement conclure l'affaire en Russie, même après la défaite devant Moscou, et que ça ne valait donc pas le coup de commencer par s'emparer du pétrole d'Arabie pour s'en servir sur le front de l'Est,
- ou parce que le Drang nach Osten gardait dans son esprit une priorité obsessionnelle au point de commettre ce qui apparaît a posteriori comme une faute stratégique ?

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"Vascodegama"
En envahissant l'URSS, Hitler a fait un pari qui n'apparaît pas irrationnel. Ce n'est pas lui qui a conçu Barbarossa, Il a donné les grandes lignes à ses généraux qui ont défini le plan général et ensuite les détails des opérations. Et ceux-ci avaient sous-estimé l'armée rouge et surestimé leurs propres forces!!!
En juin 41, l'Allemagne alignait 3 millions d'hommes sur le front Est. C'est beaucoup, mais avec le recul, on se rend compte que ce n'était pas suffisant.
La grande erreur stratégique d'Hitler fut de ne pas mobiliser totalement l'Allemagne (contrairement à la Grande-Bretagne), en hommes et en matériels, et de ne pas avoir demandé à ses alliés un effort conséquent dès le début de l'invasion (il ne le fut demandé qu'à partir de 42, puis ensuite surtout en 43 lorsqu'il était déjà trop tard).
Et il faut également tenir compte de la dispersion de ses forces et de l'allongement de ses lignes d'approvisionnement inévitables au fur et à mesure de l'avancée engendrée par les victoires initiales. Si le front d'Afrique du Nord n'a jamais nécessité beaucoup d'hommes, les troupes d'occupation de la France, de maintien de l'ordre et de garde du front ouest en général, elles par contre, ont d'emblée immobilisé de trop nombreux hommes.
La vision stratégique d'Hitler, du moins au début de la guerre, n'était pas si délirante: Vaincre l'URSS, c'était maintenir à distance indéfiniment les anglo-saxons en les privant du seul allié possible pour eux sur le continent.
Je suis cependant persuadé qu'avant l'invasion de l'URSS, les Allemands avaient les moyens de conquérir assez facilement le Moyen Orient en 1940-1941. Leur armée était intacte, bien équipée, le moral était au plus haut. Devant eux, l'armée anglaise était affaiblie, et avec un matériel désuet.
C'est à ce niveau qu'il faut peut-être situer le manque de vision stratégique d'Hitler. Contrairement à Churchill ou Roosevelt, sa vision demeurait strictement européo-centrée, alors que la guerre mondiale qu'il a enclenchée nécessitait une vision globale.
Les Allemands, Italiens et Japonais ont eux mené des guerres parallèles, alors que les Anglo-saxons d'abord, les Russes ensuite, ont développé une stratégie à l'échelle mondiale.

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"Bertrand50120"
Le problème de l'opération Barbarossa c'est sa date, trop tard dans l'année. Si Hitler avait attaqué dés le printemps, peut-être aurait-il mis l'URSS à genoux. Il a fallut au préalable qu'il vienne en aide aux italiens qui piétinaient dans les Balkans.

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"midway"
Ce "scenario" ne tient pas compte de la campagne de Yougoslavie et de Grèce qui a fortement retardé Barbarossa.
Si l'Allemagne avait attaqué en février/mars comme c'était prévu a l'origine, le cours de la guerre aurait été bien différent surement....

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"Fab73"]
Après avoir écrasé la France grâce à la Blitzkrieg, Hitler pensait faire de même en URSS, mais avait mal estimé la taille de cette dernière, inadaptée pour une attaque type Blitzkrieg.
En effet, dans cette carte des opérations, on constate que la Wehrmacht a pu avancer de 400 km en deux semaines (en Juin/Juillet 41), mais que pour atteindre les faubourgs de Moscou, 400 km plus loin, il faudra attendre 5 mois encore, durant lesquels l'Armée Rouge ne s'est pas tourné les pouces !

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"HEKTOR"
Toute tactique a ses limites, mais dans l'échec de Barbarossa, ce n'est pas la tactique qui est en cause, c'est le plan stratégique.
Ce que l'on appelle aujourd'hui le Blitzkrieg a parfaitement fonctionné en 1941. La rupture du front adverse et l'exploitation profonde en zone ennemie se sont réalisées.
Mais alors que le plan Barbarossa prévoyait un effondrement de la défense russe après l'encerclement de millions de ses soldats, eh bien ce plan s'est révélé complètement faux.
Pourquoi ? Parce que la Wehrmacht avait fait une très mauvaise évaluation de la puissance militaire russe, laquelle s'était révélée beaucoup plus forte que prévue.
Donc on se retrouve devant le paradoxe suivant : la Blitzkrieg fonctionne, mais elle ne permet pas une victoire décisive car l'armée russe dispose de plus de ressources que les estimations fournies par le renseignement militaire.
Je rappelle que le but initial de Barbarossa était la destruction de l'armée russe (comme était l'objectif de Fall Gelb), la capture de Moscou étant un objectif secondaire, qui est devenu un objectif majeur après-coup.
L'échec de Barbarossa est donc dû à une défaillance du plan stratégique qui a sous-évalué la force de son adversaire.

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"Fab73"
En fait la sur-évaluation et l'excès de confiance qu'ils avaient en leur tactique a amené les Allemands devant leur propre échec.
En se basant sur leur expérience et l'exceptionnelle réussite des campagnes polonaise et française, les Allemands ont pensé pouvoir détruire l'Armée rouge, qui leur faisait face à présent, en moins de 3 mois, c'est à dire avant la fin de l'année 1941...Ce qu'ils ont paradoxalement et tout compte fait, réalisé. Sauf qu'ils ignoraient la réalité et importance des réserves russes (en nombre et en qualité), "détail" qui les empêchera (malgré la capture de plusieurs millions de combattants) de remplir leur objectif stratégique primordial: la désagrégation de l'armée rouge et son corollaire l'appareil d'état soviétique.
Il ne s'agit pas ici d'une histoire de kilométrage, mais d'évaluation correcte de la puissance adverse, et du temps nécessaire pour la réduire à néant, exercice devant lequel pour la première fois, Hitler et ses généraux ont failli.[/quote]

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"Anonymous"
l'erreur d'Hitler est d'avoir été à la fois en Afrique et en Russie. Son manque de moyens en Russie aurait été résolu si il n’en n’avait pas détourné autant vers Afrique...
Et en France, en Hollande, en Belgique, au Danemark, en Norvège, en Yougoslavie, en Grêce, en Crête, plus des troupes pour la Finlande... Plus les Partisans, et la Pologne!
toutes les forces armées n'étaient pas en URSS...

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"Lord Foxhole"
Dans une armée, il y a des troupes dédiées à la conservation et la défense du territoire, et d'autres dédiées aux opérations offensives ("la masse de manoeuvre ").
Or, le IIIe Reich a eu une phase d'expansion territoriale très importante en peu de temps... Et cela avant même l'offensive contre l'URSS en 1941. Bilan: une énorme quantité de troupes bloquées dans les pays conquis, et donc une masse de manoeuvre amoindrie d'autant.
Les combats à l'Est, de 1941-1942, se sont ensuite chargés de saigner proprement cette masse de manoeuvre... Ce qui a obligé Hitler a puiser rapidement dans toutes ses réserves disponibles, y compris dans les divisions restées en garnison dans les pays occupés.
le résultat en 1944 sera que les troupes stationnées en France occupée variaient de divisions d'élite (des unités de panzers SS mises au repos en phase de récupération) jusqu'au franchement médiocre (des unités de "volontaires" étrangers). Mais, globalement, les divisions allemandes de l'époque ne valaient plus ce qu'elles avaient été en 1941-42. Le meilleur avait été sacrifié sur le Front de l'Est.

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"Elgor"
Les Allemands avaient probablement des chances de remporter une victoire stratégique en 1941, s'ils s'étaient emparés de Léningrad et de Moscou... Et s'ils étaient parvenus à les conserver. Malheureusement pour eux, ils ne sont même jamais parvenus à s'emparer de l'une de ces deux cités ! Et, en 1942, plutôt que de mettre le paquet en direction de Moscou, ils ont préféré aller se perdre en direction de Stalingrad... Mauvaise pioche !

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"Lord Foxhole"
Tout à fait d'accord avec vous pour 1941 ! Mais pour 1942, je suis plus réservé. Staline attendait les allemands devant Moscou, et croyait que les objectifs de 1941 seraient ceux de 1942. Le "plan Bleu" visait à pallier les grandes faiblesses du Reich, c'est à dire le manque de matières agricoles et de pétrole. Ce plan, outre le fait, de prendre Staline en défaut stratégique, avait des visées cohérentes: Il prévoyait de fixer la ligne de la Volga comme objectif principal du G.A. sud. En aucun cas la VIème armée n'était seule et en aucun cas Stalingrad ne devait être prise! Ensuite seulement, et une fois que les positions sur la Volga auraient bien été fixées et consolidées, le GA SUD se serait occupé du Caucase et des pétroles de Maïkop, Grozny et Bakou. C'est seulement une fois le plan démarré et qu'Hitler se soit déplacé à son QG de Vinnitsa, que tout fut modifié. Considérant que le "russe était fini", Hitler ordonna de tout faire à la fois: s'emparer de Stalingrad (avec la 6ème armée et une petite partie de la 4ème armée Blindée) et s'emparer du Caucase avec le reste du G.A Sud.
Or la Werhmacht manquant des ressources en hommes et en matériel pour mener ces deux opérations en parallèle et également bien affaiblie par les semaines de campagne précédentes ne parviendra au final à remplir aucun des deux objectifs.

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"Elgor"
Avec le temps qui passait, l'Armée rouge, malgré ses effroyables pertes de 1941 et 1942, devenait de plus en plus forte tactiquement et technologiquement. Son encadrement devenait plus compétent, ses usines de production, repliées dans l'Oural approvisionnaient les troupes de matériels de plus en plus adaptés et pendant ce temps les usines allemandes étaient écrasées sous les bombes anglo-américaines.

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"Panzermeister"
D'après l'Histoire, certes... Mais cela dépend avant tout de la situation prévalant au début de 1942, au sortir des combats d'Hiver.
Si les Allemands ont échoué c'est qu'ils sont trop vite devenus sûr de la victoire finale. Le détour de Kiev est une monumentale erreur dans le contexte de jullet-aout 41. Soit Guderian aurait du obéir immédiatement (le temps passé en valse hésitation est d'environ un mois...) soit Hitler aurait du lui faire confiance. Ce seul mois est celui de la défaite.
La Wechmacht était capable de vaincre l'URSS "sur le papier", mais la condition sinequanone de sa victoire résidait dans la rapidité.
Rapidité afin de ne pas faire appel à la guerre totale.
Rapidité afin de s'assurer de ne pas avoir à mener une guerre d'usure.
Rapidité afin de créer et garder le bénéfice "d'un choc politique et psychologique" initial paralysant pour les adversaires.
Bref la vitesse est le maître mot des opérations allemandes de 1938 à 1941. Guderian et l'OKH ont tout basé là-dessus (cf fall gelb).
Si cela ne s'est pas passé en Russie, c'est que les frictions entre décideurs l'ont empêché. Mais, au printemps 42 les allemands sont loin d'être battus.


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A la lecture de ces différentes appréciations, opinions, points de vue il y a toujours de quoi "phosphorer" sur la question qui semble donc être:
"Est-ce qu'au final le déclenchement de l'attaque par la Wehrmacht envers l'Union Soviétique en Juin 41 apparaît comme un pari destiné d'emblée à être un échec ou bien, l'objectif stratégique visé ( destruction de l'Armée rouge ou de toute menace militaire soviétique pour les années suivantes, accaparement des territoires et des ressources - céréalières, pétrolifères- russes européens à l'intérieur de la ligne Arkhangelsk/Astrakhan) était réalisable ?..en une seule campagne ?..en plusieurs ?...avec les moyens alloués ? d'autres..?"

Zat is a big quechtion indeed...!!

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“Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux. ”
Sénèque


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