Si on raisonne sur les chiffres* :
Alliés..........................Allemagne
144 divisions................141 divisions
3 300 000 soldats...........3 350 000 soldats
13 974 canons...............7 378 canons
3 384 chars..................2 245 chars
2 935 avions.................5 638 avions
Et les études actuelles menées sur la campagne de France montrent que le soldat français n'a rien à envier à la combativité du soldat allemand. Alors, certes, la supériorité numérique de l'aviation est écrasante, mais je n'ai encore jamais vu de guerre où c'est l'aviation qui tient le terrain...
Pour les blindés, la distinction entre char d'infanterie et char de cavalerie est effectivement une erreur stratégique : même si en terme d'effectif l'avantage est aux alliés, les chars d'infanterie manquent de punch face aux panzer allemands. Mais, cela ne veut pas dire que l'armée française est démunie face à cette menace : j'avais lu dans la revue "Ligne de front" (n°17, mai-juin 2009) cette citation du général von Block, commandant du groupe d'armées B sur le front de la Somme :
Citer :
Je me rends à nouveau au XIV.Pz-Korps et à la 9.PzDiv pour avoir une image exacte. Il est remarquable de constater que les 16eme et 24eme divisions françaises d'infanterie, qui nous sont opposées, ont pu bloquer tout un corps blindé durant cinq jours.
Une autre citation, cette fois du général(issime) Halder, à propos de la percée de Sedan, qui montre que l'opération n'a pas été si évidente à réaliser pour les Allemands :
Citer :
Les espoirs que l'on avait de crever rapidement le front sont déçus. Guderian piétine encore et, dans la nuit, un message de lui insistait sur le fait qu'il a plusieurs divisions françaises en face de lui. Parmi ces divisions, il y en a au moins trois que Guderian prétendait avoir détruites la veille...
Donc pour moi, en l'absence de plan Manstein, je pense que l'armée allemande aurait réitéré la situation de la première guerre mondiale. Mais ce plan s'insère dans une autre logique : obtenir rapidement une victoire à l'ouest pour se concentrer ensuite sur "l'ennemi héréditaire", l'URSS. Cela suppose non seulement une campagne courte, mais également de minimiser les pertes en hommes et matériel.
Aigle a écrit :
l'obsession du font continu
A ce sujet, il me semble au contraire que Weygand avait prescrit une défense en hérisson : un quadrillage de points d'appui plutôt qu'un front continu, les contre-attaques permettant de dégager les points d'appui isolés. Le soucis est que les contre-attaques tardaient à venir et que les colonnes allemandes en profitaient pour passer entre les mailles du filet...
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source : http://bataille-france.populus.org/rub/1