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Message Publié : 30 Nov 2014 23:56 
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Environ tous les 10 ans renait la polémique sur la "Poche de Colmar". Vois un article du jounal L'Alsace pour remettre en mémoire cet évènement :
L'Alsace : Il y a 70 Ans : Et la poche de COlmar s'est formée

Citer :
Et la Poche de Colmar s’est formée…
Le 30 novembre 1944, le général de Lattre renonce à foncer sur Colmar. Alors que Mulhouse et Strasbourg viennent d’être libérées, Colmar ne le sera que le 2 février suivant. Aurait-on pu aller plus vite ? Sans doute. À qui la faute ? En 1970, le livre « Autopsie d’une victoire morte » n’avait pas hésité à critiquer la stratégie du chef de la 1re Armée.
Aujourd'hui 05:00 par Textes : Hervé de Chalendar

À la guerre comme dans la vie, on navigue entre opportunités saisies et occasions manquées. Le problème, à la guerre, c’est qu’une occasion manquée se solde vite en centaines ou milliers de morts. Il y a 70 ans, la Libération de la France a marqué un temps d’arrêt au moment d’aborder l’Alsace. Il a fallu plus de temps pour libérer cette région (de novembre 1944 à mars 1945) que la majeure partie du pays (de juin à septembre 1944).

La Poche de Colmar est devenue un point de fixation qui résista près de trois mois et dévasta une demi-douzaine de villages alsaciens (Bennwihr, Mittelwihr, Ostheim, Sigolsheim, etc.) Aurait-on pu l’éviter ? Il est toujours commode de définir la meilleure stratégie après-coup, mais il est clair que la liquidation de cette Poche aurait pu être plus rapide, et donc moins douloureuse. Reste à savoir qui porte la responsabilité des mauvais choix pris à la fin novembre 1944.


« Henri de Vernejoul se sentait déshonoré »

En 1970 est paru en Alsace un livre sensation. Il s’intitule Autopsie d’une victoire morte et est cosigné par le général Henri de Vernejoul, qui commandait en 1944-1945 la 5e division blindée (DB), et l’historien colmarien Armand Durlewanger, auteur d’une quarantaine d’ouvrages et titulaire d’un doctorat d’anthropologie obtenu à la Sorbonne. Ce livre a clairement désigné un responsable : le général de Lattre de Tassigny, patron de la 1re Armée, au sein de laquelle ont servi les deux auteurs.

« C’est le général de Vernejoul qui m’avait contacté , raconte aujourd’hui Armand Durlewanger, âgé de 88 ans et domicilié, ironie de l’histoire, avenue De-Lattre, à Colmar… Il avait lu mon livre Si Colmar m’était conté et voulait qu’on écrive l’histoire de la 5e DB. »

L’ouvrage a finalement ressemblé à une mise au point. « Vernejoul recevait des reproches sur la formation de la Poche et il se sentait déshonoré , assure Durlewanger. Il en pleurait… Il ne supportait pas qu’on l’en rende responsable, alors que sa division attendait, l’arme au pied, de franchir la Doller et de monter au Nord. Ç’aurait été fulgurant ! »

Dans le hors-série de notre journal L’Alsace se libère (2004), notre collègue Édouard Boeglin, journaliste et historien, raconte comment, dans la foulée des prises de Mulhouse et Strasbourg, les libérateurs n’attendaient plus que de s’emparer de Colmar ; fin novembre, cette ville semblait ne pas devoir résister longtemps, prise en tenaille par les forces venant du Sud et du Nord ; le 29 novembre, 60 km seulement séparaient la 5e DB de Vernejoul de la 2e DB de Leclerc. « De Lattre, dès le 27 novembre, a prévu une offensive en direction de Cernay, puis de Neuf-Brisach, entre Colmar et le Rhin , écrit Édouard Boeglin. Or, le 30, son ordre du jour annule tous les ordres visant à s’en aller plein Nord, met en réserve la 5e DB, fige les positions… »

À l’option Sud-Nord, de Lattre substitue brutalement la stratégie Ouest-Est, à partir des Vosges, malgré l’hiver. C’est alors que la Poche va gonfler… Pourquoi ce revirement ? Parce que le général français soupçonnait une résistance ennemie bien plus forte qu’imaginée ? Parce que ses troupes, qui n’avaient pas été relevées, étaient épuisées et que le ravitaillement ne suivait pas ? Pour l’anecdote, au moment où il changeait d’avis, le général semblait malade : il a mystérieusement gardé le lit durant un certain temps…

« Pour ce livre, j’ai interrogé des généraux allemands, en plus des français : ils étaient abasourdis de voir l’armée française ne pas les attaquer » , poursuit Durlewanger. Qui avance une raison peu glorieuse à ce changement : « L’amour-propre ! » Il est de notoriété publique que les deux grands libérateurs de l’Alsace, de Lattre et Leclerc, ne s’aimaient pas (lire ci-dessous). « Et de Lattre savait que, mathématiquement, en cas d’offensive, Leclerc serait arrivé le premier sur Colmar. Or Leclerc avait déjà libéré Paris et Strasbourg… »

« Ça, je n’y crois pas ! » , tranche Eugène Riedweg. L’ancien premier adjoint de Mulhouse, auteur d’un livre de référence sur les Malgré-Nous, vient de publier une histoire de la Libération de l’Alsace (voir L’Alsace du 7 novembre). Il s’y montre beaucoup plus nuancé sur les responsabilités. Et vient même au secours du « Roi Jean », le général de Lattre : « C’est vrai qu’il ne savait pas utiliser les blindés, tout le monde le dit. Les ‘‘cavaliers’’ ne l’aimaient pas, et inversement. Mais j’ai révisé mon jugement sur lui. Il avait une mission : mettre sur pied une armée française, il a réussi. Il a créé le mythe Rhin et Danube, et on en avait bien besoin ! »

« Sur de Lattre, j’ai revu mon jugement… »

Eugène Riedweg explique le revirement du général par au moins deux raisons : d’une part, des troupes devaient lui être ponctionnées pour aller se battre sur la côte atlantique ; d’autre part, les Américains étaient en train de changer de stratégie. Il révèle, pour la première fois dans un ouvrage français, qu’ils prévoyaient un franchissement du Rhin début décembre, vers Rastatt, mais qu’Eisenhower l’a annulé pour privilégier l’aide à Patton dans une offensive au Nord. Si ce franchissement avait eu lieu, la guerre en Alsace aurait sans doute fini plus tôt. Elle aurait aussi été abrégée si, ajoute Eugène Riedweg, « les Américains avaient mis dès le départ sur la Poche les unités qu’ils fourniront en février pour la liquider ».

C’est ainsi : parce qu’on leur doit l’essentiel de notre Libération, les Américains sont aussi les principaux responsables de son scénario. Pour eux, l’Alsace n’était pas importante en soi. À l’inverse, les nazis l’ont considérée jusqu’au bout comme un enjeu capital.

LIRE • Autopsie d’une victoire morte , par Henri de Vernejoul et Armand Durlewanger, préface du général de Langlade, 1970, éd. Saep (épuisé). • La libération de l’Alsace, Septembre 1944-Mars 1945 , par Eugène Riedweg, éd. Tallandier, 2014, 380 pages, 21,90 €. • L’Alsace se libère , hors-série du journal L’Alsace , 2004.


Voilà, j'aimerais recueillir des avis sur la question de manière à pouvoir me faire une meilleure idée de ce qui s'est réellement passé.

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Message Publié : 12 Mars 2015 19:36 
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Salluste
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Localisation : Bretaine et Lorragne
Bonjour,
Voici une polémique tout à fait alsacienne !
Les mêmes questions se posent un peu plus à l'est : pourquoi la "pause de septembre" devant la Vogesenstellung ?
Réponses multiples possibles à mon sens pour les deux questions.
JD


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Message Publié : 12 Mars 2015 20:06 
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Localisation : Bourgogne
Mmmmmh, comme toutes les controverses de ce genre (la controverse sur le "Haltbefehl", la "Panzercontroverse" sur l'utilisation des blindés allemands en France en 1944, etc, etc.), elle me semble se nourrir de peu de choses et ne pas chercher vraiment d'autres causes que celles qu'elle veut bien mettre en avant.

A première vue, et sans avoir étudier le sujet du tout, je dirais :
- que la Ire Armée venait de faire six à huit cents kilomètres en trois mois de combats, et qu'il n'est pas dit que son état de fraîcheur et sa logistique étirée depuis ses bases méridionales aient permis une telle action offensive avec des chances de succès aussi évidentes que supposé dans l'article ;
- qu'elle était en plein processus de "blanchiment" (comprendre : remplacement des troupes indigènes par des soldats français jugés plus aptes à combattre en hiver) par incorporation des FFI, processus infiniment délicat et relativement long pour conserver une valeur opérationnelle égale ;
- que le soutien du commandement allié était loin d'être acquis pour une opération qui n'apparaissait que périphérique, surtout avec les déboires rencontrées depuis septembre 1944 ("Market Garden", la bataille d'Aix-la-Chapelle et de la forêt d'Hurtgen, la difficile et coûteuse libération de Metz), surtout quand les manifestations d'indépendance des troupes françaises depuis août 1944 - Leclerc entre Falaise et Paris - ne peuvent qu'avoir agacé Eisenhower et son état-major.
Autant de raisons - faiblesse relative de son armée et de ses stocks, besoin d'une pause opérationnelle à l'approche de l'hiver, manque de soutien au plus haut niveau - qui peuvent expliquer pourquoi de Lattre s'est ravisé.

Encore une fois cela demande à être confirmé par des recherches, mais une controverse ? Vraiment ?
Je creuserai ça dans les jours à venir, c'est un sujet intéressant.

CNE EMB

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Message Publié : 12 Mars 2015 23:33 
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Localisation : Alsace, Colmar
CNE_EMB a écrit :
Autant de raisons - faiblesse relative de son armée et de ses stocks, besoin d'une pause opérationnelle à l'approche de l'hiver, manque de soutien au plus haut niveau - qui peuvent expliquer pourquoi de Lattre s'est ravisé.

Encore une fois cela demande à être confirmé par des recherches, mais une controverse ? Vraiment ?
Je creuserai ça dans les jours à venir, c'est un sujet intéressant.

CNE EMB


Je pense que la controverse est née de la différence de vision, tactique et stratégique des 2 généraux.

Le général de Vernejoul voyait devant lui des troupes allemandes qui se repliaient ou se rendaient, mais qui ne combattait plus. Le général de Lattre avait une connaissance de l'État de ses forces. I! A peut-être craint de se retrouver attiré en plaine face à des troupes de réserve venues colmater la brèche.

Il se trouve que si Colmar avait été prise, et d'après De Vernejoul, mais aussi des officiers de la seconde DB, c'était réalisable sans combat, la Première Armée et la deuxième DB se seraient retrouvés face à un vide ( si ma mémoire est bonne ). Mais Himmler était en train de rameuter des troupes et il n'est pas sûr que les français aient réussi à atteindre le Rhin avant le retour des allemands.

Stratégiquement, rester sur les premiers contreforts des Vosges avait du sens.

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Message Publié : 13 Mars 2015 7:16 
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Jean Mabillon
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Mon capitaine

Pouvez vous nous dire ce qu est la "Panzercontroverse" sur l'utilisation des blindés allemands en France en 1944 ?


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Message Publié : 13 Mars 2015 8:11 
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Jean Mabillon
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Aigle a écrit :
Mon capitaine

Pouvez vous nous dire ce qu est la "lPanzercontroverse" sur l'utilisation des blindés allemands en France en 1944 ?


J'ai trouvé!!!

"Panzerkontroverse - Les Panzer-Divisionen à l'Ouest
Début 1944, Hitler et ses généraux savent que la guerre va se jouer à l’Ouest : les Anglo-Saxons vont débarquer et affronter une Wehrmacht épuisée. Le Haut commandement prévoit d’utiliser ses Panzer-Divisionen composées de vétérans pour repousser les premières vagues d’assaut retenues par le symbolique Mur de l’Atlantique. Mais où les positionner ? De cette décision peut découler l’échec ou la réussite de l’opération la plus risquée de la guerre…"


Eurêka


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Message Publié : 13 Mars 2015 8:14 
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C'est bien cela : comment utiliser les Panzer Divisionen dans le cadre d'un débarquement allié. J'allais vous répondre ;)
La controverse oppose les tenants à une concentration des moyens blindés de contre-attaque au plus près des plages, dont le leader est Rommel, à ceux qui estiment nécessaires de concentrer ses forces mécanisées dans la profondeur afin d'en disposer au mieux au vu des incertitudes pesant sur les intentions alliés, en premier chef Rundstedt.

CNE EMB

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Message Publié : 13 Mars 2015 11:03 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 04 Mai 2010 14:51
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Comme déjà dit la 1ere Armée est en pleine réorganisation avec l'intégration des FFI et volontaires enrégimentés (et ça ne s'est pas fait tout seul), l'arrivée de gradés "civils" dans un corps d'officier de métier. l ' hiver 44 est particulièrement rigoureux (nombreuses pertes dues au froid). Enfin Eisenhower en privilégiant les troupes de Patton, bloque tout idée de franchissement du Rhin supérieur avant le printemps. Certes les blindés peuvent foncer en novembre dans un trou mais il n'y a pas d' infanterie suffisante pour suivre. La suite avec le renforcement allemand par des troupes SS et la dureté des combats montre que l'offensive était hasardeuse.


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Message Publié : 13 Mars 2015 11:42 
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Thucydide
Thucydide

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Bonjour Messieurs,

Comme je ne suis pas rancunier, je me permets de vous inviter à prendre connaissance du texre suivant...

Il s'agit d'un extrait d'un dossier documentaire destiné aux élèves des classes de troisième, première et terminale des établissements scolaires du second degré du département du Gers.
Le contenu est assez long, mais nullement rébarbatif et sa lecture vous éclairera, du moins je l'espère :
............................................................................................................................................................

Les Alliés préparent une grande offensive en direction du Rhin. Elle consiste à attaquer sur les voies d'invasion conduisant en Allemagne. Face à 78 divisions allemandes, dont 5 panzer, ils déploient 3 millions d'hommes, chiffre extraordinaire mais il y a 650 km de front, de la Hollande à la Suisse.
L'attaque débute le 8 novembre dans de mauvaises conditions atmosphériques. Les Américains établissent plusieurs têtes de pont au delà de la Moselle et parviennent même à dépasser la frontière allemande. Metz tombe le 22 novembre mais les forts ne seront définitivement réduits que le 13 décembre.
L'offensive de la 1ère Armée française est déclenchée le 14 novembre. Une semaine après, le Rhin est atteint, Belfort où s'illustrent les commandos de France est libéré en même temps que Mulhouse qui voit à l'oeuvre les blindés de la 1ère D.B. du Général du VIGIER. La percée ainsi réalisée tourne les positions allemandes sur les Vosges. C'est l'occasion pour la 7ème Armée américaine d'avancer sur Sarrebourg, pris le 21. Les blindés de LECLERC mis à sa disposition percent au delà de Saverne, foncent dans la plaine d'Alsace et le 23 atteignent Strasbourg et le Rhin pour la deuxième fois.
La période qui suit voit de nouveaux succès alliés; les Américains s'emparent de Sarreguemines, de Forbach, Sélestat, entrent à Haguenau. Mais les troupes sont fatiguées, la météo toujours détestable. L'ennemi, lui, durcit sa résistance. Il doit toutefois cèder Dannemarie aux troupes de de LATTRE auxquelles il cause des pertes sensibles: 1300 tués, 4500 blessés mais en subit beaucoup plus. A l'issue de ces durs et difficiles combats où les deux corps d'armée ont été engagés, la Haute-Alsace est libérée jusqu'à Masevaux.
Mais entre la 7ème Armée américaine, trop au nord, et la 1ère Armée française, les Allemands repliés des Vosges se sont organisés autour de Colmar. Ils forment une vaste poche qu'ils sont résolus à défendre jusqu'au bout. Renforcée de la 2ème D.B. française et de la 36ème D.I. américaine, l'armée de LATTRE se lance à l'attaque le 7 décembre sous une tempête de neige. Les Tirailleurs, les Spahis marocains font des prouesses malgré la crue des rivières, les mines et surtout la réaction violente de l'ennemi. Le 10 décembre, Thann est occupé mais la progression s'arrête là. Les soldats français piétinent dans la boue et le froid. Partout, du reste, les Alliés sont immobilisés.
En campagne depuis 4 mois, épuisés par les combats et par les conditions climatiques, les troupes françaises venues d'Italie et d'Afrique du Nord n'en peuvent plus. Elles sont heureusement complétées par des éléments venus des F.F.I., qui n'ont pas encore l'expérience du front mais sont pleins de bonne volonté. C'est le mérite, après avoir été son souci, du Général de LATTRE de TASSIGNY d'avoir réalisé l'amalgame qui est en quelque sorte la cohabitation, sous un même drapeau des troupes de l'armée d'Afrique et des F.F.I. venus pour la plupart des maquis avec leurs chefs et leurs armes.
Dans les faits, l'amalgame a été chose complexe et délicate. Il y avait des questions de grades, de chefs que les nouveaux venus entendaient conserver, de mentalité, d'éducation militaire qui laissaient souvent à désirer dans les F.F.I.. La synthèse s'est donc réalisée progressivement. En février 1945, l'intégration est une réalité; avec les formations issues de la résistance intérieure sont reconstitués des régiments par emprunt au répertoire historique des corps de l'Armée française. C'est ainsi qu'aux soldats venus de l'Empire s'ajoutèrent 137 000 hommes provenant de la France métropolitaine.
..........................................................................................................................................................

Je crois devoir vous faire connaître que j'ai moi-même fait partie jusqu'au 20 octobre 1944 des troupes FFI qui ont été intégrées dans la 1ère armée française à cette époque.
J'ai perdu beaucoup de copains dans cette zone là.
Mais j'en ai rencontré quelques autres, miraculés, dont les témoignages m'ont marqué.
C'est dire que l'authenticité de ce récit ne se dément pas.

Roger


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Message Publié : 13 Mars 2015 12:03 
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Merci de confirmer par votre témoignage certains éléments que je suspectais. Je rajoute au dossier le fait que la 5e Division blindée du général de Vernejoul n'est engagée qu'à compter du 15 octobre 1944, qu'elle est donc fraîche relativement aux autres grandes unités de la Ire Armée (1re DB : au combat depuis le 15 août 1944 ; 2e DB : depuis le 10 août 1944 ; 2e DIM : depuis le 30 août 1944 ; 3e DIA : 16 août 1944 ; 9e DIC : 18 août 1944 ; 1re DMI : 15 août 1944).
Seule la 4e DMM qui rejoint le dispositif français à partir du 30 septembre 1944 est dans un état de fraîcheur comparable.

Elle est de plus moins sujette au phénomène du "blanchiment". Le général de Vernejoul a donc beau jeu de réclamer l'offensive : sa division est celle qui est la plus à même de la mener, mais peut-être aussi la seule qui en est capable tout court.

CNE EMB

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