Le gros problème de l'Italie et plus généralement de l'Axe, en
Libye, c'est le ravitaillement des troupes. Il y a 3 ports majeurs, en
Libye :
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Tripoli, capacité de 45 000 t/mois de débarquement.
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Benghazi, 45 000 t/mois aussi.
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Tobrouk, 35 000 t/mois.
Les convois italiens qui ravitaillaient la
Libye privilégiaient surtout
Tripoli, car
Benghazi et
Tobrouk étaient trop proches de la base britannique d'Alexandrie. Une carte est plus parlante qu'une phrase :
Les allemands ont assez vite compris le problème de ravitaillement de la
Libye et c'est pour cela que
Von Thoma, envoyé en
Libye pour évaluer la réception d'une PzD dans ce pays. (
Le ravitaillement d'une PzD était approximativement de 30 000 t/mois).
Pour ça que juste après l'attaque de
Mers-el-Kebir, le 3 juillet 40, ils font des demandes aux français de disposer des ports de l'AFN française, demande refusée le 15 juillet 1940, par le régime de
Vichy, qui veut juste s'en tenir aux conditions d'armistice. Mais par la suite, les allemands n'ont pas spécialement essayé de négocier ce point précis avec les français, ne recevant même pas des dignitaires de
Vichy, et pratiquant la politique du coup de force, comme en Alsace-Lorraine. Pourtant, après MSK, il y avait un courant pro-allemand, qui s'incarnait dans
Laval et
Huntziger, qui était prêt à faire des concessions, encore plus avec la perte de la majorité de l'AEF au profit des gaullistes, fin août. Voilà ce qu'écrivait le général
Huntziger, le 29 novembre (
in Pétain, de Marc Ferro, Fayard 1987, page 200) :
"
prévenir toute nouvelle offensive tant de côté de De Gaulle que du côté des anglais; riposter par des représailles à toute nouvelle intervention anglaise de quelque nature qu'elle soit; mettre énergiquement à exécution la ferme détermination française de reconquérir les territoires perdus ..."
Mais rien du côté allemand, aucune proposition d'assouplir les conditions de l'armistice et la rencontre de
Montoire, ne pouvait qu'aboutir à un échec puisqu'en amont, il n'y avait eu quasiment aucune négociation sérieuse entre les deux pays, malgré la bonne volonté de certains vichytes. Tout ça démontrait bien que les allemands et plus particulièrement
Hitler, ne se souciait guère du front Sud !
En mai 41, il y aura bien de nouvelles négociations entre
Abetz et
Darlan dans le cadre des Protocoles de Paris, qui resteront lettre morte à cause de l'opposition d'un Weygand, mais aussi d'un
Ribbentropp qui ne voulait pas vraiment faire des concessions aux français, même contre des ports nord-africains !