Samnet62 a écrit :
A quoi bon faire de l'intox avec Seelöwe, à quoi bon le blitz, l'Afrikakorps, la bataille de l'atlantique ou encore le dévellopement des bombes volantes, si Hitler n'avait pas l'intention de vaincre l'Angleterre ?
Ne mélangez pas tous ces éléments qui sont à la fois d'intensité diverse et à des moments de la guerre différents :
- "Seelöwe" est à mettre en parallèle de la bataille d'Angleterre (automne 1940) ;
- le "Blitz" (dont le dernier épisode s'achève le 21 mai 1941), l'envoi du DAK en Libye (discuté depuis l'automne 1940, effectif à partir de février 1941), sont à combiner à des épisodes comme l'intensification des démarches diplomatiques dans les Balkans en vue d'en évincer les Britanniques, et in fine avec les opérations "25" et "Marita" à compter du 6 avril 1941, ainsi que "Merkür" (mai 1941) ; dans le même registre, on a l'appui aux rebelles irakiens en avril 1941 et le raid naval "Rheinübung" lancé le 18 mai 1941 ;
- la bataille de l'Atlantique est lancée dès l'été 1940, mais est un effort de long terme qu'il est difficile de rapprocher d'autres phases, notamment parce qu'elle change régulièrement de forme et de but (par exemple à partir du 11 décembre 1941 avec la déclaration de guerre de l'Allemagne aux Etats-Unis) ;
- les raids de V1 et de V2 sont également spécifiques.
En gros, il y a une tentative d'intimidation à grande échelle pour obliger les Britanniques à sortir du conflit sans grand effort militaire à l'été et l'automne 1940 : c'est la combinaison bataille d'Angleterre/"Seelöwe", avec les premiers épisodes de la bataille de l'Atlantique.
Ensuite, une fois que l'invasion de l'URSS est arrêtée et bien initiée (fin de l'hiver 1940-1941), d'autres efforts sont faits en ce sens pour obtenir cette sortie de guerre (menaces sur les possessions britanniques en Méditerranée avec le DAK ou l'aide aux Irakiens, ainsi que l'activisme diplomatique vers Ankara, intensification des opérations navales, sous-marines ou avec "Rheinübung"), évincement des Britanniques des Balkans et de Méditerranée orientale - mais ici c'est directement subordonné à la volonté de ne pas combattre sur deux fronts : le temps presse.
Enfin, la guerre se poursuivant, il faut essayer d'affaiblir au maximum un ennemi qui risque de contester l'hégémonie allemande sur l'Europe.
Samnet62 a écrit :
N'aurait il pas été plus sage, pour conserver le matériel, ses ressources, de rejouer "la drôle de guerre" avec les anglais, se tourner uniquement vers l'Urss et laissé la paix se faire d'elle même avec l'Angleterre, après avoir vaincu Staline ?
C'est il me semble l'idée d'Hitler : Staline est le dernier espoir des Britanniques, et le vaincre, c'est s'assurer la victoire irréversible du Reich en Europe. Pour mettre les Britanniques à genoux, il suffit d'abattre l'URSS.
Mais il est difficile de réorienter l'état-major et la société allemands sur les Soviétiques sans tenter des actions qui peuvent assurer la fin du conflit à coûts limités, d'autant plus qu'Hitler n'est pas le seul joueur à ce jeu (il y a aussi Mussolini) comme vous l'ont expliqué d'autres contributeurs.
CNE EMB